Récemment, j’ai épousé cette femme, Lily. Elle était merveilleuse, c’est comme si d’un coup, je passais de l’homme malchanceux ayant perdu sa femme, à l’homme le plus heureux du monde. J’ai aussi une petite fille de 6 ans, Vany, que j’ai eue de ma défunte femme.
Deux semaines après que j’ai épousé Lily, Vany a commencé à se plaindre du bruit qu’elle entendait chaque nuit. Mais avant même que je n’ai le temps de la rassurer, Lily intervint :
– Je suis sûre que ce n’est rien, seulement un mauvais cauchemar… disait-elle avec un petit sourire affectueux.
Les deux étaient très complices. Par exemple, quand Vany refusait de se laver, Lily la prenait toujours dans un coin et lui disait quelque chose. Je ne sais pas quoi, peut-être qu’elle aurait des bonbons, mais Vany acceptait toujours grâce à ça.
Un soir, je me suis réveillé à cause du cri de Vany. Elle avait encore fait un cauchemar. En me levant, j’ai remarqué que Lily n’était pas à côté de moi. Mais j’ai supposé qu’elle était dans la cuisine, puisque celle-ci était allumée.
Pendant que je la réconfortais en la serrant dans mes bras, elle répétait sans cesse :
– Elle est ici…
– Mais non, ce n’est rien ma chérie…
Elle pointa alors du doigt la porte d’entrée. Je l’ouvris alors pour lui montrer qu’il n’y avait rien. Elle se leva, me pris la main et me guida jusqu’à la porte du sous-sol.
Dans les histoires d’horreur, c’est la pire pièce au monde. Mais comme on était dans la vie réelle, on ne craignait rien. J’ai ouvert la porte et nous avons descendu les escaliers. Il n’y avait pas de lumière, alors j’ai dû la porter pour ne pas qu’elle trébuche.
Nous sommes finalement arrivés en bas.
– Bon, on va marcher tout doucement, car il n’y a pas de lumière.
Nous avons avancé main dans la main, et à un moment, elle s’est stoppée. Je me suis retourné et j’ai vu une scène terrible : Lily, accompagnée de 9 personnes, était autour d’un feu, elles portaient des capes noires ou rouges.
J’ai accidentellement marché sur quelque chose. Ils se sont retournés et et Lily nous a souri. Le même que quand elle rassurait Vany, en plus démoniaque.
J’ai attrapé ma fille et je ne sais pas combien de temps j’ai couru. Je pouvais les entendre nous courir après. J’ai levé la tête et j’ai vu le soleil se lever. Je me suis retourné et j’ai vu les personnes disparaître sous mes yeux.
Encore à ce jour, j’ignore ce qu’elle voulait, mais je ne me suis plus jamais marié. Voilà maintenant 15 ans que cela s’est produit. Ma fille a 21 ans, et va bientôt finir ses études, et moi je fête mes 50 ans aujourd’hui, et j’en ris maintenant, avec Vany.
Fin.
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Il était une fois un garçon nommé Orlando. Il était très immature, hypocrite et il se croyait meilleur que tout le monde. Un matin, il alla à l’école habillé en lapin rose parce que c’était l’Halloween. C’est alors qu’une fille, déguisée en sorcière, arriva et l’invita à une soirée costumée. Rendu là-bas, il dansa avec elle jusqu’à ce que…
Tout à coup, une odeur répugnante et une substance verte dégoûtante sortit de la bouche de la sorcière. Cette fille n’était pas une fille ordinaire. C’était une vraie sorcière. Elle n’était pas déguisée. Il regarda autour de lui et s’aperçut qu’il n’y avait aucun humain dans cette pièce. Orlando n’attendit pas une seconde de plus et partit. «Ce n’est pas grave mon garçon, nous te retrouverons», lui dit la sorcière. Elle fit signe à un fantôme de le rattraper. Orlando ne savait pas où aller. Soudain, il vit une ruelle où il alla se cacher. Donc, il put lui échapper. Il pouvait enfin tenter de retourner chez lui.
Soulagé, il s’en alla, mais en route, il rencontra la sorcière et le fantôme. Il était pris au piège et sans s’y attendre, il se retrouva par terre. Quel terrible sort !
Deux jours plus tard, toute sa famille était réunie dans le cimetière autour de sa tombe. C’était une journée très triste. Soudain… «Bou!», il sortit de sa tombe.
Eh bien non, il n’était pas mort. La sorcière lui avait seulement jeté un sort pour qu’il soit dans un profond sommeil. Un peu comme dans «La Belle au bois dormant», mais ce n’était pas un prince qui allait le délivrer. Le lendemain, il retourna à l’école encore habillé en lapin rose. Étrange, mais qui vous a dit qu’il était humain ? Certainement pas moi! Orlando retint sa leçon et décida de ne plus accepter les invitations de n’importe qui.
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Trois frères, une fiole
magique, une hyène maléfique…
de fantastiques aventures au pays des rêves
!Et une nouvelle nuit de péripéties pour mes deux frères et moi ! Cette
fois-ci, j’en suis sûr, nous allons réussir à redonner
sa forme humaine à Simba. Mais plus notre
rêve avance, et plus il me
paraît étrange : qui est donc ce mystérieux Mounrad, qui semble si cruel avec les animaux? Peut-on faire confiance à la
jeune Liana pour nous aider?
Et où est donc passé notre ennemi juré,
le
terrible Darmoun ? Une chose est sûre : nous ne sommes pas au bout de
nos surprises…
Carole Bonnet
Rira bien
qui rira le dernier
Illustrationsde CoralieVallageas
À tous ceux qui,
comme moi, gardent
une âme d’enfant. Pour que nous puissions continuer à rêver,
et surtout à croire en nos rêves.
Une nuit, à ma grande surprise, mes deux frères et moi nous sommes retrouvés plongés dans le
meA.
me reA. ve et avons
,ete,
contrai• nts
d’unir leurs forces.
Notre mission ? Trouver une fiole contenant l’élixir qui
rendra à notre chat, Simba, son apparence de jeune garçon. Pas si facile
! En effet, Darmoun, un sorcier transformé en hyène, a
besoin de cette même potion pour quitter son corps d’animal.
Un seul antidote pour deux… L’aventure promet d’être semée d’embûches.
• •
..:,..« w
,. lit-
• •
•
.• ..-,.., T• ,.
Le moment était venu. Mes
frères et moi avions eu beau nous creuser la tête pendant des jours et des
jours pour éviter cette catastrophe, le départ était inévitable, le démarrage,
imminent. Dans quelques minutes, j’allais monter dans
le car qui m’emporterait loin des miens pendant plusieurs jours, et donc
plusieurs nuits.
Ce n’est pas que ça
me dérange, d’ordinaire, au contraire ! Je suis mûr,
indépendant, et je n’ai pas incessamment besoin de maman,
contrairement à Charly et à Éliot. La soif des grands espaces, la
découverte de contrées inconnues, c’est le genre de choses
que j’apprécie. Et puis, un aîné se doit d’être débrouillard. C’est comme ça!
L’idée d’être plongé dans la nature provoque généralement
mon enthousiasme. Je garde un très bon souvenir de toutes les classes
vertes auxquelles j’ai participé. La meilleure reste pour moi celle durant
laquelle j’ai découvert ma première empreinte de sanglier. J’étais très fier,
car tout mon groupe était persuadé qu’il s’agissait d’une empreinte de cervidé. Certains n’en démordaient pas, c’était évidemment une trace de chevreuil; d’autres
s’obstinaient à croire que c’était celle d’un cerf. Eugène, notre éducateur
nature, avait fini par confirmer mes dires après avoir déplié un fascicule et
l’avoir tourné et retourné
dans tous les sens. Quand je pense à la
tête qu’il faisait, je ris encore.
En général, cette
parenthèse d’oxygène dans l’année scolaire me permet d’en apprendre un peu plus
sur moi-même, de me perfectionner dans
l’apprentissage des techniques de survie et de retrouver la nature avec
laquelle je suis parfois… en osmose!
J’aurais donc dû être béat de bonheur
à l’approche du départ. Eh bien non ! Cette fois, c’était
différent. Le sort de notre chat passait avant mon bien-être. Enfin, quand je
dis chat… Mes frères et moi allions être séparés géographiquement, et c’est
ça qui me préoccupait. Quelle tournure allait donc prendre notre mission
? Pourrions-nous nous
retrouver ensemble dans le même rêve et permettre à notre
matou de
redevenir Yakou, le jeune garçon qu’il était en réalité ?
La tête pleine de ces
questions lancinantes, je m’approchais du car qui allait nous emmener vers
<< le Bois des Secrets >>.
Quel programme ! Comme
d’habitude, ces séjours sont un déchirement pour mes parents, qui supportent
mal l’éloignement d’avec leur progéniture.
N’oublie
pas de te brosser les dents avant d’aller te
coucher…
Oui, maman !
Je
t’ai mis quelques bonbons dans ton sac à dos, mais ne mange pas tout d’un coup…
Ouiiiiii, maman !
Et si quelque
chose ne va pas, surtout, dis-le à
ton institutrice, OK?
Ouiiiiiiiiiiiiiiii,
maman !
Ça
va passer vite, cinq jours, tu verras!
Pendant m’assenait
que maman poule les dernières
recommandations d’usage en
reniflant pour ne pas laisser échapper une accumulation de larmes, les copains
montaient déjà dans le car. Je
tentais tant bien que mal de rassurer mes parents, afin qu’ils me laissent
partir. Je ne suis plus un bébé, et mes frères, Charly et Éliot, n’allaient
sûrement pas manquer de mettre de l’animation à la maison…
Allez, maman,
t’inquiète pas,
ça va aller!
Pourtant, dans l’immédiat, c’était plutôt moi qui m’inquiétais
: je n’allais pas pouvoir m’installer au fond du bus. Les meilleures
places étaient sans doute déjà prises par Maurice et sa bande. En plus, papa avait encore son mot à
dire:
Tiens, mon fils,
tu l’essayeras
! C’est une boussole lumineuse qui
, .
fait .également réchaud. Je l’ai
term1nee ce
matin.
Tout en me faisant un petit briefing sur le mode d’emploi
de sa nouvelle invention, il essayait de la faire rentrer dans mon sac, déjà
bien chargé. Même si j’étais touché par le fait qu’il avait créé cette chose
rien que pour moi, j’étais quand même sceptique quant à son état de marche et
son utilité.
A’ ce moment précis, ma
maîtresse me prit par les épaules et me conduisit au car, l’air
compatissant, comme si j’étais un gros bébé qui ne parvenait pas à couper le
cordon.
Viens, Léa, on
n’attend plus que toi. Tu sais, dans cinq jours,
tu reverras maman et papa. Allons, sèche tes larmes, ça va aller !
J’entendais déjà les rires de mes
copains. Ma réputation venait de prendre un sacré coup dans l’aile !
J’allais passer pour l’idiot de service. Heureusement que mes frères
étaient déjà en classe, car je
suis certain qu’ils en
auraient rajouté une bonne couche, juste par
plaisir.
Comme si tout cela n’était pas
suffisant, il ne restait plus qu’une place vide dans le car. Et bien sûr,
c’était à côté de monsieur Cradoc, le directeur, qui, je vous le confirme,
porte bien son nom ! Ce jour-là, promis, je n’exagère pas, il sentait
vraiment mauvais. Il avait sans doute pris du fromage puant macéré au petit
déjeuner. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, j’eus droit à une ultime
action de maman, qui me mit définitivement KO. Le car avait démarré, mais elle
était parvenue à faire stopper le conducteur et venait de débouler dans
l’autobus comme une folle furieuse.
Mon chéri, mon
chéri ! Tu as
oublié ton doudou ! Tiens, tu dormiras mieux avec !
Les << Hl, Hl,
Hl, Hl, Hl, HI 1 >> et les <<
HA, HA, HA, HA, HA, HA 1 >> de mes
camarades résonnèrent dans mes
oreilles jusqu’à la première pause p1• p1• .
L’écriteau << Domaine du Bois des Secrets >> n’avait
pas l’allure accueillante des panneaux que l’on voit plantés à l’entrée des
campings de vacances. Il était moisi, rongé par les années et l’humidité ; son
aspect augurait plutôt un séjour dans la forêt de l’horreur. Pour compléter le
tableau, le ciel s’assombrit et le tonnerre se mit à gronder. Les arbres
s’agitèrent de plus en plus violemment, le vent s’engouffra dans les branches,
et les nuages, d’un noir d’encre, lancèrent des éclairs. J’eus comme
l’impression que nous entrions dans une autre dimension. Je jouai l’humour:
• •
Mmm, il y a un microclimat,
lCl…
Ma tentative n’eut
aucun effet sur monsieur Cradoc, trop occupé à se curer les dents avec ses ongles noircis.
Allez,
allez, les enfants, on ne traîne pas
! ordonna la maîtresse tout en enfilant un imperméable à
l’imprimé coccinelles.
Nous descendîmes sous
des trombes d’eau, et c’est dégoulinants que nous gagnâmes rapidement nos dortoirs.
Ça
pue le rat mort, ici ! C’est Cradoc qui est passé par là ?
Ne
parle pas si fort, Maurice, s’il t’entend, on va être collés, chuchota Nico.
Maurice se mit à
gémir tel un tragédien grec :
Oh non, pas ça ! Léo va pleurer après sa maman. Ah,
j’oubliais, le petit-bébé-à-sa-
maman a apporté son doudou, HA,
HA! Big bébé, va !
Il n’en fallut pas plus.
Poussé par une force irrésistible, je m’élançai sur lui. Il s’ensuivit une
fantastique course-poursuite. Nous
sautions de lit en lit, encouragés par les cris des copai• ns.
-STOOOOOOOOOOOOOPI
Une voix
d’outre-tombe, rauque
et puissante, stoppa net notre cavalcade. Quand nous vîmes, dans
l’embrasure de la porte, l’individu à qui elle appartenait, le calme revint
d’un coup.
Ce devait être le chef du domaine,
car il portait un uniforme décoré d’une multitude de décorations et de rubans
en tous genres. Le colosse mesurait au moins deux mètres. Son regard effrayant
et son allure de fou nous faisaient déjà regretter nos envies de bagarre. Il
s’adressa à Maurice
et ‘a mo.i :
Hé, les deux nigauds, fini de
faire les
marioles ! Prenez vos sacs
à dos, vos duvets, et suivez-moi. Je n’aime pas trop les rebelles dans
votre genre…
Je n’en menais pas
large. Sans oser lever les yeux, je m’exécutai, suivi de Maurice qui bougonnait
:
Il fallait me prévenir qu’il était question d’un séjour dans un camp
militaire.
La
ferme, Momo, le coupai-je auss1.t« ot.
Le géant nous emmena dehors,
à l’orée de la forêt.
Là, nous découvrîmes avec horreur que nous allions passer la nuit
dans un vieux cabanon.
Mais, m’sieur, bredouilla Maurice, soudain devenu vert, vous n’allez
quand même pas nous laisser ici cette
nuit ? J’vous promets qu’on se battra plus.
C’est sûr, cet
environnement n’était pas vraiment rassurant : la nuit, les bruits, l’inconnu, l’isolement.
Pourtant, ça ne m’effrayait pas du tout, mais
pas
du tout. Juré, craché, foi de Léo.
Ça, au moins, c’était de l’aventure ‘• Notre terrible accompagnateur tourna les talons et nous laissa dans l’obscurité.
Ça ne va pas vous tuer, les
gosses. Bonne nuit!
Maurice se mit à sangloter.
Je veux maman, SNIF I Je veux maman, SNIF, SNIF. AHHHHHHHHHHH 1
C’est quoi ce bruit ? Je veux ma
maman…
Alors là, je
jubilais. Et dire que, quelques minutes plus tôt, ce même grand dadais me
traitait de Big Bébé ! Pfffff ! on aura vraiment tout vu…
Les Aventurêves – tome 5 – Rira bien qui rira le dernier
Dernière page du chapitre
• •
•
.• ..-,.., T• ,.
RRRRRRR…PFFFFF…RRRRRR…PFFFFF…
Maurice avait tellement pleuré qu’il avait fini par s’endormir. Et
depuis, il ronflait. C’était comme s’il sciait du bois pour tout un hiver
sibérien. Il ronronnait comme une vieille locomotive à vapeur. Avec ce boucan, jamais je n’arriverais à m’endormir. À la maison, quand papa ronfle, maman a
pour habitude de siffler. Elle dit que ça marche.
Même si je ne croyais pas trop à ce genre de remède de bonne femme, je n’avais rien à perdre. Je m’y
risquai. En me levant pour aller siffloter
aux oreilles de mon voisin de matelas, je m’aperçus avec surprise que quelque
chose pendait à mon cou.
L’obscurité avait
envahi le cabanon, et il n’y avait pas moyen de voir quoi que ce soit. À tâtons, je pus attraper mon sac à dos. Avec la lampe de poche de papa,
j’y verrais plus clair. Enfin, si elle fonctionnait…
Mais où est
donc cette lampe
de poche ? POUAH I Mais c’est quoi ce truc gluant ?
Mes frères
! Des rois
! Oui, je dis
bien des rois, des dieux, même ! Des dieux de la bêtise. Quel idiot je
faisais ! Il n’y avait qu’eux pour me faire un truc
pareil. Comme s’ils allaient me laisser partir sans me faire une blague de
leur cru. Et je n’avais rien vu venir ! Un bon fromage puant avait été glissé dans
le fond de mon sac à dos. Dire que je soupçonnais monsieur
Cradoc d’avoir mangé un
camembert trop fait. Je m’étais même demandé depuis combien de temps il ne
s’était pas lavé !
Après m’être sommairement
débarrassé de la pâte coulante, je mis enfin la main sur la boussole
lampe-réchaud de papa.
Incroyable mais vrai, l’invention
fonctionnait.
Je dirigeai le rayon lumineux vers mon cou et, stupéfait, je vis le sablier qui
y était suspendu. Les grains de
sable s’écoulaient déjà : notre rêve venait de commencer. Je laissai Momo
continuer sa nuit et me mis à la recherche de mes frères. Il ne faisait aucun
doute que Charly et Éliot étaient dans les
parages.
Brrrr, c’est lugubre, ce domaine, la nuit, fis-je
tout bas.
Puis je
criai :
CHARL 1
I
ELIOOOOOOOOOOOOT 1
Le fait de ne pas les voir
accourir en se chamaillant
m’inquiéta un tant soit peu. Était ce à
cause de notre éloignement géographique ? Allais-je devoir accomplir la mission
tout seul ? Trouver par moi-même la fiole avant ce vil sorcier de Darmoun et
ainsi sauver Yakou ?
Soudain, un
craquement me fit sursauter.
Y
a quelqu’un ? Éliot, Charly, c’est vous?
Je dirigeai ma
boussole-lampe en direction du bruit. Une silhouette enfantine prit la poudre
d’escampette, zigzaguant entre les arbres. Il ne s’agissait ni de Charly ni
d’Éliot, j’en étais certain. J’hésitai : était-ce malin d’aller courir après
n’importe qui ? Et si c’était un piège? Mais je n’eus pas le temps de trouver
la réponse. Quelqu’un pestait non loin de moi.
Et puis zut ! J’en ai marre,
moi, d’avancer dans
ces feuilles, c’est pas facile ! Je vais souffler dans ma corne de brume…
–
Et moi, tu crois que j’ai envie de rester ici ? En plus, je n’ai pas encore utilisé l’objet magique que
m’a donné notre amie Cr anium1… Écoute, Charly, j’ai une
idée : je vais nous saupoudrer de cette poudre de nuage et…
Je ne laissai pas à
Éliot le temps d’exécuter son plan.
OUOUOUOOUOUH ! Je
suis là, les frérots
!
Même dans la pénombre, je
pouvais distinguer le soulagement
dans les yeux d’Éliot, trop heureux de me retrouver. Il faut dire que je suis
le plus grand et que mes frères ont pour moi un respect incommensurable.
Où
étais-tu, pauvre nouille ? Ça fait un moment qu’on marche dans ce trou paumé, bougonna Charly en me
foudroyant du regard.
Hmm, question
respect, j’ai parlé un peu vite…
–
Disons
que j’ai perdu un peu de temps. Vous n’allez pas me croire, mais quelqu’un avait
glissé un fromage puant et bien coulant dans mon sac…
À l’évocation du vieux camembert, mes imbéciles de frères se
congratulèrent mutuellement. J’étais à deux doigts de m’énerver, mais l’heure
n’était pas . aux .règlements de
comptes et Je remis ma ri.poste ‘a
plus tard. La vengeance est un plat qui se mange froid, et rira bien
qui rira le dernier.
Pour détendre
l’atmosphère, je leur racontai mes mésaventures, la honte infligée par maman, la drôle
d’impression en arrivant au domaine, le conflit avec Maurice et la punition qui en avait
découlé.
Tu
veux dire que cet endroit bizarre où on se trouve, c’est là où tu es en classe
verte ? dit Charly, qui s’était radouci.
–
Exactement !
On
peut peut-être jouer un tour au méchant qui t’a puni ? proposa Éliot.
Charly
éclata de rire.
Si
tu veux aller te mesurer à cette créature, je t’en prie ! Mais vas-y doucement, le minus !
Qui est-ce que tu
traites de minus ? Tu veux que j’utilise ma poudre magique ?
Si tu veux, mais
je doute que ta poudre de perlimpinpin puisse me faire quelque chose !
J’intervins. Il fallait d’urgence recadrer ce petit monde. Nous avions
déjà perdu assez de temps.
-SUFFIT!
Je pris la tête de la marche, boussole lumineuse en main.
Bientôt, le silence de la nuit fut troublé par des bruits provenant
d’arbres dont le sommet était agité de
violents mouvements.
Ce n’est pas le bruit du vent
dans les arbres, ça ! EH, Éliot,
lâche-moi le bras !
Charly n’avait pas tort. De petits cris stridents s’étaient ajoutés aux bruissements qui se rapprochaient. Je dirigeai le
faisceau lumineux
de ma boussole vers le haut de la futaie. Nous eûmes juste
le temps d’apercevoir d’énormes yeux paniqués avant de nous retrouver fesses
par terre.
Groggy, je peinai à me redresser.
WAOUH, qu’il est mignon, ce singe miniature. Je
peux le garder, Léa?
Comme un papa qui berce son poupon, Éliot
balançait délicatement un petit animal aux yeux ronds, gigantesques et
globuleux.
HA, HA, HA I Ça
chatouille ! OUILLE
1 OUILLE I OUILLE 1
Gesticulant et se
tortillant de rire, Charly sortit de dessous son sweat la même minuscule bête à
fourrure, qui émettait des petits
cris de contentement. Je
réalisai alors qu’un autre de ces petits êtres farceurs m’imitait en singeant
ma posture de chef.
Mais c’est quoi, ces petits primates ? demanda Charly entre deux
gloussements.
Des ouistitis ! fit Éliot.
Il fallait quand même que je rectifie :
Eh
bien, Éliot, le tarsier que tu dorlotes est considéré comme le plus petit
primate du monde.
Merci, monsieur l’intello, reprit Charly, l’animal sur la tête.
-Je parle à Éliot ! Si tu ne veux pas être
plus instruit, c’est ton problème, mais laisse au moins sa chance à notre
benjamin !
Mon petit frère étant tout ouïe, je continuai et ajoutai que ces
adorables peluches étaient omnivores, c’est-à-dire qu’elles mangeaient de tout.
CLAP,CLAP,CLAP,CLAPI
Celui qui semblait en être le chef approuva mes dires en
tapant dans ses pattes.
Pas mal, ajouta-t-il, tu en connais un bon bout sur notre
espèce, c’est assez rare !
Ainsi, il parlait
parfaitement. Ah, il me plaisait bien,
cet animal ! Je m’agenouillai pour l’observer de plus près, quand un caillou effleura mon oreille. Je pestai :
A•I•E ! Charly, ce n’est pas
marrant ! Tu aurais pu blesser quelqu’un
avec ça !
Mon frère n’eut pas le temps de protester : une volée de projectiles
s’abattit sur nous. Le groupe des tarsiers braillait et tentait de se servir de
nos corps comme boucliers. C’était donc ça que les petites bêtes fuyaient !
Quand je pense qu’on m’a
encore accusé… OUILLE !
Charly avais reçu une pierre en plein front. Ses lunettes valsèrent et
atterrirent sur la tête d’un des lémuriens.
‘
Regardez, là, il y a quelqu’un
•
Je venais de reconnaître la
petite silhouette qui avait fui
devant moi quelques instants plus
tôt. Elle s’était à nouveau carapatée, mais
c’était sans compter sur notre détermination. Aidés de nos nouveaux amis,
désireux de se venger, nous prîmes en chasse
ce drôle de petit
être.
La chance fut de
notre côté : le fuyard se prit les pieds dans une souche et s’étala de tout son
long dans un tapis de feuilles. Charly s’approcha en se remontant les manches.
Une belle bosse, de la taille d’un œuf de pigeon, ornait son front.
Tu vas voir ce que tu vas
voi•
r…
Ce n’est pas gentil de faire
ma.l
aux animaux, renchérit Éliot,
,
arrive ‘a son tour.
I
– HE, répète un peu… je ne suis pas un animal ! protesta Charly.
Laissant mes deux
frères régler leur différend, j’observai celui que nous avions poursuivi.
C’était un enfant étrange, mais qui avait un
je-ne-sais-quoi de familier. A’ l’évidence, nous étions dans son re » ve.
– On se connaît ? lui demandai-
J• e.
Sale, les cheveux hirsutes, ce
petit bougre n’avait que la peau sur les os. Il ne disait mot, mais son
regard perçant trahissait sa détermination.
Un sac en jute
était accroché dans son dos.
C’est alors qu’il en
sortit un bruit
que nous
reconnu » mes auss1.to » t.
MIAOU ! Au secours
! MIAOUUUUU !
Simba ! Simba est dans ce sac
! hurla
Éliot.
Nous bondîmes tous
les trois sur le petit garçon, mais
il était d’une étonnante agilité. Il nous jeta une poignée de feuilles mortes à
la figure et profita de l’occasion pour nous filer sous le nez, disparaissant
dans la nature, comme volatilisé.
Tu es certain que c’était le miaulement de notre chat,
Éliot ?
fit Charly en repoussant le petit tarsier qui cherchait
des poux dans ses cheveux.
Éliot fut
formel:
Plus que
sûr. Je reconnaîtrais sa voix entre mille.
Le tarsier en chef
prit la parole et nous avisa du sort qu’allait sans doute subir notre matou. Être entre les griffes de ce petit
sauvage ne présageait rien de bon. Apparemment, l’enfant capturait
les animaux et ne laissait guère de chances à ceux qui
voulaient lui résister !
Nous n’avions plus
qu’une chose à faire : le retrouver et libérer notre chat. Je pressai notre petite troupe. Il fallait
nous mettre en route, nous
avions déjà perdu
, . .
be.au.coup de
temps. Question m1ss1on, nous en et1ons au point
zéro, il était grand
temps de se bouger.
• •
•
.• ..-,.., T• ,.
Pendant que je marchais,
beaucoup de questions se bousculaient dans ma tête. Pourquoi étions-nous dans
le rêve de ce petit garçon ? Comment et pourquoi
avait-il capturé Simba ? Surtout, comment se
faisait-il que nous n’eussions pas encore aperçu la vilaine hyène balafrée,
l’horrible sorcier Darmoun ?
Une douce mélodie
résonna à nos oreilles et me tira de mes réflexions.
Les trois tarsiers qui nous accompagnaient – et que nous avions rebaptisés Pois-
Chiche, Punky et Patate
coururent aussitôt dans la
direction d’où venait la chansonnette. Assise en tailleur, une jolie demoiselle tressait des feuilles de palmier pour se confectionner sans doute une
housse pour son portable ou tout autre accessoire de mode en vogue dans cette jungle.
Attendrie par les petites bêtes, la jeune fille s’adressa à nous.
Ils sont mignons, ils vous accompagnent ?
Oui, oui, s’empressa de répondre Éliot. Lui, c’est Pois Chiche. Il adore
quand on gratouille son petit bedon, comme ça, mais je crois qu’il a un peu
faim, comme moi…
Et celui-ci, comment s’appelle-t-il ? demanda-t-elle
en attrapant le plus rieur.
Punky. Il est drôle avec sa
crête sur la tête, un vrai petit
clown, répondit Charly en
recoiffant l’animal en question.
Sans attendre qu’on
me donne la parole, je me permis d’expliquer à cette charmante créature le
pourquoi du comment de notre rencontre avec ces tarsiers, en particulier notre
arrivée dans ce rêve qui pour l’instant n’avait ni queue ni tête. Mécontent
d’avoir été évincé, Patate me mordit la jambe pour m’obliger à faire
les présentations d’usage.
Mademoiselle, je vous présente monsieur Patate. Moi même, je m’appelle Léo.
Mon interlocutrice se présenta à son
tour. Elle se nommait Liana
et ne comprenait pas ce qu’on
venait faire dans ce prétendu rêve commun. Cependant, d’après le tableau
que nous lui fîmes du garçon sauvage, elle nous avoua
le connaître, ce qui me conforta
dans mon idée de départ : nous étions bien dans son rêve à lui.
Moi,
j’dirais plutôt dans son cauchemar, reprit Charly.
Ne vous forgez pas une mauvaise opinion de Mounrad
(c’était le nom du jeune sauvageon) sans le connaître. Si vous le permettez, je
vais vous conduire à lui et vous pourrez
ainsi tirer cette histoire au clair. Il traîne souvent dans un endroit
pas très loin d’ici.
C’était une excellente proposition,
mais nous ne pouvi• ons emmener avec nous nos trois peluches aux
gros yeux. Pour eux, l’aventure s’arrêtait là
: il était hors de question de
leur faire courir le risque d’être aux prises avec ce voleur d’animaux. Nous
étions tous trois déçus, mais peut être nos chemins auraient-ils l’occasion de
se recroiser, qui sait
?•
Liana, habituée à côtoyer la végétation
inextricable de la jungle, marchait en tête. Ses longs cheveux couleur charbon
lui descendaient jusqu’au milieu du dos. Plus nous avancions, plus la chaleur
se faisait suffocante et plus l’humidité nous prenait à la gorge. Le pauvre
Charly avait ses verres de lunettes couverts de milliers de gouttelettes.
