Histoires

Lily

Récemment, j’ai épousé cette femme, Lily. Elle était merveilleuse, c’est comme si d’un coup, je passais de l’homme malchanceux ayant perdu sa femme, à l’homme le plus heureux du monde. J’ai aussi une petite fille de 6 ans, Vany, que j’ai eue de ma défunte femme.

Deux semaines après que j’ai épousé Lily, Vany a commencé à se plaindre du bruit qu’elle entendait chaque nuit. Mais avant même que je n’ai le temps de la rassurer, Lily intervint :

– Je suis sûre que ce n’est rien, seulement un mauvais cauchemar… disait-elle avec un petit sourire affectueux.

Les deux étaient très complices. Par exemple, quand Vany refusait de se laver, Lily la prenait toujours dans un coin et lui disait quelque chose. Je ne sais pas quoi, peut-être qu’elle aurait des bonbons, mais Vany acceptait toujours grâce à ça.

Un soir, je me suis réveillé à cause du cri de Vany. Elle avait encore fait un cauchemar. En me levant, j’ai remarqué que Lily n’était pas à côté de moi. Mais j’ai supposé qu’elle était dans la cuisine, puisque celle-ci était allumée.

Pendant que je la réconfortais en la serrant dans mes bras, elle répétait sans cesse :

– Elle est ici…

– Mais non, ce n’est rien ma chérie…

Elle pointa alors du doigt la porte d’entrée. Je l’ouvris alors pour lui montrer qu’il n’y avait rien. Elle se leva, me pris la main et me guida jusqu’à la porte du sous-sol.

Dans les histoires d’horreur, c’est la pire pièce au monde. Mais comme on était dans la vie réelle, on ne craignait rien. J’ai ouvert la porte et nous avons descendu les escaliers. Il n’y avait pas de lumière, alors j’ai dû la porter pour ne pas qu’elle trébuche.

Nous sommes finalement arrivés en bas.

– Bon, on va marcher tout doucement, car il n’y a pas de lumière.

Nous avons avancé main dans la main, et à un moment, elle s’est stoppée. Je me suis retourné et j’ai vu une scène terrible : Lily, accompagnée de 9 personnes, était autour d’un feu, elles portaient des capes noires ou rouges.

J’ai accidentellement marché sur quelque chose. Ils se sont retournés et et Lily nous a souri. Le même que quand elle rassurait Vany, en plus démoniaque.

J’ai attrapé ma fille et je ne sais pas combien de temps j’ai couru. Je pouvais les entendre nous courir après. J’ai levé la tête et j’ai vu le soleil se lever. Je me suis retourné et j’ai vu les personnes disparaître sous mes yeux.

Encore à ce jour, j’ignore ce qu’elle voulait, mais je ne me suis plus jamais marié. Voilà maintenant 15 ans que cela s’est produit. Ma fille a 21 ans, et va bientôt finir ses études, et moi je fête mes 50 ans aujourd’hui, et j’en ris maintenant, avec Vany.

Fin.

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Histoires

Une soirée pas comme les autres

Il était une fois un garçon nommé Orlando. Il était très immature, hypocrite et il se croyait meilleur que tout le monde. Un matin, il alla à l’école habillé en lapin rose parce que c’était l’Halloween. C’est alors qu’une fille, déguisée en sorcière, arriva et l’invita à une soirée costumée. Rendu là-bas, il dansa avec elle jusqu’à ce que…

Tout à coup, une odeur répugnante et une substance verte dégoûtante sortit de la bouche de la sorcière. Cette fille n’était pas une fille ordinaire. C’était une vraie sorcière. Elle n’était pas déguisée. Il regarda autour de lui et s’aperçut qu’il n’y avait aucun humain dans cette pièce. Orlando n’attendit pas une seconde de plus et partit. «Ce n’est pas grave mon garçon, nous te retrouverons», lui dit la sorcière. Elle fit signe à un fantôme de le rattraper. Orlando ne savait pas où aller. Soudain, il vit une ruelle où il alla se cacher. Donc, il put lui échapper. Il pouvait enfin tenter de retourner chez lui.

Soulagé, il s’en alla, mais en route, il rencontra la sorcière et le fantôme. Il était pris au piège et sans s’y attendre, il se retrouva par terre. Quel terrible sort !

Deux jours plus tard, toute sa famille était réunie dans le cimetière autour de sa tombe. C’était une journée très triste. Soudain… «Bou!», il sortit de sa tombe.

Eh bien non, il n’était pas mort. La sorcière lui avait seulement jeté un sort pour qu’il soit dans un profond sommeil. Un peu comme dans «La Belle au bois dormant», mais ce n’était pas un prince qui allait le délivrer. Le lendemain, il retourna à l’école encore habillé en lapin rose. Étrange, mais qui vous a dit qu’il était humain ? Certainement pas moi! Orlando retint sa leçon et décida de ne plus accepter les invitations de n’importe qui.

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Rira bien qui rira le dernier

Trois frères, une fiole magique, une hyène maléfique… de fantastiques aventures au pays des rêves !Et une nouvelle nuit de péripéties pour  mes deux frères et moi ! Cette fois-ci, j’en suis sûr, nous allons réussir à redonner

sa forme humaine à Simba. Mais plus notre

rêve avance, et plus il me paraît étrange : qui est donc ce mystérieux Mounrad, qui semble si cruel avec les animaux? Peut-on faire confiance à la jeune Liana pour nous aider?

Et où est donc passé notre ennemi juré, le

terrible Darmoun ? Une chose est sûre : nous ne sommes pas au bout de nos surprises…

Carole Bonnet

Rira bien

qui rira le dernier

Illustrationsde CoralieVallageas

À tous ceux qui, comme moi, gardent une âme d’enfant. Pour que nous puissions continuer à rêver,

et surtout à croire en nos rêves.

Une nuit, à ma grande surprise, mes deux frères et moi nous sommes retrouvés plongés dans le

meA.

me reA.  ve et avons

,ete,

contrai•  nts

d’unir leurs forces.

Notre mission ? Trouver une fiole contenant l’élixir qui  rendra à notre chat, Simba, son apparence de jeune garçon. Pas si facile ! En effet, Darmoun, un sorcier transformé en hyène, a besoin de cette même potion pour quitter son corps d’animal.

Un seul antidote pour deux… L’aventure promet d’être semée d’embûches.

• •  

..:,..« w

,. lit-

• •

•  

.• ..-,..,  T  •         ,.

Le moment était venu. Mes frères et moi avions eu beau nous creuser la tête pendant des jours et des jours pour éviter cette catastrophe, le départ était inévitable, le démarrage, imminent. Dans quelques minutes, j’allais monter dans le car qui m’emporterait loin des miens pendant plusieurs jours, et donc plusieurs nuits.

Ce n’est pas que ça me dérange, d’ordinaire, au contraire ! Je suis mûr, indépendant, et je n’ai pas incessamment besoin de maman,

contrairement à Charly et à Éliot. La soif des grands espaces, la découverte           de contrées inconnues, c’est le genre de choses que j’apprécie. Et puis, un aîné se doit d’être débrouillard. C’est comme ça!

L’idée   d’être                plongé   dans      la nature     provoque                généralement

mon enthousiasme. Je garde un très bon souvenir de toutes les classes vertes auxquelles j’ai participé. La meilleure reste pour moi celle durant laquelle j’ai découvert ma première empreinte de sanglier. J’étais très fier, car tout mon groupe était persuadé qu’il s’agissait d’une empreinte de cervidé.            Certains                           n’en démordaient           pas, c’était évidemment une trace de chevreuil; d’autres s’obstinaient à croire que c’était celle d’un cerf. Eugène, notre éducateur nature, avait fini par confirmer mes dires après avoir déplié un fascicule et

l’avoir tourné et retourné dans tous les sens. Quand je pense à la tête qu’il faisait, je ris encore.

En général, cette parenthèse d’oxygène dans l’année scolaire me permet d’en apprendre un peu plus sur moi-même, de me perfectionner                                  dans l’apprentissage des techniques de survie et de retrouver la nature avec laquelle je suis parfois… en osmose!

J’aurais donc dû être béat de bonheur à l’approche du départ. Eh bien non ! Cette fois, c’était différent. Le sort de notre chat passait avant mon bien-être. Enfin, quand je dis chat… Mes frères et moi allions être séparés géographiquement, et c’est ça qui me préoccupait. Quelle tournure allait donc prendre notre mission

? Pourrions-nous nous retrouver ensemble dans le même rêve et permettre à notre matou de

redevenir Yakou, le jeune garçon qu’il était en réalité ?

La tête pleine de ces questions lancinantes, je m’approchais du car qui allait nous emmener vers

<< le Bois des Secrets >>. Quel programme ! Comme d’habitude, ces séjours sont un déchirement pour mes parents, qui supportent mal l’éloignement d’avec leur progéniture.

  • N’oublie pas de te brosser les dents avant d’aller te coucher…
  • Oui, maman !
  • Je t’ai mis quelques bonbons dans ton sac à dos, mais ne mange pas tout d’un coup…
  • Ouiiiiii, maman !
  • Et si quelque chose ne va pas, surtout, dis-le à ton institutrice, OK?
  • Ouiiiiiiiiiiiiiiii, maman !
  • Ça va passer vite, cinq jours, tu verras!

Pendant m’assenait

que    maman     poule les     dernières

recommandations d’usage en reniflant pour ne pas laisser échapper une accumulation de larmes, les copains montaient déjà dans le car. Je tentais tant bien que mal de rassurer mes parents, afin qu’ils me laissent partir. Je ne suis plus un bébé, et mes frères, Charly et Éliot, n’allaient sûrement pas manquer de mettre de l’animation à la maison…

  • Allez, maman, t’inquiète pas,

ça va aller!

Pourtant,       dans            l’immédiat, c’était  plutôt moi qui m’inquiétais

: je n’allais pas pouvoir m’installer au fond du bus. Les meilleures places étaient sans doute déjà prises par Maurice et sa bande. En plus, papa avait encore son mot à dire:

  • Tiens, mon fils, tu l’essayeras

! C’est une boussole lumineuse qui

,                                .  

fait   .également    réchaud.         Je                   l’ai

term1nee ce matin.

Tout en me faisant un petit briefing sur le mode d’emploi de sa nouvelle invention, il essayait de la faire rentrer dans mon sac, déjà bien chargé. Même si j’étais touché par le fait qu’il avait créé cette chose rien que pour moi, j’étais quand même sceptique quant à son état de marche et son utilité.

A’            ce     moment        précis,                 ma

maîtresse me prit par les épaules et me conduisit au car, l’air compatissant, comme si j’étais un gros bébé qui ne parvenait pas à couper le cordon.

  • Viens, Léa, on n’attend plus que toi. Tu sais, dans cinq jours, tu reverras maman et papa. Allons, sèche tes larmes, ça va aller !

J’entendais déjà les rires de mes copains. Ma réputation venait de prendre un sacré coup dans l’aile !

J’allais passer pour l’idiot de service. Heureusement que mes frères étaient déjà en classe, car je

suis certain qu’ils en auraient rajouté une bonne couche, juste par plaisir.

Comme si tout cela n’était pas suffisant, il ne restait plus qu’une place vide dans le car. Et bien sûr, c’était à côté de monsieur Cradoc, le directeur, qui, je vous le confirme, porte bien son nom ! Ce jour-là, promis, je n’exagère pas, il sentait vraiment mauvais. Il avait sans doute pris du fromage puant macéré au petit déjeuner. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, j’eus droit à une ultime action de maman, qui me mit définitivement KO. Le car avait démarré, mais elle était parvenue à faire stopper le conducteur et venait de débouler dans l’autobus comme une folle furieuse.

  • Mon chéri, mon chéri ! Tu as oublié ton doudou ! Tiens, tu dormiras mieux avec !

Les << Hl, Hl, Hl, Hl, Hl, HI 1 >> et les <<

HA, HA, HA, HA, HA, HA >>           de   mes

camarades résonnèrent dans mes oreilles jusqu’à la première pause p1• p1• .

L’écriteau << Domaine du Bois des Secrets >> n’avait pas l’allure accueillante des panneaux que l’on voit plantés à l’entrée des campings de vacances. Il était moisi, rongé par les années et l’humidité ; son aspect augurait plutôt un séjour dans la forêt de l’horreur. Pour compléter le tableau, le ciel s’assombrit et le tonnerre se mit à gronder. Les arbres s’agitèrent de plus en plus violemment, le vent s’engouffra dans les branches, et les nuages, d’un noir d’encre, lancèrent des éclairs. J’eus comme l’impression que nous entrions dans une autre dimension. Je jouai l’humour:

•     •  

Mmm, il y a  un microclimat,

lCl…

Ma tentative n’eut aucun effet sur monsieur Cradoc, trop occupé à se curer les dents avec  ses ongles noircis.

  • Allez, allez, les enfants, on ne traîne pas ! ordonna la maîtresse tout en enfilant un imperméable à l’imprimé coccinelles.

Nous descendîmes sous des trombes d’eau, et c’est dégoulinants que nous gagnâmes rapidement nos dortoirs.

  • Ça pue le rat mort, ici ! C’est Cradoc qui est passé par là ?
  • Ne parle pas si fort, Maurice, s’il t’entend, on va être collés, chuchota Nico.

Maurice se mit à gémir tel un tragédien grec :

Oh non, pas ça ! Léo va pleurer après sa maman. Ah, j’oubliais, le petit-bébé-à-sa-

maman   a apporté son doudou, HA, HA! Big bébé, va !

Il n’en fallut pas plus. Poussé par une force irrésistible, je m’élançai sur lui. Il s’ensuivit une fantastique  course-poursuite. Nous sautions de lit en lit, encouragés par les cris des copai• ns.

-STOOOOOOOOOOOOOPI

Une voix d’outre-tombe, rauque

et puissante, stoppa net notre cavalcade. Quand nous vîmes, dans l’embrasure de la porte, l’individu à qui elle appartenait, le calme revint d’un coup.

Ce devait être le chef du domaine, car il portait un uniforme décoré d’une multitude de décorations et de rubans en tous genres. Le colosse mesurait au moins deux mètres. Son regard effrayant et son allure de fou nous faisaient déjà regretter nos envies de bagarre. Il s’adressa à Maurice

et ‘a mo.i :

  • Hé, les deux nigauds, fini de

faire les marioles ! Prenez vos sacs

à dos, vos duvets, et suivez-moi. Je n’aime pas trop les rebelles dans votre genre…

Je n’en menais pas large. Sans oser lever les yeux, je m’exécutai, suivi de Maurice qui bougonnait :

Il fallait me prévenir qu’il était question d’un séjour dans un camp militaire.