Liana marqua une pause.
Tiens, c’est
étrange, dit-elle, ce marécage n’existait pas auparavant, j’en mettrais ma
ma.in ‘a couper.
Devant nous, une immense zone boueuse nous barrait le passage. Il ne
fallait pas chercher plus loin, ce
devait être Darmoun qui
commença.it ‘a nous nu.ire.
Ce
n’est pas grave, Lili, on n’a gu’à
passer ailleurs, répondit Eliot.
Je trouvai que mon
petit frère prenait quand même beaucoup de
libertés: malgré toute la confiance que
Liana nous inspirait, l’appeler Lili… il y allait un peu fort… Mais elle ne
semblait pas avoir relevé cette familiarité.
Impossible, il n’y a que ce passage, dit-elle, abattue.
Charly proposa de se
servir des lianes pour se projeter de l’autre côté, comme Tarzan. Je ne laissai
pas le temps à notre amie de répondre:
Les
lianes ne seront jamais assez longues, Charly. Je pencherais plus pour la
traversée sur tronc d’arbre. Les embarcations faites maison, c’est ma spécialité.
Si tous furent
d’accord avec ma proposition, personne ne leva le moindre petit doigt pour
m’aider. Charly prétexta un manque de visibilité à cause du brouillard qui
tapissait les verres de ses lunettes, Éliot boudait dans son coin car personne
n’avait voulu écouter
son idée << génialissime
>> et, en gentleman qui se respecte, je défendis à Liana de
porter le moindre tronc.
C’est donc dans la
solitude la plus complète que j’élaborai un radeau de fortune à l’aide de
troncs, de branches et autres bouts de
liane qui jonchaient le sol.
Aidez-moi
quand même à le mettre à l’eau, leur demandai-je quand j’eus terminé.
Et c’est avec un
profond désarroi, sous l’œil amusé de mes deux frères, que je vis mon
embarcation couler à pic…
Éliot ne perdit pas
une seconde. Tout en agitant fièrement sous notre nez la bourse qu’il
portait en bandoulière, il s’écria :
Bon, je peux la dire, mon idée, maintenant ?
Sans même attendre
mon consentement, il plongea ses petits
doigts dans la sacoche et nous
saupoudra de granulés pailletés. Des
boules cotonneuses
apparurent sous nos pieds.
– WAOUH,
je vole ! cria Charly, qui décolla le premier.
Lui qui a tout le temps la tête dans les nuages, ça ne devait pas trop le
changer…
Comme quatre petits anges, nous survolâmes le marais boueux sans aucune difficulté. Celui
qui nous avait joué ce petit coup tordu devait enrager de nous voir ainsi
surmonter l’obstacle.
À peine avions-nous reposé le pied sur le sol que nous dûmes
faire face aux récriminations d’Éliot, outré de n’avoir pas encore reçu les remerciements et
félicitations d’usage. Je fus stupéfait (et, je l’avoue, un peu envieux) de voir Liana déposer
un gros baiser sur la joue du petit
blondinet, à présent rouge tomate. Un peu plus loin, notre route se fit plus raide et plus abrupte.
Pendant notre ascension,
notre amie, compatissante, prit la défense de Mounrad.
Tout ce que je
sais, c’est qu’il a toujours été très
gentil avec moi.
Eh bien, pas avec
notre chat, lui répondit Charly d’un ton hargneux.
Ce doit être une erreur, répliqua-t-elle.
D’après ce qu’on dit, il n’a pas de famille, il a été abandonné lorsqu’il était
bébé. Ne pas avoir de famille, c’est drôlement triste.
Ce n’est par pour
ça qu’il doit nuire à celle des autres, reprit Charly avec décidément beaucoup de répartie.
Il est toujours seul et n’a
aucun ami• .
Pas étonnant, s’il
les accueille avec des jets de
pierres !
Je m’interposai pour apaiser le débat.
.
,
Dis donc, Charly, tu
es bien remonte contre ce Jeune garçon…
On ne touche pas à ma famille, c’est comme ça. Simba,
c’est comme un frère pour moi.
Je le reconnaissais
bien là : loyal et droit !
Soudain, à quelques pas de
nous, un claquement sec se fit entendre. Nous nous approchâmes
sur la pointe des pieds et, d’un revers de la main, j’écartai les fougères
géantes afin de voir ce qui se passait. Mounrad ne nous avait pas vus.
Accroupi, il récoltait son butin : un lapereau, qui venait de se faire prendre
au piège. D’un geste ferme, je retins mes compagnons, qui voulaient intervenir.
Le jeune garçon n’avait plus sur lui le sac en jute qui contenait notre
chat. Rusé, je pensais qu’il valait mieux le
suivre sans se faire repérer et le débusquer dans sa tanière, où devait être
détenu Simba.
Tandis que
j’échafaudais mon plan, le jeune chasseur prononça
des incantations dans une langue très
bizarre. Aussitôt, l’effet magique se produisit et, sous nos yeux ahuris,
le lapereau devint
un lièvre géant à la musculature impressionnante. L’enfant
prit place sur son dos. Quelques bonds plus tard, ils avaient disparu.
Je me tournai vers
Liana. Je respectais beaucoup notre jeune amie, mais je ne pus m’empêcher de
lui dire ce que je pensais :
Je suppose que tu
as changé d’avis sur ce pauvre garçon abandonné de tous ?
Liana me regarda avec des yeux ronds.
Mais… tout le monde sait faire ça, ici !
C’est
ainsi que nous apprîmes que, dans ce rêve, les lapins pouvaient devenir des superlapins, des
<<
rabeefys >>.
Cette espèce pouvait muter sans problème quand on connaissait la
formule. Nous nous mîmes donc
en quête d’en dégotter quatre, afin de
réaliser la manœuvre et de pouvoir ainsi avancer sans trop se fatiguer, au
grand bonheur de Charly.
WAOUH, des
superlapins ! Rira
bien qui rira le dernier, petit sauvage, HA, HA, HA, HAI ricanait-il.
Sans trop de
difficultés, Liana nous trouva des lapins angoras. Elle récita le sortilège et
pouf ! chacun de nous se retrouva pourvu d’une monture hors du
commun.
Je
ne sais pas si c’est une bonne idée, ça… gémit
Éli, soudain craintif. Il a
l’air nerveux, le mien… Et puis,
comme dans notre rêve je suis aussi rapide qu’un guépard, je vais vous suivre
en courant.
C’est vrai qu’au
premier abord, le rabeefy de notre petit
frère avait l’air d’être monté sur ressorts, mais c’était assez normal
: il venait quand même d’être
multiplié par six!
Allez, fais pas ta chochotte,
Éliot ! Pense à Simba…
AAAAATCHOUM
1 lui conseilla Charly qui, pour sa part, se cramponnait
déjà aux oreilles de son mangeur de
carottes.
Écoutant les conseils de Liana, je m’accrochai pour ma part à la fourrure
douce et blanche de mon lapin géant.
-Attendez-ma … AAAAAAATCHOUM 1Mon sang ne fit qu’un tour quand j’aperçus la tête qu’avait
Charly. Il était entièrement
boursouflé, des oreilles jusqu’au
bout du
nez…
Descend immédiatement de ce lapin, Charly,
lui ordonnai-je.
Pfff, il faut savoir ce que tu
veux, Léa… A…AAA… AAAAATCHOUM 1
Le malheureux faisait une énorme
allergie.
Descend,
je te dis ! Tu verrais
ta tête : tu ressembles à Punky, ton
ami tarsier !
Un ultime éternuement
le désarçonna de sa monture. Liana lui appliqua rapidement sur la
figure quelques feuilles d’une plante inconnue ramassée au pied d’un arbre. Ce petit
contretemps nous avait fait oublier Éliot et
son lapin frénétique, et nous fûmes rappelés à l’ordre par les cris de
frayeur de notre benjamin. Il était totalement
vert et sa monture semblait incontrôlable.
Décidément quand ce
n’est pas l’un, c’est l’autre. Je me demandai ce que j’avais fait pour mériter ça…
Laissant donc Charly et ses yeux
de grenouille aux
bons soins de Liana la guérisseuse, je me lançai à cœur vaillant au secours du
plus petit. Notre amie, qui connaissait bien les lieux, eut le temps de me
crier un avertissement:
Attention,
il se dirige droit vers le précipice !
Ma monture avait beau m’obéir au doigt et à
l’œil et bondir comme un kangourou dopé, je devais me rendre à l’évidence :
celle d’Éliot avait une sacrée avance.
. . .
,
Je mis mes méninges
en action et j’eus alors un réflexe qui sauva, une fois de plus, mon frère en
danger. J’empoignai le sablier qui pendait à mon cou et je le lançai comme des bolas1 dans les pattes de l’animal. Sa course fut stoppée net :
les pattes entravées, il chuta lourdement sur le sol. Éliot se prec1p1ta vers moi.
-SNIF, SNIF, j’ai eu si peur !
Je
dois avouer que moi aussi, fis-je, soulagé de voir que nous nous en étions
sortis à si bon compte.
Force est de
constater que je l’aimais bien, mon petit frère.
Remis de nos
émotions, nous reprîmes notre route, à pied cette
.
,
fois, les rabeefys ne nous ayant
pas reuss1.
Un peu plus tard, alors que nous
empruntions un chemin parsemé de fleurs des champs, une carriole sans cheval
arriva à notre hauteur. Intrigué, je ne
pus m’empêcher de poser la question à notre compagne de rêve :
Hum, normalement, il ne
devrait pas y avoir un cheval qui tire
cette charrette ?
Pourquoi ? C’est un char ! C’est comme
ça, ici ! Pourquoi est ce qu’un animal devrait tirer quoi
que ce soit ? Ça avance tout seul, et puis voilà.
Bon, je n’allais pas chercher à
comprendre. Il fallait faire vite et, le sablier s’étant brisé lorsque je
l’avais lancé, nous n’avions aucune idée du temps qui nous restait. Nous
embarquâmes donc dans le chariot sans attelage. Ce n’était pas très confortable, mais
ça roulait. Enfin, sur quelques m’etres…
Pourquoi il s’arrête ?
demanda Éliot, angoissé.
Il
y a un arrêt de char, là. Vous ne l’avez donc pas vu ? fit
Liana en haussant les épaules, comme si c’était évident.
C’est pas pour dire, mais il
n’y a personne à l’arrêt !
À peine Charly avait-il prononcé ces mots u’il fut bousculé
violemment. A première vue, il n’y avait
personne, mais, petit à petit, un troupeau de volailles apparut à nos côtés.
Nous dûmes nous serrer comme des sardines. Un coq à la crête bouclée s’adressa à Charly:
Monsieur, pourriez-vous
vous serrer un peu afin de faire de la place à ma femme, Coquillette ? Y a de la place ailleurs,
bougonna mon frère, qui ne
voulait pas bouger.
Le coq insista :
La pauvre a le mal des transports et ne supporte pas de se
retrouver à l’arrière.
Moi aussi,
intervint Éliot, j’ai le mal des transports. D’ailleurs, un jour, sur le ferry-boat…
Je l’arrêtai net :
Ça va, Éliot, ne rentre pas dans les
détails. Reculons pour laisser place à la famille Poulailler.
Le volatile me reprit sur un ton
1• ron1• que:
Pff…
La famille Poulailler a déménagé l’an passé. Nous, nous sommes la famille Coq.
Je m’appelle Coq-au-Vin, voici ma fille, Coquette, et mes jumeaux, Coquetier et Coq-en-Pâte.
À ce moment-là, Charly proposa
•
•
Si vous permettez, j’en
connais une
bonne sur les coqs.
J’étais plutôt inquiet. Les blagues de mes frères ne faisaient en général
rire qu’eux. J’eus beau
faire << non >>
de la tête,
Chacha se lança:
Quel est le comble
d’un coq ?
Éliot cassa
l’effet en répondant :
‘
C’est d’avoir la chair de poule
•
À ma grande surprise, les rires
éclatèrent. Même Liana s’y était mise, me glissant entre deux hoquets:
J’adore tes frères, ils sont
géniaux!
Pas mal !
renchérit Coq-au Vin. Moi aussi, je suis un sacré humoriste d’ailleurs. Eh,
toi, avec tes lunettes…
On m’appelle Super-Charly…
Eh bien, Super-Charly, tu devrais manger des
carottes.
Des carottes? BEURK I Pourquoi
devrais-je manger des carottes?
C’est
bon pour la vue. Tu as déjà vu un lapin avec des lunettes
? Hl, Hl, HI 1
C’est dans cette joyeuse humeur que nous fîmes connaissance avec
la basse-cour.
Allez,
tous ensemble, entonna Coquillette. Une
poule sur un mur … Qui picore du pain dur… Picoti…
Enchantés, Charly et Éliot se
balançaient bras dessus, bras dessous avec nos compagnons de voyage.
Soudain, l’auto-charrette s’arrêta si violemment
que nous chutâmes tous les uns sur les autres. En me relevant, j’aperçus
Mounrad, qui avait traversé le chemin sans même se soucier de
nous, trop occup,e ‘a tenter
d’attraper un oisillon épouvanté. Aussitôt, je prévins mes compagnons :
Vite ! Descendons ! Il a le sac de jute, Simba doit être dedans !
La famille Coq eut tout juste le
temps de nous adresser ses vœux de réussite. Nous nous éloignâmes sous des cris d’encouragement :
COCORIIIIIIICOOOOOO… COCORIIIIICOOOOO…
Liana prit
la tête de notre petite
troupe et
s’éloigna loin devant. Je comprenais aisément qu’elle voulait parlementer avec
ce drôle d’enfant, qu’elle ne voyait pas du même œil que nous. Je ne doutais
pas cependant qu’elle se rendrait très vite à l’évidence.
Les Aventurêves – tome 5 – Rira bien qui rira le dernier
1. Bolas : sorte de
lasso terminé par des boules de pierre, utilisé en Amérique du Sud et permettant
de capturer les animaux en entravant leurs pattes.
Dernière page du chapitre
• •
•
.• ..-,.., T• ,.
Liana ! LIANA I LIANAAAA 1
Personne à l’horizon. Aucun cri, aucun autre bruit que les coassements
des grenouilles et les stridulations d’une multitude d’insectes. Il fallait se
rendre à l’évidence : notre amie avait disparu. Éliot se traînait.
J’ai faim, moi…
J’en ai marre !
Depuis le début du rêve, je ne dis
ri• en pour ne pas eA tre encore trai• te,
d’estomac sur pattes, mais là, je
n’en peux plus : j’ai FAIM 1
Et il râlait : pourquoi n’avait-il
dévoré QUE trois assiettes de
cassoulet avant d’aller
se coucher
?•
Tu sais quoi, petit frère préféré ? Je vais souffler dans
ma corne de brume et demander à la fée des songes qu’elle t’apporte un
mégatriple hamburger double sauce au fromage et une portion de frites XXL. Ça te va?
‘
Oh
oui ! Merci, merci, Charly
•
Ah, c’est beau l’innocence…
HA, HA! Gros
bleu, tu m’as cru. Trop fort ! Léo, tu as vu, il m’a cru !
Mais Éliot ne
comptait pas se laisser faire. L’eau lui était montée à la bouche… Il devint rouge de colère et, d’un
coup d’un seul, il se jeta sur le mollet de Charly pour y enfoncer ses crocs.
C’est vous dire s’il avait vraiment faim ! Je
laissai passer l’orage… Par expérience, je savais qu’il valait mieux ne pas
s’interposer : à chaque fois que j’avais voulu jouer les arbitres, je m’étais
retrouvé avec les deux
gaillards sur le dos. Très peu pour moi ! Je trouvai une diversion :
Oh ! regardez,
les gars ! Des colibris…
Au-dessus de nos têtes se trouvait un essaim de ces oiseaux minuscules.
Leurs battements d’ailes ultrarapides leur permettaient de faire du sur place.
J’étais émerveillé.
J’ai déjà vu plein de documentaires sur les oiseaux
mouches. Certains disent qu’ils peuvent même révéler
des secrets, mais ça, ce
n’est pas scientifiquement prouvé !
Aussitôt, d’un
mouvement vif, l’un d’entre eux vint poser son long bec fin sur ma main.
Instantanément, comme un flash, je vis précisément l’endroit où se trouvait
Simba, enfermé dans une cage parmi d’autres
animaux.
J’avais à peine
retrouvé mes esprits que je décidai de prendre les choses en main. J’étais,
dans
notre re »ve, rus,e comme un renard. Eh bien, j’allais montrer de quoi j’étais capable.
Allez, en route, je sais où trouver Simba.
On n’attend pas
Liana ?
Non,
Éliot. On ne la connaît pas plus que ça, et rappelez-vous ce que dit maman : on
ne donne pas sa confiance comme ça à n’importe
qui.
La confiance, ça se mérite, reprirent mes frères en chœur,
le sourire aux lèvres.
Je m’aperçus alors
que les colibris avaient disparu. Avaient ils
vraiment été là ? Je savais qu’il me fallait suivre mon instinct et
que je choisirais la bonne direction, c’est donc avec beaucoup de détermination
que je me mis en chemin et que nous
nous dirigeâmes droit sur une petite cabane de fortune, assez semblable à celle
dans laquelle
j’avais été relégué avec ce cher Maurice.
C’est là, murmurai-je.
La cahute était plantée au milieu de nulle part. L’endroit n’était
guère accueillant. Ici, il n’y avait pas de paillasson indiquant << Bienvenue >> ni de jardinières remplies de géraniums.
Je vous attends ici, déclara
Éliot. J’ai le ventre qui
gargouille trop, je risquerais de nous faire
rep, erer.
Je dis à
mon tour:
Hum,
je ne sais pas si c’est vraiment nécessaire d’y entrer tous les trois. Si tu y vas, Charly,
ça suffira. Après tout, c’est toi qui es courageux comme un lion.
Mon frère
me toisa.
Dis
donc, Léa, tu aurais un petit peu peur que ça ne m’étonnerait pas !
Pfff, pas du tout ! Où allait-il chercher de
telles idées ? Ça allait de soi que je ne pouvais pas
laisser Éliot tout seul.
Charly exhiba un sourire en coin qui en disait long. Pour pallier tous les
quolibets qui, j’en étais sûr, fusaient déjà dans sa tête, j’entraînais notre
benjamin.
Allez, Éliot. On y va tous
ensemble!
,
Charly en tête, nous pénétrâmes dans le rebutant cabanon. D’une main, je
tenais la boussole lumière-réchaud et, de l’autre, la main tremblante de mon
petit frère.
Etrange, souffla Charly, ça
avait l’air tout petit de l’extérieur…
Effectivement, de dehors, il paraissait n’y avoir qu’une
seule pièce. À l’intérieur, c’était une autre
histoire. Une succession de couloirs et de pièces. On avait du mal à s’y
retrouver. Un vrai dédale ! Et Charly, censé nous guider, avait un zéro pointé
question orientation…
Discrètement, je cherchai
sur ma boussole la bonne direction et je pris naturellement la tête des
opérations. Bien sûr, Charly s’en offusqua, mais ce fut vite oublié quand nous
parvînmes dans la pièce où était enfermé notre matou.
-SIMBAI
Éliot se jeta sur la cage de fortune et délivra notre chat, dont les yeux
d’enfant brillaient de reconnai• ssance.
Oh, Punky ! cria soudain Charly. Qu’est-ce que tu fais là?
Les tarsiers, capturés par le fameux
Mounrad, partageaient un même clapier. Mon frère les libéra, ainsi que les
dizaines d’autres animaux retenus contre leur gré.
Mais qu’est-ce
qu’il a en tête, ce Mounrad ? fit Éliot en serrant Pois-Chiche contre son cœur.
Sortons d’ici, les Aventurêveurs, nous pressa
Simba. Il y a des choses
que je dois vous apprendre.
En sortant de la demeure du méchant, nous évitâmes de justesse d’entrer
en collision avec Liana. Elle se tenait le côté,
haletante, comme à bout de souffle.
– FFFF… c’est… FFFF… affreux ! FFF… il s’est passé… FFF… une chose…
– Ce qui est affreux, répliquai
je durement, c’est
que ton copain retenait prisonnier notre
chat, ainsi que la moitié des animaux du coin.
Bon, je sais, j’y
allais un peu fort avec elle, mais c’était mon rôle de recadrer les choses.
Je lui laissais quand
même le bénéfice du doute et j’attendis qu’elle ait retrouvé un débit de
paroles normal afin de lui laisser une chance de s’exprimer au sujet du
geôlier.
Ce pauvre Mounrad, c’est
vraiment affreux. Il venait de
ramasser un oisillon qui avait chuté à mes pieds. Je vous assure, il ne lui voulait aucun mal…
Mais oui, c’est ça, ajouta Charly.
Liana poursuivit sans relever :
Soudain,
la mère de l’oiseau, une femelle vautour, a foncé sur nous toutes serres
dehors. Elle pensait sans doute que Mounrad voulait s’emparer de son petit,
mais, encore une fois, je vous dis que ce n’était pas le cas. Alors il s’est
planté devant moi pour éviter que je
sois blessée. C’est lui qui a tout pris.
Qui a pris quoi ? interrogea
Éli,
très attentif à l’histoire… et à notre belle amie.
Une
serre des plus acérées en plein visage. Il est complètement balafré !
Le regard de Charly croisa le mien. Nous
venions de comprendre. Les pièces du puzzle s’emboîtaient les unes dans les
autres. Certes, il restait des zones d’ombre, mais notre rêve allait nous
permettre de combler les trous.
Quelle histoire !
Éliot, compatissant,
tapotait l’épaule de Liana, en larmes. D’après ce qu’elle nous dit ensuite, le garçonnet, fou de colère,
avait pris la fuite, hurlant à la vengeance.
En chuchotant, Charly et moi
décidâmes de ne rien révéler à notre
cadet. Il fallait le préserver. Pour une fois, mon frère était du même avis que
moi. Comme quoi, sous ses airs de
clown, il pouvait être sensible et réfléchi. Nous étions en train de mettre sur
pied une fausse histoire qui lui permettrait de ne rien soupçonner, quand soudain Éliot me tira
par la manche.
I
HE I par ici, les
frangins ! Je viens de
penser à quelque chose et je
vous conseille de
vous asseoir, ça décoiffe…
Un peu fébriles, nous nous
exécutâmes, curieux de savoir ce qu’il allait nous révéler. Éliot poursuivit
sur un ton professoral :
–
Bien.
Nous sommes dans le rêve, pour ne pas dire le cauchemar, de notre ennemi numéro
un, à savoir Darmoun ou,
si vous préférez, Mounrad à l’envers.
Charly et moi étions
bouche bée, incapables de proférer une seule parole.
– OUHOU
I
la
terre
! clama Éliot.
Mounrad,
ça
fait
Darmoun à
l’envers,
vous comprenez ou pas ? C’est qu’il grandit, ce petit, nous l’avions sous-estimé ! Liana, quant à elle, n’y comprenait rien. Elle ne parvenait pas à faire le rapprochement entre ce jeune garçon qu’elle avait en pitié et le vil sorcier dont nous lui avions
fait un portrait peu flatteur.
Notre chat en profita
pour nous donner quelques éléments supplémentaires.
Vous avez deviné, les garçons. Vous allez devoir être très prudents.
Les Aventurêves – tome 5 – Rira bien qui rira le dernier
Y a un truc que je ne comprends
toujours pas, lui demanda Éliot avec l’air d’un
i.nspecteur qui. m’ene son enque,…te.
Pourquoi, même jeune, Darmoun était-il méchant?
C’est ainsi que Simba – ou plutôt Yakou – nous conta le parcours de l’apprenti sorcier qui était la cause
de tous nos maux.
Dernière page du chapitre
• •
•
.• ..-,.., T• ,.
Il y a très très longtemps,
commença Simba, non loin de
Wikiki, un nourrisson fut trouvé, posé à même le sol dans la jungle hostile. Il semblait avoir été abandonné. Le chef du village, poussé par son épouse, fit le tour des hameaux alentour afin de trouver
ses parents, qui devaient sans doute être morts d’inquiétude.
Au grand dam de chacun, personne ne réclama l’en/ant. C’était à se
demander s’il n’étaitpas tombé du ciel. La femme duchef
de Wikiki, attendrie par ce
nouveau-né, persuada
son mari de le garder. Après tout, cet enfant avait besoin d’un foyer, et la
hutte familiale était bien assez grande.
Seulement
voilà, à partir de l’arrivée de l’enfant dans le village, les malheurs
s’enchaînèrent. Une pluie diluvienne s’abattit pendant des semaines, détruisant
toutes les plantations destinées à nourrir les villageois. À peine ces derniers
remis de la catastrophe, une épidémie inconnue rendit les bovins malades, puis,
sans aucune raison, des huttes prirent spontanément feu, obligeant les
habitants, qui avaient tout perdu, à reconstruire un peu plus loin.
Prières et incantations mystérieuses des sorciers et autres
magiciennes ne firent rien et ne rassurèrent plus personne. C’est alors que le
chef fit venir d’une contrée lointaine un mage qui était censé trouver une
solution à tous les problèmes. Il avait, disait-on, un
pouvoir qui surpassait
tous les autres, mais le prix à payer pour sa venue
était proportionnel à sa réputation : énorme ! Il fut donc décidé que chaque villageois participerait à la venue du devin. Une
collecte permit de réunir la somme demandée.
En
vérité, le soi-disant mage qui allait régler tous leurs problèmes n’était qu’un
charlatan, mais les habitants de Wikiki étaient tellement désemparés qu’ils
étaient prêts à croire n’importe quel prophète de bazar.
À peine débarqué, le rusé magicien eut l’idée de questionner les
enfants afin de trouver matière à exploiter encore un peu ces pauvres malheureux. Rapidement, il
entendit parler de ce nourrisson trouvé et sauta sur l’occasion. Il déclara aux
habitants, qui buvaient ses paroles, que l’âme de cet enfant était envahie par
des forces sombres, qu’il était l’unique cause
de tous les maux et
que l’éloigner du village était la seule solution. Les conséquences de ce
mensonge allaient faire définitivement basculer la vie de Mounrad, mais pas
seulement.
En pleine nuit, les hurlements de l’épouse du chef retentirent,
des cris déchirants. On lui enlevait son fils adoptif pour l’éloigner à tout jamais. Rongée de
chagrin, la pauvre s’enfuit et disparut sans donner de nouvelles. Sans doute
avait-elle décidé de partir à la recherche de l’enfant.
L’escroc
empocha le pactole et abandonna Mounrad tout aussi rapidement. Laissé pour
compte dans la jungle, le petit garçon grandit seul comme un animal sauvage.
Certains disent qu’une vieille sorcière l’aurait pris sous son aile, mais
personne ne connaît vraiment la vérité.
C’est pour briser sa solitude
qu’il se mit à capturer les animaux qu’il
rencontrait. Sans ami,
sans famille, il trouvait un peu d’affection en leur compagnie. Il ny avait
aucune mauvaise intention de sa part.
fuste de la maladresse.
Ce que Liana vient de vous raconter, cette balafre qui le marqua
à vie, fut le
déclenchement d’un processus infernal. À partir de ce moment, il fut entouré de mauvais esprits. Les âmes
diaboliques l’accueillirent à bras ouverts, et lui qui n’avait jamais eu de famille s’en est
ainsi trouvé une. Des gens qui ne
le jugeaient pas !
C’est seulement la soif de vengeance qui le rendit aigri. Son
esprit n’est nourri que par l’envie de dominer, d’être le maître suprême, celui
qu’on doit respecter en toutes circonstances. Voici donc comment Mounrad est
devenu le Darmoun que l’on connaît, dont l’objectif est de mettre le monde à sa botte. La rancune
le poussa à revenir à Wikiki. La nuit du
drame,
celle où j’ai été
enfermé dans ce corps de chat, nous ne voulions pas lui faire du mal, mais simplement lui faire comprendre que
la vie était belle et que vivre ensemble pouvait être possible. Mais, devenu
manipulateur professionnel, il retournait les esprits les plus faibles pour en faire
ses serviteurs.
Un
piège lui fut donc tendu. Vous connaissez
la suite. Hélas, ma curiosité m’a plongé dans cette aventure incroyable où la
fiole contenant l’élixir magique est la seule chose qui puisse me sauver.
Yakou se tut. Il nous
avait tout raconté. Une larme perlait à ses yeux. Décidément, je n’arrivais pas
à m’habituer à ce regard d’enfant.
Quelque chose m’échappait.
– Mais pourquoi
sommes-nous dans son rêve, ou plutôt son cauchemar, comme dirait Éliot ?
Sou venez-vous1, j’ai été aspergé par une goutte du
remède
libérateur
dans notre dernier rêve collectif. Cela a eu pour effet de me rendre mes yeux
d’enfant. Je crois que Darmoun a également été arrosé, et que ce rêve en est la
cons, equence.
Malgré la compassion
que nous ressentions pour les souffrances qu’endurait notre ami, il nous
fallait prendre sur nous et élaborer une
stratégie radicale. En rusé qui se respecte, je me dis que nous devions nous
servir des faiblesses du sorcier pour
arriver à nos fins.
Liana balaya quelques larmes d’un revers de la main. Pour elle, c’était
clair et net : le pauvre Mounrad avait un bon fond.
Ce n’est pas juste. C’est la bêtise humaine qui l’a rendu aigri. Je vous
demande de me laisser lui parler. Il va m’écouter, j’en suis certaine.
Éliot n’était pas de cet avis.
Nous, on le connaît, Darmoun. C’est un vilain, un vrai.
Charly se tourna vers notre chat.
– Tiens, au fait, s’il s’appelait Mounrad, pourquoi a-t-il transfarmé son nom en Darmoun
? demanda-t-il judicieusement.
Il a bien tenté de se faire appeler Dark Moun, mais, avec
son accent ‘a couper au couteau,
c’était impossible ! Tout le monde le nomme Darmoun !