  • La ferme, Momo, le coupai-je auss1.t« ot.

Le géant  nous  emmena                 dehors,

à l’orée de la forêt. Là, nous découvrîmes avec horreur que nous allions passer la  nuit  dans un vieux cabanon.

Mais, m’sieur, bredouilla Maurice, soudain devenu vert, vous n’allez quand même  pas nous laisser ici cette nuit ? J’vous promets qu’on se battra plus.

C’est sûr, cet environnement n’était pas vraiment rassurant : la nuit, les bruits, l’inconnu, l’isolement. Pourtant, ça ne m’effrayait pas du tout, mais pas

du tout. Juré, craché, foi de Léo. Ça, au moins, c’était de l’aventure ‘•      Notre  terrible  accompagnateur tourna les talons et nous laissa dans l’obscurité.
  • Ça ne  va  pas  vous tuer,    les

gosses. Bonne nuit!

Maurice se mit à sangloter.

  • Je veux maman, SNIF I Je veux maman,        SNIF,        SNIF.       AHHHHHHHHHHH     1
C’est  quoi  ce  bruit  ? Je         veux ma

maman…

Alors là, je jubilais. Et dire que, quelques minutes plus tôt, ce même grand dadais me traitait de Big Bébé ! Pfffff ! on aura vraiment tout vu…

Les Aventurêves – tome 5 – Rira bien qui rira le dernier

Dernière page du chapitre

• •

•  

.• ..-,.., T  •         ,.

RRRRRRR…PFFFFF…RRRRRR…PFFFFF…

Maurice avait tellement pleuré qu’il avait fini par s’endormir. Et depuis, il ronflait. C’était comme s’il sciait du bois pour tout un hiver sibérien. Il ronronnait comme une vieille locomotive à vapeur. Avec ce boucan, jamais je n’arriverais à m’endormir. À la maison, quand papa ronfle, maman a pour habitude de siffler. Elle dit que ça marche. Même si je ne croyais pas trop à ce genre de remède de bonne femme, je n’avais rien à perdre. Je m’y

risquai. En me levant pour aller siffloter aux oreilles de mon voisin de matelas, je m’aperçus avec surprise que quelque chose pendait à mon cou.

L’obscurité avait envahi le cabanon, et il n’y avait pas moyen de voir quoi que ce soit. À tâtons, je pus attraper mon sac à dos. Avec la lampe de poche de papa, j’y verrais plus clair. Enfin, si elle fonctionnait…

  • Mais où est donc cette lampe

de poche ? POUAH I Mais c’est quoi ce truc gluant ?

Mes frères ! Des rois ! Oui, je dis bien des rois, des dieux, même ! Des dieux de la bêtise. Quel idiot je faisais ! Il n’y avait qu’eux pour me faire un truc pareil. Comme s’ils allaient me laisser partir sans me faire une blague de leur  cru. Et je n’avais rien vu venir !  Un bon fromage puant avait été glissé dans le fond de mon sac à dos. Dire que je soupçonnais monsieur

Cradoc d’avoir mangé un camembert trop fait. Je m’étais même demandé depuis combien de temps il ne s’était pas lavé !

Après m’être sommairement débarrassé de la pâte coulante, je mis enfin la main sur la boussole­ lampe-réchaud           de papa. Incroyable mais vrai, l’invention

fonctionnait. Je dirigeai le rayon lumineux vers mon cou et, stupéfait, je vis le sablier qui y était suspendu. Les grains de sable s’écoulaient déjà : notre rêve venait de commencer. Je laissai Momo continuer sa nuit et me mis à la recherche de mes frères. Il ne faisait aucun doute que Charly et Éliot étaient dans les parages.

Brrrr,     c’est                           lugubre,                           ce domaine, la nuit, fis-je tout bas.

Puis je criai :

CHARL           1

I  

ELIOOOOOOOOOOOOT 1

Le   fait    de    ne           pas   les   voir accourir      en      se             chamaillant

m’inquiéta un tant soit peu. Était­ ce à cause de notre éloignement géographique ? Allais-je devoir accomplir la mission tout seul ? Trouver par moi-même la fiole avant ce vil sorcier de Darmoun et ainsi sauver Yakou ?

Soudain, un craquement me fit sursauter.

  • Y a quelqu’un ? Éliot, Charly, c’est vous?

Je dirigeai ma boussole-lampe en direction du bruit. Une silhouette enfantine prit la poudre d’escampette, zigzaguant entre les arbres. Il ne s’agissait ni de Charly ni d’Éliot, j’en étais certain. J’hésitai : était-ce malin d’aller courir après n’importe qui ? Et si c’était un piège? Mais je n’eus pas le temps de trouver la réponse. Quelqu’un pestait non loin de moi.

  • Et  puis  zut  !  J’en  ai marre,

moi, d’avancer dans ces feuilles, c’est pas facile ! Je vais souffler dans ma corne de brume…

–                         Et moi, tu crois que j’ai envie de rester ici ? En plus, je n’ai pas encore utilisé l’objet magique que m’a donné notre amie Cr anium1… Écoute, Charly, j’ai une idée : je vais nous saupoudrer de cette poudre de nuage et…

Je ne laissai pas à Éliot le temps d’exécuter son plan.

  • OUOUOUOOUOUH ! Je suis là, les frérots !
Même dans la pénombre, je pouvais distinguer le soulagement dans les yeux d’Éliot, trop heureux de me retrouver. Il faut dire que je suis le plus grand et que mes frères ont pour moi un respect incommensurable.
  • Où étais-tu, pauvre nouille ? Ça fait un moment qu’on marche dans ce trou paumé, bougonna Charly en me foudroyant du regard.

Hmm, question respect, j’ai parlé un peu vite…

  • –                         Disons que j’ai perdu un peu de temps. Vous n’allez pas me croire, mais quelqu’un avait glissé un fromage puant et bien coulant dans mon sac…

À l’évocation du vieux camembert, mes imbéciles de frères se congratulèrent mutuellement. J’étais à deux doigts de m’énerver, mais l’heure

n’était    pas . aux              .règlements               de

comptes  et Je remis  ma               ri.poste a

plus tard. La vengeance est un plat qui se mange froid, et rira bien qui rira le dernier.

Pour détendre l’atmosphère, je leur racontai mes mésaventures,  la honte infligée par maman, la drôle d’impression en arrivant au domaine, le conflit avec Maurice et la punition qui en avait découlé.

  • Tu veux dire que cet endroit bizarre où on se trouve, c’est là où tu es en classe verte ? dit Charly, qui s’était radouci.
  • –                       Exactement !
  • On peut peut-être jouer un tour au méchant qui t’a puni ? proposa Éliot.

Charly éclata de rire.

  • Si tu veux aller te mesurer à cette créature, je t’en prie ! Mais vas-y doucement, le minus !
  • Qui est-ce que tu traites de minus ? Tu veux que j’utilise ma poudre magique ?
  • Si tu veux, mais je doute que ta poudre de perlimpinpin puisse me faire quelque chose !

J’intervins. Il fallait d’urgence recadrer ce petit monde. Nous avions déjà perdu assez de temps.

-SUFFIT!

Je pris la tête de la marche, boussole lumineuse en main.

Bientôt, le silence de la nuit fut troublé par des bruits provenant d’arbres dont le sommet  était agité de violents mouvements.

  • Ce n’est  pas le bruit du vent

dans   les   arbres,    ça   !            EH,  Éliot,

lâche-moi le bras !

Charly n’avait pas tort. De petits cris stridents s’étaient ajoutés aux bruissements                   qui               se rapprochaient.    Je              dirigeai       le faisceau lumineux de ma boussole vers le          haut   de       la            futaie.         Nous eûmes juste le temps d’apercevoir d’énormes  yeux           paniqués    avant de nous retrouver fesses par terre.

Groggy, je peinai à me redresser.

WAOUH, qu’il est mignon, ce singe miniature. Je peux le garder, Léa?

Comme un papa qui berce son poupon,                          Éliot balançait délicatement un petit animal aux yeux ronds, gigantesques et globuleux.

  • HA, HA, HA I Ça chatouille ! OUILLE

1 OUILLE I OUILLE 1

Gesticulant et se tortillant de rire, Charly sortit de dessous son sweat la même minuscule bête à fourrure, qui émettait des petits

cris de contentement. Je réalisai alors qu’un autre de ces petits êtres farceurs m’imitait en singeant ma posture de chef.

Mais c’est quoi, ces petits primates ? demanda Charly entre deux gloussements.

  • Des ouistitis ! fit Éliot.

Il fallait quand même que je rectifie :

  • Eh bien, Éliot, le tarsier que tu dorlotes est considéré comme le plus petit primate du monde.

Merci,                          monsieur                          l’intello, reprit Charly, l’animal sur la tête.

-Je parle à Éliot ! Si tu ne veux pas être plus instruit, c’est ton problème, mais laisse au moins sa chance à notre benjamin !

Mon petit frère étant tout ouïe, je continuai et ajoutai que ces adorables peluches étaient omnivores, c’est-à-dire qu’elles mangeaient de tout.

CLAP,CLAP,CLAP,CLAPI

Celui qui semblait en être le chef approuva mes dires en tapant dans ses pattes.

Pas mal, ajouta-t-il, tu en connais un bon bout sur notre espèce, c’est assez rare !

Ainsi, il parlait parfaitement. Ah, il me plaisait bien, cet animal ! Je m’agenouillai pour l’observer de plus près, quand un caillou effleura mon oreille. Je pestai :

AI!   Charly,   ce       n’est             pas

marrant    !   Tu  aurais                 pu      blesser quelqu’un avec ça !

Mon frère n’eut pas le temps de protester : une volée de projectiles s’abattit sur nous. Le groupe des tarsiers braillait et tentait de se servir de nos corps comme boucliers. C’était donc ça que les petites bêtes fuyaient !

Quand   je  pense               qu’on               m’a

encore accusé… OUILLE !

Charly avais reçu une pierre en plein front. Ses lunettes valsèrent et atterrirent sur la tête d’un des lémuriens.

‘  

Regardez, là, il y a quelqu’un

Je   venais    de       reconnaître   la

petite    silhouette    qui    avait fui devant moi quelques instants plus

tôt. Elle s’était à nouveau carapatée, mais c’était sans compter sur notre détermination. Aidés de nos nouveaux amis, désireux de se venger, nous prîmes en chasse ce drôle de petit être.

La chance fut de notre côté : le fuyard se prit les pieds dans une souche et s’étala de tout son long dans un tapis de feuilles. Charly s’approcha en se remontant les manches. Une belle bosse, de la taille d’un œuf de pigeon, ornait son front.

Tu  vas   voir   ce  que       tu     vas

voi•

r…

Ce n’est  pas  gentil  de      faire

ma.l

aux animaux,  renchérit                          Éliot,

,

arrive a son tour.

I

HE, répète un peu… je ne suis pas un animal ! protesta Charly.

Laissant mes deux frères régler leur différend, j’observai celui que nous avions poursuivi. C’était un enfant étrange, mais qui avait un

je-ne-sais-quoi     de                     familier.         A’ l’évidence,  nous                      étions dans  son re » ve.

–    On se connaît ? lui     demandai-

J• e.

Sale,  les   cheveux           hirsutes,          ce

petit bougre n’avait que la peau sur les os. Il ne disait mot, mais son regard perçant trahissait sa détermination. Un sac en jute était accroché dans son dos. C’est alors qu’il en sortit  un  bruit  que nous

reconnu » mes auss1.to » t.

  • MIAOU ! Au secours ! MIAOUUUUU !
  • Simba ! Simba est dans ce sac

! hurla Éliot.

Nous bondîmes tous les trois sur le petit garçon, mais il était d’une étonnante agilité. Il nous jeta une poignée de feuilles mortes à la figure et profita de l’occasion pour nous filer sous le nez, disparaissant dans la nature, comme volatilisé.

  • Tu  es  certain          que c’était          le miaulement  de notre          chat, Éliot             ?
fit Charly en repoussant le petit tarsier qui cherchait des poux dans ses cheveux.

Éliot fut formel:

  • Plus que sûr. Je reconnaîtrais sa voix entre mille.

Le tarsier en chef prit la parole et nous avisa du sort qu’allait sans doute subir notre matou. Être entre les griffes de ce petit sauvage ne présageait rien de bon. Apparemment, l’enfant capturait les animaux et ne laissait guère de chances à ceux qui voulaient lui résister !

Nous n’avions plus qu’une chose à faire : le retrouver et libérer notre chat. Je pressai notre petite troupe. Il fallait nous mettre en route, nous avions déjà perdu

,       .               .  

be.au.coup de temps. Question m1ss1on, nous en et1ons au point

zéro, il était grand temps de se bouger.

• •

•  

.• ..-,..,  T  •         ,.

Pendant que je marchais, beaucoup de questions se bousculaient dans ma tête. Pourquoi étions-nous dans le rêve de ce petit garçon ? Comment et pourquoi avait-il capturé Simba ? Surtout, comment se faisait-il que nous n’eussions pas encore aperçu la vilaine hyène balafrée, l’horrible sorcier Darmoun ?

Une douce mélodie résonna à nos oreilles et me tira de mes réflexions. Les trois tarsiers qui nous accompagnaient – et que nous avions rebaptisés Pois-

Chiche,      Punky     et  Patate coururent       aussitôt      dans      la direction        d’où             venait         la chansonnette.   Assise          en tailleur, une         jolie  demoiselle          tressait     des feuilles     de     palmier    pour     se confectionner    sans             doute     une housse  pour  son         portable   ou tout autre     accessoire    de    mode  en vogue dans cette jungle.

Attendrie  par  les                       petites                       bêtes, la jeune fille s’adressa à nous.

Ils   sont                 mignons,             ils vous accompagnent ?

Oui, oui, s’empressa de répondre Éliot. Lui, c’est Pois­ Chiche. Il adore quand on gratouille son petit bedon, comme ça, mais je crois qu’il a un peu faim, comme moi…

Et celui-ci, comment s’appelle-t-il ? demanda-t-elle en attrapant le plus rieur.

Punky.  Il  est            drôle   avec    sa crête   sur   la   tête,   un   vrai petit

clown,      répondit                  Charly                  en recoiffant l’animal en question.

Sans attendre qu’on me donne la parole, je me permis d’expliquer à cette charmante créature le pourquoi du comment de notre rencontre avec ces tarsiers, en particulier notre arrivée dans ce rêve qui pour l’instant n’avait ni queue ni tête. Mécontent d’avoir été évincé, Patate me mordit la jambe pour m’obliger à faire les présentations d’usage.

Mademoiselle, je vous présente monsieur Patate. Moi­ même, je m’appelle Léo.

Mon interlocutrice se présenta à son tour. Elle se nommait Liana et ne comprenait pas ce qu’on venait faire dans ce prétendu rêve commun. Cependant, d’après le tableau que nous lui fîmes du garçon sauvage, elle nous avoua le connaître, ce qui me conforta

dans  mon  idée  de          départ        :          nous étions bien dans son rêve à lui.
  • Moi, j’dirais plutôt dans son cauchemar, reprit Charly.

Ne vous forgez pas une mauvaise opinion de Mounrad (c’était le nom du jeune sauvageon) sans le connaître. Si vous le permettez, je vais vous conduire à lui et vous  pourrez ainsi tirer cette histoire au clair. Il traîne souvent dans  un endroit pas très loin d’ici.

C’était         une                       excellente proposition, mais nous ne pouvi• ons emmener avec nous nos trois peluches aux gros yeux. Pour eux, l’aventure s’arrêtait là :  il était hors de question de leur faire courir le risque d’être aux prises avec ce voleur d’animaux. Nous étions tous trois déçus, mais peut­ être nos chemins auraient-ils l’occasion de se recroiser, qui sait

?•

Liana, habituée à côtoyer la végétation inextricable de la jungle, marchait en tête. Ses longs cheveux couleur charbon lui descendaient jusqu’au milieu du dos. Plus nous avancions, plus la chaleur se faisait suffocante et plus l’humidité nous prenait à la gorge. Le pauvre Charly avait ses verres de lunettes couverts de milliers de gouttelettes.

Liana marqua une pause.

  • Tiens, c’est étrange, dit-elle, ce marécage n’existait pas auparavant, j’en mettrais ma

ma.in a couper.

Devant nous, une immense zone boueuse nous barrait le passage. Il ne fallait pas chercher  plus loin, ce devait être Darmoun qui

commença.it ‘a nous nu.ire.

  • Ce n’est pas grave, Lili, on n’a gu’à  passer  ailleurs,  répondit Eliot.

Je trouvai que mon petit frère prenait quand même beaucoup de

libertés: malgré toute la confiance que Liana nous inspirait, l’appeler Lili… il y allait un peu fort… Mais elle ne semblait pas avoir relevé cette familiarité.

Impossible,  il  n’y  a  que ce passage, dit-elle, abattue.

Charly proposa de se servir des lianes pour se projeter de l’autre côté, comme Tarzan. Je ne laissai pas le temps à notre amie de répondre:

  • Les lianes ne seront jamais assez longues, Charly. Je pencherais plus pour la traversée sur tronc d’arbre. Les embarcations faites maison, c’est ma spécialité.

Si tous furent d’accord avec ma proposition, personne ne leva le moindre petit doigt pour m’aider. Charly prétexta un manque de visibilité à cause du brouillard qui tapissait les verres de ses lunettes, Éliot boudait dans son coin car personne n’avait voulu écouter

son idée << génialissime >> et, en gentleman qui se respecte, je défendis à Liana de porter le moindre tronc.

C’est donc dans la solitude la plus complète que j’élaborai un radeau de fortune à l’aide de troncs, de branches et  autres bouts de liane qui jonchaient le sol.

  • Aidez-moi quand même à le mettre à l’eau, leur demandai-je quand j’eus terminé.

Et c’est avec un profond désarroi, sous l’œil amusé de mes deux frères, que je vis mon embarcation couler à pic…

Éliot ne perdit pas une seconde. Tout en agitant fièrement sous notre nez la bourse  qu’il  portait en bandoulière, il s’écria :

Bon,  je  peux   la   dire, mon idée, maintenant ?

Sans même attendre mon consentement, il plongea ses petits doigts dans la sacoche et nous

saupoudra de granulés pailletés. Des        boules                    cotonneuses apparurent sous nos pieds.

WAOUH, je vole ! cria Charly, qui décolla le premier.

Lui qui a tout le temps la tête dans les nuages, ça ne devait pas trop le changer…

Comme quatre petits anges, nous survolâmes le  marais boueux sans aucune difficulté. Celui qui nous avait joué ce petit coup tordu devait enrager de nous voir ainsi surmonter l’obstacle.

À peine avions-nous reposé le pied sur le sol que nous dûmes faire face aux récriminations d’Éliot, outré de n’avoir  pas encore reçu les remerciements et

félicitations      d’usage.      Je    fus stupéfait   (et,  je         l’avoue,      un        peu envieux) de voir Liana déposer un gros  baiser  sur   la         joue   du petit blondinet, à présent rouge tomate. Un peu plus loin, notre route se fit   plus   raide   et       plus   abrupte.

Pendant notre ascension, notre amie, compatissante, prit la défense de Mounrad.

  • Tout ce que je sais, c’est qu’il a toujours été très gentil avec moi.
  • Eh bien, pas avec notre chat, lui répondit Charly d’un ton hargneux.

Ce doit être une erreur, répliqua-t-elle. D’après ce qu’on dit, il n’a pas de famille, il a été abandonné lorsqu’il était bébé. Ne pas avoir de famille, c’est drôlement triste.

  • Ce n’est par pour ça qu’il doit nuire à celle des autres, reprit Charly avec décidément beaucoup de répartie.

Il   est   toujours               seul et               n’a aucun ami• .

  • Pas étonnant, s’il les accueille avec des jets de pierres !

Je m’interposai pour apaiser le débat.

.  
,  

Dis donc, Charly, tu es bien remonte contre ce Jeune garçon…

On ne touche pas à ma famille, c’est comme ça. Simba, c’est comme un frère pour moi.

Je le reconnaissais bien là : loyal et droit !

Soudain, à quelques pas de  nous, un claquement sec se fit entendre.             Nous                             nous approchâmes sur la pointe des pieds et, d’un revers de la main, j’écartai les fougères géantes afin de voir ce qui se passait. Mounrad ne nous avait pas vus. Accroupi, il récoltait son butin : un lapereau, qui venait de se faire prendre au piège. D’un geste ferme, je retins mes compagnons, qui voulaient intervenir. Le jeune garçon n’avait plus sur lui le sac en jute qui contenait notre chat. Rusé, je pensais qu’il valait mieux le suivre sans se faire repérer et le débusquer dans sa tanière, où devait être détenu Simba.

Tandis que j’échafaudais mon plan, le jeune chasseur prononça

des incantations dans une langue très bizarre. Aussitôt, l’effet magique se produisit et, sous nos yeux ahuris, le lapereau devint un lièvre géant à la musculature impressionnante. L’enfant prit place sur son dos. Quelques bonds plus tard, ils avaient disparu.

Je me tournai vers Liana. Je respectais beaucoup notre jeune amie, mais je ne pus m’empêcher de lui dire ce que je pensais :

  • Je suppose que tu as changé d’avis sur ce pauvre garçon abandonné de tous ?

Liana me regarda avec des yeux ronds.

Mais…  tout   le                       monde                       sait faire ça, ici !

C’est ainsi que nous apprîmes que, dans ce rêve, les lapins pouvaient                            devenir                            des superlapins, des <<  rabeefys  >>. Cette espèce pouvait muter sans problème quand on connaissait la formule. Nous nous mîmes donc

en quête d’en dégotter quatre, afin de réaliser la manœuvre et de pouvoir ainsi avancer sans trop se fatiguer, au grand bonheur de Charly.

  • WAOUH, des superlapins ! Rira bien qui rira le  dernier,  petit sauvage, HA, HA, HA, HAI ricanait-il.

Sans trop de difficultés, Liana nous trouva des lapins angoras. Elle récita le sortilège et pouf ! chacun de nous se retrouva pourvu d’une monture hors du commun.

  • Je ne sais pas si c’est une bonne idée, ça… gémit Éli, soudain craintif. Il a l’air nerveux, le mien… Et puis, comme dans notre rêve je suis aussi rapide qu’un guépard, je vais vous suivre en courant.

C’est vrai qu’au premier abord, le rabeefy de notre petit  frère avait l’air d’être monté sur ressorts, mais c’était assez normal

:   il   venait   quand    même         d’être multiplié par six!

  • Allez,  fais  pas  ta chochotte,

Éliot ! Pense à Simba… AAAAATCHOUM

1 lui conseilla Charly qui, pour sa part, se cramponnait déjà aux oreilles de son mangeur  de carottes.

Écoutant les conseils de Liana, je m’accrochai pour ma part à la fourrure douce et blanche de mon lapin géant.

-Attendez-ma … AAAAAAATCHOUM 1 Mon   sang   ne   fit           qu’un  tour quand   j’aperçus   la            tête     qu’avait Charly.     Il      était               entièrement boursouflé,  des            oreilles  jusqu’au

bout du nez…

  • Descend          immédiatement          de ce lapin, Charly, lui ordonnai-je.
  • Pfff, il faut  savoir  ce que   tu

veux, Léa… A… AAA… AAAAATCHOUM 1

Le    malheureux             faisait             une énorme allergie.

  • Descend, je te dis ! Tu verrais ta tête : tu ressembles à Punky, ton

ami tarsier !

Un ultime éternuement le désarçonna de sa monture. Liana lui appliqua rapidement sur la figure quelques feuilles d’une plante inconnue ramassée au pied d’un arbre. Ce petit contretemps nous avait fait oublier Éliot et son lapin frénétique, et nous fûmes rappelés à l’ordre par les cris de frayeur de notre benjamin. Il était totalement vert et sa monture semblait incontrôlable.

Décidément quand ce n’est pas l’un, c’est l’autre. Je me demandai ce que j’avais fait pour  mériter ça…

Laissant donc Charly et ses yeux

de grenouille aux bons soins de Liana la guérisseuse, je me lançai à cœur vaillant au secours du plus petit. Notre amie, qui connaissait bien les lieux, eut le temps de me crier un avertissement:

  • Attention, il se dirige droit vers le précipice !

Ma monture avait beau m’obéir au doigt et à l’œil et bondir comme un kangourou dopé, je devais me rendre à l’évidence : celle d’Éliot avait une sacrée avance.

.  .               .  
,  

Je mis mes méninges en action et j’eus alors un réflexe qui sauva, une fois de plus, mon frère en danger. J’empoignai le sablier qui pendait à mon cou et je le lançai comme des bolas1 dans les pattes de l’animal. Sa course fut stoppée net : les pattes entravées, il chuta lourdement sur le sol. Éliot se prec1p1ta vers moi.

-SNIF, SNIF, j’ai eu si peur !

  • Je dois avouer que moi aussi, fis-je, soulagé de voir que nous nous en étions sortis à si bon compte.

Force est de constater que je l’aimais bien, mon petit frère.

Remis de nos émotions, nous reprîmes notre route, à pied cette

.  
,  

fois,  les  rabeefys  ne         nous         ayant pas reuss1.

Un peu plus tard, alors que nous empruntions un chemin parsemé de fleurs des champs, une carriole sans cheval arriva à  notre hauteur. Intrigué, je ne pus m’empêcher de poser la question à notre compagne de rêve :

Hum,             normalement,             il             ne

devrait  pas y avoir     un              cheval          qui tire cette charrette ?

Pourquoi ? C’est un char ! C’est comme ça, ici ! Pourquoi est­ ce qu’un animal devrait tirer quoi que ce soit ? Ça avance tout seul, et puis voilà.

Bon, je n’allais pas chercher à comprendre. Il fallait faire vite et, le sablier s’étant brisé lorsque je l’avais lancé, nous n’avions aucune idée du temps qui nous restait. Nous embarquâmes donc dans le chariot sans attelage. Ce n’était pas très confortable, mais

ça   roulait.   Enfin,   sur quelques m’etres…

Pourquoi     il                    s’arrête                    ?

demanda Éliot, angoissé.

  • Il y a un arrêt de char, là. Vous ne l’avez donc pas vu ? fit Liana en haussant les épaules, comme si c’était évident.
  • C’est pas  pour  dire, mais  il

n’y a personne à l’arrêt !

À peine Charly avait-il prononcé ces mots u’il fut bousculé violemment. A première vue,  il n’y avait personne, mais, petit à petit, un troupeau de volailles apparut à nos côtés. Nous dûmes nous serrer comme des sardines. Un coq à la crête bouclée s’adressa à Charly:

Monsieur,                  pourriez-vous

vous serrer un peu afin de faire de la place à ma femme, Coquillette ? Y    a     de  la           place   ailleurs, bougonna     mon     frère,   qui ne

voulait pas bouger.

Le coq insista :

La pauvre a le mal des transports et ne supporte pas de se retrouver à l’arrière.

  • Moi aussi, intervint Éliot, j’ai le mal des transports. D’ailleurs, un jour, sur le ferry-boat…

Je l’arrêtai net :

Ça va, Éliot, ne rentre pas dans les détails. Reculons pour laisser place à la famille Poulailler.

Le volatile me reprit sur                                        un ton

1•  ron1•    que:

  • Pff… La famille Poulailler a déménagé l’an passé. Nous, nous sommes la famille Coq. Je m’appelle Coq-au-Vin, voici ma fille, Coquette, et mes jumeaux, Coquetier et Coq-en-Pâte.

À ce moment-là,  Charly proposa

Si    vous        permettez,        j’en

connais une bonne sur les coqs.

J’étais plutôt inquiet. Les blagues de mes frères ne faisaient en général rire qu’eux. J’eus beau

faire << non >> de la tête, Chacha se lança:

  • Quel est le comble d’un coq ?

Éliot cassa l’effet en répondant :

‘  

C’est d’avoir la chair de poule

À ma  grande  surprise,            les         rires

éclatèrent. Même Liana s’y était mise, me glissant entre deux hoquets:

J’adore   tes                          frères,           ils sont géniaux!

  • Pas mal ! renchérit Coq-au­ Vin. Moi aussi, je suis un sacré humoriste d’ailleurs. Eh, toi, avec tes lunettes…
  • On m’appelle Super-Charly…

Eh   bien,                   Super-Charly,      tu devrais manger des carottes.

  • Des carottes? BEURK I Pourquoi devrais-je manger des carottes?
  • C’est bon pour la vue. Tu as déjà vu un lapin avec des lunettes

? Hl, Hl, HI 1

C’est dans cette joyeuse humeur que nous fîmes connaissance avec

la basse-cour.

  • Allez, tous ensemble, entonna Coquillette. Une  poule  sur  un mur … Qui picore du pain dur… Picoti…

Enchantés, Charly et Éliot se balançaient bras dessus, bras dessous avec nos compagnons de voyage.