Je comprenais beaucoup mi• eux…
Les Aventurêves – tome 5 – Rira bien qui rira le dernier
1. Voir le tome 4 des Aventurêves, La nuit P-Orte consei l.
Dernière page du chapitre
• •
•
.• ..-,.., T• ,.
Simba nous
annonça qu’il devait nous laisser
continuer l’aventure sans lui. Il nous quitta à regret mais, avant de disparaître, il nous indiqua où se cachait
la fiole qui pourrait le libérer. Elle se trouvait dans un vieux temple inca.
Éliot, désespéré de devoir à nouveau perdre son chat adoré, s’affola:
– Un cas, un cas,
un cas de quoi
? Je n’y comprends rien. Un cas d’urgence ? Un cas désespéré ? Un cataclysme ?
Quant à Liana, au contraire de Charly et
d’Éliot, je m’en méfiais. Elle pouvait au dernier moment changer de camp et
nous coiffer au poteau. Je décidai de garder un œil sur elle.
… Un casse-noisettes ? Un
cassoulet ? Humm, un cactus ? continuait Éliot
Liana disait ne pas
savoir où se trouvaient les ruines du temple, mais cela m’étonnait beaucoup :
depuis le début de notre
aventure, elle semblait bien connaître
notre environnement.
… Un cacatoès ? Un caramel ?
Mais
tais-toi, s’énerva Charly, sinon je t’en colle une !
Je vins à la
rescousse de notre petit frère.
Hé, Charly,
du calme ! Il suffit
de lui expliquer, c’est tout. Tu n’as vraiment pas de patience !
J’enseignai donc à
mon public en liesse que les Incas avaient été à la tête du plus grand empire
qu’ait connu le continent américain. Leurs temples, dédiés
au soleil, qu’ils vénéraient comme un dieu, étaient d’immenses constructions de
pierre à l’intérieur desquelles se déroulaient toutes sortes
de cérémonies : rites religieux, sacrifices humains… C’est aussi là
qu’étaient conservées les momies
! À ces mots, Éliot avait pâli tandis
que Charly
pavoisait :
Et comment on fait pour la trouver, ton exposition de momies
?•
Il pouvait bien penser ce qu’il voulait, j’ai TOUJOURS la solution au problème.
J’ai tout ce qu’il faut pour trouver le site, puisque j’ai la
boussole-lumière-réchaud inventée par papa juste pour moi.
Gnagnagnagnagna… C’est bon, le dictionnaire ambulant !
Tu dis ? Je ne t’entends pas,
mon p’tit Charly…
. .
, , ,
Même si c’est vrai qu’il
n’était pas vraiment nécessaire de prec1ser que papa avait cree l’objet rien
que pour moi, je tenais quand même à insister là-dessus. C’était un prototype,
il n’était donc pas question de le
mettre dans les mains de Charly, qui, avec sa maladresse coutumière, aurait pu
le faire tomber, ni entre celles d’Éliot, d’ailleurs : il ne maîtrisait pas
encore bien les points cardinaux…
Grâce à la boussole, la
destination fut vite trouvée. Nous marchions depuis un bon moment quand
nous nous retrouvâmes nez à nez avec la
pancarte complètement pourrie du domaine du Bois des Secrets.
Tiens, nous revoilà au point
de départ!
Ta
classe verte se passe dans un endroit où il y a des momies et des temples
d’Amérique ? fit Éliot,
les yeux ronds.
Il y a forcément une explication, répondit Liana.
Charly prit
un air détaché.
Ouais,
l’explication, c’est que l’aiguille aimantée doit être perturbée par la chaleur
que dégage la fonction lampe de poche. Papa aurait dû installer une paroi de
protection thermique, c’est aussi simple que ça !
La concurrence était rude,
j’avais du
souci à me faire pour
les
ann, ees ‘a veni.r…
Je continuais cependant à penser que nous n’étions
pas revenus au domaine par hasard et que la réponse à nos questions devait s’y trouver.
Le camp avait l’air désert. La petite voix d’Éliot troubla le silence.
Pour me faire
plaisir, parce que c’est moi qui ai découvert qui était en réalité Mounrad, je vous
propose d’aller casser la croûte. Bon,
Léa, où est la cantine
?
Je n’eus pas le temps
de répondre. Charly dit d’un air inquiet:
Je pense que j’ai
sans doute des séquelles visuelles de mon allergie au poil de lapin, car j’ai
l’impression que le sol est en mouvement.
J’avais aussi cette impression. Malheureusement, ma boussole lumineuse
n’éclairait plus que par à-coups. C’est bien sûr dans ces moments-là que les
nouvelles technologies nous lâchent. Liana s’accrocha à mon cou, prétextant
qu’elle avait senti quelque chose bouger sous ses pieds. De stupéfaction, je
heurtais le crâne d’Éliot avec ma lampe de poche. Comme par magie, celle-ci se mit à fonctionner, illuminant le sol et nous
laissant découvrir une vision
cauchemardesque.
–
HAAAAAAAAAAA … des araignées ! hurla notre
amie, toujours suspendue à moi.
Tel un tapis
ondoyant, des milliers d’arachnides plus gros et plus velus les uns que les
autres nous faisaient face.
Nous nous mîmes à reculer tous ensemble, quand Éliot fit
remarquer que nous , et1. ons ‘a
présent encerclés par
les mygales. La solution ne pouvait que venir du ciel. Un seul d’entre nous
avait l’air de trouver la situation amusante. C’était Charly. Fan de tous les
super-héros, il respectait les araignées, l’une d’elles ayant donné à un homme
en collant rouge et bleu ses super-pouvoirs.
Terrorisés, Liana et Éliot s’agrippaient à moi, montaient
presque sur ma te » te et
m’ordonnaient d’une voix suraiguë d’écraser ces <<
sales bêtes >>. Je tentai l’humour:
–
Je
suis pacifiste : je ne veux pas d’effusion de sang. Et puis… il y en a trop!
Charly se pencha pour admirer les
bestioles.
Waouh, regardez-moi ces crochets
venimeux ! C’est ma-gni fi-que !
Qu’est-ce qui peut nous arriver ? lui demanda Liana, dont la
sandale m’écrabouillait l’oreille gauche.
Oh ! rien de méchant… Dans le pire des cas, elles
mordent, immobilisent ainsi leurs proies et les dévorent, tout simplement.
Un BOUM I retentit tandis que les araignées progressaient de plus belle
dans notre direction. C’était Liana qui venait de s’évanouir. La tension était
trop forte pour elle.
Éliot me
suppliait, tétanisé.
Réfléchis, Léo, s’il te plaît, réfléchis
vite !
Oui, Éliot, je réfléchis, je réfléchis…
Charly ! Ta corne !
–
Quoi ? fit l’intéressé. J’ai dit << crochets >>, je n’ai jamais parlé de corne.
Je hurlai, exaspéré :
Arrête de faire l’idiot et
souffle dans
ta corne de brume !
Charly s’exécuta. La
mélodie de la corne de brume, qui nous était devenue familière, fit
apparaître la fée des songes, toujours aussi belle. Charly devait
aussitôt formuler son vœu. Pris de court, il bafouilla:
Je veux… je veux… que ce parterre de mygales se transforme
en tapis roulant, comme dans les
a, eroports.
Hum, disons que ça aurait pu
être pire
!
Sans même que nous
ayons besoin de bouger un seul orteil, le
sol nous permit d’avancer. Notre promenade était accompagnée d’une musique
d’ambiance un peu ringarde, comme
dans les ascenseurs ou les supermarchés.
Pour le coup, la fée aurait pu être un peu
plus moderne.
Liana ouvrit un œil.
On est où ? Les my-my…
les my-my…
T’inquiète pas, Lili, il n’y a plus de
mygales !
Éliot, qui avait
repris de l’assurance, lui expliqua la manière dont il avait aidé Charly à nous
sortir de ce mauvais pas et pourquoi le sol bougeait sous nos pieds. Évidemment, sa version fut romancée, et son rôle fortement exag,er,e.
Alors qu’il parlait, le tapis
roulant changea de sens et accéléra la cadence. Pour continuer à fuir
les araignées, nous dûmes passer à un trottinement soutenu, puis au pas
de course. Éli, le plus sportif de nous trois, continua à discuter sans aucune difficulté en dépit de l’effort à
fournir.
–
Ta
corne de brume a eu un bug, Charly. C’est évident…
Un bug, PFFF, PFFF… t’en as de bonnes, toi ! PFFF, PFFF… et les valises qui arrivent droit sur nous, c’est
un bug, ça aussi?
Des malles de toutes les formes apparurent devant nos pieds, comme autant
d’obstacles à surmonter. Un saut par-ci, un autre par-là. Comme dans les jeux
vidéo, chaque défi relevé nous amenait au niveau supérieur, plus difficile et
nécessitant plus de rapidité.
Je vis au loin la silhouette de Mounrad. Bien sûr, il était derrière tout
ça ! Cela prouvait une chose : nous étions
près du but et il voulait sans conteste nous
mettre hors-jeu, << game
over >>.
En
effet, notre situation était de plus en plus
périlleuse.
Des
boulets de feu, baissez la tête ! cria Éliot. Et attention sous vos pieds, il
y a des pièges !
Le petit blond, bonne longueur
qui avait d’avance,
une nous
avertissait des dangers. Les deux
maillons faibles
de l’équipe (sur le
plan
sportif)
s’essoufflaient
de
plus
en plus.
Le fait qu’ils
ne
disaient plus un mot ne présageait rien de bon. Je pressai Charly.
C’est toi le pro des jeux vidéo
! Que ferais-tu si tu étais
installé devant l’écran plasma du salon, la bouche pleine de chips et la
manette à la main ?
.
,
PFF… facile, Léo, PFFF… je tirerais sur le fil, PFFF… qui se
trouve au-dessus de ta tête, PFFF… ce qui entraînerait, PFFF, PFFF… un mecan1sme…
Et
voilà, il suffisait d’y penser !
D’un seul élan, je mis les mots de Charly en pratique et stoppai ainsi le
tapis devenu fou.
Dégoulinant de sueur – sauf
Éliot, qui était resté
frais et dispo
-, nous dûmes attendre un certain
moment avant de récupérer. Nous
étions à l’intérieur du centre de vacances,
devant une porte que je reconna1•ssa1• s.
C’est celle du dortoir des garçons. Allons voir ce qui s’y
passe.
Y
a pas moyen d’aller visiter le dortoir des filles ?
Notre copine se
retourna vers Charly, lui adressant un regard noir qui en disait long. Éliot
s’interposa :
Et la cantine ? On ne peut pas plutôt
aller à la cantine ?
Je haussai les
épaules. Décidément, il n’y en avait pas un pour rattraper l’autre !
La lourde porte du
dortoir grinça sur ses gonds rouillés. Un air glacial nous sauta au visage. À mieux y regarder, la chambrée immobile paraissait congelée. Les lits
ressemblaient à des icebergs.
Baisse-toi, Léa !
Ouf ! Liana m’avait averti de justesse : un rayon de glace venait
de passer à un cheveu de ma tête.
Eh
bien, il s’en est fallu de peu ! fis-je. Pas de problème pour toi, Éliot?
Pour toute réponse,
je n’entendis qu’un silence anormal. En me retournant, je compris que le
faisceau de glace que j’avais évité avait dû ricocher et s’abattre sur mes
cadets, à présent immobiles, comme en hibernation,
les yeux grands ouverts.
ordonnait à l’un de ses sbires de poursuivre son assaut pour me changer à
mon tour en esquimau glacé. Ce gredin à la face patibulaire, je le reconnus aussitôt
: c’était le garde du domaine, celui qui nous avait punis, Maurice et moi
! Son allure
colossale était accrue par ses longs bras qui projetaient des missiles de
glace. Son uniforme, en lambeaux,
donnait l’impression qu’il était
un mort-vivant.
Liana, qui avait
échappé à la congélation instantanée, s’adressa
au sorc•ier:
Arrête,
Mounrad ! Ce jeu a assez duré. Ces pauvres petits ne
vont pas s’en sortir.
Complètement paniquée, tentait de l’attendrir d’épargner mes
frères.
elle
afin
Le géant, lui,
m’envoyait des regards à vous glacer le sang, c’est le cas de le dire. Ses
assauts ne cessaient pas et, tout en essayant d’éviter le rayon fatal, je
tentais de me concentrer sur le moyen de faire sortir mes frères de cette
cryogénisation forcée.
Tou va l’awoir, allé, allé !
encourageait Darmoun.
La cicatrice qui se
distinguait à présent sur son visage lui donnait une apparence cruelle. Il
arborait un ignoble rictus à chaque fois
que le faisceau glacial fonçait
dans ma direction.
Pas
cette fois-ci, Darmoun ! hurlai-je dans sa direction alors que j’étais une
nouvelle fois visé.
D’un geste assuré, je
tendis la boussole de papa et actionnai la fonction << réchaud
>>. Le rayon gelé tomba en flaque d’eau sur le sol. Les
flammèches qui sortaient encore de la boussole hybride firent fuir Darmoun et
son sbire, et me permirent surtout de
décongeler mes deux glaçons préférés.
J’eus beaucoup de mal
à contenir mon hilarité devant le tableau que formaient Charly et Éliot,
grelottant, claquant des dents, le teint bleuté.
Je les houspillai gentiment :
Nous
sommes sûrement près du but, sinon pourquoi freiner notre avancée ? Allez, reprenez vous, on n’en a vu d’autres quand même!
Mais Liana eut beau les
frictionner vigoureusement, rien n’y fit.
Je rêve ou vous
grelottez de plus en plus ?
À y regarder de près, ils
n’étaient plus deux mais trois à trembloter.
C’est contagieux ou quoi ? Pourquoi est-ce que tu te
mets à trembler, Liana ? Ça suffit, maintenant, il faut se
bouger ! Et puis, ce n’est pas très poli de laisser votre bouche
grande ouverte comme ça.
Mes piques ne déclenchant aucune
réaction de leur part, je tentai d’utiliser la technique de maman quand Éliot
reste bloqué devant le rayon des pâtisseries
:
Puisque c’est comme ça, restez là, je pars sans vous…
HAAAAAAAAAAAAAAAAI
Je m’étais retourné et j’étais à
pr,esent nez ‘a nez avec une troupe
de spectres
flottant dans le dortoir
dégivré. Plus de corne de brume, plus
de poudre de nuage ni même de boussole ou de sablier. Comment, avec l’équipe de
bras cassés qui m’accompagnait, allais je pouvoir m’en sortir?
Bouh ! leur fis-je, sans
trop de
conviction
…
OK, je
sais, c’est nul, mais je n’avais vu que deux possibilités : hurler << Bouh
! >>
ou <<
Au secours, maman !
>>. Je
n’avais rien trouvé d’autre. C’est épuisant d’être sans arrêt la personne sur
qui tout le monde compte !
Cette première solution n’eut
absolument aucun effet. Je lançai un coup d’œil vers mes
compagnons, esp, erant un peu
d’aide de leur part,
mais je ne pus que constater qu’ils étaient paralysés de peur. Je pris alors
une profonde inspiration et:
AU SECOURS,
MAMAAAAAAANNNNNNNNNNNNN 1
–
Le
bébé à sa maman veut son doudou? Hl, Hl,
HI 1
J’étais éberlué.
-Maurice?
Se frayant un chemin
parmi les spectres, alignés bien sagement, Maurice fit son apparition, sourire
aux lèvres. Mes équipiers reprirent un
peu de couleur. Quant à moi, ma frayeur
avait été si grande que je ne trouvai plus mes
mots.
Mais… ces fant…
ces fantô…
Oui, Big Bébé, ce sont des
fantômes.
Stupéfait, je vis
l’un des esprits dérouler une sorte de trompe
et en donner un coup dans les côtes de Maurice. Celui-ci rectifia
auss1•
toA
t sa pre,
sentat1• on :
Pardon ! Ce sont, plus précisément,
des Éléphantômes.
Comme soulagés par
cette révélation, mes trois compères se détendirent et vinrent se mêler à la conversation.
Charly commença à frimer :
Ah, des Éléphantômes ! Pas de problème, alors. Ça va, les amis
?•
Éliot continua sur le même mode:
Depuis le temps que je rêve de vous rencontrer ! Quelle veine ‘• Waouh, quand je vais raconter ça à mes copines, elles vont être
vertes de jalousie,
WIIIIIIIIIII ! renchérit Liana.
Je n’y comprenais plus rien. Comme si mes frères avaient déjà entendu
parler d’Éléphantômes ! Et pourtant, la manière
dont chacun fit connaissance confirmait bien mes doutes. Je devais avoir loupé
un épisode.
Ne fais pas cette tête, Léo. C’est normal que tu ne connaisses pas ces
monstres sacrés ! Ce n’est pas de ton âge,
Big Bébé.
-Toujours la tête plongée dans tes cahiers, et voilà le résultat !
Les Aventurêves – tome 5 – Rira bien qui rira le dernier
A’ en croire Maurice et
compagnie, la soif
d’instruction était une tare, une anomalie, même. Je ne pouvais laisser dire
une telle chose. Liana, diplomate, me donna quelque lumière sur le phénomène.
Ça
fait des semaines que les Éléphantômes sont en haut des hit-parades
interplanétaires. Ils ont raflé tous les trophées avec leur tube,
Trop d’la bombe.
Encouragé par
Maurice, qui effectuait des bruitages étranges avec sa bouche, le groupe
entonna le fameux tube a capella. Liana se déhanchait à faire rougir Lady Gaga, et mes deux
cornichons de frangins mimaient (mais avec un temps de retard) la chorégraphie
exécutée par le groupe des fantômes-éléphants.
C’était, comment dire… spécial !
Dernière page du chapitre
• •
•
.• ..-,.., T• ,.
Quelle ambiance ! La rencontre fut
inoubliable, et Maurice nous donna de précieuses indications pour la suite de
notre aventure. Même si je détestais qu’il me nomme Big Bébé, je lui en fus très reconnaissant. D’après ses dires,
pour arriver au temple inca, il nous fallait trouver le lion vert, qui seul
connaissait le chemin d’accès. Il nous suffisait donc de mettre la main sur
l’étrange animal, de le convaincre de nous donner l’information et l’affaire
était dans le sac.
Nous fîmes nos adieux à
Maurice et à s.es
,…
spectres à
.
trompe, et
cont1nuames notre chemin. Éliot avait encore
les yeux brillants de notre petite
so1,ree.
Il doit bien s’amuser, ton copain Maurice, à faire la fête
avec les Éléphantômes.
Maurice n’est pas mon copain. Mets-toi bien ça dans le
crâne!
Charly ajouta son grain de sel
:
C’est
parce qu’il t’appelle Big Bébé ? Tu sais, il n’a pas vraiment tort. Tu ne
connais pas Trop d’la bombe, mais je parie que tu sais chanter par cœur Au
clair de la lune…
Merci pour tes commentaires, Charly, mais Big Bébé sait
faire ses lacets, lui, au moi• ns.
Et toc ! conclut Éliot
Liana nous regardait, attendrie.
Quand je vous vois vous chamailler, je ne peux m’empêcher de penser à mes frères et à mes sœurs. On est tous
pareils !
T’as
combien de frères et de sœurs, Lili ? s’enquit
Éliot.
Douze frères
et neuf sœurs.
Nous stoppâmes net :
c’était la première fois qu’on entendait parler d’une famille aussi nombreuse.
Contente que nous
nous intéressions enfin à sa vie, notre amie nous énuméra les prénoms, âges et particularités de chacun
de ses frères et sœurs. Cela eut pour effet
de faire passer
le temps assez vite. Déjà, nous arrivions devant
le repère du lion vert.
Là, c’est sa
tanière !
Et
comment tu sais ça ? se moqua Charly, toujours vexé que j’eusse soulevé la
question des lacets de chaussures. C’est écrit dans le dico de poche ?
–
C’est
que, simplement, je sais lire, moi.
En effet, une énorme
enseigne lumineuse et clignotante indiquait
<< Ici, tanière du lion vert >> et,
pour ceux qui avaient encore des doutes, des photos de
l’animal dans différentes postures
défilaient sur grand écran.
Tiens, il y a un guichet à l’entrée. Peut-être est-ce un
vendeur de churros, salivait Éliot qui, depuis le début du rêve, n’avait encore
rien pu se mettre sous la dent.
Le guichet était un
passage obligé pour rencontrer le lion
vert. Au comptoir, une magnifique lionne, maquillée, manucurée et permanentée,
distribuait des tickets.
Je me postai devant
elle et attendis poliment qu’elle s’adresse
‘a moi..
Je prends ma pause-café. Revenez dans quinze minutes, les
enfants.
Avec
tout le respect que je vous dois, nous devons voir le lion vert au plus vite. C’est très urgent.
Sans même me jeter un
regard, elle se servit une tasse de café fumant et s’affala sur sa chaise à
roulettes. Liana vint à mon secours en tentant de faire jouer la solidarité féminine.
Vous avez vu mon beau diadème ? Je
suis certaine qu’il irait très bien avec votre
tailleur.
La lionne ne fit même
pas un battement de cils. Les négociations n’allaient pas être faciles.
Éliot se lança à son
tour, essayant de joindre l’utile à l’agréable.
Hum,
il sent bon votre café, c’est de l’arabica ? Si
je peux me permettre, en y ajoutant une pointe de cannelle…
Lassée d’être ainsi
dérangée pendant sa récré, elle laissa
tomber un
store devant la vitre, mettant un terme à toute forme de communication. Seul Charly
,
n’avait pas encore tente sa
chance.
-Allez, essaye !
Sans trop de
tapota sur la vitre.
TOC, TOC, TOC !
conviction, il
Le store s’enroula à
grande vitesse. Face à Charly, complètement ahuri, la lionne apparut, tout
sourire, et lui fit les yeux doux en papillonnant des cils.
Mais qu’est-ce qu’elle a ?
nous demanda-t-il, dubitatif.
D’une voix
langoureuse, elle s’adressa à notre frère comme si elle allait lui décrocher la
lune :
Que puis-je faire pour toi, beau gosse?
Charly se tourna de
nouveau vers nous, embarrassé.
Ce n’est pas mon genre de
fille…
Je saisis le malentendu au
vol et tentai de le faire comprendre intelligemment à l’intéressé en le fixant
d’un regard affûté.
Charly,
c’est normal que cette dame en
pince pour toi. Tu es courageux comme un lion.
-Et alors?
Je répétai en insistant sur la dernière syllabe :
Tu es courageux comme un
LION!
Ben oui, et alors ?
Oh, là, là ! C’est du diesel, chez lui ! Bon, il va bien finir par démarrer… un, deux, tr…
-Ah oui, j’ai compris !
Il se mit à jouer
le jeu et déploya ses
charmes félins afin de nous permettre d’entrer dans l’antre du lion vert. Il
réussit rapidement, et bientôt la porte s’ouvrit ; la voie était libre. Nous
dûmes cependant laisser Charly à l’entrée : il était, comment dire… coincé
entre les griffes de la lionne amoureuse.
Affalé sur
une méridienne en velours turquoise (ce qui n’allait pas du tout à son teint),
le lion vert se peignait lascivement la
cr1. n1.’ ere.
Je
sais pourquoi vous êtes là, dit-il à peine étions-nous entrés. Attendez, je
vais vous montrer mon plus beau profil.
Imbu de sa personne,
persuadé d’être le plus bel animal qui soit, le lion prit la pose en attendant
le crépitement des flashs. Comme rien ne venait, il se vexa.
Si vous ne désirez pas me prendre en photo, alors du balai !
Nous l’avions trouvé,
pas question de filer comme ça.
C’est
que, fis-je, nous aurions aimé avoir l’un de vos sages conseils.
Pour des conseils, prenez rendez-vous chez le docteur
Girafreud. Il a son cabinet au croisement du cyprès à double tronc.
Il allait falloir parlementer finement, car
la vanité de cet individu n’avait d’égal que son amour de lui-même. Liana et
Éliot me faisaient signe d’accélérer. Le stress qu’ils m’infligeaient étant
contre-productif, je les arrêtai :
Ça
suffit, je ne suis pas un lion.
Soudain, défonçant
la porte d’un coup de genou, Charly
débarqua dans la pièce comme un cheveu dans la
soupe
Alors
? Ça commence à sentir mauvais avec
la tigresse, enfin, la lionne. Elle a envoyé un SMS à toutes les copines de son
répertoire. Résultat, un troupeau de lionnes est en train d’arriver pour voir
le << beau gosse >>,
à
savoir MOI
I Vous m’avez mis dans un sale
pétrin !
Qui
ose se qualifier de beau gosse? rugit le lion.
Bredouillant, je tentai
d’expliquer la situation, mais des
cris aigus
m’interrompirent. Une colonie de lionnes en liesse vint nous rejoindre dans
la tanière. Les groupies hystériques
s’étaient scindées en deux groupes : les fans de Charly le lion et celles du
lion vert.
Il ne peut pas y avoir deux
lions dans
la même pièce.
Et
un guépard, ajouta Éliot. Dans le rêve, ne l’oubliez pas, je suis un guépard,
hein, Léo ?
Mais je n’étais pas d’humeur à m’attendrir : le ton qu’avait employé le lion vaniteux résonnait de défi,
et je craignais le
pire. Je
n’avais pas tort.
Je te provoque en duel, gronda le
félin verdâtre. Le perdant devra s’exiler.
Mais non, ne vous donnez pas tout ce
mal, s’empressa Charly tout en
essayant de se débarrasser d’une lionne pendue à son
cou. Je vous les laisse, toutes ces demoiselles ! Tout
ce que l’on
veut, mes amis et moi,
c’est savoir où se trouve le temple inca, c’est tout!
Ah, tu te débines, poule mouillée? demanda le lion.
Catastrophe ! Je connais mon frère. Il ne faut jamais jouer avec son
orgueil. Là, ça allait péter. En effet, Charly était devenu aussi rouge que son
adversaire était vert.
Poule
mouillée ? Moi ? Tu vas voir ce que tu vas voir, monsieur vert caca d’oie.
Le lion invita mon frère à prendre
place à une table, face à lui, et entama une partie de bataille. Très vite, je
m’aperçus que les règles du jeu n’étaient pas respectées. Statistiquement, il
était impossible que Charly ne retourne que les cartes les plus faibles tandis
que, de l’autre côté, as, rois, dames et autres valets se succédaient pour
emporter les cartes de mon frère.
–
C’est
de la triche ! s’indigna Charly dès qu’il se rendit compte de la tricherie.
Pas du tout !
bondit le lion, tous crocs dehors, je suis le plus fort!
De rage, Charly lança les quelques
cartes qui lui restaient au visage de son adversaire.
Débarrasse le plancher ! ordonna le
félin. Tu as perdu, tu pars. C’était le deal.
Nous fûmes tous littéralement poussés
vers la sortie sans même avoir eu l’occasion d’implorer une quelconque
clémence.
Qu’est-ce qu’on fait ? On y retourne ? demanda Liana une fois que nous fûmes dehors.
Je ne crois pas
que ce soit la peine, dis-je. Cet individu est vraiment très obtus, on
n’arrivera à rien avec lui.
Assis sur un tas de rochers, nous réfléchissions à ce que nous allions bien pouvoir faire.
Seul
Éliot gesticulait, donnant l’impression de ne
plus savoir tenir en place.
Hé, Éliot, qu’est-ce qui se passe? Tu as envie de faire
pipi?
Non, mais ça
m’énerve !
C’était le sentiment
général. Même Liana, qui était restée sereine jusqu’à maintenant, commençait à
montrer des signes de crispation.
-Léa?
-Éliot?
Maurice, il t’a bien dit
<<
lion vert>>?
Lion vert, lion vert… Oui, bien sûr, c’est ce qu’il m’a
dit. Il m’aurait dit de chercher une sauterelle rose que c’était pareil… mais
il a dit << lion
vert ! >>
Hum, hum ! fit mon petit frère d’un air dubitatif.
Tais-toi, Éliot, je
n’arrive plus à penser, fit Charly.
Je m’énervai :
–
Bon
! Une fois pour toutes, Éliot, si tu as quelque chose à
dire, dis-le ! Parce que ton attitude ne fait pas avancer
notre affaire…
C’est
cette histoire de vert qui me chiffonne. Ce n’est pas moi qui suis rusé comme
un renard, pourtant, quand je vois un lion en verre, je me dis que…
Bon sang ! Mais bien sûr ! Je me
suis fait prendre par un homonyme. Et tout ce temps perdu ! Quand Maurice m’a dit <<
vert >>, j’ai
directement pensé à la couleur.
Et
dire que c’est le plus petit d’entre nous qui
nous fait la leçon
‘•
Je
préfère que tu dises le plus jeune, Charly.
Nous étions au pied
d’une imposante statue de verre représentant un lion. Je tentai de rassembler
mes pensées mais, entre Liana qui congratulait Éliot et Charly qui me
surnommait le
renard trompé, ce n’était pas facile. Sur le socle de la statue,
une carte , eta1.t grav, ee mai.s, sur
celle-ci, pas la moindre trace de
temple inca, en ruine ou pas.
Je ne vois pas où nous sommes, dit Charly après avoir
examiné le plan.
C’est simple, nous sommes
• •
lCl.
Alors que
j’appuyai mon doigt sur le morceau de verre gravé, le lion pivota, laissant
apparaître un monde souterrain.
Hourra ! On y est arrivés !
On forme vraiment une sacrée équipe, les copains, ajouta Liana, qui ne nous avait pas été pour l’instant d’une grande
utilité. D’une compagnie agréable, certes, mais pas d’une grande
utilité.
Les Aventurêves – tome 5 – Rira bien qui rira le dernier
2:ïâ – a-
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•
.• ..-,.., T• ,.
Nous nous retrouvâmes
soudain affublés de pagnes, de tuniques colorées et de sandales. Nous étions
sûrement très près du but, car nous ressemblions vraiment à des Incas. Enfin,
pour ce que j’ai pu en lire dans les encyclopédies.
-Tu es
très jolie, Liana.
Merci,
Éliot, tu n’es pas mal non plus.
Non, non, je n’ai pas mal, merci• .
J’éclatai de rire.