Soudain,                                l’auto-charrette s’arrêta si violemment que nous chutâmes tous les uns sur les autres. En me relevant, j’aperçus Mounrad, qui avait traversé le chemin sans même se soucier de

nous,     trop     occup,e     ‘a              tenter

d’attraper un oisillon épouvanté. Aussitôt, je prévins mes compagnons :

  • Vite ! Descendons ! Il a le sac de jute, Simba doit être dedans !

La famille Coq eut tout juste le temps de nous adresser ses vœux de réussite. Nous nous éloignâmes sous des cris d’encouragement :

COCORIIIIIIICOOOOOO… COCORIIIIICOOOOO…

Liana prit la tête de notre petite

troupe et s’éloigna loin devant. Je comprenais aisément qu’elle voulait parlementer avec ce drôle d’enfant, qu’elle ne voyait pas du même œil que nous. Je ne doutais pas cependant qu’elle se rendrait très vite à l’évidence.

Les Aventurêves – tome 5 – Rira bien qui rira le dernier

1. Bolas : sorte de lasso terminé par des boules de pierre, utilisé en Amérique du Sud et permettant de capturer les animaux en entravant leurs pattes.

Dernière page du chapitre

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•  

.• ..-,.., T  •         ,.

  • Liana ! LIANA I LIANAAAA 1

Personne à l’horizon. Aucun cri, aucun autre bruit que les coassements des grenouilles et les stridulations d’une multitude d’insectes. Il fallait se rendre à l’évidence : notre amie avait disparu. Éliot se traînait.

  • J’ai faim, moi… J’en ai marre !

Depuis le  début  du  rêve,                  je ne   dis

ri•  en pour ne pas eA    tre encore trai• te,

d’estomac  sur   pattes,                    mais             là,                    je

n’en peux plus : j’ai FAIM 1

Et  il  râlait  :          pourquoi  n’avait-il dévoré    QUE    trois         assiettes de

cassoulet avant  d’aller se coucher

?•

Tu sais quoi, petit frère préféré ? Je vais souffler dans ma corne de brume et demander à la fée des songes qu’elle t’apporte un mégatriple hamburger double sauce au fromage et une portion de frites XXL. Ça te va?

‘  

Oh oui ! Merci, merci, Charly

  • Ah,  c’est  beau l’innocence…

HA, HA! Gros bleu, tu m’as cru. Trop fort ! Léo, tu                    as vu, il m’a                 cru                 !

Mais Éliot ne comptait pas se laisser faire. L’eau lui était montée à la bouche… Il devint rouge de colère et, d’un coup d’un seul, il se jeta sur le mollet de Charly pour y enfoncer ses crocs. C’est vous dire s’il avait vraiment faim ! Je laissai passer l’orage… Par expérience, je savais qu’il valait mieux ne pas s’interposer : à chaque fois que j’avais voulu jouer les arbitres, je m’étais retrouvé avec les deux

gaillards sur le dos. Très peu pour moi ! Je trouvai une diversion :
  • Oh ! regardez, les gars ! Des colibris…

Au-dessus de nos têtes se trouvait un essaim de ces oiseaux minuscules. Leurs battements d’ailes ultrarapides leur permettaient de faire du sur­ place. J’étais émerveillé.

J’ai déjà vu plein de documentaires sur les oiseaux­ mouches. Certains disent qu’ils peuvent même révéler des secrets, mais ça, ce n’est pas scientifiquement prouvé !

Aussitôt, d’un mouvement vif, l’un d’entre eux vint poser son long bec fin sur ma main. Instantanément, comme un flash, je vis précisément l’endroit où se trouvait Simba, enfermé dans une cage parmi d’autres animaux.

J’avais à peine retrouvé mes esprits que je décidai de prendre les choses en main. J’étais, dans

notre    re »ve,    rus,e    comme    un renard. Eh bien, j’allais  montrer de quoi j’étais capable.

Allez, en route, je sais où trouver Simba.

  • On n’attend pas Liana ?
  • Non, Éliot. On ne la connaît pas plus que ça, et rappelez-vous ce que dit maman : on ne donne pas sa confiance comme ça à n’importe qui.

La confiance, ça se mérite, reprirent mes frères en chœur, le sourire aux lèvres.

Je m’aperçus alors que les colibris avaient disparu. Avaient­ ils vraiment été là ? Je savais qu’il me fallait suivre mon instinct et que je choisirais la bonne direction, c’est donc avec beaucoup de détermination que je me mis en chemin et que nous nous dirigeâmes droit sur une petite cabane de fortune, assez semblable à celle dans laquelle

j’avais  été  relégué              avec               ce cher Maurice.

  • C’est là, murmurai-je.

La cahute était  plantée  au milieu de nulle part. L’endroit n’était guère accueillant. Ici, il n’y avait pas de paillasson indiquant << Bienvenue >> ni de jardinières remplies de géraniums.

  • Je  vous  attends   ici, déclara

Éliot. J’ai le  ventre   qui gargouille trop,   je  risquerais   de  nous faire

rep, erer.

Je dis à mon tour:

  • Hum, je ne sais pas si c’est vraiment nécessaire d’y entrer tous les trois. Si tu y vas, Charly, ça suffira. Après tout, c’est toi qui es courageux comme un lion.

Mon frère me toisa.

  • Dis donc, Léa, tu aurais un petit peu peur que ça ne m’étonnerait pas !

Pfff, pas du tout ! Où allait-il chercher de telles idées ? Ça allait de soi que je ne pouvais pas

laisser Éliot tout seul. Charly exhiba un sourire en coin qui en disait long. Pour pallier tous les quolibets qui, j’en étais sûr, fusaient déjà dans sa tête, j’entraînais notre benjamin.

Allez,  Éliot.  On   y             va        tous

ensemble!

,  

Charly en tête, nous pénétrâmes dans le rebutant cabanon. D’une main, je tenais la boussole­ lumière-réchaud et, de l’autre, la main tremblante de mon petit frère.

Etrange,   souffla                  Charly,  ça

avait       l’air       tout       petit de l’extérieur…

Effectivement, de dehors, il paraissait n’y avoir qu’une seule pièce. À l’intérieur, c’était une autre histoire. Une succession de couloirs et de pièces. On avait du mal à s’y retrouver. Un vrai dédale ! Et Charly, censé nous guider, avait un zéro pointé question                    orientation…

Discrètement, je cherchai sur ma boussole la bonne direction et je pris naturellement la tête des opérations. Bien sûr, Charly s’en offusqua, mais ce fut vite oublié quand nous parvînmes dans la pièce où était enfermé notre matou.

-SIMBAI

Éliot se jeta sur la cage de fortune et délivra notre chat, dont les yeux d’enfant brillaient de reconnai• ssance.

Oh,   Punky   !                     cria                   soudain Charly. Qu’est-ce que tu fais là?

Les tarsiers, capturés par le fameux Mounrad, partageaient un même clapier. Mon frère les libéra, ainsi que les dizaines d’autres animaux retenus contre leur gré.

  • Mais qu’est-ce qu’il a en tête, ce Mounrad ? fit Éliot en serrant Pois-Chiche contre son cœur.

Sortons                                      d’ici,                                                                      les Aventurêveurs,                                  nous                               pressa

Simba. Il y a des choses que                                       je dois vous apprendre.

En sortant de la demeure du méchant, nous évitâmes de justesse d’entrer en collision avec Liana. Elle se tenait le côté,

haletante, comme à bout de souffle.

–   FFFF… c’est… FFFF… affreux   ! FFF…  il   s’est    passé…    FFF… une chose…

–    Ce qui  est  affreux,     répliquai­

je durement, c’est que ton copain retenait prisonnier notre chat, ainsi que la moitié des animaux du coin.

Bon, je sais, j’y allais un peu fort avec elle, mais c’était mon rôle de recadrer les choses.

Je lui laissais quand même le bénéfice du doute et j’attendis qu’elle ait retrouvé un débit de paroles normal afin de lui laisser une chance de s’exprimer au sujet du geôlier.

Ce  pauvre       Mounrad,       c’est

vraiment affreux. Il venait de ramasser un oisillon qui avait chuté à mes pieds. Je vous assure, il ne lui voulait aucun mal…

Mais   oui,   c’est   ça, ajouta Charly.

Liana poursuivit sans relever :

  • Soudain, la mère de l’oiseau, une femelle vautour, a foncé sur nous toutes serres dehors. Elle pensait sans doute que Mounrad voulait s’emparer de son petit, mais, encore une fois, je vous dis que ce n’était pas le cas. Alors il s’est planté devant moi  pour éviter que je sois blessée. C’est lui qui a tout pris.
  • Qui a  pris  quoi  ? interrogea

Éli, très  attentif  à l’histoire…            et                à notre belle amie.

  • Une serre des plus acérées en plein visage. Il est complètement balafré !

Le regard de Charly croisa le mien. Nous venions de comprendre. Les pièces du puzzle s’emboîtaient les unes dans les autres. Certes, il restait des zones d’ombre, mais notre rêve allait nous permettre de combler les trous.

  • Quelle histoire !

Éliot, compatissant, tapotait l’épaule de Liana, en larmes. D’après ce qu’elle nous dit ensuite, le garçonnet, fou de colère, avait pris la fuite, hurlant à la vengeance.

En   chuchotant,    Charly       et                    moi

décidâmes de ne rien révéler à notre cadet. Il fallait le préserver. Pour une fois, mon frère était du même avis que moi. Comme quoi, sous ses airs de clown, il pouvait être sensible et réfléchi. Nous étions en train de mettre sur pied une fausse histoire qui lui permettrait de ne  rien soupçonner, quand soudain Éliot me tira par la manche.

I

  • HE I par ici, les frangins ! Je viens  de  penser  à  quelque   chose et je  vous  conseille  de  vous asseoir, ça décoiffe…

Un peu fébriles, nous nous exécutâmes, curieux de savoir ce qu’il allait nous révéler. Éliot poursuivit sur un ton professoral :

  • –                             Bien. Nous sommes dans le rêve, pour ne pas dire le cauchemar, de notre ennemi numéro un, à savoir Darmoun ou, si vous préférez, Mounrad à l’envers.

Charly et moi étions bouche bée, incapables de proférer une seule parole.

–    OUHOU I la terre !  clama   Éliot.
Mounrad,   ça fait Darmoun                à

l’envers, vous comprenez ou pas ? C’est qu’il grandit, ce petit, nous l’avions sous-estimé ! Liana, quant à elle, n’y comprenait rien. Elle ne parvenait      pas      à      faire  le rapprochement     entre    ce  jeune garçon  qu’elle  avait  en  pitié et le vil  sorcier   dont  nous  lui avions

fait un portrait peu flatteur.

Notre chat en profita pour nous donner quelques éléments supplémentaires.

Vous avez deviné, les garçons. Vous allez devoir être très prudents.

Les Aventurêves – tome 5 – Rira bien qui rira le dernier

Y a un truc que je ne comprends toujours pas, lui demanda Éliot avec l’air d’un

i.nspecteur  qui. m’ene son enque,…te.

Pourquoi,  même                  jeune,                  Darmoun était-il méchant?

C’est ainsi que Simba – ou plutôt Yakou – nous conta le parcours de l’apprenti sorcier qui était la cause de tous nos maux.

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.• ..-,..,  T  •         ,.

Il  y a   très très      longtemps, commença    Simba,           non    loin   de Wikiki,  un  nourrisson   fut  trouvé, posé à même  le sol         dans   la jungle hostile.    Il    semblait     avoir été abandonné.   Le   chef         du    village, poussé         par  son épouse,      fit le tour des hameaux alentour afin de trouver ses parents, qui devaient sans doute être morts d’inquiétude. Au grand dam de chacun, personne ne réclama l’en/ant. C’était à se demander s’il n’était pas tombé du ciel. La femme du chef de Wikiki, attendrie par ce

nouveau-né, persuada son mari de le garder. Après tout, cet enfant avait besoin d’un foyer, et la hutte familiale était bien assez grande.

Seulement voilà, à partir de l’arrivée de l’enfant dans le village, les malheurs s’enchaînèrent. Une pluie diluvienne s’abattit pendant des semaines, détruisant toutes les plantations destinées à nourrir les villageois. À peine ces derniers remis de la catastrophe, une épidémie inconnue rendit les bovins malades, puis, sans aucune raison, des huttes prirent spontanément feu, obligeant les habitants, qui avaient tout perdu, à reconstruire un peu plus loin.

Prières et incantations mystérieuses des sorciers et autres magiciennes ne firent rien et ne rassurèrent plus personne. C’est alors que le chef fit venir d’une contrée lointaine un mage qui était censé trouver une solution à tous les problèmes. Il avait, disait-on, un

pouvoir qui surpassait tous les autres, mais le prix à payer pour sa venue était proportionnel à sa réputation : énorme ! Il fut donc décidé que chaque villageois participerait à la venue du devin. Une collecte permit de réunir la somme demandée.

En vérité, le soi-disant mage qui allait régler tous leurs problèmes n’était qu’un charlatan, mais les habitants de Wikiki étaient tellement désemparés qu’ils étaient prêts à croire n’importe quel prophète de bazar.

À peine débarqué, le rusé magicien eut l’idée de questionner les enfants afin de trouver matière à exploiter encore un peu ces pauvres malheureux. Rapidement, il entendit parler de ce nourrisson trouvé et sauta sur l’occasion. Il déclara aux habitants, qui buvaient ses paroles, que l’âme de cet enfant était envahie par des forces sombres, qu’il était l’unique cause

de tous les maux et que l’éloigner du village était la seule solution. Les conséquences de ce mensonge allaient faire définitivement basculer la vie de Mounrad, mais pas seulement.

En pleine nuit, les hurlements de l’épouse du chef retentirent, des cris déchirants. On lui enlevait son fils adoptif pour l’éloigner à tout jamais. Rongée de chagrin, la pauvre s’enfuit et disparut sans donner de nouvelles. Sans doute avait-elle décidé de partir à la recherche de l’enfant.

L’escroc empocha le pactole et abandonna Mounrad tout aussi rapidement. Laissé pour compte dans la jungle, le petit garçon grandit seul comme un animal sauvage. Certains disent qu’une vieille sorcière l’aurait pris sous son aile, mais personne ne connaît vraiment la vérité.

C’est pour briser sa solitude qu’il se mit à capturer les animaux qu’il

rencontrait. Sans ami, sans famille, il trouvait un peu d’affection en leur compagnie. Il ny avait aucune mauvaise intention de sa  part. fuste de la maladresse.

Ce que Liana vient de vous raconter, cette balafre qui le marqua à vie, fut le déclenchement d’un processus infernal. À partir de ce moment, il fut entouré de mauvais esprits. Les âmes diaboliques l’accueillirent à bras ouverts, et lui qui n’avait jamais eu de famille s’en est ainsi trouvé une. Des gens qui ne le jugeaient pas !

C’est seulement la soif de vengeance qui le rendit aigri. Son esprit n’est nourri que par l’envie de dominer, d’être le maître suprême, celui qu’on doit respecter en toutes circonstances. Voici donc comment Mounrad est devenu le Darmoun que l’on connaît, dont l’objectif est de mettre le monde à sa botte. La rancune le poussa à revenir à Wikiki. La nuit du drame,

celle où j’ai été enfermé dans ce corps de chat, nous ne voulions pas lui faire du mal, mais simplement lui faire comprendre que la vie était belle et que vivre ensemble pouvait être possible. Mais, devenu manipulateur professionnel, il retournait les esprits les plus faibles pour en faire ses serviteurs.

Un piège lui fut donc tendu. Vous connaissez la suite. Hélas, ma curiosité m’a plongé dans cette aventure incroyable où la fiole contenant l’élixir magique est la seule chose qui puisse me sauver.

Yakou se tut. Il nous avait tout raconté. Une larme perlait à ses yeux. Décidément, je n’arrivais pas à m’habituer à ce regard d’enfant.

Quelque chose m’échappait.

– Mais pourquoi sommes-nous dans son rêve, ou plutôt son cauchemar, comme dirait Éliot ?

Sou venez-vous1,           j’ai                été aspergé par  une goutte du remède

libérateur dans notre dernier rêve collectif. Cela a eu pour effet de me rendre mes yeux d’enfant. Je crois que Darmoun a également été arrosé, et que ce rêve en est la

cons, equence.

Malgré la compassion que nous ressentions pour les souffrances qu’endurait notre ami, il nous fallait prendre sur nous  et élaborer une stratégie radicale. En rusé qui se respecte, je me dis que nous devions nous servir des faiblesses du sorcier  pour arriver à nos fins.

Liana balaya quelques larmes d’un revers de la main. Pour elle, c’était clair et net : le pauvre Mounrad avait un bon fond.

Ce n’est pas juste. C’est la bêtise humaine qui l’a rendu aigri. Je vous demande de me laisser lui parler. Il va m’écouter, j’en suis certaine.

Éliot n’était pas de cet avis.

Nous,     on     le connaît, Darmoun. C’est un vilain, un vrai.

Charly se tourna vers notre chat.

– Tiens, au fait, s’il s’appelait Mounrad, pourquoi a-t-il transfarmé son nom en Darmoun

? demanda-t-il judicieusement.

Il  a  bien  tenté              de se    faire appeler   Dark  Moun,               mais,     avec

son  accent  ‘a  couper  au        couteau,

c’était impossible ! Tout le monde le nomme Darmoun !

Je       comprenais beaucoup mi• eux…

Les Aventurêves – tome 5 – Rira bien qui rira le dernier

1. Voir le tome 4 des Aventurêves, La                                        nuit P-Orte consei l.

Dernière page du chapitre

• •

•  

.• ..-,..,  T  •         ,.

Simba nous annonça  qu’il devait nous laisser continuer l’aventure sans lui. Il nous quitta à regret mais, avant  de disparaître, il nous indiqua où se cachait la fiole qui pourrait le libérer. Elle se trouvait dans un vieux temple inca. Éliot, désespéré de devoir à nouveau perdre son chat adoré, s’affola:

–    Un cas, un  cas, un cas de quoi

? Je n’y comprends rien. Un cas d’urgence ? Un cas désespéré ? Un cataclysme ?

Quant à Liana, au contraire de Charly et d’Éliot, je m’en méfiais. Elle pouvait au dernier moment changer de camp et nous coiffer au poteau. Je décidai de garder un œil sur elle.

… Un casse-noisettes ? Un cassoulet ? Humm, un cactus ? continuait Éliot

Liana disait ne pas savoir où se trouvaient les ruines du temple, mais cela m’étonnait beaucoup : depuis le début de notre aventure, elle semblait bien connaître notre environnement.

  • … Un cacatoès ? Un caramel ?
  • Mais tais-toi, s’énerva Charly, sinon je t’en colle une !

Je vins à la rescousse de notre petit frère.

  • Hé, Charly, du calme ! Il suffit de lui expliquer, c’est tout. Tu n’as vraiment pas de patience !

J’enseignai donc à mon public en liesse que les Incas avaient été à la tête du plus grand empire

qu’ait connu le continent américain. Leurs temples, dédiés au soleil, qu’ils vénéraient comme un dieu, étaient d’immenses constructions de pierre à l’intérieur                        desquelles                             se déroulaient toutes sortes de cérémonies : rites religieux, sacrifices humains… C’est aussi là qu’étaient  conservées  les momies

! À ces mots, Éliot avait pâli tandis

que Charly pavoisait :

  • Et  comment  on         fait                  pour   la trouver, ton exposition de momies

?•

Il pouvait bien penser ce qu’il voulait, j’ai TOUJOURS la solution au problème.

  • J’ai  tout   ce  qu’il  faut pour trouver    le   site,          puisque    j’ai la boussole-lumière-réchaud inventée par papa juste pour moi.

Gnagnagnagnagna…                                  C’est bon, le dictionnaire ambulant !

  • Tu  dis ? Je  ne         t’entends       pas, mon p’tit Charly…
.                                .  
,                                                                                      ,   ,  

Même si c’est vrai qu’il n’était pas vraiment nécessaire de prec1ser que papa avait cree l’objet rien que pour moi, je tenais quand même à insister là-dessus. C’était un prototype, il n’était donc pas question de le mettre dans les mains de Charly, qui, avec sa maladresse coutumière, aurait pu le faire tomber, ni entre celles d’Éliot, d’ailleurs : il ne maîtrisait pas encore bien les points cardinaux…

Grâce      à      la                boussole, la

destination fut vite trouvée. Nous marchions depuis un bon moment quand nous nous  retrouvâmes nez à nez avec la pancarte complètement pourrie du domaine du Bois des Secrets.

  • Tiens, nous  revoilà au        point

de départ!

  • Ta classe verte se passe dans un endroit où il y a des momies et des temples d’Amérique ? fit Éliot, les yeux ronds.

Il    y    a                   forcément                   une explication, répondit Liana.

Charly prit un air détaché.

  • Ouais, l’explication, c’est que l’aiguille aimantée doit être perturbée par la chaleur que dégage la fonction lampe de poche. Papa aurait dû installer une paroi de protection thermique, c’est aussi simple que ça !

La    concurrence     était         rude,

j’avais du souci à me faire pour les

ann, ees a veni.r…

Je continuais cependant à penser que nous n’étions pas revenus au domaine par hasard et que la réponse à nos questions devait s’y trouver.

Le camp avait l’air désert. La petite voix d’Éliot troubla le silence.

  • Pour me faire plaisir, parce que c’est moi qui ai découvert qui était en réalité Mounrad, je vous
propose  d’aller   casser  la croûte. Bon, Léa, où est la cantine ?

Je n’eus pas le temps de répondre. Charly dit d’un air inquiet:

  • Je pense que j’ai sans doute des séquelles visuelles de mon allergie au poil de lapin, car j’ai l’impression que le sol est en mouvement.

J’avais aussi cette impression. Malheureusement, ma boussole lumineuse n’éclairait plus que par à-coups. C’est bien sûr dans ces moments-là que les nouvelles technologies nous lâchent. Liana s’accrocha à mon cou, prétextant qu’elle avait senti quelque chose bouger sous ses pieds. De stupéfaction, je heurtais le crâne d’Éliot avec ma lampe de poche. Comme par magie, celle-ci se mit à fonctionner, illuminant le sol et nous laissant découvrir une vision cauchemardesque.

  • –                       HAAAAAAAAAAA … des araignées ! hurla  notre  amie, toujours suspendue à moi.

Tel un tapis ondoyant, des milliers d’arachnides plus gros et plus velus les uns que les autres nous faisaient face.

Nous nous mîmes à reculer tous ensemble, quand Éliot fit

remarquer    que   nous  , et1. ons            a

présent encerclés par les mygales. La solution ne pouvait que venir du ciel. Un seul d’entre nous avait l’air de trouver la situation amusante. C’était Charly. Fan de tous les super-héros, il respectait les araignées, l’une d’elles ayant donné à un homme en collant rouge et bleu ses super-pouvoirs.

Terrorisés,      Liana      et Éliot s’agrippaient    à   moi, montaient

presque      sur       ma      te » te                 et

m’ordonnaient  d’une   voix suraiguë d’écraser  ces  <<  sales bêtes >>. Je tentai l’humour:

  • –                          Je suis pacifiste : je ne veux pas d’effusion de sang. Et puis… il y en a trop!

Charly se pencha pour admirer les bestioles.

Waouh, regardez-moi ces crochets venimeux ! C’est ma-gni­ fi-que !

Qu’est-ce qui peut nous arriver ? lui demanda Liana, dont la sandale m’écrabouillait l’oreille gauche.

  • Oh ! rien de méchant… Dans le pire des cas, elles mordent, immobilisent ainsi leurs proies et les dévorent, tout simplement.

Un BOUM I retentit tandis que les araignées progressaient de plus belle dans notre direction. C’était Liana qui venait de s’évanouir. La tension était trop forte pour elle.

Éliot me suppliait, tétanisé.

Réfléchis,  Léo,                             s’il                             te                             plaît, réfléchis vite !

Oui, Éliot, je réfléchis, je réfléchis… Charly ! Ta corne !

  • –                        Quoi ? fit l’intéressé. J’ai dit << crochets >>, je n’ai jamais parlé de corne.

Je hurlai, exaspéré :

Arrête   de   faire   l’idiot et souffle dans ta corne de brume !

Charly s’exécuta. La mélodie de la corne de brume, qui nous était devenue familière,  fit  apparaître la fée des songes, toujours aussi belle. Charly devait aussitôt formuler son vœu. Pris de court, il bafouilla:

  • Je veux… je veux… que ce parterre de mygales se transforme en tapis roulant, comme dans les

a, eroports.

Hum,  disons  que  ça           aurait   pu

être pire !

Sans même que nous ayons besoin de bouger un seul orteil, le sol nous permit d’avancer. Notre promenade était accompagnée d’une musique d’ambiance un peu ringarde, comme dans les ascenseurs ou les supermarchés.

Pour le coup, la fée aurait pu être un peu plus moderne.

Liana ouvrit un œil.

  • On  est  où  ? Les         my-my… les my-my…
  • T’inquiète   pas,         Lili,             il         n’y               a plus de mygales !

Éliot, qui avait repris de l’assurance, lui expliqua la manière dont il avait aidé Charly à nous sortir de ce mauvais pas et pourquoi le sol bougeait sous nos pieds. Évidemment, sa version fut romancée, et son rôle fortement exag,er,e.

Alors    qu’il    parlait,              le         tapis

roulant changea de sens et accéléra la cadence. Pour continuer à fuir les araignées, nous dûmes passer à un trottinement soutenu, puis au pas de course. Éli, le plus sportif de nous trois, continua à discuter sans aucune difficulté en dépit de l’effort à fournir.

  • –                           Ta corne de brume a eu un bug, Charly. C’est évident…
  • Un bug, PFFF, PFFF… t’en           as de bonnes,    toi   !   PFFF,       PFFF…    et les valises qui arrivent droit sur nous, c’est un bug, ça aussi?

Des malles de toutes les formes apparurent devant nos pieds, comme autant d’obstacles à surmonter. Un saut par-ci, un autre par-là. Comme dans les jeux vidéo, chaque défi relevé nous amenait au niveau supérieur, plus difficile et nécessitant plus de rapidité.

Je vis au loin la silhouette de Mounrad. Bien sûr, il était derrière tout ça ! Cela prouvait une chose : nous étions près du but et il voulait sans conteste nous mettre hors-jeu, << game over >>. En effet, notre situation était de plus en plus périlleuse.

  • Des boulets de feu, baissez la tête ! cria Éliot. Et attention sous vos pieds, il y a des pièges !
Le  petit           blond, bonne           longueur qui          avait d’avance, une nous
avertissait  des  dangers.                    Les deux maillons faibles de l’équipe (sur le
plan sportif) s’essoufflaient de plus en   plus. Le  fait   qu’ils ne    

disaient plus un mot ne présageait rien de bon. Je pressai Charly.

  • C’est toi le pro  des jeux vidéo

! Que ferais-tu si tu étais installé devant l’écran plasma du salon, la bouche pleine de chips et la manette à la main ?

.  
,  

PFF…  facile,      Léo, PFFF…        je tirerais    sur   le   fil,       PFFF…     qui      se trouve   au-dessus   de  ta  tête, PFFF… ce  qui     entraînerait,       PFFF, PFFF…   un mecan1sme…

Et voilà,  il suffisait  d’y penser     !

D’un seul élan, je mis les mots de Charly en pratique et stoppai ainsi le tapis devenu fou.

Dégoulinant    de           sueur       –           sauf Éliot, qui           était         resté  frais  et dispo

-, nous dûmes attendre un certain moment avant de récupérer. Nous

étions à l’intérieur du centre de vacances, devant une porte que je reconna1•ssa1• s.

C’est celle du dortoir des garçons. Allons voir ce qui s’y passe.

  • Y a pas moyen d’aller visiter le dortoir des filles ?

Notre copine se retourna vers Charly, lui adressant un regard noir qui en disait long. Éliot s’interposa :

  • Et la cantine ? On ne peut pas plutôt aller à la cantine ?

Je haussai  les  épaules. Décidément, il n’y en avait pas un pour rattraper l’autre !

La lourde porte du dortoir grinça sur ses gonds rouillés. Un air glacial nous sauta au visage. À mieux y regarder, la chambrée immobile paraissait congelée. Les lits ressemblaient à des icebergs.

  • Baisse-toi, Léa !

Ouf ! Liana m’avait averti de justesse : un rayon de glace venait

de passer à un cheveu de ma tête.

  • Eh bien, il s’en est fallu de peu ! fis-je. Pas de problème pour toi, Éliot?

Pour toute réponse,  je n’entendis qu’un silence anormal. En me retournant, je compris que le faisceau de glace que j’avais évité avait dû ricocher et s’abattre sur mes cadets, à présent immobiles,                              comme                                en hibernation, les yeux grands ouverts.