Non pas à cause de mon petit frère, mais parce que j’étais tellement concentré sur
notre mission que je n’avais pas vu que d’énormes boucles ornaient nos oreilles. Le plus rigolo, c’était Charly.
Ça lui allait à merveille. Je repris
mon sérieux, le temps pressait.
Soyons prudents, Darmoun doit être dans les parages. Là où
il y a une fiole à prendre, la hyène n’est jamais loin.
Les
garçons, intervint Liana, promettez-moi de me laisser persuader Mounrad de ne
pas devenir ce méchant sorcier. Il m’écoutera, j’en suis certaine.
Charly haussa les épaules.
-PFF,
je crois que tu vas user ta
salive pour rien.
-En parlant de salive, intervint
Éliot, j’ai l’eau à la bouche, moi. Personne n’a un petit truc à grignoter?
Celui-là, il ne pensait qu’à manger!
Devant nous, le temple était visible, enfin ce qu’il en restait.
L’édifice étêté avait laissé la végétation
prendre place. La communion de la pierre et de la nature offrait un magnifique
tableau. Mon cœur battait la chamade dans ma poitrine ; c’était, comment dire… une sorte de coup de foudre culturel. Je devinais la
construction intacte, façonnée pierre par
pierre par une poignée d’hommes
d’un autre temps. Charly me rappela à
l’ordre :
Pssssst… Léo ? Tu es dans la lune et ce n’est
pas le moment. Comment fait-on pour arriver au temple?
Derrière un coteau, nous trouvâmes la solution. Deux lamas
attendaient tranquillement en ruminant de l’herbe fraîche.
C’est rapide, ça ?
Rapide, pas vraiment, mais certainement plus que toi,
Charly.
Un seul , problème restait :
convaincre Eliot, réticent suite à
sa mésaventure avec le gros lapin
incontrôlable. Je tentai de le rassurer:
Nous serons deux
sur chaque lama. Tu peux choisir qui
tu veux pour monter avec toi, si ça te rassure.
Pas Charly, en
tout cas. S’il fait une allergie et qu’il m’éternue dessus, beurk !
Sympa, frérot, fit
Charly. De toute façon, je ne voulais pas d’un morveux peureux accroché à mes
basques ! Viens, Léa, je te prends avec moi•.
Génial, j’allais être en binôme avec monsieur Catastrophe pendant qu’Éliot allait s’agripper à la
belle Liana, que sa tunique fuchsia mettait en valeur. Elle monta en amazone
sur l’un des lamas et aida Éliot à grimper en
lui tendant la main.
On prend celui-là ! ordonna Charly,
qui s’était visiblement attribué des galons
imaginaires.
–
Ça
tombe bien, il ne reste que lui,
fis-je en me plaçant devant l’animal.
Sans doute vexé par mon manque
d’enthousiasme, ce dernier me cracha en pleine figure. Une masse visqueuse me
dégoulinait sur le visage. Inutile de vous dire que tout le monde était écroulé
de rire. Je commençais à croire que la malchance de
Charly était contagieuse. D’habitude, ce n’est pas le genre de truc qui m’arrive.
Hé bien, mon vieux, dit Charly entre
deux hoquets, ce n’est pas de chance. Allez,
grimpe
‘•
Je voulais bien grimper, mais le lama, impitoyable, me repoussait avec
l’une de ses pattes arrière. Je fus quand même le plus rusé. Je feintais une
action vers la droite. L’animal, dépourvu de toute finesse, ne me vit pas venir
à gauche et je pus ainsi m’installer
sur son dos, m’accrochant à
Charly qui, comme chacun sait, est
un cavalier totalement novi• ce…
J’eus rapidement les fesses en
compote. Tous les dix
mètres environ, notre monture ruait dans l’unique but de me désarçonner.
Qu’est-ce qu’il pouvait bien me reprocher ? Moi
qui n’ai jamais fait de mal à une mouche !
Nous voilà arrivés, déclara
Éliot. C’était chouette avec Liana !
Tout
le monde ne peut pas en dire autant…
Sous nos yeux, une silhouette familière pénétra furtivement dans le
temple en ruine. Nous abandonnâmes aussitôt nos montures et nous élançâmes dans
la même direction. Il ne fallait pas
se faire doubler par Darmoun, cette fois-ci. Tout le monde en
était. conscient sauf Liana, qui
continuai.t nai..vement ‘a cro.ire en
la pureté intérieure du sorcier. Je
sentai.s que nous,
et1.
ons tout pr‘es
du dénouement de notre
aventure.
C’est aujourd’hui et maintenant que Yakou va recouvrer son
apparence de petit garçon et retrouver sa famille.
Bien dit, Léo ! approuva Charly.
Je
suis d’accord, même si j’ai quand même un petit
creux, ajouta Éliot.
Notre enthousiasme
fut de courte durée : un énorme disque doré bloquait l’entrée principale, une
façon sans doute de dissuader les pilleurs afin de préserver les richesses de
ce lieu magique.
On peut essayer de le pousser, proposa Liana.
L’idée, bonne en théorie, ne donna rien. L’or est un métal lourd, et la
pièce géante devait peser des tonnes.
Il y a peut-être une autre entrée?
Je ne croyais pas trop à la suggestion
d’Éliot, mais il faisait marcher ses méninges et ça, ça me plaisait.
Il
doit y avoir un mécanisme, tu ne penses pas, Léa ?
Évidemment qu’il y
avait un mécanisme… Le tout était de
le trouver. J’étudiai minutieusement
la surface brillante.
Je me demande à quoi correspondent les renfoncements
ronds. Il y en a huit.
Liana s’était elle
aussi mise à cogiter.
Qu’est-ce
qui est au nombre de huit? réfléchit-elle tout
haut.
Deux fois quatre ! proposa Éliot en
levant le doigt comme à l’école.
Pffft… à part le grand huit…
Par mégarde, Liana
fit tomber l’une de ses boucles d’oreilles. Eurêka ! J’avais
trouvé ! Je leur demandai de me donner toutes leurs breloques. Les boucles
d’oreille en or s’incrustèrent parfaitement
dans les trous laissés béants. Quand je plaçai la dernière, le disque pivota,
nous laissant le champ libre.
Mounrad se tenait
devant nous, les mains sur les hanches. Comment avait-il pu bien faire?
Donné-mwa la
fi.olé !
Je me plantai devant
l’horrible personnage.
D’abord, on ne l’a pas, et ensuite elle ne te servirait à
rien : tu es un petit garçon, pas encore une hyène.
Léa a raison, Mounrad, ajouta Liana d’une voix douce. Ton combat a assez duré, tu ne crois
pas qu’il est temps de passer à autre
chose ?
. .
, , ,
Yé né peu pas changé
lé passe, mais ye peu avo1w une plouss bo foutour.
La
fiole, on l’aura avant toi, lança Éliot. Pour Yakou !
–
Twoi, lé minouss, tou va lé réglété ! menaça
le sorcier.
Soudain, le sol se
mit à trembler, comme un séisme de
magnitude six (au moins !).
Malgré les secousses,
Mounrad gardait sa posture tandis que, sous ses pieds, se formait une crevasse
d’où surgit un monstre. Une véritable horreur.
C’est quoi, ce monstre ?
trembla Éliot.
T’inquiète pas, Éliot, le rassurai-je. Si ça va trop loin,
je te pince et tu te réveilles, OK ?
-OK!
Charly se frotta les mains.
Enfin un peu d’action ! Ça
ressemble à une histoire de jeu vidéo, ça.
Liana poussa un cri :
Mounrad, non ! Ne fais pas ça
! Pas ce
monstre !
Je ne comprenais plus.
Pourquoi, Liana, tu connais
cette créature ?
Les yeux pleins de larmes,
elle nous expliqua qu’il s’agissait du kraken ! Ça me disait vaguement quelque chose. Une sorte de créature de très
grande taille dotée de nombreux
tentacules.
C’est pas un monstre marin,
le kraken?
Elle me répondit que c’était un monstre tout court et que, dans notre
intérêt, il valait mieux passer la main.
Déjà, les énormes bras du calmar
géant se déployaient. Il balayait les pierres comme des fétus de paille et
n’obéissait qu’à une seule voix, celle de Darmoun. Si nous n’arrêtions pas ce
carnage, il n’allait plus rien rester du temple, et donc de la fiole.
Il ne fallut qu’une seconde
d’inattention, et le drame advint. Le kraken s’empara d’Éliot. Maintenu par un
tentacule, le petit s’agitait comme un beau diable. Charly était tétanisé.
–
Il va l’avaler! Pince-moi, Léo.
J’approchai mes doigts du bras de Charly. Battre ainsi en retraite
n’était pas dans nos habitudes, mais là, nous n’avions plus
d’issue.
C’est
affreux, je ne peux pas voir ça. Mounrad, supplia Liana, fais quelque chose !
Je t’en supplie, tu n’es pas si mauvais !
Rien n’y fit, le garçon sadique
restait de marbre.
.
, ,
Soudain, dans le chaos, la peur et le fracas, un petit bruit fuyant se
fit entendre. Une fumée verdâtre sortit des fesses d’Éliot. Il venait de faire un pet, dont
l’efficacité fut immédiate. La creature monstrueuse em1t un grognement
d’outre-tombe, lâcha notre frangin et se recroquevilla sous le sol, dans
les entrailles de la
terre.
Bon débarras, fis-je en soufflant de soulagement.
Les Aventurêves – tome 5 – Rira bien qui rira le dernier
Charly,
bien
décidé à en
découdre
avec
notre ennemi
numéro
un, se
lança à sa
poursuite
tandis
que, suivi de
Liana, j’accourais au chevet d’Éliot pour m’assurer qu’il allait bien.
Tu
es trop fort, coco. Tu es venu à bout du kraken ! Tu
te rends compte, c’est une première mondiale…
Éliot fit la moue.
Désolé, mais le stress me donne de l’aérophagie. Tu crois
que ça peut marcher contre Darmoun?
C’était peut-être une
bonne idée, en effet.
Allons donner un coup de main à Charly.
Dernière page du chapitre
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Nous courions tant bien que mal dans la jungle, essayant de
rattraper Charly, qui essayait de rattraper Darmoun. Soudain, se dressa devant
nous une figure i• mmense.
Cette statue inca, elle n’était
pas là, j’en suis certaine, dit Liana. C’est vrai que je ne me souvenais pas l’avoir aperçue
auparavant. C’était bon signe.
La fiole y est sans doute.
Allons-y!
PRRRROUT I Éliot
devint rouge tomate.
–
Humm, désolé, je
suis encore
un peu stress, e…
C’est alors que nous
aperçûmes Charly, qui se battait avec Mounrad sans ménager ses efforts. Il fallait aller lui prêter
main-forte, mais également chercher l’élixir. Je pressentais que notre rêve
touchait à sa fin.
Séparons-nous, proposai-je.
Mounrad, j’en fais mon affaire, nous lança Charly. Éliot
et toi, allez sauver notre ami chat. Dans la vie, l’amitié, c’est très
important!
Notre rêve s’écoulait
vers une fin heureuse. Charly maîtrisait bien la situation et nous allions
sûrement mettre la main sur la fiole, mais une chose étrange se produisit :
plus nous approchions de cette statue de pierre et plus la métamorphose de
Mounrad en Darmoun opérait. Ce n’était plus avec un garçon de son âge que
Charly se roulait dans la boue,
mais avec une affreuse hyène balafrée.
Je vois la fiole
! cria Éliot,
tout heureux.
Moi aussi, je pouvais
l’apercevoir, ce flacon qui nous faisait tant rêver. La statue en
pi• erre reprersenta1•t une teA te
humaine ornée d’une
coiffe à plumes. Au milieu de son ventre, en guise de nombril, se tenait la
bouteille magique. Éliot était aux anges.
On va y arriver,
cette fois-ci.
Je me tournai vers
mon petit frère, tout enjoué, et découvris avec stupeur qu’il commençait à
disparaître.
C’est
fini pour toi, Éliot, tu te réveilles !
BOUM I Je fus projeté au sol par un coup de tête de Darmoun, qui
me passa ensuite dessus sans vergogne.
Je
la tiens, cette sale bête, je la tiens !
Accroché à la queue
de l’animal, Charly ne
lâchait pas l’affaire, sauf qu’il était
lui aussi en train de sortir de notre rêve ! Ses jambes étaient déjà
transparentes.
Je ne pouvais plus que compter sur moi, mais je sentais que mes forces
m’abandonnaient. Si près du but, cela ne pouvait pas être possible ! Je devais tenter une dernière action. Si Darmoun devait me
coiffer au poteau, je ne m’en remettrais jamais. Sous mes yeux, la hyène
s’empara de la fiole, mais elle fut stoppée par Liana, qui lui parlait d’une
voix douce:
Non ! Il y a sans doute une
autre solution. Tu ne vas quand même pas errer de rêve en cauchemar toute
ta vie ! Fais-le pour moi. Fais-le pour ta
maman, celle qui t’a gentiment ouvert la porte de sa hutte, celle qui t’aime et
qui t’aimera toujours.
Dans le regard fuyant et
vil de l’animal, je pus déceler une étincelle d’humanité, un cas de conscience
infime qui me redonna de l’espoir. Réunissant mes dernières forces, j’effectuai
un saut et lui arrachai la fiole des pattes, mais je ne parvins pas à la garder. Elle roula à même le sol et nous la suivîmes du regard, impuissants l’un comme
l’autre. Elle disparut de notre champ de vision en tombant dans une faille
causée un peu plus tôt par le kraken.
Je jetai un coup d’œil en l’air. Mes frères avaient embarqué sur
leur nuageomobile et me disaient au revoi• r.
– À dans quelques jours, Léa ! Profite bien de ton séjour au domaine du Bois des Secrets.
Merci, Éliot, je t’aime très
fort.
Amuse-toi bien, mon Big
Be’b,e .’
– Salut, Charly, je
t’aime aussi.
Liana et moi étions
aussi doucement gommés de cette aventure incroyable. Nous disparaissions
discrètement du paysage. Le moment de l’au revoir, des remerciements, était
venu. Je savais maintenant
ce que Liana avait apporté à notre
rencontre : c’était beaucoup d’espoir. Sa détermination à nous prouver envers
et contre tout que Mounrad était au fond quelqu’un de bien méritait le respect.
Elle avait raison sur toute la ligne, l’amitié peut aussi déplacer des
montagnes.
Oh, j’en oubliais Darmoun !
Mais où était-il passé ?
Oh non, pas ça !
Que se passe-t-il,
Léo ?
Je montrai à Liana
comment Darmoun était en train de faire sa sortie de scène. Il était accroché
au nuageomobile d’Éliot. Mes frères ne s’étaient rendu compte
Les Aventurêves – tome 5 – Rira bien qui rira le dernier
de rien. Dans quelques instants, alors que Charly et Éliot se
réveilleraient dans leur lit douillet,
Darmoun, le sorcier balafré, allait se retrouver lâché dans notre vraie vie.
C’était le pire qui
arriver ! Nous allions
mettre Simba sous
protection !
pouvait
devoir haute
Dernière page du chapitre
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.• ..-,.., T• ,.
Au domaine, le petit
déjeuner était assez sommaire : chocolat chaud (en poudre), tartines de pain (rassies) et confiture de fraises
(sans sucre). En revanche, l’ambiance à la cantine était assez joyeuse. Un
poste de radio passait une mélodie familière, et j’entendais Maurice en
fredonner le refrain.
Une jeune demoiselle fit son apparition dans la cantine,
accompagnée de monsieur Cradoc, qui s’était
peigné pour l’occasion. Quelques caïds ne purent s’empêcher de la siffler, ce
qui fait vraiment mauvais genre !
Elle ressemblait
trait pour trait à Liana, mais avec quelques années en plus. Monsieur Cradoc
fit les présentations.
Voici
mademoiselle Liana, la cheftaine qui
s’occupera de votre groupe. Nous sommes vraiment désolés, mais le responsable
du domaine est couché avec un gros rhume. Nous lui souhaitons un prompt
rétablissement. Pour ceux et celles qui voudraient lui témoigner du soutien,
vous pouvez m’apporter vos dessins ou vos petits mots, je lui transmettrai sans problème.
Pas étonnant d’être
enrhumé quand on s’amuse à jouer avec de la glace !
Hé, Big Bébé ?
Quoi, Maurice ?
–
T’as
appelé au secours une bonne partie de la nuit, je n’ai pas pu fermer l’œil à cause de toi et, quand je suis fatigué, je ne suis pas content. À bon entendeur…
.
Le message était bien passé, il fallait que je surveille mes arr1’eres.
La première journée d’activité me
ravit. Parcours de santé, herbier, tout ce que j’aimais. Liana proposa une
récompense au premier qui trouverait une belle empreinte et un bonus à celui qui parviendrait à l’identifier.
Manquant de patience, Maurice et sa bande
abandonnèrent vite l’idée de chercher, et surtout de trouver, une trace de
patte. Ils n’y
voya.ient aucun 1. n,ter« et autre que
celui de la récompense. Pourtant, et comme à l’accoutumée, ils joueraient des coudes pour parvenir à leurs fins et obtenir le cadeau promis.
Je fus très productif sur
le terrain. Empreintes de marcassin, de chevreuil et même d’écureuil. À la fin de la journée, nous n’étions plus qu’une poignée
d’écologistes aux côtés de notre guide. Le soir commençait déjà à tomber quand
je fus intrigué par une trace sur le sol poussiéreux.
Qu’est-ce
que c’est que cette empreinte ? demanda l’un des élèves de notre groupe.
Je crois que c’est une empreinte de
hyène, répondis-je, sûr de moi.
HA, HAI Tu es un petit comique, toi ! Des
hyènes par ici, n’importe quoi ! Allez, on est tous fatigués, rentrons au camp.
Je n’insistai pas. Et même si je racontais le centième de notre aventure,
personne ne me croirait. Au dîner, après
une assiette de coquillettes, j’eus droit à toutes les récompenses promises, à
la grande
exaspération de Maurice, qui me foudroyait du regard.
Voilà ton premier badge d’explorateur.
Merci, mademoiselle, c’est un grand honneur.
Le bonus ! Le bonus ! Le bonus ! scandèrent les copains, bien plus curieux que moi.
Liana les
fit taire.
Silence, silence ! Le bonus, vous l’aurez deviné, sera aussi pour Léa, qui a
été l’un des seuls à s’investir autant dans les activités
propos, ees.
J’allais finir par rougir. Elle continua.
Comme bonus, exceptionnellement, tu as le droit de donner un
coup de fil à ta famille.
-Ah bon?
-Tu as l’air déçu, Léa.
Non, répondis-je, c’est que je pensais recevoir une autre
décoration ou un diplôme. Enfin, quelque chose dans le
genre.
Si tu ne veux pas
téléphoner chez toi, tu peux toujours offrir ce privilège à l’un de tes amis ici
pr, esents.
Après quelques instants de
réflexion, il me
parut évident que je devais téléphoner chez moi. Rassurer maman et papa, mais
surtout prévenir mes frères que Darmoun avait atterri dans la vie, dans notre
vie ! Notre aventure n’allait plus se limiter au domaine des
rêves, mais continuerait dans notre quotidien…
HA, HA I Big Bébé va téléphoner
à sa maman… se moqua Maurice.
La moutarde me monta au nez.
Hé, Maurice, qui est-ce qui pleurait après sa maman hier
soir dans le cabanon ?
Ce n’est pas moi ! fit-il, l’air outré.
Je continuai:
–
Ah
oui ? Et qui suce encore son pouce?
-Allez, bonne nuit, Léo.
Voilà, c’était
réglé : ce n’était pas demain la veille que Maurice irait me chercher des noises.
-Allô, maman? C’est Léo.
Léo
? Il y a un problème ? Pourquoi tu téléphones ? Tu n’es pas
blessé, mon chéri ?
Du calme, mamounette, tout
va bien. J’ai gagné
le droit de passer un coup de fil lors d’une expédition et je voulais te dire
que je t’aime.
Moi aussi, je t’aime ! Ton
papa va être déçu d’avoir raté ton appel. Figure-toi qu’un animal sauvage a
fait des dégâts dans le potager et le poulailler, alors il est allé acheter des pièges.
Mumm… Sans doute un
renard, maman. Tu peux me
passer mes
frères ,?
CHARLYVVVVVYV I ELIOOOOOOT I Léo,
au téléphone !
J’entendis comme un troupeau de mammouths
dévaler les escaliers.
-Léo? Ça va?
À ce moment, monsieur Cradoc pénétra dans le bureau pour me
demander d’écourter ma conversation. Il tapotait sur le cadran de sa montre
comme si cela faisait des heures que je téléphonais ! Je
murmurai dans le combiné:
Charly, Éliot, le
loup est dans la bergerie ! Je répète, le loup est dans la bergerie.
Un loup ? fit Charly. Nous pensions plutôt à un renard. Il y a des traces
dans le poulailler…
La confusion était totale… et ce fameux Cradoc qui restait planté comme
un poireau à côté du téléphone ! Tant pis, il fallait que je le dise :
Darmoun est dans les parages. C’est plus clair?
Le silence à l’autre bout
du fil me rassura. Ils avaient compris. J’étais déchiré entre la joie de
profiter de ma classe verte et l’envie de rentrer chez moi auprès des miens.
Je raccrochai, espérant que
Charly et Éliot, ainsi prévenus, mettraient tout en œuvre pour protéger
Simba.
Ce que j’ignorais, c’est que Darmoun
s’était déjà fait des alliés. Il avait conclu un pacte avec Barracuda,
l’horrible chien plissé de mes voisines, des triplées
aussi méchantes que leur animal. Une poignée de pattes avait scellé cet accord diabolique.
Rira bien qui rira
le dernier, avait grogné le chien.
Yé né rien
compris, mais yé soui d’accor, avait ricané le sorci• er.
Notre pauvre matou devait s’attendre
au pire… mais croyez bien que Charly, Éliot et moi, en
Les Aventurêves – tome 5 – Rira bien qui rira le dernier
Aventurêveurs
qui se respectent, allions montrer à ces
deux grosses brutes de quel bois nous nous chauffions !
CHAPITRE 9
Nous courions tant bien que mal dans la jungle, essayant de rattraper Charly, qui essayait de rattraper Darmoun. Soudain, se dressa devant nous une figure i• mmense.
– Cette statue inca, elle n’était pas là, j’en suis certaine, dit Liana. C’est vrai que je ne me souvenais pas l’avoir aperçue
auparavant. C’était bon signe.
La fiole y est sans doute.
Allons-y!
PRRRROUT I Éliot devint rouge tomate.
– Humm, désolé, je suis encore
un peu stress, e…
C’est alors que nous aperçûmes Charly, qui se battait avec Mounrad sans ménager ses efforts. Il fallait aller lui prêter main-forte, mais également chercher l’élixir. Je pressentais que notre rêve touchait à sa fin.
– Séparons-nous, proposai-je.
Mounrad, j’en fais mon affaire, nous lança Charly. Éliot et toi, allez sauver notre ami chat. Dans la vie, l’amitié, c’est très important!
Notre rêve s’écoulait vers une fin heureuse. Charly maîtrisait bien la situation et nous allions sûrement mettre la main sur la fiole, mais une chose étrange se produisit : plus nous approchions de cette statue de pierre et plus la métamorphose de Mounrad en Darmoun opérait. Ce n’était plus avec un garçon de son âge que Charly se roulait dans la boue,
mais avec une affreuse hyène balafrée.
– Je vois la fiole ! cria Éliot, tout heureux.
Moi aussi, je pouvais l’apercevoir, ce flacon qui nous faisait tant rêver. La statue en
pi• erre reprersenta1•t une teA te
humaine ornée d’une coiffe à plumes. Au milieu de son ventre, en guise de nombril, se tenait la bouteille magique. Éliot était aux anges.
– On va y arriver, cette fois-ci.
Je me tournai vers mon petit frère, tout enjoué, et découvris avec stupeur qu’il commençait à disparaître.
– C’est fini pour toi, Éliot, tu te réveilles !
BOUM I Je fus projeté au sol par un coup de tête de Darmoun, qui me passa ensuite dessus sans vergogne.
– Je la tiens, cette sale bête, je la tiens !
Accroché à la queue de l’animal, Charly ne lâchait pas l’affaire, sauf qu’il était lui aussi en train de sortir de notre rêve ! Ses jambes étaient déjà transparentes.
Je ne pouvais plus que compter sur moi, mais je sentais que mes forces m’abandonnaient. Si près du but, cela ne pouvait pas être possible ! Je devais tenter une dernière action. Si Darmoun devait me coiffer au poteau, je ne m’en remettrais jamais. Sous mes yeux, la hyène s’empara de la fiole, mais elle fut stoppée par Liana, qui lui parlait d’une voix douce:
– Non ! Il y a sans doute une
autre solution. Tu ne vas quand même pas errer de rêve en cauchemar toute ta vie ! Fais-le pour moi. Fais-le pour ta maman, celle qui t’a gentiment ouvert la porte de sa hutte, celle qui t’aime et qui t’aimera toujours.
Dans le regard fuyant et vil de l’animal, je pus déceler une étincelle d’humanité, un cas de conscience infime qui me redonna de l’espoir. Réunissant mes dernières forces, j’effectuai un saut et lui arrachai la fiole des pattes, mais je ne parvins pas à la garder. Elle roula à même le sol et nous la suivîmes du regard, impuissants l’un comme l’autre. Elle disparut de notre champ de vision en tombant dans une faille causée un peu plus tôt par le kraken.
Je jetai un coup d’œil en l’air. Mes frères avaient embarqué sur
leur nuageomobile et me disaient au revoi• r.
– À dans quelques jours, Léa ! Profite bien de ton séjour au domaine du Bois des Secrets.
Merci, Éliot, je t’aime très
fort.
Amuse-toi bien, mon Big
Be’b,e .’
– Salut, Charly, je t’aime aussi.
Liana et moi étions aussi doucement gommés de cette aventure incroyable. Nous disparaissions discrètement du paysage. Le moment de l’au revoir, des remerciements, était venu. Je savais maintenant ce que Liana avait apporté à notre rencontre : c’était beaucoup d’espoir. Sa détermination à nous prouver envers et contre tout que Mounrad était au fond quelqu’un de bien méritait le respect. Elle avait raison sur toute la ligne, l’amitié peut aussi déplacer des montagnes.
Oh, j’en oubliais Darmoun !
Mais où était-il passé ?
– Oh non, pas ça !
– Que se passe-t-il, Léo ?
Je montrai à Liana comment Darmoun était en train de faire sa sortie de scène. Il était accroché au nuageomobile d’Éliot. Mes frères ne s’étaient rendu compte
Les Aventurêves – tome 5 – Rira bien qui rira le dernier
de rien. Dans quelques instants, alors que Charly et Éliot se réveilleraient dans leur lit douillet, Darmoun, le sorcier balafré, allait se retrouver lâché dans notre vraie vie.
C’était le pire qui
arriver ! Nous allions mettre Simba sous protection !
pouvait
devoir haute
Dernière page du chapitre
• •
.CHAPITRE 10.
Au domaine, le petit déjeuner était assez sommaire : chocolat chaud (en poudre), tartines de pain (rassies) et confiture de fraises (sans sucre). En revanche, l’ambiance à la cantine était assez joyeuse. Un poste de radio passait une mélodie familière, et j’entendais Maurice en fredonner le refrain.
Nananana… troooop d’la bombe ! Nanana… trooooop d’la bombe!
Une jeune demoiselle fit son apparition dans la cantine,
accompagnée de monsieur Cradoc, qui s’était peigné pour l’occasion. Quelques caïds ne purent s’empêcher de la siffler, ce qui fait vraiment mauvais genre !
Elle ressemblait trait pour trait à Liana, mais avec quelques années en plus. Monsieur Cradoc fit les présentations.
– Voici mademoiselle Liana, la cheftaine qui s’occupera de votre groupe. Nous sommes vraiment désolés, mais le responsable du domaine est couché avec un gros rhume. Nous lui souhaitons un prompt rétablissement. Pour ceux et celles qui voudraient lui témoigner du soutien, vous pouvez m’apporter vos dessins ou vos petits mots, je lui transmettrai sans problème.
Pas étonnant d’être enrhumé quand on s’amuse à jouer avec de la glace !
– Hé, Big Bébé ?
– Quoi, Maurice ?
– T’as appelé au secours une bonne partie de la nuit, je n’ai pas pu fermer l’œil à cause de toi et, quand je suis fatigué, je ne suis pas content. À bon entendeur…
Le message était bien passé, il fallait que je surveille mes arr1’eres.
La première journée d’activité me ravit. Parcours de santé, herbier, tout ce que j’aimais. Liana proposa une récompense au premier qui trouverait une belle empreinte et un bonus à celui qui parviendrait à l’identifier.
Manquant de patience, Maurice et sa bande abandonnèrent vite l’idée de chercher, et surtout de trouver, une trace de patte. Ils n’y
voya.ient aucun 1. n,ter »et autre que
celui de la récompense. Pourtant, et comme à l’accoutumée, ils joueraient des coudes pour parvenir à leurs fins et obtenir le cadeau promis.
Je fus très productif sur le terrain. Empreintes de marcassin, de chevreuil et même d’écureuil. À la fin de la journée, nous n’étions plus qu’une poignée d’écologistes aux côtés de notre guide. Le soir commençait déjà à tomber quand je fus intrigué par une trace sur le sol poussiéreux.
– Qu’est-ce que c’est que cette empreinte ? demanda l’un des élèves de notre groupe.
Je crois que c’est une empreinte de hyène, répondis-je, sûr de moi.
– HA, HAI Tu es un petit comique, toi ! Des hyènes par ici, n’importe quoi ! Allez, on est tous fatigués, rentrons au camp.
Je n’insistai pas. Et même si je racontais le centième de notre aventure, personne ne me croirait. Au dîner, après une assiette de coquillettes, j’eus droit à toutes les récompenses promises, à la grande
exaspération de Maurice, qui me foudroyait du regard.
Voilà ton premier badge d’explorateur.
– Merci, mademoiselle, c’est un grand honneur.
Le bonus ! Le bonus ! Le bonus ! scandèrent les copains, bien plus curieux que moi.
Liana les fit taire.
Silence, silence ! Le bonus, vous l’aurez deviné, sera aussi pour Léa, qui a été l’un des seuls à s’investir autant dans les activités
propos, ees.
J’allais finir par rougir. Elle continua.
Comme bonus, exceptionnellement, tu as le droit de donner un coup de fil à ta famille.
-Ah bon?
-Tu as l’air déçu, Léa.
– Non, répondis-je, c’est que je pensais recevoir une autre
décoration ou un diplôme. Enfin, quelque chose dans le genre.
– Si tu ne veux pas téléphoner chez toi, tu peux toujours offrir ce privilège à l’un de tes amis ici
pr, esents.
Après quelques instants de
réflexion, il me parut évident que je devais téléphoner chez moi. Rassurer maman et papa, mais surtout prévenir mes frères que Darmoun avait atterri dans la vie, dans notre vie ! Notre aventure n’allait plus se limiter au domaine des rêves, mais continuerait dans notre quotidien…
– HA, HA I Big Bébé va téléphoner à sa maman… se moqua Maurice.
La moutarde me monta au nez.
Hé, Maurice, qui est-ce qui pleurait après sa maman hier soir dans le cabanon ?
– Ce n’est pas moi ! fit-il, l’air outré.
Je continuai:
– Ah oui ? Et qui suce encore son pouce?
-Allez, bonne nuit, Léo.
Voilà, c’était réglé : ce n’était pas demain la veille que Maurice irait me chercher des noises.
-Allô, maman? C’est Léo.
– Léo ? Il y a un problème ? Pourquoi tu téléphones ? Tu n’es pas blessé, mon chéri ?
– Du calme, mamounette, tout
va bien. J’ai gagné le droit de passer un coup de fil lors d’une expédition et je voulais te dire que je t’aime.
Moi aussi, je t’aime ! Ton papa va être déçu d’avoir raté ton appel. Figure-toi qu’un animal sauvage a fait des dégâts dans le potager et le poulailler, alors il est allé acheter des pièges.
Mumm… Sans doute un renard, maman. Tu peux me
passer mes frères ,?
– CHARLYVVVVVYV I ELIOOOOOOT I Léo,
au téléphone !
J’entendis comme un troupeau de mammouths dévaler les escaliers.
-Léo? Ça va?
À ce moment, monsieur Cradoc pénétra dans le bureau pour me demander d’écourter ma conversation. Il tapotait sur le cadran de sa montre comme si cela faisait des heures que je téléphonais ! Je murmurai dans le combiné:
– Charly, Éliot, le loup est dans la bergerie ! Je répète, le loup est dans la bergerie.
Un loup ? fit Charly. Nous pensions plutôt à un renard. Il y a des traces dans le poulailler…
La confusion était totale… et ce fameux Cradoc qui restait planté comme un poireau à côté du téléphone ! Tant pis, il fallait que je le dise :
Darmoun est dans les parages. C’est plus clair?
Le silence à l’autre bout du fil me rassura. Ils avaient compris. J’étais déchiré entre la joie de profiter de ma classe verte et l’envie de rentrer chez moi auprès des miens.
Je raccrochai, espérant que
Charly et Éliot, ainsi prévenus, mettraient tout en œuvre pour protéger Simba.
Ce que j’ignorais, c’est que Darmoun s’était déjà fait des alliés. Il avait conclu un pacte avec Barracuda, l’horrible chien plissé de mes voisines, des triplées aussi méchantes que leur animal. Une poignée de pattes avait scellé cet accord diabolique.
– Rira bien qui rira le dernier, avait grogné le chien.
– Yé né rien compris, mais yé soui d’accor, avait ricané le sorci• er.
Notre pauvre matou devait s’attendre au pire… mais croyez bien que Charly, Éliot et moi, en
Les Aventurêves – tome 5 – Rira bien qui rira le dernier
Aventurêveurs qui se respectent, allions montrer à ces deux grosses brutes de quel bois nous nous chauffions !
Liana me regarda avec des yeux ronds.
Mais… tout le monde sait faire ça, ici !
C’est ainsi que nous apprîmes que, dans ce rêve, les lapins pouvaient devenir des superlapins, des <>. Cette espèce pouvait muter sans problème quand on connaissait la formule. Nous nous mîmes donc
en quête d’en dégotter quatre, afin de réaliser la manœuvre et de pouvoir ainsi avancer sans trop se fatiguer, au grand bonheur de Charly.
– WAOUH, des superlapins ! Rira bien qui rira le dernier, petit sauvage, HA, HA, HA, HAI ricanait-il.
Sans trop de difficultés, Liana nous trouva des lapins angoras. Elle récita le sortilège et pouf ! chacun de nous se retrouva pourvu d’une monture hors du commun.
– Je ne sais pas si c’est une bonne idée, ça… gémit Éli, soudain craintif. Il a l’air nerveux, le mien… Et puis, comme dans notre rêve je suis aussi rapide qu’un guépard, je vais vous suivre en courant.
C’est vrai qu’au premier abord, le rabeefy de notre petit frère avait l’air d’être monté sur ressorts, mais c’était assez normal
: il venait quand même d’être multiplié par six!
– Allez, fais pas ta chochotte,
Éliot ! Pense à Simba… AAAAATCHOUM
1 lui conseilla Charly qui, pour sa part, se cramponnait déjà aux oreilles de son mangeur de carottes.
Écoutant les conseils de Liana, je m’accrochai pour ma part à la fourrure douce et blanche de mon lapin géant.
-Attendez-ma … AAAAAAATCHOUM 1 Mon sang ne fit qu’un tour quand j’aperçus la tête qu’avait Charly. Il était entièrement boursouflé, des oreilles jusqu’au
bout du nez…
– Descend immédiatement de ce lapin, Charly, lui ordonnai-je.
– Pfff, il faut savoir ce que tu
veux, Léa… A… AAA… AAAAATCHOUM 1
Le malheureux faisait une énorme allergie.
– Descend, je te dis ! Tu verrais ta tête : tu ressembles à Punky, ton
ami tarsier !
Un ultime éternuement le désarçonna de sa monture. Liana lui appliqua rapidement sur la figure quelques feuilles d’une plante inconnue ramassée au pied d’un arbre. Ce petit contretemps nous avait fait oublier Éliot et son lapin frénétique, et nous fûmes rappelés à l’ordre par les cris de frayeur de notre benjamin. Il était totalement vert et sa monture semblait incontrôlable.
Décidément quand ce n’est pas l’un, c’est l’autre. Je me demandai ce que j’avais fait pour mériter ça…
Laissant donc Charly et ses yeux
de grenouille aux bons soins de Liana la guérisseuse, je me lançai à cœur vaillant au secours du plus petit. Notre amie, qui connaissait bien les lieux, eut le temps de me crier un avertissement:
– Attention, il se dirige droit vers le précipice !
Ma monture avait beau m’obéir au doigt et à l’œil et bondir comme un kangourou dopé, je devais me rendre à l’évidence : celle d’Éliot avait une sacrée avance.
Je mis mes méninges en action et j’eus alors un réflexe qui sauva, une fois de plus, mon frère en danger. J’empoignai le sablier qui pendait à mon cou et je le lançai comme des bolas1 dans les pattes de l’animal. Sa course fut stoppée net : les pattes entravées, il chuta lourdement sur le sol. Éliot se prec1p1ta vers moi.
-SNIF, SNIF, j’ai eu si peur !
– Je dois avouer que moi aussi, fis-je, soulagé de voir que nous nous en étions sortis à si bon compte.
Force est de constater que je l’aimais bien, mon petit frère.
Remis de nos émotions, nous reprîmes notre route, à pied cette
fois, les rabeefys ne nous ayant pas reuss1.
Un peu plus tard, alors que nous empruntions un chemin parsemé de fleurs des champs, une carriole sans cheval arriva à notre hauteur. Intrigué, je ne pus m’empêcher de poser la question à notre compagne de rêve :
Hum, normalement, il ne
devrait pas y avoir un cheval qui tire cette charrette ?
Pourquoi ? C’est un char ! C’est comme ça, ici ! Pourquoi est ce qu’un animal devrait tirer quoi que ce soit ? Ça avance tout seul, et puis voilà.
Bon, je n’allais pas chercher à comprendre. Il fallait faire vite et, le sablier s’étant brisé lorsque je l’avais lancé, nous n’avions aucune idée du temps qui nous restait. Nous embarquâmes donc dans le chariot sans attelage. Ce n’était pas très confortable, mais
ça roulait. Enfin, sur quelques m’etres…
Pourquoi il s’arrête ?
demanda Éliot, angoissé.
– Il y a un arrêt de char, là. Vous ne l’avez donc pas vu ? fit Liana en haussant les épaules, comme si c’était évident.
– C’est pas pour dire, mais il
n’y a personne à l’arrêt !
À peine Charly avait-il prononcé ces mots u’il fut bousculé violemment. A première vue, il n’y avait personne, mais, petit à petit, un troupeau de volailles apparut à nos côtés. Nous dûmes nous serrer comme des sardines. Un coq à la crête bouclée s’adressa à Charly:
Monsieur, pourriez-vous
vous serrer un peu afin de faire de la place à ma femme, Coquillette ? Y a de la place ailleurs, bougonna mon frère, qui ne
voulait pas bouger.
Le coq insista :
La pauvre a le mal des transports et ne supporte pas de se retrouver à l’arrière.
– Moi aussi, intervint Éliot, j’ai le mal des transports. D’ailleurs, un jour, sur le ferry-boat…
Je l’arrêtai net :
Ça va, Éliot, ne rentre pas dans les détails. Reculons pour laisser place à la famille Poulailler.
Le volatile me reprit sur un ton
1• ron1• que:
– Pff… La famille Poulailler a déménagé l’an passé. Nous, nous sommes la famille Coq. Je m’appelle Coq-au-Vin, voici ma fille, Coquette, et mes jumeaux, Coquetier et Coq-en-Pâte.
À ce moment-là, Charly proposa
•
•
Si vous permettez, j’en
connais une bonne sur les coqs.
J’étais plutôt inquiet. Les blagues de mes frères ne faisaient en général rire qu’eux. J’eus beau
faire <> de la tête, Chacha se lança:
– Quel est le comble d’un coq ?
Éliot cassa l’effet en répondant :
– C’est d’avoir la chair de poule
•
À ma grande surprise, les rires
éclatèrent. Même Liana s’y était mise, me glissant entre deux hoquets:
J’adore tes frères, ils sont géniaux!
– Pas mal ! renchérit Coq-au Vin. Moi aussi, je suis un sacré humoriste d’ailleurs. Eh, toi, avec tes lunettes…
– On m’appelle Super-Charly…
Eh bien, Super-Charly, tu devrais manger des carottes.
– Des carottes? BEURK I Pourquoi devrais-je manger des carottes?
– C’est bon pour la vue. Tu as déjà vu un lapin avec des lunettes
? Hl, Hl, HI 1
C’est dans cette joyeuse humeur que nous fîmes connaissance avec
la basse-cour.
– Allez, tous ensemble, entonna Coquillette. Une poule sur un mur … Qui picore du pain dur… Picoti…
Enchantés, Charly et Éliot se balançaient bras dessus, bras dessous avec nos compagnons de voyage.
Soudain, l’auto-charrette s’arrêta si violemment que nous chutâmes tous les uns sur les autres. En me relevant, j’aperçus Mounrad, qui avait traversé le chemin sans même se soucier de
nous, trop occup,e ‘a tenter
d’attraper un oisillon épouvanté. Aussitôt, je prévins mes compagnons :
– Vite ! Descendons ! Il a le sac de jute, Simba doit être dedans !
La famille Coq eut tout juste le temps de nous adresser ses vœux de réussite. Nous nous éloignâmes sous des cris d’encouragement :
COCORIIIIIIICOOOOOO… COCORIIIIICOOOOO…
Liana prit la tête de notre petite
troupe et s’éloigna loin devant. Je comprenais aisément qu’elle voulait parlementer avec ce drôle d’enfant, qu’elle ne voyait pas du même œil que nous. Je ne doutais pas cependant qu’elle se rendrait très vite à l’évidence.
Les Aventurêves – tome 5 – Rira bien qui rira le dernier
1. Bolas : sorte de lasso terminé par des boules de pierre, utilisé en Amérique du Sud et permettant de capturer les animaux en entravant leurs pattes.
<< ]’voulais que tu sois le premier, j’voulais que tu
sois le dernier.>>
‘
SelemAleykoum,
–
1 1 Trois
ans plus tard. 1 1
OMNISCIENT
–
Notre belle
Sihem a maintenant terminé ses études d’avocate, et suit un stage d’un an dans un cabinet
très réputé à Paris.
Physiquement, elle
s’est beaucoup embelli, et continue toujours le sport.
Mentalement, elle est devenue plus sûre d’elle que jamais et il y’a deux ans, elle a eu une intense relation avec
Youness qui s’est
très mal terminée.
Depuis, elle ne se laisse en aucun cas approcher par les hommes,
tous plus vicieux les uns que les autres.
1 1 Un soir de juin . 11
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Je sors de la douche, et enfile ma robe 1 1
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Ensuite,
je me lisse les cheveux, me maquille,
puis je prends ma pochette, mes clés de
,
voiture et
direction les champs Elysées.
Tu
ne croyais tout de même pas que j’allais aller en boite de nuit ?
Rire ce genre d’endroits ce n’est que pour les vieilles meufs, qui n’ont
pas les moyens
de s’offrir une robe telle que la mienne,
et qui
n’ont rien de mieux à faire les vendredis soir que d’aller se frotter au gars, comme
des
ani•maux.
J’arrive
donc, devant le restaurant quatre étoiles, donne mon nom au portier, et entre.
Là je me dirige
immédiatement vers Saad, mon patron, qui
m’a proposé de l’accompagner à cette
soirée privé.
Lui – Waouh vous êtes sublime Sihem
Moi- Merci
Il était
très beau aussi,
mais je ne vais pas lui
dire.
Il ne faudrait pas qu’il s’imagine des trucs.
[…]
Je
vais prendre un verre de champagne, quand le serveur arrive a mon niveau et en
verse le contenue sur ma robe. Je le regarde un moment avec le regard noir,
quand je le reconnais :
c’est Ayoub.
Donc maintenant monsieur travaille comme
serveur?
Ayoub -Sihem? Je …
Immédiatement je prends ma pochette, ramasse ma robe qui
traîne, et me dirige vers les toilettes .
Je prends
ma pochette, ramasse
ma robe qui traîne, et me dirige
vers les toilettes .
C’est une blague, depuis
quand ce petit
con se permet de s’approcher de moi, et même de m’adresser la parole?
J’entre et vois
bon nombre de femme se remaquiller, dommage pour elles, jamais elles ne m’arriveront à la cheville rire.
J’allume l’eau,
et essaie tant
bien que mal d’enlever la tâche de champagne qui se trouve sur ma robe.
Je me mets à frotter avec aplomb,
mais il me semble bien que c’est peine perdue.
J’ouvre
à mon tour ma pochette, prends
mon rouge à lèvre, et m’en remets un peu.
L’énorme tache sur ma robe me rappelant
encore plus qu’il avait réussis
à me gâcher la soirée,
je m’apprêtes à sortir quand un coup de feu
retentit.
Silence général dans les toilettes.
Des cris
se firent entendre
un peu partout, puis plus rien.
Toutes les filles présentent autour de moi, se mirent
à se bousculer afin de se mettre
à l’abris dans les toilettes.
J’attendais quant à moi, que le bruit ne cesse
que le temps d’un instant, pour me permettre
de passer dans la cuisine
dont la porte se
trouvai.t ‘a un m‘etre ‘a pe.ine .
Je sors
ma tête de cet endroit
qui devenait à présent
trop étouffant, et c’est là que j’en vis
un.
Un
attentat, oui peut être que ces hommes font
partie de Daesh et
qu’ils sont venus pour répondre à une vengeance contre l’Occident .
Il faut dire
qu’on en a tellement entendu
parler ces
deux dernières années,
que ça ne m’étonnerait presque pas.
L’homme me regarde et je détourne instantanément le regard, où du moins
avant qu’il ne tente
quoique ce soit,
mais c’est déjà trop tard.
Il pointe
alors son arme
sur moi, charge, puis tire en plein sur ma cuiss3
Je m’écroule à terre en guise de réponse,
hurlant ma douleur, quand ce dernier s’approche de moi à grands pas.
Il m’empoigne les cheveux et se met à me frapper, comme
pour m’achever semble t-il.
Au bout de quelques minutes qui me parurent interminable, il s’arrête.
Je ne tentais même plus de m’enfuir, à quoi cela aurait-il pu servir?
Je suis prise au piège.
Plusieurs hommes viennent
se joindre à lui.
? – Il c’est passer quoi là?
? – C’est c’te racli
qui essayait de s’enfuir mais j’l’ai arrêté avant
? -Tu l’as bien amoché quand même
Disant cela,
il me soulève et me regarde
un moment avant de déclarer :
? – Elle est plutôt
bonne, on la prend
Comment ça on la prend ?
Moi – Quoi ? Murmures-je
Je n’arrivais même pas à m’exprimer clairement, je devais vraiment être pathétique à voir.
? -Allez, tu
viens avec nous ma beauté
Il me soulève de sorte à pouvoir
me porter dans ses bras, puis il marche à travers
les corps enchevêtrés.
Mes yeux
sont rivés sur le sol où
je vois des hommes et des femmes inerte et dont les vêtements sont
ensanglantés.
Je refoule
une envie de vomir.
[…]
Arrivés devant une
grande bâtisse à l’allure moderne, je me fais hurler dessus par un homme,
qui a la vingtaine à peine.
Voyant que je
ne réagis pas plus que cela, il me
gifle, et avant qu’il ne continue, un second homme vient s’interposer.
Lui- Nabil
va aider le reste des hommes dans le jardin
Nabil– Mais ..
Lui – Vas y j’m’en occupe
Je
ne comprenais pas en quel honneur il s’était mis entre nous, mais après ce qui
venait de se passer je n’avais pas envie de
lui montrer le moindre signe de gratitude .
Lui – T’as quoi sur le visage?
Moi – Ça se voit pas ?
Lui – Tu devrais éviter de faire la folle ici,
c’est un
conseil
Je ne prends pas la peine de lui répondre.
Lui – Allez, suis moi
Je le suis par défaut, alors
qu’il m’emmène à l’intérieur de cette grande maison.
Nous arrivons
dans un salon
qui, je dois
le dire, était juste immense.
Des
hommes présents dans la pièce me regardèrent
avec dégoût et envie à la fois, alors que je tentais de faire
bonne figure malgré ma douleur.
Certains d’entre eux se mirent à se moquer de moi, d’autres
encore commentaient ma tenue qui ne
ressemblait plus à rien.
Un homme plutôt imposant descend les
escaliers et leurs demande de se taire.
Homme –
Pourquoi t’es encore là toi? Dit-il
d’un air surpris
Je ne lui réponds
pas, et plaque
ma main sur ma
cuisse dont le sang coulait
à flot.
Je me mis à pleurer de douleur
tellement la souffrance était présente.
L’homme s’approche de moi, et m’emmène
dans ce qui semble être la cuisine, puis il sort du désinfectant et des compresses qu’il presse vigoureusement sur ma plaie .
Je pleurais encore plus de douleur, lorsqu’un second homme, en l’occurrence
celui du début, vient prendre la relève .
Lui – Ça va comme ca ?
Moi- Ça
va pas du tout, j’ai trop mal dis-je en
essuyant mes larmes
Lui-Tiens garde ça avec toi
Disant cela,
il me tend un sachet
contenant de la poudre blanche.
Moi-T’es malade toi,
j’touche pas à ça
Je repousse
doucement le sachet,
et enlève maladroitement sa
main de sur ma cuisse.
Moi – Laisse laisse
j’vais faire
La douleur est dans la
tête, rien que dans la
teA
te mere,
pe‘
tes-J• epourmerassurer.
Une dizaine
de minute plus tard,
l’homme me monte dans une chambre puis je l’entends qui ferme
la porte à clé.
Tu n’as aucune idée de ce qui t’attends ici ma belle Sihem …
suivre
A… . …
Ça vous plait toujours?
Restez accroché, le plus intéressant arrive ,il>.
Kisss mes poules .
V*oter
Ç]
172
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CHAPITRE 09. J . ·
0 13,3 K * 1,14 K .. 150
« Verre
de champagne, j’penses à toi dans mes rêves pourtantj’suis éveillé va
falloir qu’on en parle.>>
Selem Aleykoum
–
Lui-Apprends à fermer ta gueule quand t’es
à côté de moi .
Je le regarde un
moment, en me retenant de pestiférer, lorsqu’il s’approche dangereusement de moi.
Je me recule
instinctivement, mais je sens
quelque chose de dur contre mon dos : le mur.
Lui – Baisse les yeux quand j’te parle .
Moi- C’est une blague? Mais tu te prends pour qui?
Se
sentant sûrement dépassé par ma
réaction, il pose sa main sur ma gorge qu’il s’amuse à serrer pour tester mes limites semble-t-il, tout en plaquant son corps
contre le mien.
Lui – Tu vois, les p’tites putes bourgeoises dans ton genre j’en bouffe dix par jour, alors si t’as pas envie que j’abimes ce
joli visage dit-il en le caressant du bout de son doigt
j’te conseille de te tenir tranquille .
Au bout
d’un court instant
qui m’a paru
duré une éternité, il me lâche
avec un léger
rire
destiné à me prouver qu’il a réussit à m’intimider.
Je
poses ma main sur ma gorge comme si j’essayais
d’y rétablir la circulation sanguine, tout en essuyant les quelques
larmes qui s’étaient échappées de mes orifices.
Après cela,
il s’assoit sur le lit et me regarde
longuement tout en allumant son joint.
Me
sentant tout à coup nue face à cet inconnu qui avait attenté à ma vie quelques secondes plus
tôt, je tire sur la dentelle de ma robe pour tenter de couvrir la partie
supérieur de mon corps, dont je sentais l’intimité violée uniquement à cause du regard perçant qu’il posait sur moi.
Lui – J’te
laisse dormir dans ma chambre ce soir, mais demain j’te mets avec les chiens dit-il
en écrasant sa cigarette sur le bord de la fenêtre
J’attends qu’il parte, puis
je vais enlever la couette de sur le lit, et la pose par terre, ensuite je prends un coussin et dort à même
le sol.
Je n’avais tout simplement
pas envie de dormir dans ses
draps voilà tout.
Mes
larmes se mirent à couler instantané ment,
alors que je ferme les yeux en essayant
d’imaginer que je suis encore
dans mon petit duplex sur Paris.
Mais une question
vient tambouriner contre les parois
de mon cerveau et m’empêche de dormir: qu’est-ce que je fais ici?
[…]
? – Allez debout
J’ouvre les yeux, et une légère bribe de sou
venirs me met dans un état ou je n’ai qu’une
envie : celle de rapidement me rendormir pour ne plus penser à cette situation.
Au lieu de
cela, mon corps
se soulève comme par enchantement, et me propulse
hors
du petit nid douillet de substitution que je
m’étais fabriquée la veille au soir.
Mon regard
encore perdu dans le vague
se pose sur un jeune homme
à peine âgé d’une
vingtaine
d’années, il me semble.
N’oubliant
pas ce que m’en a coûté ma réplique de la veille, je me contente de le regarder
avec méfiance en prenant bien soin
de couvrir mon corps avec la
couverture.
Moi – J’dois partir?
? – Partir où ?
Visiblement, il n’est au courant de rien.
Ou presque.
J’essaye de me lever,
et sans que je m’y attende, la douleur dût a la balle
que j’avais reçu la veille dans ma jambe,
refit soudainement surface.
Je me mets à pleurer tout en soufflant coup à coup.
? – Oh qu’est-ce t’as?
Moi – Ah putain !
Il s’approche de moi, et comme je tenais ma jambe pour essayer d’en
atténuer la douleur,
il devina sans difficultés d’où provenait ma souffrance .
? – Bouge pas j’appelle quelqu’un, garde ça sur ta jambe pour
faire pression en attendant
Je fais ce qu’il
me dit, en retenant mes larmes.
[…]
Moi – Hm merci
? – De
rien, au fait moi c’est Kamel, le frère de
Sarny Moi-Sarny?
Kamel – Tes dans sa chambre en faite
Moi – Ah je vois
On ne parla pas
plus, de toute façon je n’avais pas
vraiment la tête à ça.
Je me lève avec difficultés, et me dirige
vers la seconde porte, qui devait sûrement mener a une salle de bain ou à des toilettes, ou les
deux.
Je pose ma main sur la poignée, la tourne et tombe sur une
belle salle de bain, c’est pas le plus important sur le moment mais j’voulais
le souligner.
Je prends l’initiative de me doucher, je commence donc à
enlever ma robe de la veille, et juste
avant que je n’enlève mes
sous vêtements, la porte
s’ouvre violemment sur le
fameux Sarny avec
lequel j’ai eu la chance d’avoir une brève entrevue
hier à peine.
Lui – Oh j’peux savoir ce que tu fais la?
Moi- Bah j’vais me doucher
Lui –
Rire et vas y t’as cru t’étais chez ta mère où c’est comment? Vas y Vas y
remet, ton vieux rideau là, j’temmène dans ta nouvelle chambre
Ne
souhaitant pas une nouvelle fois qu’il m’agresse, je le suis sans protester.
Nous descendons des escaliers, une fois où nous arrivons
dans le salon, puis une
seconde fois où nous
atterrissons devant un
long couloir à l’allure sinistre.
Il m’entraîne devant l’une des portes, la pousse avec vigueur et me dit :
Lui – C’est là que tu vas rester,
j’veux pas t’en tendre ne serait ce que respirer c’est clair?
Quand j’aurai besoin de toi, j’te
ferai signe
Moi- Ah d’accord, et qu’est
ce que je fous
la concrètement? J’ai
rien demander moi, j’veux juste reprendre ma vie
Lui- Rire reprendre ta vie? Mais
c’est finit tout ça, pour l’instant tu restes ici et quand
j’aurai le temps je réfléchirai à ce que je te ferai
Et
il s’en va, me laissant seule dans ce minuscule trou à rat.
Ne pensez
pas que la vie est une chronique: je me retrouve dans
une petite pièce
de la taille d’une chambre et
où se trouve deux matelas posés
à même le sol.
Pleins d’idées tournaient en boucle dans
ma tête, déjà qu’est
ce que je fous la? Pourquoi
moi? Je n’sais pas, j’ai
toujours vécu ma vie
tranquillement, sans
faire de problème, et le faite que j’me retrouve
dans un tel engrenage
me rend folle.
[…]
Lui – Lève
ton cul, tu vas te laver
sec
Je ne répond pas, et le suis.
On arrive dans
une pièce juste
a côté de ma » chambre », j’y entre et vois juste
du carrelage partout, et un
long tuyau.
Moi- C’est quoi ça?
Lui – Enlève ta robe.
Moi – J’vais pas me déshabiller devant toi quand même?
Lui – J’ai dit enlève ta robe
Son ton se fit plus
menaçant à présent.
J’enlève ma robe, mais garde
mes
sous-veAtements.
Lui – Tu gardes ça
sur toi ?
Moi – Apparemment
Lui – Mets toi contre le
mur
Soulagée qu’il
ne m’oblige pas à me mettre à nue,
je me place dos à lui avant de sentir le puissant jet d’eau gelé me broyer
la colonne vertébrale.
C’est tout
juste si je ne tombes
pas à genoux, tellement le flux d’eau parait peser
une tonne.
Il s’apprêtait à descendre
sur mes jambes quand je le supplie
presque de ne pas en faire autant.
Il éteint le tuyau
d’arrosage en regardant ma cuisse d’un air soucieux, puis sort sans plus
attendre son reste.
Je tente de toucher ma blessure du bout de mes doigts
tremblants, mais la vue de la chair et du trou me donne juste envie de pleurer.
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Sarny revient aussi vite qu’il est partit, et se contente de me jeter une serviette dessus.
Comme si je
m’attendais à la moindre once de compassion de sa part, il en a l’air
incapable.
Je me sèche
rapidement, et l’enroule autour de mon corps.
Lui – Tu fais quoi là ?
Moi – J’vais pas rester
en soutif non ?
Lui- Ah c’est vrai t’as plus de sappes
Il me fait sortir
de cet pièce,
et m’enferme dans ce qui semble
être mon nouvel
habitat.
Je reste un moment sur le lit, les genoux
sous mon menton, à réfléchir.
Ma cuisse
me brûlait à tel point,
que je finis par me persuader de son inexistence .
La douleur c’est
dans la tête me répétais-je pour me rassurer semble-t-il.
[…]
J’entends la clé
tourner dans la serrure, et me redresse aussitôt.
A suivre …
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CHAPITRE 10 ·.J. ·
0 11,9 K * 1,14 K .. 92
<< Au
début c’était des lol, aujourd’hui j’suis tombé love.
‘
SelemAleykoum,
Et là, je vois
le frère du psychopathe .
Lui- Ça va?
Moi – J’ai faim et froid, mais
à part cela tout va
bien
Lui – }’comprends
pas du tout ce que tu fous là
Moi – Ah bah on est deux alors Lui-T’as besoin de quelque chose?
Je me retiens de lui rire
au nez, puis je finis par tenter un petit quelque chose.
Moi- Franchement j’ai faim donc si j’peux avoir un grec
ou un tacos ça serait bien
Lui – J’vais voir
ce que je peux faire
Surprise, je le remercie.
Moi- Merci
Il s’en va, et je reste a nouveau seule enfin pas pour très
longtemps, d’après ce que j’ai pu comprendre ce matin.
[…]
Je
somnoles encore, quand j’entends une nouvelle fois la
clef tourner dans la serrure.
Je
me lève directement, prête à récupérer mon repas, lorsque j’ai la
mauvaise surprise de voir Sarny
dans l’encadrement de la porte.
Lui – Rire alors ?
Moi – Alors quoi ?
Lui – Tu te plais ici ?