  • Encole, dépéché-twa, allé… Darmoun     –             enfin,     Mounrad   –

ordonnait à l’un de ses sbires de poursuivre son assaut pour me changer à mon tour en esquimau glacé. Ce gredin à la face patibulaire, je le reconnus aussitôt

: c’était le garde du domaine, celui qui nous avait punis, Maurice et moi ! Son allure colossale était accrue par ses longs bras qui projetaient des missiles de glace. Son uniforme, en lambeaux,

donnait l’impression                                   qu’il était un mort-vivant.

Liana, qui avait échappé à la congélation instantanée, s’adressa au sorc•ier:

  • Arrête, Mounrad ! Ce jeu a assez duré. Ces pauvres petits ne vont pas s’en sortir.

Complètement                   paniquée, tentait                   de       l’attendrir d’épargner mes frères.

elle

afin

Le géant, lui, m’envoyait des regards à vous glacer le sang, c’est le cas de le dire. Ses assauts ne cessaient pas et, tout en essayant d’éviter le rayon fatal, je tentais de me concentrer sur le moyen de faire sortir mes frères de cette cryogénisation forcée.

Tou  va   l’awoir,         allé,                allé         !

encourageait Darmoun.

La cicatrice qui se distinguait à présent sur son visage lui donnait une apparence cruelle. Il arborait un ignoble rictus à chaque fois

que   le   faisceau          glacial          fonçait dans ma direction.

  • Pas cette fois-ci, Darmoun ! hurlai-je dans sa direction alors que j’étais une nouvelle fois visé.

D’un geste assuré, je tendis la boussole de papa et actionnai la fonction << réchaud >>. Le rayon gelé tomba en flaque d’eau sur le sol. Les flammèches qui sortaient encore de la boussole hybride firent fuir Darmoun et son sbire,  et me permirent surtout de décongeler mes deux glaçons préférés.

J’eus beaucoup de mal à contenir mon hilarité devant le tableau que formaient Charly et Éliot, grelottant, claquant des dents, le teint bleuté.

Je les houspillai gentiment :

  • Nous sommes sûrement près du but, sinon pourquoi freiner notre avancée ? Allez, reprenez­ vous, on n’en a vu d’autres quand même!

Mais Liana eut beau les frictionner vigoureusement, rien n’y fit.

  • Je rêve ou vous grelottez de plus en plus ?

À y regarder de près, ils n’étaient plus deux mais trois à trembloter.

C’est contagieux ou quoi ? Pourquoi est-ce que tu te mets à trembler, Liana ? Ça suffit, maintenant, il faut se bouger ! Et puis, ce n’est pas très poli de laisser votre bouche grande ouverte comme ça.

Mes piques ne déclenchant aucune réaction de leur part, je tentai d’utiliser la technique de maman quand Éliot reste bloqué devant le rayon des pâtisseries :

Puisque    c’est                comme ça, restez   là,    je   pars              sans vous…

HAAAAAAAAAAAAAAAAI

Je  m’étais  retourné   et     j’étais     à

pr,esent nez ‘a nez avec une troupe

de spectres flottant dans le dortoir

dégivré. Plus de corne de brume, plus de poudre de nuage ni même de boussole ou de sablier. Comment, avec l’équipe de bras cassés qui m’accompagnait, allais­ je pouvoir m’en sortir?
  • Bouh ! leur fis-je, sans trop de

conviction …

OK, je sais, c’est nul, mais je n’avais vu que deux possibilités : hurler << Bouh ! >> ou << Au secours, maman ! >>. Je n’avais rien trouvé d’autre. C’est épuisant d’être sans arrêt la personne sur qui tout le monde compte !

Cette  première           solution     n’eut

absolument aucun effet. Je lançai un coup d’œil vers mes

compagnons,    esp,  erant                         un                         peu

d’aide de leur part, mais je ne pus que constater qu’ils étaient paralysés de peur. Je pris alors une profonde inspiration et:

AU      SECOURS,

MAMAAAAAAANNNNNNNNNNNNN 1

  • –                       Le bébé à sa maman veut son doudou? Hl, Hl, HI 1

J’étais éberlué.

-Maurice?

Se frayant un chemin parmi les spectres, alignés bien sagement, Maurice fit son apparition, sourire aux lèvres. Mes  équipiers reprirent un peu de  couleur. Quant à moi, ma frayeur avait été si grande que je ne trouvai plus mes mots.

  • Mais… ces fant… ces fantô…

Oui,  Big  Bébé,                    ce    sont                    des fantômes.

Stupéfait, je vis l’un des esprits dérouler une sorte de trompe  et en donner un coup dans les côtes de Maurice. Celui-ci rectifia

auss1•

toA

t sa pre,

sentat1•  on :

Pardon    !    Ce                            sont,                            plus précisément, des Éléphantômes.

Comme soulagés par cette révélation, mes trois compères se détendirent et vinrent se mêler  à la conversation.

Charly commença à frimer :

  • Ah,  des         Éléphantômes         !       Pas de problème, alors. Ça va, les amis

?•

Éliot continua sur le même mode:

  • Depuis le temps que je rêve de vous rencontrer ! Quelle veine ‘• Waouh,    quand     je    vais raconter ça à mes copines, elles vont être vertes de jalousie,

WIIIIIIIIIII ! renchérit Liana.

Je n’y comprenais plus rien. Comme si mes frères avaient déjà entendu parler d’Éléphantômes ! Et pourtant, la manière dont chacun fit connaissance confirmait bien mes doutes. Je devais avoir loupé un épisode.

Ne fais pas cette tête, Léo. C’est normal que tu ne connaisses pas ces monstres sacrés ! Ce n’est pas de ton âge, Big Bébé.

-Toujours la tête plongée dans tes cahiers, et voilà le résultat !

Les Aventurêves – tome 5 – Rira bien qui rira le dernier

A’             en      croire        Maurice            et

compagnie, la soif d’instruction était une tare, une anomalie, même. Je ne pouvais laisser dire une telle chose. Liana, diplomate, me donna quelque lumière sur le phénomène.

  • Ça fait des semaines que les Éléphantômes sont en haut des hit-parades interplanétaires. Ils ont raflé tous les trophées avec leur tube, Trop d’la bombe.

Encouragé par Maurice, qui effectuait des bruitages étranges avec sa bouche, le groupe entonna le fameux tube a capella. Liana se déhanchait à faire rougir Lady Gaga, et mes deux cornichons de frangins mimaient (mais avec un temps de retard) la chorégraphie exécutée par le groupe des fantômes-éléphants.

C’était, comment dire… spécial !

Dernière page du chapitre

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•  

.• ..-,..,  T  •         ,.

Quelle ambiance ! La rencontre fut inoubliable, et Maurice nous donna de précieuses indications pour la suite de notre aventure. Même si je détestais qu’il me nomme Big Bébé, je lui en fus très reconnaissant. D’après ses dires, pour arriver au temple inca, il nous fallait trouver le lion vert, qui seul connaissait le chemin d’accès. Il nous suffisait donc de mettre la main sur l’étrange animal, de le convaincre de nous donner l’information et l’affaire était dans le sac.

Nous    fîmes     nos             adieux   à

Maurice    et    à    s.es

,…

spectres    à

.  

trompe, et cont1nuames notre chemin. Éliot avait encore  les yeux brillants de notre petite

so1,ree.

Il doit bien s’amuser, ton copain Maurice, à faire la fête avec les Éléphantômes.

Maurice n’est pas mon copain. Mets-toi bien ça dans le crâne!

Charly ajouta son grain de sel :

  • C’est parce qu’il t’appelle Big Bébé ? Tu sais, il n’a pas vraiment tort. Tu ne connais pas Trop d’la bombe, mais je parie que tu sais chanter par cœur Au clair de la lune…

Merci pour tes commentaires, Charly, mais Big Bébé sait faire ses lacets, lui, au moi• ns.

  • Et toc ! conclut Éliot

Liana nous regardait, attendrie.

Quand je vous vois vous chamailler, je ne peux m’empêcher de penser à mes frères et à mes sœurs. On est tous pareils !
  • T’as combien de frères et de sœurs, Lili ? s’enquit Éliot.
  • Douze frères et neuf sœurs.

Nous stoppâmes net : c’était la première fois qu’on entendait parler d’une famille aussi nombreuse.

Contente que nous nous intéressions enfin à sa vie, notre amie nous énuméra les prénoms, âges et particularités de chacun de ses frères et sœurs. Cela eut pour effet de faire passer le temps assez vite. Déjà, nous arrivions devant le repère du lion vert.

  • Là, c’est sa tanière !
  • Et comment tu sais ça ? se moqua Charly, toujours vexé que j’eusse soulevé la question des lacets de chaussures. C’est écrit dans le dico de poche ?
  • –                        C’est que, simplement, je sais lire, moi.

En effet, une énorme enseigne lumineuse et clignotante indiquait

<< Ici, tanière du lion vert >> et, pour ceux qui avaient encore  des  doutes, des photos  de  l’animal dans différentes  postures défilaient sur grand écran.

Tiens, il y a un guichet à l’entrée. Peut-être est-ce un vendeur de churros, salivait Éliot qui, depuis le début du rêve, n’avait encore rien pu se mettre sous la dent.

Le guichet était un passage obligé pour rencontrer le  lion vert. Au comptoir, une magnifique lionne, maquillée, manucurée et permanentée, distribuait des tickets.

Je me postai devant elle et attendis poliment qu’elle s’adresse

‘a moi..

Je   prends    ma                  pause-café. Revenez dans quinze                minutes, les

enfants.

  • Avec tout le respect que je vous dois, nous devons voir le lion vert au plus vite. C’est très urgent.

Sans même me jeter un regard, elle se servit une tasse de café fumant et s’affala sur sa chaise à roulettes. Liana vint à mon secours en tentant de faire  jouer la solidarité féminine.

Vous avez vu mon beau diadème ? Je suis certaine qu’il irait très bien avec votre tailleur.

La lionne ne fit même pas un battement de cils. Les négociations n’allaient pas être faciles.

Éliot se lança à son tour, essayant de joindre l’utile à l’agréable.

  • Hum, il sent bon votre café, c’est de l’arabica ? Si je peux me permettre, en y ajoutant une pointe de cannelle…

Lassée d’être ainsi dérangée pendant sa récré, elle laissa

tomber un store devant la vitre, mettant un terme à toute forme de communication. Seul Charly

,

n’avait     pas     encore                 tente   sa

chance.

-Allez, essaye !

Sans    trop    de tapota sur la vitre.

TOC, TOC, TOC !

conviction,    il

Le store s’enroula à grande vitesse. Face à Charly, complètement ahuri, la lionne apparut, tout sourire, et lui fit les yeux doux en papillonnant des cils.

Mais   qu’est-ce                      qu’elle       a                      ? nous demanda-t-il, dubitatif.

D’une voix langoureuse, elle s’adressa à notre frère comme si elle allait lui décrocher la lune :

Que  puis-je                faire      pour toi, beau gosse?

Charly se tourna de nouveau vers nous, embarrassé.

Ce  n’est   pas                mon   genre       de fille…

Je saisis le malentendu au vol et tentai de le faire comprendre intelligemment à l’intéressé en le fixant d’un regard affûté.

  • Charly, c’est normal que cette dame en pince pour toi. Tu es courageux comme un lion.

-Et    alors?

Je répétai en insistant sur la dernière syllabe :

  • Tu  es  courageux comme                    un

LION!

  • Ben oui, et alors ?

Oh, là, là ! C’est du diesel, chez lui ! Bon, il va bien finir par démarrer… un, deux, tr…

-Ah    oui, j’ai compris !

Il se mit à jouer le jeu et déploya ses charmes félins afin de nous permettre d’entrer dans l’antre du lion vert. Il réussit rapidement, et bientôt la porte s’ouvrit ; la voie était libre. Nous dûmes cependant laisser Charly à l’entrée : il était, comment dire… coincé entre les griffes de la lionne amoureuse.

Affalé sur une méridienne en velours turquoise (ce qui n’allait pas du tout à son teint), le lion vert se peignait lascivement la

cr1. n1.’ ere.

  • Je sais pourquoi vous êtes là, dit-il à peine étions-nous entrés. Attendez, je vais vous montrer mon plus beau profil.

Imbu de sa personne, persuadé d’être le plus bel animal qui soit, le lion prit la pose en attendant le crépitement des flashs. Comme rien ne venait, il se vexa.

Si  vous  ne               désirez     pas    me prendre en photo, alors du balai !

Nous l’avions trouvé, pas question de filer comme ça.

  • C’est que, fis-je, nous aurions aimé avoir l’un de vos sages conseils.

Pour des conseils, prenez rendez-vous chez le docteur Girafreud. Il a son cabinet au croisement du cyprès à double tronc.

Il allait falloir parlementer finement, car la vanité de cet individu n’avait d’égal que son amour de lui-même. Liana et Éliot me faisaient signe d’accélérer. Le stress qu’ils m’infligeaient étant contre-productif, je les arrêtai :

  • Ça suffit, je ne suis pas un lion.

Soudain, défonçant la  porte d’un coup de genou, Charly débarqua dans la pièce comme un cheveu dans la soupe

  • Alors ? Ça commence à sentir mauvais avec la tigresse, enfin, la lionne. Elle a envoyé un SMS à toutes les copines de son répertoire. Résultat, un troupeau de lionnes est en train d’arriver pour voir le << beau gosse >>, à

savoir MOI I Vous m’avez                              mis dans un sale pétrin !

  • Qui ose se qualifier de beau gosse? rugit le lion.

Bredouillant,           je tentai d’expliquer la situation, mais des

cris aigus m’interrompirent. Une colonie de lionnes en liesse vint nous rejoindre dans la  tanière. Les groupies hystériques s’étaient scindées en deux groupes : les fans de Charly le lion et celles du lion vert.

  • Il  ne  peut  pas  y avoir deux

lions dans la même pièce.

  • Et un guépard, ajouta Éliot. Dans le rêve, ne l’oubliez pas, je suis un guépard, hein, Léo ?

Mais je n’étais pas d’humeur à m’attendrir : le ton qu’avait employé le lion vaniteux résonnait de défi, et je craignais le

pire. Je n’avais pas tort.

Je te provoque en duel, gronda le félin verdâtre. Le perdant devra s’exiler.

Mais non, ne vous donnez pas tout ce mal, s’empressa Charly tout en essayant de se débarrasser d’une lionne pendue à son cou. Je vous les laisse, toutes ces demoiselles ! Tout ce que l’on

veut, mes amis et moi, c’est savoir où se trouve le temple inca, c’est tout!

Ah,   tu    te                    débines,                    poule mouillée? demanda le lion.

Catastrophe ! Je connais mon frère. Il ne faut jamais jouer avec son orgueil. Là, ça allait péter. En effet, Charly était devenu aussi rouge que son adversaire était vert.