Moi- Dis moi t’en
a d’autres des questions connes?
Lui – }’t’aime bien toi
Moi- Bref j’peux sortir?
Lui – Un jour on verra
Moi-hm
Lui – A
demain ma belle
Il commence aussi à prendre
ses aises avec moi• , comme J• e voi• s.
Bon
la vérité je préfères ça, comme ça s’il commence à venir
régulièrement me rendre visite, je pourrais essayer de le séduire, et quand
j’en ai l’occasion, je le tue.
Non je rigole, mais je pourrai m’enfuir.
Bref
je reste seule très longtemps, et je m’ennuyais comme jamais tu n’as pas idée.
[…]
Je me fais réveiller
par une deuxième voix, dans la pièce.
J’ouvre les yeux, et
c’est la que je le vois.
Oh mon dieu, comme j’ai eu
peur, c’était un homme la trentaine j’dirais, il est grand, cheveux très noir
et coupe à la tahiti bob.
Il
a le visage tout balafré, et il fait les cent pas dans la mini pièce qui nous
servira de chambre pour une durée très indéterminée.
Je fais mine de
me lever, et il tourne
instinctivement la tête vers moi.
Lui – Ah bonjour, je
m’appelle Mohamed
Moi – Hm bonjour
Lui – Tu t’appelles comment?
Moi- Sarah
Je n’sais
pas pourquoi, mais
il ne m’inspire pas du tout
confiance, et j’me
sens obligé de lui mentir.
Lui – Non pour de vrai
Moi – Ben Sarah
Lui- Hmm tu fais quoi ici
Le gars
il me parle, on dirait
on est croisière sur un bateau qu’il me demande ce que je suis venue
faire ici, sans
rire.
Non faut
que je me calmes, c’est
pas normal de s’énerver comme
ça, j’suis juste un peu sous tension c’est
rien.
Moi – J’en sais rien et toi?
Lui – J’leurs dois de l’argent
Moi- ok
Mon « Ok » signifiant, je n’ai pas envie de plus
parler avec toi.
Bref
je me rendors, ou du moins je reste
allonger sous ma serviette, parce qu’entre
temps, Sarny était venue me ramener
des
veAtements propre.
Au bout
d’un certain temps, Kamel vient nous
apporter ‘a manger.
J’ai le droit a mon tacos,
et il en a aussi rapporter un a Mohamed.
Surprise qu’il
ait accepté ma requête, je le
remerci•e.
Moi – Merci Kamel
Lui- De rien
Mohamed – Tu le connais depuis longtemps
?
Moi-Non
Sûrement tu dois trouver ça bizarre, que je veuilles lui
mentir sur mon identité, mais bon pour l’instant j’ai pas confiance, je te jure
et sans exagérer qu’il a un air de
psychopathe.
Bref
je te passes jusqu’au lendemain, je me fait réveiller par un des gars de Sarny
je penses, enfin si c’est lui le maître des lieux
Lui- Debout et suis moi
Moi – Pour aller ou ?
Lui – Viens, c’est le patron qui t’appelle
Moi – J’arrive
Je
me lève, avec un peu de difficulté – au
vue de ma blessure à la cuisse -, puis je le suis.
Comme
je galérais à marcher, il s’arrêtait de temps en temps pour
m’attendre.
Donc on monte les escaliers, et alors la je te raconte
même pas comment j’avais mal à la cui• sse.
Ah mais c’est trop, il m’est
carrément impossible de lever une jambe tellement ça me brûle.
Je laisse échapper un léger cri de douleur.
Le gars – Ça va ?
Moi- Non
dis au patron de descendre, j’peux pas monter.
Le gars – J’arrive
J’attends un court
instant, puis c’est sans surprise que je vois Sarny en haut des escaliers.
Il me regarde, et
descend rapidement pour arriver a ma hauteur.
Sarny – Qu’est ce t’as?
Moi- J’arrive pas à monter
Sarny – Alors on fait
comment ?
Moi – Bah parle tu voulais me voir
Sarny-Rire
Il ne me prend pas du tout
au sérieux le petit
con.
Moi- Bon je retourne dans ma
cellule
Sarny – Rire attends viens la
Il m’attrape par le bras,
et se met à me porter tu sais en mode« princesse», bon c’est juste en
mode hein, parce
que dans la réalité
des
choses je préférais éviter
tout contact
corporelle avec lui.
On arrive en haut des escaliers, donc dans le salon, et il me pose délicatement sur l’un des canap, es.
Je me relève presque instantanément.
Sarny- Bon viens, je t’emmène a l’hôpital pour
recoudre ça
Moi – J’vais pas sortir comme ça
J’étais en jogging
oversize, sweat et pieds nus.
Sarny – On va à l’hôpital pas a un défilé, tu
restes comme ça j’vais te ramener des
chaussures attend.
J’attends sans protester, ça va au moins
j’vais pouvoir me faire recoudre parce que là, la douleur est insupportable.
Il revient
peu de temps avec des
tongs, et les jettes a mes pieds.
Lui- Mets ça
Moi- …
Je mets
les tongs, et le suis direction sa voiture.
Sarny- Attends j’ai oublié quelque chose.
Je l’attends devant,
et il revient moins d’une minute plus tard avec une perruque rousse et des
lunettes de soleil qu’il m’ordonne de mettre.
[…]
Médecin – Comment vous êtes vous
faites cette blessure ?
Moi- Je ..
Je me fais couper par Sarny.
Lui – Elle regardait mon arme, et à appuyer sans savoir quelle était chargée
Le médecin le
regarde avec méfiance.
Le médecin – Vous travaillez
dans les forces de l’ordre?
Lui – Je fais
de la chasse, et j’ai un permis pour
arme
Moi- Oui c’est ça
Je ne sais même pas
pourquoi j’ai dit ça, c’est vrai, j’aurai pu tout lui raconter
quant à ma situation, et il se serait
sans doute empressé d’appeler la police et j’aurai été libre.
Oui
mais moi je suis le genre de fille qui a tout le temps des
bonnes idées après les faits.
Enfin,
il me recoud, me donne des antidou leurs et tout le bordel, puis on retourne
dans la voiture.
Lui- C’est bien t’as
pas ouvert ta bouche
Moi –
T’as de la chance, c’est après que j’ai capté dis-je
en mettant ma ceinture
Lui –
T’aurai été dans la merde me dit-il d’un air menaçant
Moi – Pas plus que je le suis
en ce moment
Lui – J’ai des projets pour toi
Moi – Ah bon, et donc ?
Lui-Tu vastravailler pour moi.
A suivre …
En corrigeant les parties, je me rends
compte qu’il y a presque rien à corriger:
je fais des petites erreurs de langage, mais
plus on avance dans l’histoire, et plus
mon style et mon vocabulaire s’enrichit, donc
je vous demande
de ne pas y prêter attention et poursuivre si l’histoire vous
plaît0 .
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1 CHAPITRE 11 ·-i•
0 12,8 K * 1,1 K .. 274
<<Je n’ai pas tourné la page, je l’ai déchiré.>>
Selem Aleykoum •
Lui – Tu travailles pour moi maintenant .
Moi- J’ai pas mon
mot à dire?
Lui-T’as plus rien à dire depuis que t’as eu
le malheur de te faire
embarquer par mon
,equ1.pe
Alors qu’une
sensation d’oppression me noua la gorge, je perdis mes mots face à l’annonce
qu’il venait de me faire.
Lui – T’as perdu ta langue?
Moi- C’est d’accord dis-je à demi-mot
Lui – Bien,
tu vas me servir pour les transactions, et pour m’accompagner quand j’ai des
soirées d’affaires
Moi –
Attend attend mais
transaction de quoi? C’est quoi votre trafic là?
Lui – Trafic de drogue
Face à mon silence,
il répliqua par une
remarque des plus amusantes j’dois
dire.
Lui – Ça te plait pas ?
Moi – J’ai le choix? fis-je sarcastique
Lui – Pas vraiment
non
Un
blanc un brin gênant s’installa, temps durant lequel je réfléchissais aux
issues qui s’offraient dès à
présent à moi.
Lui – En
rentrant, tu vas prendre une des chambres du haut, et j’t’achèterai des sappes.
Tu vas pas sortir avec moi dans cette tenue .
Disant cela,
il me lâche un rapide
coup d’œil et accélère le rythme.
Peu de temps après,
il se gare devant un fast-food.
Il sort de la voiture, et je reste seul.
Je t’avoue
que j’ai peur,
pour la première
fois depuis longtemps, j’ai vraiment peur pour moi• .
Je
n’arrive toujours pas à comprendre comment ma vie a pu basculer
du jour au lendamain.
Je
te jure on dirait vraiment, une des chroniques stéréotypées que je dévorais
étant plus jeune, où du moins
tous les éléments en sont réunit.
Mais une chose est certaine, jamais je ne tomberai amoureuse d’un homme comme
lui.
Je refuse d’être
ce genre de femme qui commence à aimer leur violeur, ou leur
kidnappeur, déjà parce
que ce genre
de personne me dégoûte au plus haut point, et surtout parce que je trouve cela
complètement stupide.
Comment
tu peux aimer le gars, qui t’as fait du mal?
J’sais pas ça ne me parait pas logique.
Je
ne sais même pas combien de temps
je vais devoir faire cela.
A-t-il prévu de me relâcher un jour, ou décidera t-il plutôt de me tuer
une fois qu’il n’aura plus besoin de mes services?
En attendant ce jour fatidique, il est prévu que je reste stoïque, sans laisser transparaître aucune
émotion telle qu’elle
soit.
Après c’est
clair que s’il
veut jouer, on va
J• ouer.
Il ne me connait
pas, mais je sais être
une très grande manipulatrice quand il le faut.
Revenons a la réalité.
Je le vois
ressortir du fast-food, un
tacos dans les mains.
Je le
regardais encore, l’air pensive.
Il me voit, et me
fait signe de le rejoindre.
Je sors de la voiture,
et envisage tout d’un
coup une multitude de possibilité pour m’enfuir.
Je pourrai
par exemple courire, mais j’sais même pas où on est, donc
on oublie Sihem.
Lui – Voilà ma
nouvelle recrue les gars,
elle s’appelle Sihem
Comment il sait ?
Ses amis me
regarde, et sourient.
L’un – Selem moi cest Kaïs L’autre – Et moi Marouane Moi-Sihem
Rire.
Kaïs – T’as quel âge?
Moi- 21
Marouane – hmm cava c’est
la moyenne pour ..
Il n’eut pas le temps de finir sa phrase, que Sarny le coupa net.
Sarny- Sihem t’es sûre t’as pas
faim?
Moi – Maintenant que tu le dis, si un peu .
Il me tend un
billet de 10€.
Sarny – Tiens va te prendre à manger, j’t’attends .
Je suis bien évidemment la seule a remarquer, qu’il a bien
insister sur le
« j’t’attends », comme s’il
pouvait deviner
mes envies d’évasion.
Je rentre dans
le grec, et sans faire attention
aux autres personnes présentes, je me dirige vers le comptoir.
Cuisiner – Bonjour je t’écoute
Moi –
Un tacos
cordon bleu, escalope panée sauce blanche s’il te plait
Cuisiner – Je te prépare ça, tu me donnes ton
nom?
Moi-Sihem
Cuisiner –
Très bien un deux viandes
pour Sihem, tu peux aller patienter, et quand c’est prêt j’t’apelle
Moi-Ok
Je vais m’asseoir à une table, en attendant qu’il me prépare mon repas.
J’ai l’impression de passer mon temps à
réfléchir j’te jure.
Au bout d’un
court instant, je décide d’aller au toilettes pour faire
pipi, et c’est
en passant devant l’une
des vitres que je vois
mon
vi• sage.
Enfin
je dis mon visage, mais je te jure
qu’il est complètement méconnaissable.
J’ai des cicatrices sur les joues
et le cou, et d’énorme bleu un peu partout sur les bras.
C’est peut être pour ça que le médecin paraissait méfiant,
et que tout
le monde me dévisage depuis que je suis entrée.
Pas grave ça va cicatriser, c’est pas le plus important pour l’instant,
l’essentiel c’est que je sois encore
en vie contrairement au
nombreuses personnes qui n’ont pas
survécu ce soir la.
J’arrange ma perruque et file faire
pipi.
Je finis
ce que j’ai à faire dans les toilettes, puis je vais me rasseoir à ma place, en attendant que ma commande soit prête.
Je me fais
rejoindre par Sarny
qui m’annonce qu’on va
directement aller faire les magasins
après manger, comme si j’avais
la tête à ça.
? – Sihem !
Je me retourne,
et c’est avec soulagement que je remarque que’il ne s’agit que du
cuisinier.
Je
vais le rejoindre pour payer et récupérer ma
commande, puis je sors de nouveau pour rejoindre Sarny.
On mange en silence.
[…]
Lui-On yva
Je me lève et le suis,
direction sa petite
polo bleue.
On roule
pendant un long
moment, avec un peu de musique.
Lui – T’écoutes quoi d’habitude?
Mon plan de « séduction » peut se mettre en
place.
Moi – J’sais pas un peu de tout,
Ninho, Niro
Lui-T’as des bons goûts bien bien
J’esquisse
un faux sourire, qui semble le satisfaire.
On arrive peu de temps
après devant le centre commerciale, il se gare dans
le parking sous terrain,
et on monte tout les deux dans la galerie
marchande.
Je suis
là, vêtue telle
une sans-abri et le
visage tout boursouflé.
Franchement j’ai honte.
Sarny – Prends c’qu’il
te faut, surtout
des sappes de soirées.
Moi – Vous faites
des soirée d’affaire dans le milieu de la drogue ?
Lui- Euh ouais
Pour une fois, il n’avait pas l’aire a l’aise avec ma question.
Il se
détourna instantanément de ce sujet.
Lui – Tu vas là ?
Il me montra un magasin de vêtement, c’était Zara.
Moi – Euh ouais
Je
me dirige vers un rayon, et commence à faire
mon choix, quand
une vendeuse vient a
ma rencontre.
Elle – Bonjour vous avez besoin d’aide?
Moi- Non je vous remercie
Elle
me regarde l’air étonné, peut être qu’avec mon allure elle a pensé que j’étais
une roumaine ou quelque chose
comme ça.
[…]
J’étais
toujours plongé dans le rayon maquillage de
Sephora, quand je me fais
bousculer par une femme.
Je relève la
tête, et c’est à ce moment là que
J• e reconnai• s ma sœur.
A suivre …
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CHAPITRE 12 ·i ·
0 1 2,1 K * 1,08 K .. 156
<<Je t’ai donné ma confiance ne me déçoit pas.
>>
!.
Selem Aleykoum •
Elle ne me
remarque même pas,
et moi je reste de dos
pour éviter qu’elle me
reconnai•sse.
Je sais très
bien ce qu’il
se passerait: elle
se mettrait à me poser toute sorte
de questions, puis Sarny
viendrait s’interposer et me forcerait à venir avec lui.
Autrement dit ça ferait du scandale pour rien, et même si
j’arrivais à m’en sortir, je suis persuadée qu’il me retrouverait et me le ferait payer.
Je finis donc mes achats sous pressions, et sors
accompagné de Sarny qui ne me lâche vraiment pas d’une semelle.
[…]
Je te passes l’après midi, j’ai acheté
où plutôt il m’a
acheté beaucoup beaucoup de choses, de quoi refaire tout une garde robe.
Une fois de retour dans ma prison, je le remercie brièvement puis je le suis pour qu’il
me montre mon nouvel habitat.
Lui-Tiens, s’tu veux rajouter des meubles, où quoi tu
me le demandes et j’te fais ça
Moi – D’accord
Détrompes toi, ma réponse ne signifie en aucun
cas que je suis en accord avec tout
ça, je penses tout simplement qu’il vaut mieux que je la joue calme, le temps qu’il aie confiance en moi,
et quand c’est
le bon moment je m’enfuis.
Si j’y arrive.
Lui – C’est dix-huit heures là, prépare toi on bouge à vingts heures
Moi – D’accord
Il s’en
va, et je reste toute
seule dans« ma chambre».
Je commence par ranger tous
mes nouveaux vêtements dans
mon armoire, puis je vais ranger tout le maquillage dans la petite salle de
bain qui se trouve dans une pièce avoisinante.
Ça de fait, je vais me doucher, une bonne et
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Ensuite je sors me sécher
les cheveux, je me les boucles, puis je me maquille en dosant le fond de teint,
de sorte à cacher mes cicatrices et mes bleues.
Pour
finir, je vais enfiler cette sublime robe
1 1
Appuyez pour réessayer
Je me parfume, prends
ma pochette et regarde l’heure : 19h45.
Je descends dans le salon
qui était
pratiquement vide, il n’y a que trois hommes assis sur le canapé.
Je leurs demande où est
Sarny.
Un des gars – Il est occupé
Moi-Ok
J’avoue que j’étais
pas très a l’aise, en même
temps c’est normal je ne les connais
pas .
Un des gars – Et tu t’appelles?
Moi – Sihem et toi ?
Lui –
Moi c’est Tarik, là mon frère Nabil et lui c’est Karim
Karim – Enchantée
Nabil-Tu fais quoi ici?
Moi – Je suis la nouvelle recrue
Tarik – Nouvelle?
Mais j’croyais qu’il engageait pas de meufs ?
Sarny-T’as vu sa beauté ou pas?
Je me retourne et le voit
faire une entrée théâtrale, dans son smoking
noir.
Nabil- Ouais Tarik on en parle après frérot
Troisième fois que Sarny coupe net la conversation quand ça parle de femme, je commence à trouver cela de plus en plus
susp1• c1• eux .
Sarny- T’as
pas fait les choses à moitié dit-il en me détaillant de haut en bas.
Moi – Hm ouais faux rire
Sarny- On yva?
Moi – Euh ouais vas y fis-je hésitante
On dit au revoir aux
hommes présent dans le salon, puis on se dirige vers sa voiture.
Moi- C’est quel genre de soirée?
Lui – Le genre très
classe, avec que des vieux petés de thunes
Moi – Ah et pourquoi tu vas à ce genre d
soirée?
Lui – Pour faire des
sous, pour le business
quoi•
Moi- Je vois
Le reste
du trajet se passe sans un mot,
il met juste de la musique.
[…]
Après un certain
temps, nous arrivons devant une somptueuse
villa.
Quand je vois ça, clairement je me dis que la soirée va
être délirante.
Il m’ouvre la porte,
et me tend sa main que
j’hésite à prendre.
Sarny – J’vais pas te manger
Plus
par crainte des représailles qu’autre chose, je finis par attraper cette main
qu’il me tend, et je me laisse entraîner en direction du lieu de la fête.
En attendant
que quelqu’un vienne nous
ouvrir, Sarny me fait toute
une série de recommandation.
,
Sarny – Ecoute, tu es libre en
soirée si tu veux
parler à quelqu’un vas y, si tu veux
graille vas y mais
quand je t’appelle tu viens c’est compris?
Non mais je rêves.
Moi- Ouais d’accord
Un
homme d’un certain âge, finit
par nous ouvri• r.
Lui – Bonsoir
messieurs dames, je vous en pris entrez
On
le suit, et il nous emmène dans une grande pièce, aussi remarquable que la villa vue de l’extérieur.
Une décoration raffinée, dans
les tons blanc, beige, et
crème .
Je remarque
aussi qu’il y a déjà pas mal de
monde, tous bien vêtus.
« Hier ils marchaient sur mes rêves,
demain je serai leur pire
cauchemar . ..
,..
AVANT-GOUT
<< Si l’histoire ne te
plait pas on va changer de livre. >>
Selem Aleykoum •
1 1 Paris
1 23h00 . 1 1
Je prends ma pochette, ramasse ma robe
dont la traîne s’étale
sur le sol, et me dirige vers les toilettes .
C’est une blague, depuis
quand ce petit
con se permet de s’approcher de moi, et même de
m’adresser la parole?
J’entre et vois
bon nombre de femme se remaquiller, dommage pour elles,
jamais elles ne m’arriveront
à la cheville.
J’allume
l’eau, et essaie
tant bien que mal
d’enlever la tâche de champagne qui se trouve sur ma robe.
Je me mets à frotter avec aplomb, mais il me semble bien que c’est peine
perdue.
J’ouvre à mon tour ma pochette, prends
mon rouge à lèvre, et m’en remets un peu.
L’énorme
tache sur ma robe me rappelant encore plus qu’il
avait réussis à me gâcher la soirée, je m’apprêtes à sortir quand un coup de feu retentit.
Silence général dans les toilettes.
Des cris
se firent entendre
un peu partout, puis plus rien.
Toutes les filles présentent autour de moi, se mirent
à se bousculer afin de se mettre
à l’abris dans les toilettes.
J’attendais quant à moi, que le bruit
ne cesse que le temps d’un
instant, pour me permettre
de passer dans la cuisine
dont la porte se
trouvai.t ‘a un m’etre ‘a pe.ine .
Je sors ma tête de cet endroit qui devenait à présent trop
étouffant, et c’est là que j’en vois un.
Un attentat, oui peut être que ces hommes font partie
de Daesh et qu’ils sont venus pour répondre à une vengeance contre l’Occident .
Il faut dire qu’on en a tellement entendu parler ces
deux dernières années,
que ça ne m’étonnerait presque pas.
L’homme me regarde et je détourne instantanément le regard, où du moins
avant qu’il ne tente
quoique ce soit,
mais c’est déjà trop tard.
Il pointe
alors son arme
sur moi, charge, puis tire en plein sur ma cuisse.
Je m’écroule à terre en guise de réponse,
hurlant ma douleur, quand ce dernier s’approche de moi à grands pas.
Il m’empoigne les cheveux et se met à me
frapper, comme pour m’achever semble t-il.
Au bout de quelques
minutes qui me parurent interminable, il s’arrête.
Je ne tentais même
plus de m’enfuir, à quoi cela aurait-il pu servir?
Je suis prise au piège.
Plusieurs
hommes viennent se joindre à lui.
? – Il c’est passer quoi là?
? – C’est c’te racli
qui essayait de s’enfuir mais j’l’ai arrêté avant
? -Tu l’as bien amoché quand
même
Disant cela,
il me soulève et me regarde un moment avant de déclarer :
? – Elle est plutôt bonne, on la prend Comment ça on la prend
?
Moi – Quoi
? Murmures-je
Je n’arrivais même pas à m’exprimer clairement, je devais
vraiment être pathétique à voir.
? -Allez, tu viens avec nous ma
beauté
Il me soulève de sorte à pouvoir me porter dans ses bras, puis il marche à travers les corps enchevêtrés.
Mes yeux
sont rivés sur le sol où je vois des hommes et des femmes inerte, et dont les
vêtements sont ensanglantés. » Je
refoule une envie de vomir.
[…]
Arrivés devant
une grande bâtisse
à l’allure moderne, je me
fais hurler dessus par un homme qui a la vingtaine à peine.
Voyant que je ne réagis
pas plus que cela,
il me gifle, et avant
qu’il ne continue, un second homme vient s’interposer.
Lui- Nabil va aider le reste des hommes dans le
jardin
Nabil– Mais ..
Lui – Vas-y j’m’en occupe
Je
ne comprenais pas en quel honneur il s’était mis entre nous, mais
après ce qui venait de se
passer je n’avais pas envie
de lui montrer le moindre signe de gratitude .
Lui – T’as quoi sur le visage?
Moi – Ça se voit pas ?
Lui – Tu devrais
éviter de faire
la grande gueule ici, c’est
qu’un conseil.
Je ne prends
pas la peine de lui répondre.
Lui – Allez, suis moi Je le suis par défaut, alors qu’il m’emmène à
l’intérieur de cette grande maison.
Nous arrivons dans un salon qui, je dois
le dire, était juste immense.
Des
hommes présents dans la pièce me regardèrent avec dégoût et envie à la fois,
alors que je tentais de faire bonne figure malgré ma douleur.
Certains d’entre eux se mirent à se moquer de moi, d’autres
encore commentaient ma tenue qui ne
ressemblait plus à rien.
Un homme plutôt imposant descend les
escaliers et leurs demande de se taire.
Homme –
Pourquoi t’es encore là toi? Dit-il
d’un air surpris
Je ne lui réponds
pas, et plaque
ma main sur ma
cuisse dont le sang coulait
à flot.
Je me mis à pleurer
de douleur tellement la souffrance était forte.
L’homme s’approche de moi, et m’emmène
dans ce qui semble être la cuisine, puis il sort du désinfectant et des compresses qu’il presse vigoureusement sur ma plaie .
Je pleurais encore plus de douleur, lorsqu’un second homme, en l’occurrence
celui du début, vient prendre la relève .
Lui – Ça va comme ca ? D
Moi-
Ça va pas du tout, j’ai trop mal dis-je en essuyant mes
larmes
Lui-Tiens garde ça avec toi
Disant cela,
il me tend un sachet contenant de la poudre blanche.
Moi-T’es malade toi, j’touche pas à ça
Je repousse doucement le sachet, et enlève
maladroitement sa main de sur ma cuisse.
Moi – Laisse laisse j’vais faire
La douleur est dans la
tête, rien que dans la
teA
te mere,
pe‘
tes-J• epourmerassurer.
Mes larmes ne cessaient pas de couler.
Une dizaine
de minute plus tard,
l’homme me monte dans une chambre puis je l’entends qui ferme
la porte à clé.
Ce n’est que le début du cauchemar.
… .
A suivre
…
CHAPITRE 01 · . ·
0 25,4 K * 1,68 K .. 505
« L’argent n’a pas
d’odeur mais la femme a du
flair. >>
Selem Aleykoum •
1 1 Le lendemain matin. 1 1
J’émergeais peu à peu,
lorsqu’une vague de souvenirs tous
plus flous les
uns que les autres me frappèrent en plein visage.
Mais dans quoi me suis-je
encore laissée embarquer?
J’essaye de me lever
du lit, mais ma cuisse
se met presque instantanément à me brûler et à
me piquer à la fois.
Je
décide, par précaution, de me réenfouir sous
la couette en soufflant et en rouspétant.
[…]
Lui – Allez, lève toi de mon lit sec
Hmm encore deux
minutes maman dis-je à
moitié endormie
J’ouvre les yeux pour la seconde
fois ce matin et
aïe, ce n’est
pas ma mère que je vois, ou du
moins elle a bien changé.
– Comment ça ton lit ?
Disant cela,
j’essaye de sortir
du lit, mais
mes jambes me paraissent tellement lourde,
et ça m’agace tellement sur
le moment.
L’homme se contente de lâcher un petit rire moqueur.
Moi – J’peux savoir ce qui te fait rire ?
Lui- …
Attends un instant, depuis quand commence-t-on une histoire par le milieu?
Et si nous reprenions tout depuis le début
pour que tu comprennes au mieux les raisons
de mon séjour
forcé parmi ces
psychopathes ?
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1 1 Trois ans plus
tôt. 1 1
Les derniers souvenirs de mon rêves
s’éva poraient peu à peu, lorsque
j’entendis la voix stridente de ma sœur retentir à travers les murs de la chambre que nous sommes
forcés de partager pour
mon plus grand
désarroi.
Esma – Sihem lève
toi, faut faire
le ménage !
Je me lève à contrecœur, et vais me laver le vi• sage.
Je file prendre tout le nécessaire de nettoyage, puis
j’attaque le ménage
quotidien par la salle de bain, où
j’ai la
surprise de voir ma sœur
se pomponner .
C’est l’hôpital qui se fout
clairement de la charité là.
Moi-Tu m’aides pas?
Elle – Karim m’attend
Moi – Ah, j’vois le genre et j’suis
la bonne c’est ça?
Elle – Ça va, tu le fais toute
seule le ménage toute façon t’as pas prévu d’aller
a la piscine aujourd’hui non?
Dit-elle en me toisant
de bas en haut.
Je le sais que je suis plutôt ronde, mais je ne m’assume pas du tout.
Je cache mes formes sous des couches et des couches de vêtements amples.
Et pour ne pas arranger
les choses, je suis
timide à tel point que lorsqu’on me regarde
dans la rue je baisse
la tête, et accélère le rythme.
Enfin, le
peu de fois où je sors.
Contrairement à ma sœur, qui elle est mince,
sociable et extravertie, et qui ne se gêne d’ailleurs pas pour me le rappeler.
J’ai penser à faire un régime, mais à
chaque fois je reporte au
lendemain comme la plupart des filles de mon âge je suppose.
Passons ce petit
monologue dans mes pensés, je
termine le ménage aux alentours de treize heures et je profite de cette heure
pour préparer le repas du midi.
Ma
mère rentre de l’hôpital où elle travaille aux environs de quatorze heures, je lui dis
bonjour, puis nous passons à table.
Elle – Elle est encore sortie Esma ?
Moi- Oui
Elle – Avec qui cette
fois ?
Moi – Hmm je sais pas
J’aimerai bien lui dire tout ce qu’elle fait derrière son
dos, mais ça ne me regarde pas
vraiment.
La roue finira par tourner.
[…]
Une fois le repas terminé, je profite de ce
premier jour de vacances pour reprendre pretty littles liars là où je m’étais arrêtée les vacances
dernières, puis je descends
rejoindre Sakina
vers dix-neuf pour discuter entre filles.
Il
n’y a que le soir où je peux sortir sans être gênée, même si les halls sont
toujours bondés de jeunes à ces
heures ci.
La nuit m’offre une
parfaite invisibilité que je ne
négligerai pour rien au monde.
Sakina – Ça va ?
– Ouais tranquille et toi
?
Sakina – Ça va, demain j’pars au Maroc «
– La chance que t’as
Sakina – Rire j’aurais kiffé qu’tu viennes avec
. , .
moi ser1eux
– La même, mais bon l’été prochaine
insh’Allah
On parle jusqu’au environ de vingt et une heures, puis on se dit au
revoir et chacune remonte chez elle.
1 1 Deux
semaines plus tard . 1 1
Je me réveille
relativement tôt, et je ne penses déjà qu’à une seule chose: les
résultats du bac.
Autant dire que si je
ne l’ai pas, je suis
foutue, je pourrai dire adieu à la faculté de droit, et je serai
obligée de refaire une seconde année
de terminale, et ça il en est
juste hors de
question.