  • Poule mouillée ? Moi ? Tu vas voir ce que tu vas voir, monsieur vert caca d’oie.

Le lion invita mon frère à prendre place à une table, face à lui, et entama une partie de bataille. Très vite, je m’aperçus que les règles du jeu n’étaient pas respectées. Statistiquement, il était impossible que Charly ne retourne que les cartes les plus faibles tandis que, de l’autre côté, as, rois, dames et autres valets se succédaient pour emporter les cartes de mon frère.

  • –                            C’est de la triche ! s’indigna Charly dès qu’il se rendit compte de la tricherie.
  • Pas du tout ! bondit le lion, tous crocs dehors, je suis le plus fort!

De rage, Charly lança les quelques cartes qui lui restaient au visage de son adversaire.

Débarrasse le plancher ! ordonna le félin. Tu as perdu, tu pars. C’était le deal.

Nous fûmes tous littéralement poussés vers la sortie sans même avoir eu l’occasion d’implorer une quelconque clémence.

Qu’est-ce qu’on fait ? On y retourne ?  demanda  Liana  une fois que nous fûmes dehors.

  • Je ne crois pas que ce soit la peine, dis-je. Cet individu est vraiment très obtus, on n’arrivera à rien avec lui.

Assis sur un tas de rochers, nous réfléchissions à ce que nous allions bien pouvoir faire. Seul

Éliot gesticulait, donnant l’impression de ne plus savoir tenir en place.

Hé, Éliot, qu’est-ce qui se passe? Tu as envie de faire pipi?

  • Non, mais ça m’énerve !

C’était le sentiment général. Même Liana, qui était restée sereine jusqu’à maintenant, commençait à montrer des signes de crispation.

-Léa?

-Éliot?

  • Maurice,  il t’a         bien          dit << lion vert>>?

Lion vert, lion vert… Oui, bien sûr, c’est ce qu’il m’a dit. Il m’aurait dit de chercher une sauterelle rose que c’était pareil… mais il a dit << lion vert ! >>

Hum, hum ! fit mon petit frère d’un air dubitatif.

  • Tais-toi, Éliot, je n’arrive plus à penser, fit Charly.

Je m’énervai :

  • –                             Bon ! Une fois pour toutes, Éliot, si tu as quelque chose à dire, dis-le ! Parce que ton attitude ne fait pas avancer notre affaire…
  • C’est cette histoire de vert qui me chiffonne. Ce n’est pas moi qui suis rusé comme un renard, pourtant, quand je vois un lion en verre, je me dis que…

Bon sang ! Mais bien sûr ! Je me suis fait prendre par un homonyme. Et tout ce temps perdu ! Quand Maurice m’a dit << vert >>, j’ai directement pensé à la couleur.

  • Et dire que c’est le plus petit d’entre nous qui nous fait la leçon

‘•

  • Je préfère que tu dises le plus jeune, Charly.

Nous étions au pied d’une imposante statue de verre représentant un lion. Je tentai de rassembler mes pensées mais, entre Liana qui congratulait Éliot et Charly qui me surnommait le

renard    trompé,    ce             n’était   pas facile.  Sur  le  socle  de  la statue,

une  carte , eta1.t  grav, ee        mai.s,           sur

celle-ci, pas  la  moindre              trace     de

temple inca, en ruine ou pas.

Je ne vois pas où nous sommes, dit Charly après avoir examiné le plan.

C’est  simple,  nous          sommes

•      •  

lCl.

Alors que j’appuyai mon doigt sur le morceau de verre gravé, le lion pivota, laissant apparaître un monde souterrain.

  • Hourra ! On y est arrivés !

On   forme               vraiment     une sacrée  équipe, les            copains,                   ajouta Liana,            qui  ne  nous             avait     pas  été pour l’instant d’une grande utilité. D’une                 compagnie               agréable, certes,             mais     pas              d’une    grande

utilité.

Les Aventurêves – tome 5 – Rira bien qui rira le dernier

2:ïâ – a-     

Dernière page du chapitre

• •

•  

.• ..-,..,  T  •         ,.

Nous nous retrouvâmes soudain affublés de pagnes, de tuniques colorées et de sandales. Nous étions sûrement très près du but, car nous ressemblions vraiment à des Incas. Enfin, pour ce que j’ai pu en lire dans les encyclopédies.

-Tu    es très jolie, Liana.

  • Merci, Éliot, tu n’es pas mal non plus.

Non,  non,   je                     n’ai    pas    mal, merci• .

J’éclatai de rire. Non pas à cause de mon petit frère, mais parce que j’étais tellement concentré sur

notre mission que je n’avais  pas vu que d’énormes boucles ornaient nos oreilles. Le plus rigolo, c’était Charly. Ça lui allait à merveille. Je repris mon  sérieux, le temps pressait.

Soyons prudents, Darmoun doit être dans les parages. Là où il y a une fiole à prendre, la hyène n’est jamais loin.

  • Les garçons, intervint Liana, promettez-moi de me laisser persuader Mounrad de ne pas devenir ce méchant sorcier. Il m’écoutera, j’en suis certaine.

Charly haussa les épaules.

-PFF, je crois que tu vas user ta salive pour rien.

-En parlant de salive, intervint Éliot, j’ai l’eau à la bouche, moi. Personne n’a un petit truc à grignoter?

Celui-là, il ne pensait qu’à manger!

Devant nous, le temple était visible, enfin ce qu’il en restait.

L’édifice étêté avait laissé la végétation prendre place. La communion de la pierre et de la nature offrait un magnifique tableau. Mon cœur battait la chamade dans ma poitrine ;  c’était, comment dire… une sorte de coup de foudre culturel. Je devinais la construction intacte, façonnée pierre par  pierre  par une poignée d’hommes d’un autre temps. Charly me rappela à  l’ordre :

  • Pssssst… Léo ? Tu es dans la lune et ce n’est pas le moment. Comment fait-on pour arriver au temple?

Derrière un coteau, nous trouvâmes la solution. Deux lamas attendaient tranquillement en ruminant de l’herbe fraîche.

  • C’est rapide, ça ?

Rapide,  pas                         vraiment,                         mais certainement plus que toi, Charly.

Un    seul ,     problème         restait :

convaincre  Eliot,  réticent                      suite   à

sa mésaventure avec le gros lapin incontrôlable. Je tentai de le rassurer:
  • Nous serons deux sur chaque lama. Tu peux choisir qui tu veux pour monter avec toi, si ça te rassure.
  • Pas Charly, en tout cas. S’il fait une allergie et qu’il m’éternue dessus, beurk !
  • Sympa, frérot, fit Charly. De toute façon, je ne voulais pas d’un morveux peureux accroché à mes basques ! Viens, Léa, je te prends avec moi•.

Génial, j’allais être en binôme avec monsieur Catastrophe pendant qu’Éliot allait  s’agripper à la belle Liana, que sa tunique fuchsia mettait en valeur. Elle monta en amazone sur l’un des lamas et aida Éliot à grimper en  lui tendant la main.

  • On prend celui-là ! ordonna Charly, qui s’était visiblement attribué des galons imaginaires.
  • –                       Ça tombe bien, il ne reste que lui, fis-je en me plaçant devant l’animal.

Sans doute vexé par mon manque d’enthousiasme, ce dernier me cracha en pleine figure. Une masse visqueuse me dégoulinait sur le visage. Inutile de vous dire que tout le monde était écroulé de rire. Je commençais à croire que la malchance de Charly était contagieuse. D’habitude, ce n’est pas le genre de truc qui m’arrive.

Hé bien, mon vieux, dit Charly entre deux hoquets, ce n’est pas de chance. Allez, grimpe

‘•

Je voulais bien grimper, mais le lama, impitoyable, me repoussait avec l’une de ses pattes arrière. Je fus quand même le plus rusé. Je feintais une action vers la droite. L’animal, dépourvu de toute finesse, ne me vit pas venir à gauche et je pus ainsi m’installer

sur son dos, m’accrochant à Charly qui, comme chacun sait, est un cavalier totalement novi• ce…

J’eus  rapidement   les          fesses           en

compote. Tous les dix mètres environ, notre monture ruait dans l’unique but de me désarçonner. Qu’est-ce qu’il pouvait bien me reprocher ? Moi qui n’ai jamais fait de mal à une mouche !

Nous  voilà  arrivés,          déclara

Éliot. C’était chouette avec Liana !

  • Tout le monde ne peut pas en dire autant…

Sous nos yeux, une silhouette familière pénétra furtivement dans le temple en ruine. Nous abandonnâmes aussitôt nos montures et nous élançâmes dans la même direction. Il ne fallait pas se faire doubler par Darmoun, cette fois-ci. Tout le monde en

était.  conscient   sauf          Liana,        qui

continuai.t  nai..vement  ‘a                    cro.ire           en

la  pureté  intérieure  du sorcier. Je

sentai.s  que  nous,

et1.

ons tout  pres

du       dénouement            de            notre aventure.

C’est aujourd’hui et maintenant que Yakou va recouvrer son apparence de petit garçon et retrouver sa famille.

Bien   dit,   Léo   ! approuva Charly.

  • Je suis d’accord, même si j’ai quand même un petit  creux, ajouta Éliot.

Notre enthousiasme fut de courte durée : un énorme disque doré bloquait l’entrée principale, une façon sans doute de dissuader les pilleurs afin de préserver les richesses de ce lieu magique.

On    peut                     essayer                     de        le pousser, proposa Liana.

L’idée, bonne en théorie, ne donna rien. L’or est un métal lourd, et la pièce géante devait peser des tonnes.

Il  y  a   peut-être        une   autre entrée?

Je ne croyais pas trop à la suggestion d’Éliot, mais il faisait marcher ses méninges et ça, ça me plaisait.

  • Il doit y avoir un mécanisme, tu ne penses pas, Léa ?

Évidemment qu’il y avait un mécanisme… Le tout était de le trouver. J’étudiai minutieusement la surface brillante.

Je me demande à quoi correspondent les renfoncements ronds. Il y en a huit.

Liana s’était elle aussi mise à cogiter.

  • Qu’est-ce qui est au nombre de huit? réfléchit-elle tout haut.

Deux fois quatre ! proposa Éliot en levant le doigt comme à l’école.

  • Pffft… à part le grand huit…

Par mégarde, Liana fit tomber l’une de ses boucles d’oreilles. Eurêka ! J’avais trouvé ! Je leur demandai de me donner toutes leurs breloques. Les boucles

d’oreille en or s’incrustèrent parfaitement dans les trous laissés béants. Quand je plaçai la dernière, le disque pivota, nous laissant le champ libre.

Mounrad se tenait devant nous, les mains sur les hanches. Comment avait-il pu bien faire?

  • Donné-mwa la fi.olé !

Je me plantai devant l’horrible personnage.

D’abord, on ne l’a pas, et ensuite elle ne te servirait à rien : tu es un petit garçon, pas encore une hyène.

Léa a raison, Mounrad, ajouta Liana d’une voix  douce. Ton combat a assez duré, tu ne crois pas qu’il est temps  de passer à autre chose ?

.                         .  
,                              ,                                                    ,  

Yé né peu pas changé lé passe, mais ye peu avo1w une plouss bo foutour.

  • La fiole, on l’aura avant toi, lança Éliot. Pour Yakou !
  • –                            Twoi,  lé  minouss,   tou  va lé réglété ! menaça le sorcier.

Soudain, le sol se mit  à trembler, comme un séisme de magnitude six (au moins !).

Malgré les secousses, Mounrad gardait sa posture tandis que, sous ses pieds, se formait une crevasse d’où surgit un monstre. Une véritable horreur.

C’est   quoi,    ce            monstre      ?

trembla Éliot.

T’inquiète pas, Éliot, le rassurai-je. Si ça va trop loin, je te pince et tu te réveilles, OK ?

-OK!

Charly se frotta les mains.

Enfin un peu d’action ! Ça ressemble à une histoire de jeu vidéo, ça.

Liana poussa un cri :

  • Mounrad, non ! Ne fais pas ça

! Pas ce monstre !

Je ne comprenais plus.

  • Pourquoi,   Liana,         tu         connais cette créature ?

Les yeux pleins de larmes, elle nous expliqua qu’il s’agissait du kraken ! Ça me disait vaguement quelque chose. Une sorte de créature de très grande  taille dotée de nombreux tentacules.

  • C’est pas  un  monstre marin,

le kraken?

Elle me répondit que c’était un monstre tout court et que, dans notre intérêt, il valait mieux passer la main.

Déjà, les énormes bras du calmar géant se déployaient. Il balayait les pierres comme des fétus de paille et n’obéissait qu’à une seule voix, celle de Darmoun. Si nous n’arrêtions pas ce carnage, il n’allait plus rien rester du temple, et donc de la fiole.

Il ne fallut qu’une seconde d’inattention, et le drame advint. Le kraken s’empara d’Éliot. Maintenu par un tentacule, le petit s’agitait comme un beau diable. Charly était tétanisé.

  • –                      Il va l’avaler! Pince-moi, Léo. J’approchai  mes        doigts  du      bras de Charly.  Battre ainsi en    retraite n’était   pas   dans   nos habitudes, mais là, nous                 n’avions           plus

d’issue.

  • C’est affreux, je ne peux pas voir ça. Mounrad, supplia Liana, fais quelque chose ! Je t’en supplie, tu n’es pas si mauvais !

Rien n’y fit, le garçon sadique restait de marbre.

.  
,                                                                            ,  

Soudain, dans le chaos, la peur et le fracas, un petit bruit fuyant se fit entendre. Une fumée verdâtre sortit des fesses d’Éliot. Il venait de faire un pet, dont l’efficacité fut immédiate. La creature monstrueuse em1t un grognement d’outre-tombe, lâcha notre frangin et se recroquevilla sous le sol, dans les entrailles de la terre.

Bon    débarras,    fis-je                    en soufflant de soulagement.

Les Aventurêves – tome 5 – Rira bien qui rira le dernier

Charly, bien décidé                à                en
découdre avec notre              ennemi
numéro un,          se lança     à              sa
poursuite tandis que,           suivi       de

Liana, j’accourais au chevet d’Éliot pour m’assurer qu’il allait bien.

  • Tu es trop fort, coco. Tu es venu à bout du kraken ! Tu te rends compte, c’est une première mondiale…

Éliot fit la moue.

Désolé, mais le stress me donne de l’aérophagie. Tu crois que ça peut marcher contre Darmoun?

C’était peut-être une bonne idée, en effet.

Allons donner un coup de main à Charly.

Dernière page du chapitre

• •

•  

.• ..-,..,  T  •         ,.