J’ai bien trop de mauvais
souvenirs là bas.
FLASHBACK
1 1 Plus tôt dans l’année . 11
Je suis encore
en retard, ce qui signifie
arriver devant toute la classe, la honte.
Je frappe à la
porte.
Prof – Allez vous
asseoir mademoiselle
Douah
– Merci
Je
vais m’asseoir au fond et je sens tous les
regards sur moi, plus gênée
que moi tu meurs.
Je m’asseois donc, et c’est
là que cette petite peste
ouvre sa bouche.
Elle – Mais ramenez lui deux chaise, une ça
suffit pas monsieur Et là, toute la classe explose de rire.
Je file m’asseoir et ne tente
aucune réflexion pour me
défendre, elle a réussit encore
une fois à me mettre la honte, et de toute
façon je ne saurais quoi dire
puisqu’elle a raison : je suis grosse et moche.
FIN
DU FLASHBACK
Tu comprends maintenant pourquoi je ne pourrais, de toute façon,
pas revenir au lycée
et encore, ce souvenir c’est
du pipeau à côté
du reste.
Je me lève de mon lit, me prépare rapidement et sors attendre le
bus.
[…]
Et c’est là que je vois mon prénom sur l’immense panneau
d’affichage du lycée.
« Sihem Douah : Admise mention bien >>
Oh j’y crois pas je l’ai eu ! J’ai réussi à l’avoir
!
Bon en réalité ça ne m’étonne
pas tant que ça : toute mon année j’ai travaillé
pour l’avoir.
Je ressors du lycée, le
sourire aux lèvres quand j’entends comme
des sanglots sur
ma droite.
Je me retournes alors, et c’est à ce moment là
que je la vois assise par terre, en pleure.
C’est Inès, la peste de ma classe.
Je la regarde, et lui lâche
un bon petit » hm »
en levant la tête bien
haut, et m’en vais.
Je
ne vais tout de même pas aller la consoler, je
suis gentille mais pas conne rire.
Je rentre chez moi, annonce à ma mère la bonne nouvelle, et cette dernière s’empresse
d’aller appeler
toute la famille.
[…]
Allongée sur mon lit à regarder un
film, quand vers minuit,
Esma daigne pointer
le bout de son nez et rentrer à la maison.
Esma – Oh toujours sur ton ordi toi
Ouais
Esma – Vous avez
mangé quoi ce soir ?
Pizza
Esma – Au restau’ il reste de la pizza?
-Non
Esma – Putain même pas vous m’en avait
laissé
–
Donc princesse Esma va manger au restaurant sans nous proposer de venir, et on
doit en plus partager la pizza avec toi? Mais tu t’entends parler des fois?
Esma – Oh ça va, fais moi un sandwich non ?
– Oh mais je regarde un truc là
Esma –
T’es sah ?
– Arrête d’me soûler Esma
Au moment où je débites cette phrase, j’arrive à sentir
l’intensité du regard de ma sœur
me transpercer le dos, mais
je décide quand même de l’ignorer.
Je finis par
m’endormir à je ne sais quel heure.
1 1 Mardi 14 juillet. 1 1
Je
dormais paisiblement, lorsque je me fais réveiller par ma mère.
Elle – Sihem lève toi on va au marché
Oh
maman, s’il te plait j’ai envie de dormir encore un peu dis-je en me réenfouissant sous
ma couette
Elle – Allez debout
y’a une surprise qui t’attends
‘A l’entente du mot surprise, je bondis
hors de mon lit.
Je la rejoins dans la salon et c’est là qu’elle me
tend une lettre.
– Je comprends pas, y’a
quoi dedans?
Elle – Ouvre la
J’ouvre la lettre
et c’est là que je vois une quantité conséquentes de billets de 50€.
– Euh c’est quoi ça?
Elle – C’est
pour toi, de la part de toute la famille félicitations ma fille
Je la serre fort
dans mes bras, et n’arrive toujours pas à réaliser: je n’ai jamais eu autant
d’argent en ma possession.
Je m’asseois sur le
canapé et vide le contenu de ce
mince bout de papier pour compter.
Moi – 50, 100, 300, 500, …
J’ai plus de mille
euros à l’intérieur de cette petite enveloppe, et je ne sais même pas ce
que je vais faire avec
tout ça.
Ah
si, quelque chose dont j’ai vraiment
envie depuis longtemps : m’inscrire à la salle de sport, pour espérer enfin
perdre ces dix kilos
en trop.
… .
A suivre …
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CHAPITRE 02 ·.L. –
0 17,8 K * 1,5 K .. 214
<< Où est-ce que
tout ça va nous mener?
Tu m’as quand même abandonné>>
–
Selem Aleykoum •
1 1 Quelques
jours plus tard. 1 1
Je prépare mes affaires de
sport, et vais en direction de celle ci.
En sortant je croise quelques jeunes de mon immeuble, qui
ne se gênent même plus pour
se payer ma teAte.
L’un – Oh Sihem c’est quand que
tu décides à perdre tout ces kilos ?
Sa troupe de petites groupies se met à glousser comme des abrutis, et cette petite
et mesquine réflexion ne faisait que me confor ter dans l’idée que je voulais
perdre du poids, et avoir enfin le corps
d’une fille de mon
âge.
[…]
Je sors
du bus, et vais vers
cette fameuse salle de sport, dont Sakina
m’a tant parlé.
J’y entre, un brin intimidée, et demande à l’un des coach les formulaires à remplir pour m’y inscrire.
Lui – Voilà, tu veux
un coach personnalisé aussi?
Moi – Euh ouais ouais
Lui – D’accord je
vais voir avec
mes collègues de travail s’ils sont libre . En attendant tu peux aller poser tes affaires au
vestiaires, et commencer dès aujourd’hui
Moi – Merci et euh les
vestiaires sont où ?
Lui – Là, tu prends le couloir, et c’est la deuxième porte à droite
Moi- Merci
Lui – Appelle moi Smaïn
Moi – Merci Smaïn
Après cette
échange, je vais vers les
vestiaires.
Mes joues
devaient être tellement rouge qu’on pourrait me confondre avec une tomate.
Smaïn est vraiment très
bel homme, et il a été
tellement gentil avec moi.
Il faut avouer
que je n’ai pas vraiment
l’habitude qu’un homme se comporte de la sorte avec moi.
Une fois
changée, je m’en
vais en direction des installations sportives.
Je te jure, je fais vraiment tâche
dans cette endroit.
J’étais toujours là,
entrain de tourner en rond, quand Smaïn revient vers moi.
Lui – rire tu t’es perdu?
Moi- Rire gêner j’avoue que je sais pas
trop
par quoi• commencer
Lui – Viens je
vais t’aider, tiens
monte là dessus on va commencer par le
cardia
Moi – D’accord
Je monte sur le tapis de course, et commence
‘a cour.ir.
Il me lâchait pas du regard, c’est super
geAnant.
En même
temps c’est son travail tu me diras,
n’empêche que ça ne suffisait pas à me déstresser.
Une grosse vache qui court ça devait être drôle, mais
lui était au contraire très
sérieux et encourageant.
Lui – Encore dix minutes tu peux le faire
J’étais déjà au bout de mes capacités. […]
Je
sors de la douche, et m’habille rapidement
puis
je laisse mes longs cheveux sécher au vent.
Je prends mon sac de sport,
et sors.
En passant
par le comptoir, je vois Smaïn
et en profite pour le
remercier.
Moi- Merci j’suis crever mais
c’était bien
Lui – De rien ma belle, et au fait,
c’est moi ton coach
maintenant, je comptes sur toi pour venir demain
Moi – Bien sûre
Et je sors
le corps fatigué, mais le sourire
aux lèvres.
Autant,
commencer à faire du sport quand t’es pas habitué
c’est dur, mais
une fois finis ça fait un bien fou.
Je prends
le bus, et une trentaine de minutes plus tard j’arrive chez moi.
Je monte
les escaliers avec
difficultés, et vais directement me poser sur le canapé.
Esma – J’ai eu mon permis!
Moi – Ah bravo Esma c’est …
Esma – Mais j’suis
au tel là! Quoi?
Ouais non c’était ma soeur
bref on disait quoi?
Je
n’arrive pas à comprendre pourquoi elle me
parle toujours comme
à une merde, alors que moi j’fais tout
le temps tout
ce qu’elle me demande.
J’oublie rapidement ce qui vient
de se passer, en me promettant intérieurement de le lui faire payer un jour, puis
je file préparer le
dîner.
[…]
1 1 Une heure plus tard. 1 1
La nourriture est prête, et la table
est posée, ma mère
vient de rentrer
à la maison.
Elle -T’as fait à manger? Ah la la j’sais pas ce que je ferais
sans toi ma puce
Elle
m’embrasse sur le front, va se changer et vi• ens manger avec moi• .
On parlait de ma première journée de sport, et d’autres choses encore, quand
ma soeur débarque dans le salon, un morceau de tissus
sur elle.
Ma mère
–
Tu sors où encore ?
Elle – Kenza fête son anniversaire t’inquiète je rentre pas tard
Ma mère
–
Hmm va te changer
Elle – Quoi? Mais maman c’est bon c’est rien
Au moins on est d’accord
sur ce point, elle n’a rien sur le corps.
Ma mère – Dépêche toi où tu
sors pas
Elle – J’y vais dit-elle à contrecœur
Elle retourne dans
notre chambre, et revient peu de
temps après avec un long gilet couvrant sa « robe « .
Ma mère – Sihem tu veux pas aller
avec Esma?
Ma soeur s’arrête et me
fait les gros yeux.
– Non merci maman
Esma – Bon j’y vais à plus, je rentre
pas tard
On finit
de manger toutes
les deux, puis je
débarrasse et on regarde split ensemble.
Des fois
j’ai l’impression que je vis
qu’avec ma mère, tellement Esma est tout
le temps dehors.
Aux alentours de vingt-trois heures,
notre film se termine
et nous allons,
ma mère et
moi, nous coucher.
1 1 Le lendemain . 11
Arg cette
sensation est juste
horrible, j’essaye de me lever mais
mon ventre, mes jambes et
même mes bras me tirent.
Les courbatures, fallait s’y attendre.
Je me force à me lever,
et vais déjeuner.
Ma mère étant déjà partie travailler, je trouve un petit
mot qui m’est
adressé sur la table du salon.
« Je travaillerai tard
aujourd’hui, je vous
ai laisser 15€ pour acheter à manger bisous
» Maman
Ah ma mère, toujours
peur qu’on manque
de quelque chose.
Je vais
déjeuner, puis rêvasse
devant la télé jusqu’aux alentours de midi.
Malgré ce que l’on peut
penser, les moments
passés chez
soi, devant un bon film sous la couette sont vraiment les meilleurs.
Je vais ensuite faire
des pattes et du cordon bleu pour ma soeur et moi.
Je finis encore une fois par manger seule, puisque apparemment, elle n’a pas assumé sa soirée de la veille .
Je
sais que, puisque j’ai commencé
le sport, je devrais me mettre à manger des choses plus saines, mais chaque chose en son temps.
Vers les alentours de quinze heures,
je vais dans notre
chambre pour faire
mon sac
de sport.
Je suis vraiment motivée et j’espère que ça restera ainsi, autant
le faire jusqu’au bout.
Au moins, j’espère rentrer à la fac avec un corps dans
lequel je me sentirai vraiment bien.
Je me retourne d’un geste brusque, et c’est là que je
fais tomber mon chargeur de téléphone par terre,
ce qui ne manque pas
de réveiller Esma.
Esma – Putain Sihem tu fais chier !
Moi – J’ai
pas fait exprès ça va aussi!
Son sale
caractère me monte les nerfs à une de
ces vitesses là.
Je
veux bien être gentil et tout ce que tu veux, mais si je me laisse constamment
faire je passe pour
une sourm• se.
Je finis de faire mon sac en faisant le maximum de bruit, et vais ensuite,
dans le salon pour mettre
mes chaussures.
Et c’est là qu’elle
débarque, toute énervée.
Elle me regarde d’un
air menaçant, et me
hurle dessus.
Elle – Putain c’est quoi ton problème la? T’as pas vu que je dormais?!
Moi – Je m’en fous il est 15h c’est pas l’heure de dormir
Elle me regarde
avec surprise et amusement
à la fois.
Elle – rire tu te rebelles ?
Moi – Va te faire foutre
Esma c’est claire?
Je
prend les clés, mon sac et sors sans lui laisser le temps d’ouvrir encore sa bouche.
Mais madame n’est pas de cette avis,
puis qu’elle a l’audace de m’attraper
violemment par le bras et me retourner face à elle .
… .
A suivre …
Kisss mes poules0
V*oter
Ç]
214
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CHAPITRE03 ·L..
0 16,2 K * 1,42 K .. 253
<< Et je sais
qu’il t’a blessé
ma chérie, mais ça
va aller. Faut pas pleurer, ça va aller.
>>
Selem Aleykoum •
–
Moi –
A quoi tu joues là ? Dis-je en me
dégageant brutalement de son emprise
Elle – D’où tu me parles comme ça toi?
Depuis quand
? Ça y est madame
va à la salle elle se
sent pousser des ailes ?
Moi- C’est quoi ton problème à la fin, t’es fan de moi ou c’est
comment ? Ferme la un peu .
Je vis
dans ses yeux,
qu’elle ne s’attendait pas du tout à ce que je
répliques comme je venais de
le faire.
Elle – Quoi?
Moi – Quoi encore?
J’t’ai dit ferme
là c’est tout, point, et
évite de me toucher la, j’risquerai de t’applatir encore plus que que
tu ne l’est déjà planche à pain.
Elle – Mais t’es
sérieuse dans ton délire en plus? Mais tu …
Moi – Stop ! J’ai pas ton temps là.
Et là je
m’en vais réellement.
Je ne sais pas ce qu’il m’est arriver, c’est comme si un élan d’adrénaline avait
traversé mon corps.
Je sais pas non plus
si je serais capable de reparler comme ça un jour, mais
ça fait du bien
de ne plus être considéré comme une petite
enfant face aux autres.
Je sors
de l’immeuble, et me dirige
vers l’arrêt de bus,
un sourire au coin des lèvres.
[…]
Smaïn – Bonjour Sihem
Moi – Salut Smaïn
Lui – Ça va ton corps ?
Moi – Rire
j’ai v’la les courbatures là, j’te jure j’suis venue de force
Lui –
Rire tu seras pas décu,
je t’ai concocté une séance encore plus intense que celle d’hier
Je vais
me changer, puis rejoins Smaïn qui m’attendais près des
installations sportives.
Smaïn – Bon t’es prête?
Moi
– Hm ouais ouais Smaïn – Allez
monte sur ça […]
11 Deux mois plus tard. 11
Et voilà comment j’ai réussi a perdre du poids, en suivant
un régime assez stricte à côté, et en faisant du sport cinq à sept fois par semai• ne.
J’ai voulu
tout arrêter, par flemme, par envie
de me taper cinq pizzas
d’un coup mais
les résultats commençaient à se voir,
et je
voulais que ça dure ainsi.
Deux mois plus
tard environ, je n’avais plus ces énormes tas de graisses qui me servaient de fesses, mais deux
jolies ballon bien
rond, merci les squats.
Mon ventre était
quasiment plat, et j’avais
même perdu un peu de seins, je suis passer d’un 110D à un 95D, ce qui n’est
pas énorme mais voilà quoi.
J’ai commencé le sport
alors que je faisais
dans les 80 kilos,
et aujourd’hui, soit
deux mois plus tard, je
fais dans les 65 kilos.
J’ai aussi
davantage pris confiance en
moi.
Smain, en plus d’être un excellent coach sportif, est
également un homme
indépendant et sûre de lui d’où ma soudaine
prise de confiance en moi.
« Quand tu sais
ce que tu vaux, tu sais ce que
tu mérites » .
Voilà ce qu’il m’avait
dit, et ce qui ne cessait
de tourner en boucle dans ma tête depuis presque deux mois.
J’ai commencé
à passer mon code, et me suis en parallèle beaucoup rapproché de ce dernier, qui s’est révélé
être un très
bon ami,
et avec lequel je
multiplies les sorties .
Ma mère est vraiment ravi de me voir changer physiquement,
parce qu’enfin elle me voit heureuse, en tout cas c’est ce qu’elle me dit.
Par
contre avec ma soeur c’est la guerre plus que jamais, soit on s’ignore et c’est
assez
calme, soit on se prend la tête et
ça vire limite
à la bagarre.
Et contrairement à ma mère, elle n’est pas du
tout ravi que je change, parce qu’elle n’est plus la plus belle de nous deux.
Revenons à la réalité .
11 Mardi 19 août 201•. 11
C’est une journée
normale, je me suis levée vers 9 heures, et je suis
aller courir avec Smaïn.
Le sport est devenue comme une drogue pour moi, impossible de ne pas en faire au moins une fois dans
la semaine.
Après une vingtaine
de minutes de course, on s’asseoit
tous les deux sur un banc, pour se reposer un peu.
Smaïn – Ça va Sihem ?
Moi – Ouais tranquille et toi ?
Smaïn – Ça va al hamulilah, bon t’as prévu quoi aujourd’hui?
Moi –
J’sais pas trouver un
travail sûrement, et faire les magasins et toi ?
Smaïn – Tu cherches du travail ?
Moi – Ouais pour payer
mon appart et tout
Smaïn – Quel appart ?
Moi – Bah la fac est trop loin de
chez moi, c’est à deux heures de bus donc j’ai préférée avoir mon appart sur
Paris directement.
Smaïn – Ah j’vois, j’ai un pote à moi qui cherche une serveuse dans son
tacos si ça t’intéresse
Moi – Ah ouais ?
Smaïn – Si j’te le dis
Moi – Franchement ça
m’intéresse bien
Smaïn – Pour un début c’est pas mal, et le
salaire est plutôt
intéressant
Moi-
Ah j’avoue, dis à ton
collègue que c’est bon pour moi alors
Smaïn – Et bah viens on y va maintenant alors
Moi – Parfait
On trottine jusque sa voiture, et direction le fameux tacos.
Voilà presque
un mois que je n’ai
pas sentis la bonne
odeur d’un tacos,
c’est limite si j’en
bave pas sans rire.
Une dizaine
de minutes plus tard à peine,
nous arrivons devant ce grand fast food, Smain
se gare puis sors dire
bonjour à ses amis sans doute.
Lui – Ça va les gars ?
Eux – Ça va tranquille
Je leurs serre brièvement la main, de sorte
à ne pas déroger à la plus basique des règles de politesse, puis je sors mon
téléphone en attendant qu’il termine de parler à ses potes.
J’apprenais peu à peu
a les connaître, enfin
pour certain, il y en a dont j’avais déjà pu voir les visages lorsque
Smain m’entraîner à la
salle.
Il y en a quatre en tout et pour tout:
Yanis, Sofian, Issah et Fouad.
Comme les sous entendent leurs prénoms, ils sont tous d’origine maghrébines.
On avait
entamé un sujet
des plus excitants pour les garçons : le sport.
Issah- Neymar c’est un bon plan, mais deux cent millions d’euros
c’est cher payer quand
meAme
Sofian – Bah maintenant, Paris n’a plus
de raison de pas gagner
Sentant la conversation me dépasser, je tente une approche
qui eut davantage pour résultat de les faire rire plutôt que de les intriguer.
Moi- Après Zlatan il est bien
aussi
Ces messieurs se mirent
à se moquer de moi
sans méchanceté
aucune, et j’avais du mal à
ne pas, moi même,
me moquer de moi.
Alors qu’ils
continuaient à rire de moi, Smain revint
avec notre déjeuner.
J’essaye
de limiter ma consommation de junk food même si c’est dur.
[…]
Moi- C’est pas ça, mais
j’vais rentrer moi
Smaïn – J’y vais aussi, allez
viens j’te dépose
Je leurs
dit tous au revoir, et me dirige
vers la voiture de Smaïn, avec
lui même.
[…]
Smaïn – Elle est
la ta mère? J’ai bien envie de monter la voir
Moi – Comme tu veux
mais ma elle va insister pour que tu restes manger, tu le
sais
Smaïn –
C’est bien,
ça fait longtemps que j’ai pas
manger de vrai repas
Moi – Et ta mère elle
est ou ?
Smaïn – Elle vit à
Marseille avec mes frères,
et mon p’ere
Moi – Ahh et comment
ça se fait que tu sois venue à Paris tout seul ?
Smaïn – Je voyais
plus grand, Marseille c’est pas trop mon délire et je
regrettes pas, et puis
je vis avec ma sœur donc tranquille
Moi – Tant mieux alors,
et ta famille te manque je
suppose ?
Smaïn – Bien sûre je les appelles tout les J• ours ou presque
On rentre dans le
bâtiment, et c’est là que je les vois tous, les teneurs de murs, qui n’ont
clairement rien a foutre de leurs vies.
Je remarque que Ayoub est assis avec eux.
Qui est Ayoub ?
Tu
sais t’as toujours un gars que tu kiff depuis tes
15 ou 16 ans, mais à qui tu n’as
jamais osé parler ?
Et bien
Ayoub c’est ça pour moi.
Mais le truc c’est qu’il n’a jamais fait
attenti.on ‘a mo.i avant.
Parce que maintenant que j’ai changé,
il me regarde, et
heureusement pour moi je ne ressens plus rien du tout pour lui.
Dieu merci je
m’suis endormie, mais j’me suis réveillé.
Smaïn
et moi, passons au milieu de tout ces clochards qui, avant se foutaient de ma
gueule constamment, et maintenant me regarde avec désir.
On monte dans
l’ascenseur, arrivons devant la porte et j’ouvre quand
je tombes sur Esma,
qui regarde Smaïn avec un air que je ne lui
avai• s J• amai• s vu.
Esma – …
… .
A suivre
…
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CHAPITRE 04 ·. l.
0 15,5 K * 1,35 K .. 256
«
C’est vrai que je voulais ton cœur accompagné de ton âme, j’pensais que c’était
ton heure de tomber sous mon charme
. >>
Selem Aleykoum •
–
Esma – Ah c’est toi
Smaïn – Selem
Je pousse
légèrement Esma en rentrant chez moi, suivit par Smain.
Moi – Maman est pas encore rentrée ?
Esma – Si, elle est
dans sa chambre
Moi – Smaïn j’te
laisse t’installer dans le salon?
Smaïn – Ouais vas y
Moi- Si t’as besoin
de quelque chose,
fais comme chez toi
Smaïn – T’inquiète merci
Je vais
rejoindre ma mère dans sa chambre, et vois qu’elle est entrain de
ranger ses vêtements, et c’est donc tout naturellement
que je vais lui proposer
mon aide.
Elle – Sihem, c’était bien le sport?
Moi – Oui maman, je suis un peu fatiguée
et toi tu vas bien ?
Elle – Oh moi ça va tu sais comme d’habitude
Moi – Heureusement, ah oui Smaïn est dans le salon je vais
aller faire les magasins
là, t’as besoin de quelque chose ?
Elle – Non t’inquiète pas ma fille, allez
va t’amuser
Moi- Merci bisous maman,
si t’as besoin tu m’appelles d’accord?
Elle – T’inquiète pas
Ma mère, c’est l’une des seules personne, pour ne pas dire
la seule, avec laquelle je suis
normal.
J’ai appeler Sakina,
pendant ce mois,
mais elle m’a clairement faite comprendre qu’elle n’a pas mon temps,
alors je fais
de même.
C’est pas grave,
certes au début
ça ma fait mal qu’elle ne cherche pas plus que ça à me
contacter, mais c’est
la vie, l’époque
ou je courais après
la moindre personne qui me parlait est
définitivement révolu.
Maintenant c’est qui m’aime me suive, si
je vois que tu t’intéresses
à moi je m’interes serai à toi, mais dans le cas contraire c’est chacun fait sa vie.
Après avoir
quittée ma mère,
je me dirige vers le salon, et c’est là que je vois Esma
et Smaïn en pleine conversation.
Moi – Smaïn tu m’attends deux minutes, je vais me doucher et me changer
vite fait ?
Smaïn – T’inquiète pas pour moi
Esma – Il est en bonne
compagnie la rire
J’ai l’impression qu’ils s’aiment bien tout les deux, tant mieux .
Tu
vois là, avec Esma ça se
passe normalement mais
encore une fois,
ce soir ça va être la guerre.
Ça va, de toute
façon j’ai pris l’habitude, mais j’avoue que ça me pèse
un peu, j’sais
pas c’est ma grande sœur quand même, j’aimerai avoir
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Avant d’aller
me doucher, je vais prendre
le nécessaire pour, puis je me déshabille avant d’entrer sous la douche.
J’en profite pour
regarder mes cuisses,
mes fesses et mon ventre dont
je ne suis toujours pas satisfaite, et je me fais la promesse qu’un jour je serai fière de ce corps que
j’aurai réussis à transformer avec de la volonté et l’aide d’Allah.
Une fois que je suis douchée, je sors de celle-ci et enfile mes vêtements 1 1
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Je t’avais dit que mon style vestimentaire
avait changé, tout comme le reste d’ailleurs.
J’attache mes
cheveux en une haute queue de
cheval, puis je me maquille rapidement .
Ça de fait, je me parfume, prends mon sac,
et vais rejoindre Smaïn
et Esma dans le salon.
Smaïn – Ça y est t’es prête?
Moi – Ouais on y va ?
Smaïn – Allez, bon
Esma j’étais ravi de te
connaitre
Esma –
Moi de même et à bientôt j’espère Je décide de tenter quelque chose.
Moi – Euh Esma tu veux venir avec nous ?
Ma sœur parut
surprise, puis sourit et accepta.
Esma – Attendez moi deux minutes
j’arrive Et elle s’en va vite dans notre chambre.
Smaïn me glissa discrètement a l’oreille.
Smaïn – Ça s’est arrangé avec ta soeur alors?
Moi- J’sais pas trop, mais
bon si j’peux y être pour quelque
chose ça me va
Smaïn -T’es une fille bien Sihem j’ai hlef (juré)
Après ça, ma soeur nous rejoint puis on descend tout les
trois vers la voiture de Smaïn, en passant
devant les squatteurs du rez de chaussée.
Aucune réaction, je sentais uniquement
leurs regards pesaient sur nous, mais aucune réflexion aussi petite soit-elle.
Ça doit sûrement être dû au fait que
Smaïn soit avec nous,
il faut avouer
qu’il est plutôt bien musclé.
On
rentre dans la voiture, et direction le centre commerciale.
[…]
Esma – J’ai grave envie d’une glace, ça vous
dit on va
se poser au Macdo?
Moi- Bah allez, Smaïn
t’as rien à faire après
non?
Lui – Si j’ai une soirée ce soir
Moi- Ah beh il est 18 heures t’as le temps encore non?
Elle – Ça veut dire que je suis aussi contente que tu m’ai proposer
de venir malgré
tout ce que je t’ai fait
subir
Moi – t’es sérieuse, c’est du passé
Elle –
Non, j’sais
même pas pourquoi je me suis comporté de la sorte avec toi, t’es ma sœur
Moi – Ça me fait plaisir que tu le reconnaisses
Ça me fait grave plaisir qu’elle me dise
ça,
bon j’avoue, j’avais pas imaginer
notre
réconciliation comme
ça, mais ça me fait plaisir quand même.
Ma soeur et moi apprenions à nous redécouvrir un peu,
quand Smaïn arriva
avec nos mcflurry.
Moi- merci
Smaïn- WAllah t’as de la chance la vendeuse elle ma
mis double dose de caramel
Moi – merci Smaïn tu gères
On mange
nos glaces tranquille, puis vient l’heure
de rentrer.
Il
nous dépose en bas de chez nous, on lui dit au revoir et on monte chez nous.
En arrivant dans le salon, je vois
que ma mère nous a laissé un petit mot.
« Bonsoir mes chéries,
je suis partis
au travail et je vais rentrer
très tard, je vous ai laissé de l’argent pour vous acheter
a manger bisous
-maman»
Esma – Bon tu veux manger quoi ce soir ?
Moi – J’vais commander des tacos ?
Esma – Azy j’vais me doucher
Je prend
l’argent, remet mes chaussures
et descend direction le tacos.
Je
le sens, que je commence à reprendre du poids la même
si ça ne se voit pas,
j’culpabilise
quand même.
En descendant je recroise toujours les mêmes gars qui n’ont rien a faire de leur vie, et c’est là que Ayoub se met à
me parler.
Lui- Mah
la fraîcheur Je ne répond pas.
Lui – Genre ça fait la Meuf qui répond pas
Et je m’en vais,
avant qu’il n’ajoute
quelque chose.
[…]
J’attendais
à une table du snack, quand quelqu’un viens se poser devant
moi je lève la tête, et c’est la que je vois Foued,
t’sais le pote de Smaïn là qui se la pète.
J’enlève donc mon écouteur.
Moi – Tu disais ?
Foued – T’es venue toute seule?
Moi – Ben oui pourquoi ?
Foued
– Pour rien Silence un peu gênant.
Moi-Hmok
Je remet donc mes écouteurs, et lui se contente de me regarder brièvement puis de repartir par la ou il était
arrivé.
[…]
J’avançais dans le noir,
mes écouteurs dans les oreilles
comme a mon
habitude, direction les
grands immeubles de la cité.
J’arrive peu
de temps après,
je passe devant les garçons présent dans le hall,
quand j’entends, malgré mes
écouteurs, que l’on m’appelle.
J’ignore, quand juste avant de monter dans l’ascenseur, je sens qu’on m’attrape
doucement par le bras.
On se croirait dans une
chronique la vie,
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Mais dès que je me suis retournée et que j’ai vu
que c’était Ayoub,
j’étais gêné à un point j’te raconte
même pas, un peu comme
ça en faite 1 1
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Qu’est-ce qu’il
peut bien me vouloir qui justifie son geste ?
A suivre …
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CHAPITRE 05 · l. ·
0 16,2 K * 1,34 K .. 166
« On
s’est promis de s’aimer pour la vie mais j’suis fatigué. »
Selem Aleykoum •
Moi- Y’a un souci?
Lui – J’peux pas te parler normal ?
Moi – Tu veux quoi ?
Lui – Te proposer de sortir ?
Moi-Ah
Lui- Quoi ah? C’est oui ou
non?
Moi – J’sais pas
Lui – J’te donne mon numéro, et tu me dis ça par message c’est bon?
Moi – Si tu veux
Lui – tiens 06 …
Et je monte
dans l’ascenseur.
Ne penses
pas que je redeviens ignorante et naïve, je me dis juste
que je tiens là ma chance d’en profiter.
J’suis pas conne,
avant quand j’étais
grosse, il me calculait pas plus que ça, limite
il se payait
ma tête avec
les autres, et là monsieur voit que j’ai changé,
et que je prends soin
de
moi, et il veut qu’on se voit?
La blague,
mais ne t’inquiète pas on va bien
rigoler mon chéri.
Je montes
chez moi, pose
les tacos sur la table
et vois Esma assise sur le canapé.
Esma – Tu l’as foutu
longue
Moi – Ouais j’sais c’est
la faute à un gars qui est venu me parler
Esma – Qui ça ?
Moi – T’rappel d’Ayoub?
Esma – Le gars que tu kiff depuis que tu
sais parler?
Moi- Exactement, et ben c’est lui
Esma – rire et qu’est ce qu’il te voulait?
Moi- Qu’on se voit genre
Esma – Et t’as accepter?
Moi – Juste pour me foutre
de sa gueule
Esma -Rire t’as changé
Sihem, va te changer je pose la table
Je vais
me mettre en pyjama, me démaquille
et vais la rejoindre.
On mange notre
repas, devant un bon film, puis on finit par s’endormir vers une heure du
matin.
Notre mère
n’étant toujours pas rentrer,
j’en ai supposé qu’elle était encore de garde à l’hôpital
1 1 Le
lendemain matin . 11
Je me lève et vois
qu’il est dix heures.
Bon ça va, je vois aussi
que Ayoub a répondu
à mon message de la veille.
Lui –
Salut ma
belle, j’t’appelle demain pour qu’on se voit
Je décide
de pas répondre, vu qu’on est le
lendemain.
Je me gratte les yeux,
puis je sors de mon lit, dis bonjour à ma mère qui était déjà éveillée, et à ma
sœur par la même occasion.
Ensuite je déjeune
vite fait, puis
je vais me laver le visage et me mettre en tenue
de sport, c’est a dire legging
noir, un haut
long et noir aussi,
et mes Nike.
Je m’attache les cheveux en une haute
queue de cheval, je fais mes sourcils et met du mascara.
Après ça, je met du déodorant, prends
mon téléphone, et descends
rejoindre Smaïn qui devait m’attendre dans le hall.
Je descends
les escaliers quand je
vois ce dernier parler avec Yanis.
Je vais leurs dire
bonjour.
Smaïn -T’es prête?
Moi – Toujours
Yanis -Toujours? Au début tu pouvais pas courir plus de cent
mètres sans t’essoufler
Moi – Rire ben ça date
Smaïn – Un mois
quoi
Bref
après ça on va tout les trois courir pendant
un assez long
moment quand même.
Je
dois admettre que je finis par être
épuisée, moins vite qu’au début c’est sûre, mais quand
meAme.
[…]
Moi – Bon on se voit demain les gars
?
Yanis – Non moi je veux
pas revoir ta tête
Moi – Comme tu veux je
m’en fous
Yanis – Nique ta race rire
Moi – Quel vulgarité,
Smaïn j’te dis à
demain?
Smaïn – A demain ma poule
Je lui fais la bise, à Yanis aussi, puis je
montes chez moi.
Il doit
être aux alentours de midi, et je vois Esma en train de poser la table.
Moi- Pour une fois tu poses la table j’suis choquée
Esma – Y’a un début à tout, alors
le sport?
Moi – Ça va tranquille
Esma – Y avait hm laisse tomber
Moi-Tu veux savoir
si Smaïn m’a parler de toi?
Esma – Rire ouais
Moi – Ben
on a pas vraiment parler de ça
Esma – Pas grave bref ce soir
j’vais en soirée tu viens?
Moi- Non t’sais très bien que c’est
pas mon délire
Esma – Allez pour
une fois on va rien
faire de ouf juste danser
Moi – On en parle après
Esma-Ok
On mange
donc toutes les deux, puis
on passe l’après midi devant
la télé.
Y’avait clairement rien à
faire.
Vers
vingt heures, notre mère rentre, nous avions
déjà préparées à manger : des frittes
et du steak.
Ma mère – Bonsoir mes filles vous allez
bien?
Moi – Oui et toi ?
Ma mère – Ça va merci
j’suis un peu fatigué, vous avez fait à manger ?
Moi – oui oui ton assiette est prête, je vais te la poser
Ma mère – Merci benthi,
ça me fait plaisir de plus
vous voir vous
disputer
Esma – espérons que ça
dure, maman ce soir
je peux
sortir avec des copines
et Sihem ?
Ma mère
–
Sihem tu veux vraiment sortir
?
Ma
mère paraissait très étonnée, faut dire que
je ne suis jamais sortie
le soir ni avec ma soeur
ni avec personne
en faite.
Moi – Euh oui je veux bien
Ma mère – Allez mes filles ça me fait vraiment plaisir
Disant
cela, elle nous fait à chacune un bisous sur le front,
heureuse comme tout.
Je
comprends ma mère, moi qui ne sortait jamais et qui ne m’entendait absolument pas avec ma soeur, j’ai l’air d’aller
mieux.
Bref après
ça, on mange toutes les trois puis on
part, Esma et moi, se préparer.
Je vais
me doucher bien correctement, puis je
sors m’habiller avec un ensemble à ma sœur
1 1
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Et
mes nouveaux talons, jamais
portés.
Ensuite je lisse mes cheveux, et me maquille .
Au niveau des yeux, je me contentes uniquement de mettre du mascara parce
que je ne suis pas encore
à l’aise avec
tout ce qui est fard à paupières.
Puis
je me parfume, prends une pochette noir, et me voilà prête.
Esma – Ouah t’es canon
Moi- Merci
J’attends qu’elle
termine de se préparer, on dit au revoir a notre mère et
let’s go!
[…]
Esma – Azy
viens on prend ma voiture
Moi – Comme tu veux
On
descend les escalier, et on prend la voiture
de ma sœur direction la boite
de nuit.
[…]
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La fête bat son plein,
la musique est à fond mais j’ai
un mal de crâne juste
insupportable.
Je
retourne m’asseoir dans le carré VIP, avec Karim, le copain d’Esma, et ses
potes.
Karim – Sihem ça va
pas ?
Moi- Si si un peu mal à la tête c’est rien
Karim – Reste assise alors,
va pas faire un malaise
sur la piste on sait jamais
Je reste
assise, et tente de faire
passer mon mal de crâne en
avalant un doliprane.
[…]
Il doit être dans
les vingt-trois heures
trente, je suis toujours en boîte avec Esma ses copines et son gars
quand je vois un
groupe d’hommes rentrer dans le carre VIP juste à côté de moi.
Ils s’assoient donc, commande des bouteilles
et des bouteilles d’alcool et commencent a boire et parler entre eux.
Je
détournes le regard un moment, et traine sur mon téléphone quand un serveur
vient a ma rencontre.
Lui – Bonsoir,
voilà de la part d’un admirateur
Moi – Un admirateur
? Merci mais je ne bois pas
Lui- C’est un cadeau déjà payé
désolé
Moi- Merci
Je lève
la tête, et regarde dans la
salle juste pour essayer de savoir qui m’a offert cette bouteille de champagne.
Et
c’est la que j’aperçois cet homme, assis à moins
d’une table de moi, le sourire sur les lèvres et ne me lâchant pas du regard.
Sans te mentir, il est juste a tomber
par terre, du peu que je vois en tout cas.
Je
captes direct qu’il est avec le groupe qui venait de rentrer, il est habillé en
blanc et de type rebeux.
Après le reste c’est assez flou,
avec tout le monde qui danse devant nous.
Je le regarde un
moment, puis retourne a mon
occupation c’est à dire sur mon téléphone.
[…]
? – J’ai le droit a
ton numéro?
Moi – Pardon ?
Je lève la tête,
et le vois en face de moi.
? – Enchantée moi c’est Youness sourire
Moi – Ah enchantée
? – Tu veux pas me donner ton prénom ?
Moi – Pourquoi faire ?
? – Pour savoir rire
Moi – Hm merci pour
la bouteille mais
je ne bois pas
? – Ah une hlel? Mais qu’est
ce que tu fais ici alors?
Moi- J’t’en pose des questions?
? – rire avec du caractère j’aime ça
Il s’approche de moi, enfin
se met à ma hau teur, et me pince
les joues d’un
coup je crois halluciner tellement ça me paraît irréelle.
Je ne l’ai même pas vu venir.
•
J’essaye de lui
enlever ses mains, mais monsieur n’est pas de cet avis à ce que je
VOIS.
A suivre …
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CHAPITRE 06 · i. ·
0 15,9 K * 1,42 K .. 151
<< Pour t’avoir j’serai jamais fatigué, j’penses à
toi toute la nuit
j’en dors mal. >>
‘
SelemAleykoum,
–
Moi – Tu fais quoi là ?
Lâche moi !
Je pousses
violemment sa main, et déjà
Esma et Karim étaient venus s’interposer entre nous.
Esma – Oh il se passe quoi la?!
Moi- Rien c’est bon
Lui – On se reverra
Moi – Qu’est-ce t’as à rire pauvre
con?
Et je sors de cet endroit, qui me donne
de plus en plus
mal à la tête.
Mais qu’est ce que
je suis venue foutre
dans cet endroit clairement ?
J’me
le demande bien, jamais je n’aurais dû y mettre ne serait-ce que le bout de ma chaussure.
Grosse boîte
de vielles racli
qui viennent se frotter aux chiens
de la casse, très peu pour moi• .
Mon cœur battant à tout
rompre à cause de la colère, je vais me poser sur un trottoir en face, en
espérant que ma douleur au crâne s’affaiblisse.
[…]
1 1 Une heure plus tard. 1 1
On met les clés dans
la serrure, et essayons
de rester discrète pour ne pas réveiller notre mère qui doit dormir.
Je vais me démaquiller vite fait, puis j’enlève ma robe, mes bijoux et m’endors en
sous-veA tement.
1 1 Plus tard dans
la journée . 11
J’ouvre à peine mes
yeux, que la lumière du soleil filtrant a travers
les volets m’éblouit.
Mon premier réflexe étant de regarder l’heure sur mon téléphone, je constate avec étonnement qu’il est déjà
quinze heures.
Je me lève direct, et vais
me laver le visage
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[…]
Esma – Sihem on va faire les magasins
?
Moi- D’accord j’arrive attends
je me prépare
Il
devait être dans les 15 heures 30, donc ça ne fait qu’une demi heure que je suis réveillée.
Je vais me doucher de entièrement, puis je vais m’habiller 1 1
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Je me maquille, m’attache les cheveux
en queue de cheval,
puis je me parfume et me
voilà prête.
On descend
les escaliers, et une fois
arrivée dans le hall je remarque qu’il y a très peu de personne comparé
à d’habitude, il y a seulement Ayoub.
Lui – Sihem j’peux te parler deux minutes ?
Moi – Tu veux quoi ?
Lui – Ce soir ça te
dit je t’invites au restaurant?
Moi- J’sais pas ça dépend ce que j’ai prévu de faire
Lui – Rire arrête de me faire la meuf qui a pas le temps aussi
Moi – Je fais rien
du tout, et j’suis pas à ta disposition en faite donc
si t’es pas content
c’est pareil
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Je m’apprétais à partir, sans lui laisser le temps de réagir, quand il m’appelle .
Lui- A ce soir, et pas de plan
Moi- C’est vraiment à moi que tu parles là?
Et je pars en fou rire sarcastique.
Appuyez
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Voilà comment
se rendre indispensable pour un gars, tu
fais genre t’as pas son temps, t’es grave occupée et surtout
tu lui tiens tête.
Un homme c’est
comme un chien,
s’il sent que t’as
peur il te bouffe, c’est
aussi claire que ça.
SIHEM : 1 / AYOUB : 0 .
Bref,
je sors rejoindre Esma dans sa voiture et direction le centre commerciale.
[…]
Moi-Attend
j’ai un appel de Smaïn la deux minutes
Lui – Selem ma grosse, bien ou quoi ?
Moi – Ça
va tranquille et toi ?
Lui –
Al
Hamdulilah, dis j’t’appel parce que je fais une soirée demain soir pour mon
anni• versai• re et toi•
et ta sœur y eA
tes convi• ,es
Moi – Rire zehma
Lui- J’te jure, bon venez j’comptes sur vous
Moi – T’inquiète même pas pour elle
Lui – Rire azy j’te laisse
j’retourne taffer a plus
Moi-À plus
Je verrouille mon téléphone, et me retourne vers ma sœur.
Esma – C’était Smaïn? Il voulait
quoi?
Moi –
Il nous
invite pour son annniv’ demain soir je lui ai dit que c’était bon pour nous,
t’avais rien de prévu si?
Esma – Bah c’est l’anniversaire de Karim
donc si
Moi – Ah
merde tu vas faire quoi ?
Esma – Je sais pas, non j’vais aller a l’anniversaire de Karim quand
même c’est mon gars
Moi – Rire et
Smain c’est ton coup de cœur
Esma – Arrête déjà
on dirait que je trompes Karimla
Moi – Pourquoi tu restes avec lui en faite ?
Esma – J’sais même
pas au début je pensais que je l’aimais, mais on dirait que j’ai de moins en moins de sentiment
pour lui
Ça me fait
bizarre qu’elle se confie a moi,
j’sais pas, on a jamais
été ce genre
de sœur super présentes l’une pour l’autre, bien au contraire.
Mais je suis contente
qu’on se rapproche.
Bref
on finit de faire les magasins, puis on
rentre à la maison.
[…]
Je me pose devant
la télé, mon bol
de glace à la main,
quand j’entends mon téléphone
sonner.
Je
vais pour voir qui m’appelle, et quand je vois, je ne peux m’empêcher de lâcher
un petit rire.
Je
décroche.
Moi – Quoi
encore ?
,
Lui – Evite de jouer à la grande aussi Sihem
J• e ..
Moi – Continue
à me parler comme
ça, et tu vas finir de parler à mon répondeur toi
Lui – Rire ça va je rigole C’est pathétique.
Moi – Bref tu veux ?
Lui – Tu peux sortir la ?
Moi – Pour quoi faire ?
Lui- Bah on va se poser j’sais pas Moi – Désolé je fume
pas et je bois pas Lui- Je sais,
pourquoi tu me sors ça?
Moi-T’m’as dit on va se poser c’est pas
pour
jouer au carte non?
Lui – rire ben non bref tu peux venir
?
Moi – J’sais pas trop
Lui – Allez viens
Moi- Vas y au pire
j’ai rien de mieux a faire
Lui -}’t’attends
Je
raccroche, enfile mes chaussures et descend le rejoindre un petit sourire au coin des lèvres, tellement j’ai hâte de
m’amuser avec lui.
L’homme me voit arriver
de loin qu’il
se met déjà à sourire comme
un idiot.
Tu
te demandes sûrement pourquoi je suis aussi dure avec lui, mais comprends le
fait que quand j’étais légèrement en surpoids, quand il ne passait
pas son temps à se foutre
de ma gueule avec les autres, il m’ignorait, alors que maintenant il me court
après tel un chien.
Maintenant c’est à mon tour.
Bref je le
rejoins, lui fais la bise, et on va se
poser dans
sa voiture.
[…]
Moi – Bref azy dépose
moi chez moi la
Ça fait déjà une heure que
je suis avec
lui, et rien qu’il m’a fatigué.
Dire que ça faisait
plus de trois
ans que j’étais amoureuse de lui, pour moi
c’était le gars parfait tu vois.
Mais alors
là, je peux te dire
qu’en passant une seule
soirée avec lui j’suis soulée.
Lui – Mais non on est bien là
Après qu’on
ai pris la voiture, il a roulé
un moment pour arriver en face d’un ancien KFC ou il s’est
garé dans le parking, et rien
qu’on parlait.
Moi – Ramène moi là, t’sais que je fume
pas et tu fumes devant moi
Lui – t’es sérieuse la? Azy arrête
avec tes manières la
Moi- Dépose moi chez
moi qu’est-ce t’as?
Je le regarde et vois
qu’il est complètement défoncé, il a les pupilles dilatées et il fait que r.ire pour un ou.i, o’u pour un non.
Moi – Putain tu fume un joint la?! Lui – Rire arrête de crier,
c’est cool Il disparle là, je parle
normal.
Moi-Ayoub dépose moi chez moi s’il te plait
Ayoub – Oh tu m’as cassé la tête
là, t’attends ou tu rentres à pied
Alors
là faut pas me le répéter deux fois à moi, j’ouvre violemment la porte de la
voiture et m’apprête à sortir quand
Ayoub me tire par le bras,
ce qui fait
que je tombe à la renverse
sur lui.
Moi- Lâche moi j’vais péter un
plomb la!
Ayoub – Tu vas nulle part
j’t’ai dit !
Moi- rire nerveux t’as trop cru toi
Je sors de la voiture, suivit de près par ce raté d’Ayoub.
Je marche
vers le trottoir, et heureusement
que je sais ou il nous a emmené, mais
quelle idée j’ai eu de sortir
avec lui aussi
tard.
Lui – Ohhh j’t’ai dit tu vas nulle part !
Moi –
Ah parce que maintenant tu
fais l’homme ? Regarde
moi bien
Et je continue à marcher sans même le calculer.
Quant à lui, il s’amuse à
me hurler dessus, en me
suivant au pas limite, du coup je commence à trottiner
pour pas qu’il me rattrape.
Nonmais le gars c’est un de ses tocards j’te
J• ure.
Moi – Bref arrête de me courir après, tu fais pitié la
Il lâche un sprint
vers moi, et me plaque contre une
voiture.
Lui – Moi
je fais pitié ? Moi
tes sûre de ce que
tu dis?
Moi – Tu comprends pas le français ?
Il avait
l’aire complètement défoncé, et moi je continuais à le monter en pression.
Et là, sans que je m’y attende, il me gifle.
Moi-T’es malade!
Et
direct je lui met un taquet entre les jambes,
tu sais le point sensible
des gars.
Il hurle, et
j’en profite pour partir en courant.
Putain mais il a un problème ce gars, complètement défoncé et il se permet de me frapper.
Je marche un moment toute seule, dans
les rues désertes en direction de ma cité,
et en
espérant que je ne croises personne une
fois
. ,
arr1vee.
Au bout
d’un long moment
quand même, et ne voyant vraiment plus personne sur les
routes, je décide
d’appeler Esma en espérant qu’elle me réponde.
… – Votre
correspondant est indisponible pour le moment
veuillez laisser un message après le bip sonore …
Elle doit sûrement dormir.
Je
ne peux m’empêcher, à un moment, de parler à voix haute, j’sais pas mais rentrer
à deux heures du matin chez
soi avec personne dans les rues, ça donne envie
de compagnie.
Moi – Putain
casse la tête celui
la aussi, mais quelle idée
j’ai eu de venir avec lui putain mais tu réfléchis pas ou c’est comment en
faite?
Enfin bon, je continuais
à me donner des leçons à moi même, lorsqu’une voiture s’arrête à ma hauteur.
Le mec ou
les mecs s’arrête(ent) donc à coter de moi, et moi j’accélère le rythme.
Il ouvre sa
portière et vient se planter face à
moi• .
Moi – Oh non encore toi
Et devine
qui se tient face à moi? C’est bel et
bien le mec de la boîte de nuit .
… .
A suivre …
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CHAPITRE 07 ·j . ·
0 14,3 K * 1,24 K .. 128
<< Au fond
c »est une kaîra, donc tu peux
garder tes disquettes. >>
‘
SelemAleykoum,
C’est bel et bien
Youness, l’homme que j’ai rencontré en boîte de nuit.
Moi – Encore toi ?
Lui – Tu fais quoi dehors à cette heure ?
Moi – Rien qui ne t’intéresse
Il m’attrape par le bras, avant que je n’ai le
temps de m’en aller.
Lui – J’vais
pas te laisser dehors et toute seule à deux heures du matin, même si on s’connait pas plus que ça
Je fais mine de réfléchir un instant, puis finis
par accepter.
Lui – Allez, j’ai pas ton temps
Moi – Dit-il
en me suppliant de monter avec lui dis-je en feignant l’humour
Lui- Finalement, j’crois que tu vas rentrer à
pied
Moi -Je rigolais
Il monte
un peu le volume de la radio,
puis démarre avant de me demander où il
doit
me déposer.
Lui – J’te dépose ou ?
Moi –
‘A *******
Lui – T’habites
la? J’ai un bon collègue
qui y vit aussi
Moi – Ah ouais? intéressant
Lui-Tu devrais mettre ta ceinture
Je te passes le trajet : il a multiplié les virages
et les accélérations ce qui a faillit me faire déglutir.
Peu de temps après
on arrive devant
les hauts bâtiments de ma cité.
Moi- Merci
Lui- J’peux
avoir ton numéro au moins pour mon
service ?
Moi – Donne moi ton snap si tu veux
Il m’eppelle son pseudonyme que
j’enregistre promptement, puis je lui
dis au revoir avant
de rentrer
chez moi.
Lui – Eh Sihem ?
Moi-Oui?
Lui- On se reverra
Moi- Insh’Allah
Je monte ensuite
chez moi, un petit sourire au coin des lèvres.
[…]
1 1 Le lendemain matin 1 1
Je me lève aux
alentours de onze heures, puis je vais directement me doucher, après avoir dis
bonjour à ma famille.
Sous la douche, je reste un bon moment a réfléchir aux
événements de la veille.
En premier lieu
j’espère ne pas recroiser ce crétin d’Ayoub, j’ai la possibilité de l’empêcher
de remarcher pendant très longtemps si tu vois ce que je veux dire.
Ensuite par rapport à
Youness, ma première impression était donc bien fondée.
Il
est tout ce que je hais chez un homme : égocentrique, macho et vulgaire.
Malgré cela,
je lui dois une fière chandelle pour hier soir.
Je préfère me le sortir de la
tête, je ne penses même pas que l’on se reverra un jour.
Je finis
de me doucher puis vais
dans le salon, avec Esma.
Moi – Hmm
des cordons bleues et du riz
Esma – Il t’est arrivé quoi hier?
Je lui raconte brièvement ma petite mésaventure de la veille,
puis je m’asseois à table tout en écoutant
sa réponse.
Elle -T’es sérieuse la? Je me suis
endormie et j’ai même
pas capté que tu m’avais
appelé
Moi- Non c’est rien, mais heureusement
qu’il était là pour me déposer même s’il est vraiment insupportable
[…]
Je te passes la journée jusque
vers les coups de
dix neuf heures,
où je commences à peine a me préparer pour la soirée
d’anniversaire de Smaïn.
J’opte donc
pour une petite
robe en satin
effet » peignoir » avec des motifs fleuries juste sublime.
Ma
robe me saillant à ravir, je me boucle les
cheveux, et me maquille en dosant juste qu’il faut, puis je me parfume,
prends ma pochette, et me voilà prête.
Je
dis au revoir à ma mère, en la prévenant au préalable que je dormirai
chez Smaîn puis je
descends rejoindre Foued,
l’un des amis
de Smain que j’avais rencontré au Tacos.
Lui- Eh ben tu t’es mise en bombe hein
Moi- Merci
Depuis que je l’ai rencontré, c’est
a dire il y a très peu de temps nos échanges se sont
quelques peu normalisés.
Disons qu’au début, il me paraissait très sûre de lui, et froid mais
plus j’apprends à le
connaitre, et plus je me rend compte
qu’il est juste insociable avec ceux qu’il
ne connait pas.
Mais ne t’imagines rien hein, il n’a jamais manifesté aucun intérêt particulier a mon égard, tout comme moi .
Peu de temps après
notre départ, on arrive
chez Smaïn.
Une très belle petite maison, déjà remar quable de l’extérieur, il y avait beaucoup
de voiture de tout
genre garées devant.
Foued se gare donc, puis nous sortons rejoindre les autres invités
qui, semble t-il, étaient déjà arrivés.
On
sonne a la porte, et une jeune femme toute mignonne vient nous ouvrir.
Elle – Oh bonsoir Foued
ça va ?
Lui – Maaah
ça fait longtemps Leyla, t’as grandis ! Et tu vas bien ?
Elle – Ça va tranquille
et … toi je ne crois pas t’avoir déjà vu, enchanté je suis Leyla, la petite soeur de Smaïn
Je vais lui
faire la bise.
Moi – Non on s’est jamais vu, moi c’est Sihem une copine à ton frère, enchanté
Leyla – Foued je te laisse entrer,
moi je vais faire visiter la maison
à Sihem
Foued – évite de trop parler
comme d’habitude
Leyla – N’importe quoi toi aussi
Foued rentre donc et
prend une direction qui m’est
inconnue, alors que moi je
suis Leyla.
Elle – Ça fait longtemps
que tu connais mon frère?
Moi – Non j’dirais trois mois
Elle – Ah et vous vous êtes
rencontré ou ?
Moi-À la salle, quand
j’ai commencé à y aller c’est lui qui ma entraineri
Je te passes la suite, Leyla
m’a faite visiter
la maison en parlant de tout et de rien, puis on a rejoint les autres.
[…]
J’appréciais
beaucoup cette fête, c’était très classe, les gens étaient
bien habillé même si
je restes la plus belle
rire.
Vers une heure du matin, il se mit a ouvrir ses cadeaux et moi j’étais crevée.
Il
a reçut des vêtements, des chaussures et une
magnifique montre de moi bien sûre elle était en argent avec l’intérieur
noir, il faut dire que j’ai vraiment bon goût en matière de cadeaux.
Lui – Elle est trop belle, Sihem
merci
Moi- Je sais
Tout le monde se mit à rire.
[…]
Les invités étant maintenant tous partis,
il ne restait plus que Smaïn,
Leyla et moi.
On range vite
fait le salon,
puis Leyla et moi
nous démaquillons et allons dans
sa chambre.
Smaïn vient nous rejoindre après.
Lui – Merci pour
les cadeaux c’était
grave ce qu’il me fallait
Moi- Ça me fait
plaisir
Epuisés par la
soirée, nous allons
dormir sans plus attendre son reste.
A suivre …
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CHAPITRE 08 .j . ·
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<< ]’voulais que tu sois le premier, j’voulais que tu
sois le dernier.>>
‘
SelemAleykoum,
–
1 1 Trois
ans plus tard. 1 1
OMNISCIENT
–
Notre belle
Sihem a maintenant terminé ses études d’avocate, et suit un stage d’un an dans un cabinet
très réputé à Paris.
Physiquement, elle
s’est beaucoup embelli, et continue toujours le sport.
Mentalement, elle est devenue plus sûre d’elle que jamais et il y’a deux ans, elle a eu une intense relation avec
Youness qui s’est
très mal terminée.
Depuis, elle ne se laisse en aucun cas approcher par les hommes,
tous plus vicieux les uns que les autres.
1 1 Un soir de juin . 11
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Je sors de la douche, et enfile ma robe 1 1
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Ensuite,
je me lisse les cheveux, me maquille,
puis je prends ma pochette, mes clés de
,
voiture et
direction les champs Elysées.
Tu
ne croyais tout de même pas que j’allais aller en boite de nuit ?
Rire ce genre d’endroits ce n’est que pour les vieilles meufs, qui n’ont
pas les moyens
de s’offrir une robe telle que la mienne,
et qui
n’ont rien de mieux à faire les vendredis soir que d’aller se frotter au gars, comme
des
ani•maux.
J’arrive
donc, devant le restaurant quatre étoiles, donne mon nom au portier, et entre.
Là je me dirige
immédiatement vers Saad, mon patron, qui
m’a proposé de l’accompagner à cette
soirée privé.
Lui – Waouh vous êtes sublime Sihem
Moi- Merci
Il était
très beau aussi,
mais je ne vais pas lui
dire.
Il ne faudrait pas qu’il s’imagine des trucs.
[…]
Je
vais prendre un verre de champagne, quand le serveur arrive a mon niveau et en
verse le contenue sur ma robe. Je le regarde un moment avec le regard noir,
quand je le reconnais :
c’est Ayoub.
Donc maintenant monsieur travaille comme
serveur?
Ayoub -Sihem? Je …
Immédiatement je prends ma pochette, ramasse ma robe qui
traîne, et me dirige vers les toilettes .
Je prends
ma pochette, ramasse
ma robe qui traîne, et me dirige
vers les toilettes .
C’est une blague, depuis
quand ce petit
con se permet de s’approcher de moi, et même de m’adresser la parole?
J’entre et vois
bon nombre de femme se remaquiller, dommage pour elles, jamais elles ne m’arriveront à la cheville rire.
J’allume l’eau,
et essaie tant
bien que mal d’enlever la tâche de champagne qui se trouve sur ma robe.
Je me mets à frotter avec aplomb,
mais il me semble bien que c’est peine perdue.
J’ouvre
à mon tour ma pochette, prends
mon rouge à lèvre, et m’en remets un peu.
L’énorme tache sur ma robe me rappelant
encore plus qu’il avait réussis
à me gâcher la soirée,
je m’apprêtes à sortir quand un coup de feu
retentit.
Silence général dans les toilettes.
Des cris
se firent entendre
un peu partout, puis plus rien.
Toutes les filles présentent autour de moi, se mirent
à se bousculer afin de se mettre
à l’abris dans les toilettes.
J’attendais quant à moi, que le bruit ne cesse
que le temps d’un instant, pour me permettre
de passer dans la cuisine
dont la porte se
trouvai.t ‘a un m‘etre ‘a pe.ine .
Je sors
ma tête de cet endroit
qui devenait à présent
trop étouffant, et c’est là que j’en vis
un.
Un
attentat, oui peut être que ces hommes font
partie de Daesh et
qu’ils sont venus pour répondre à une vengeance contre l’Occident .