Nous courions tant bien que mal dans la jungle, essayant de rattraper Charly, qui essayait de rattraper Darmoun. Soudain, se dressa devant nous une figure i• mmense.
  • Cette statue           inca, elle n’était pas là, j’en suis certaine, dit Liana. C’est vrai        que     je    ne me souvenais    pas         l’avoir    aperçue

auparavant. C’était bon signe.

La  fiole  y  est   sans       doute.

Allons-y!

PRRRROUT I Éliot devint rouge tomate.

  • –                        Humm, désolé, je suis encore

un peu stress, e…

C’est alors que nous aperçûmes Charly, qui se battait avec Mounrad sans ménager  ses efforts. Il fallait aller lui prêter main-forte, mais également chercher l’élixir. Je pressentais que notre rêve touchait à sa fin.

  • Séparons-nous, proposai-je.

Mounrad, j’en fais mon affaire, nous lança Charly. Éliot et toi, allez sauver notre ami chat. Dans la vie, l’amitié, c’est très important!

Notre rêve s’écoulait vers une fin heureuse. Charly maîtrisait bien la situation et nous allions sûrement mettre la main sur la fiole, mais une chose étrange se produisit : plus nous approchions de cette statue de pierre et plus la métamorphose de Mounrad en Darmoun opérait. Ce n’était plus avec un garçon de son âge que Charly se roulait dans la boue,

mais   avec   une            affreuse            hyène balafrée.

  • Je vois la fiole ! cria Éliot, tout heureux.

Moi aussi, je pouvais l’apercevoir, ce flacon qui nous faisait tant rêver. La statue en

pi• erre     reprersenta1•t                une                     teA   te

humaine ornée d’une coiffe à plumes. Au milieu de son ventre, en guise de nombril, se tenait la bouteille magique. Éliot était aux anges.

  • On va y arriver, cette fois-ci.

Je me tournai vers mon petit frère, tout enjoué, et découvris avec stupeur qu’il commençait à disparaître.

  • C’est fini pour toi, Éliot, tu te réveilles !

BOUM I Je fus projeté au sol par un coup de tête de Darmoun, qui me passa ensuite dessus sans vergogne.

  • Je la tiens, cette sale bête, je la tiens !

Accroché à la queue de l’animal, Charly ne lâchait pas l’affaire, sauf qu’il était lui aussi en train de sortir de notre rêve ! Ses jambes étaient déjà transparentes.

Je ne pouvais plus que compter sur moi, mais je sentais que mes forces m’abandonnaient. Si près du but, cela ne pouvait pas être possible ! Je devais tenter une dernière action. Si Darmoun devait me coiffer au poteau, je ne m’en remettrais jamais. Sous mes yeux, la hyène s’empara de la fiole, mais elle fut stoppée par Liana, qui lui parlait d’une voix douce:

  • Non !  Il  y  a  sans doute  une

autre solution. Tu ne vas quand même pas errer de rêve en cauchemar toute ta vie ! Fais-le pour moi. Fais-le pour ta maman, celle qui t’a gentiment ouvert la porte de sa hutte, celle qui t’aime et qui t’aimera toujours.

Dans le regard fuyant et vil de l’animal, je pus déceler une étincelle d’humanité, un cas de conscience infime qui me redonna de l’espoir. Réunissant mes dernières forces, j’effectuai un saut et lui arrachai la fiole des pattes, mais je ne parvins pas à la garder. Elle roula à même le sol et nous la suivîmes du regard, impuissants l’un comme l’autre. Elle disparut de notre champ de vision en tombant dans une faille causée un peu plus tôt par le kraken.

Je jetai un coup d’œil en l’air. Mes frères avaient embarqué sur

leur  nuageomobile  et         me         disaient au revoi• r.

– À dans quelques jours, Léa ! Profite bien de ton séjour au domaine du Bois des Secrets.

Merci,   Éliot,  je              t’aime  très

fort.

Amuse-toi    bien,                      mon                      Big

Be’b,e .’

–   Salut, Charly, je t’aime aussi.

Liana et moi étions aussi doucement gommés de cette aventure incroyable. Nous disparaissions discrètement du paysage. Le moment de l’au revoir, des remerciements, était venu. Je savais maintenant ce que Liana avait apporté à notre rencontre : c’était beaucoup d’espoir. Sa détermination à nous prouver envers et contre tout que Mounrad était au fond quelqu’un de bien méritait le respect. Elle avait raison sur toute la ligne, l’amitié peut aussi déplacer des montagnes.

Oh,   j’en   oubliais         Darmoun          !

Mais où était-il passé ?

  • Oh non, pas ça !
  • Que se passe-t-il, Léo ?

Je montrai à Liana comment Darmoun était en train de faire sa sortie de scène. Il était accroché au nuageomobile d’Éliot. Mes frères ne s’étaient rendu compte

Les Aventurêves – tome 5 – Rira bien qui rira le dernier

de rien. Dans quelques instants, alors que Charly et Éliot se réveilleraient dans leur lit  douillet, Darmoun, le sorcier balafré, allait se retrouver lâché dans notre vraie vie.

C’était    le    pire     qui

arriver     !    Nous   allions mettre       Simba       sous protection !

pouvait

devoir haute

Dernière page du chapitre

• •

•  

.• ..-,..,  T  •         ,.

Au domaine, le petit déjeuner était assez sommaire : chocolat chaud (en poudre), tartines  de pain (rassies) et confiture de fraises (sans sucre). En revanche, l’ambiance à la cantine était assez joyeuse. Un poste de radio passait une mélodie familière, et j’entendais Maurice en fredonner le refrain.

Nananana… troooop d’la bombe ! Nanana… trooooop d’la bombe!

Une jeune demoiselle fit son apparition dans la cantine,

accompagnée de monsieur Cradoc, qui s’était peigné pour l’occasion. Quelques caïds ne purent s’empêcher de la siffler, ce qui fait vraiment mauvais genre !

Elle ressemblait trait pour trait à Liana, mais avec quelques années en plus. Monsieur Cradoc fit les présentations.

  • Voici mademoiselle Liana, la cheftaine qui s’occupera de votre groupe. Nous sommes vraiment désolés, mais le responsable du domaine est couché avec un gros rhume. Nous lui souhaitons un prompt rétablissement. Pour ceux et celles qui voudraient lui témoigner du soutien, vous pouvez m’apporter vos dessins ou vos petits mots, je lui transmettrai sans problème.

Pas étonnant d’être enrhumé quand on s’amuse à jouer avec de la glace !

  • Hé, Big Bébé ?
  • Quoi, Maurice ?
  • –                               T’as appelé au secours une bonne partie de la nuit, je n’ai pas pu fermer l’œil à cause de toi et, quand je suis fatigué, je ne suis pas content. À bon entendeur…
.  

Le message était bien passé, il fallait que je surveille mes arr1’eres.

La première journée d’activité me ravit. Parcours de santé, herbier, tout ce que j’aimais. Liana proposa une récompense au premier qui trouverait une belle empreinte et un bonus à celui qui parviendrait à l’identifier.

Manquant de patience, Maurice et sa bande abandonnèrent vite l’idée de chercher, et surtout de trouver, une trace de patte. Ils n’y

voya.ient  aucun 1. n,ter« et                 autre                 que

celui de la récompense. Pourtant, et comme à l’accoutumée, ils joueraient des coudes pour parvenir à leurs fins et obtenir le cadeau promis.

Je fus très productif sur le terrain. Empreintes de marcassin, de chevreuil et même d’écureuil. À la fin de la journée, nous n’étions plus qu’une poignée d’écologistes aux côtés de notre guide. Le soir commençait déjà à tomber quand je fus intrigué par une trace sur le sol poussiéreux.

  • Qu’est-ce que c’est que cette empreinte ? demanda l’un des élèves de notre groupe.

Je crois que c’est une empreinte de hyène, répondis-je, sûr de moi.

  • HA, HAI Tu es un petit comique, toi ! Des hyènes par ici, n’importe quoi ! Allez, on est tous fatigués, rentrons au camp.

Je n’insistai pas. Et même si je racontais le centième de notre aventure, personne ne  me croirait. Au dîner, après une assiette de coquillettes, j’eus droit à toutes les récompenses promises, à la grande

exaspération  de                         Maurice,                         qui me foudroyait du regard.

Voilà   ton                       premier                       badge d’explorateur.

  • Merci, mademoiselle, c’est un grand honneur.

Le bonus ! Le bonus ! Le bonus ! scandèrent les copains, bien plus curieux que moi.

Liana les fit taire.

Silence, silence ! Le bonus, vous l’aurez deviné, sera aussi pour Léa, qui a été l’un des seuls à s’investir autant dans les activités

propos, ees.

J’allais   finir    par                   rougir.                   Elle continua.

Comme                               bonus, exceptionnellement, tu as le droit de donner un coup de fil à ta famille.

-Ah    bon?

-Tu    as l’air déçu, Léa.

  • Non, répondis-je,          c’est   que         je pensais         recevoir         une             autre

décoration  ou  un                     diplôme.                     Enfin, quelque chose dans le genre.

  • Si tu ne veux pas téléphoner chez toi, tu peux toujours offrir ce privilège à l’un de tes amis ici

pr, esents.

Après    quelques               instants       de

réflexion, il me parut évident que je devais téléphoner chez moi. Rassurer maman et papa, mais surtout prévenir mes frères que Darmoun avait atterri dans la vie, dans notre vie ! Notre aventure n’allait plus se limiter au domaine des rêves, mais continuerait dans notre quotidien…

  • HA, HA I Big Bébé va téléphoner à sa maman… se moqua Maurice.

La moutarde me monta au nez.

Hé, Maurice, qui est-ce qui pleurait après sa maman hier soir dans le cabanon ?

  • Ce n’est  pas  moi         !                fit-il, l’air outré.

Je continuai:

  • –                            Ah oui ? Et qui suce encore son pouce?

-Allez, bonne nuit, Léo.

Voilà, c’était réglé : ce n’était pas demain la veille que Maurice irait me chercher des noises.

-Allô, maman? C’est Léo.

  • Léo ? Il y a un problème ? Pourquoi tu téléphones ? Tu n’es pas blessé, mon chéri ?
  • Du calme, mamounette, tout

va bien. J’ai gagné le droit de passer un coup de fil lors d’une expédition et je voulais te dire que je t’aime.

Moi aussi, je t’aime ! Ton papa va être déçu d’avoir raté ton appel. Figure-toi qu’un animal sauvage a fait des dégâts dans le potager et le poulailler, alors il est allé acheter des pièges.

Mumm…   Sans    doute   un renard,    maman.    Tu   peux me

passer mes frères ,?

  • CHARLYVVVVVYV  I ELIOOOOOOT      I Léo,

au téléphone !

J’entendis comme un troupeau de mammouths dévaler les escaliers.

-Léo? Ça va?

À ce moment, monsieur Cradoc pénétra dans le bureau pour me demander d’écourter ma conversation. Il tapotait sur le cadran de sa montre comme si cela faisait des heures que je téléphonais ! Je murmurai dans le combiné:

  • Charly, Éliot, le loup est dans la bergerie ! Je répète, le loup est dans la bergerie.

Un loup ? fit Charly. Nous pensions plutôt à un renard. Il y a des traces dans le poulailler…

La confusion était totale… et ce fameux Cradoc qui restait planté comme un poireau à côté du téléphone ! Tant pis, il fallait que je le dise :

Darmoun     est     dans les parages. C’est plus clair?

Le silence à l’autre bout du fil me rassura. Ils avaient compris. J’étais déchiré entre la joie de profiter de ma classe verte et l’envie de rentrer chez moi auprès des miens.

Je    raccrochai,        espérant         que

Charly et Éliot, ainsi prévenus, mettraient tout en œuvre pour protéger Simba.

Ce que j’ignorais, c’est que Darmoun s’était déjà fait des alliés. Il avait conclu un pacte avec Barracuda, l’horrible chien plissé de mes voisines, des triplées aussi méchantes que leur animal. Une poignée de pattes avait scellé cet accord diabolique.

  • Rira bien qui rira le dernier, avait grogné le chien.
  • Yé né rien compris, mais yé soui d’accor, avait ricané le sorci• er.

Notre pauvre matou devait s’attendre au pire… mais croyez bien que Charly, Éliot et moi, en

Les Aventurêves – tome 5 – Rira bien qui rira le dernier

Aventurêveurs qui se respectent, allions montrer à ces deux grosses brutes de quel bois nous nous chauffions !

Dernière page du chapitre

Histoires

CHAPITRE 9
Nous courions tant bien que mal dans la jungle, essayant de rattraper Charly, qui essayait de rattraper Darmoun. Soudain, se dressa devant nous une figure i• mmense.
– Cette statue inca, elle n’était pas là, j’en suis certaine, dit Liana. C’est vrai que je ne me souvenais pas l’avoir aperçue
auparavant. C’était bon signe.
La fiole y est sans doute.
Allons-y!
PRRRROUT I Éliot devint rouge tomate.

– Humm, désolé, je suis encore
un peu stress, e…
C’est alors que nous aperçûmes Charly, qui se battait avec Mounrad sans ménager ses efforts. Il fallait aller lui prêter main-forte, mais également chercher l’élixir. Je pressentais que notre rêve touchait à sa fin.
– Séparons-nous, proposai-je.
Mounrad, j’en fais mon affaire, nous lança Charly. Éliot et toi, allez sauver notre ami chat. Dans la vie, l’amitié, c’est très important!
Notre rêve s’écoulait vers une fin heureuse. Charly maîtrisait bien la situation et nous allions sûrement mettre la main sur la fiole, mais une chose étrange se produisit : plus nous approchions de cette statue de pierre et plus la métamorphose de Mounrad en Darmoun opérait. Ce n’était plus avec un garçon de son âge que Charly se roulait dans la boue,

mais avec une affreuse hyène balafrée.
– Je vois la fiole ! cria Éliot, tout heureux.
Moi aussi, je pouvais l’apercevoir, ce flacon qui nous faisait tant rêver. La statue en
pi• erre reprersenta1•t une teA te
humaine ornée d’une coiffe à plumes. Au milieu de son ventre, en guise de nombril, se tenait la bouteille magique. Éliot était aux anges.
– On va y arriver, cette fois-ci.
Je me tournai vers mon petit frère, tout enjoué, et découvris avec stupeur qu’il commençait à disparaître.
– C’est fini pour toi, Éliot, tu te réveilles !
BOUM I Je fus projeté au sol par un coup de tête de Darmoun, qui me passa ensuite dessus sans vergogne.
– Je la tiens, cette sale bête, je la tiens !

Accroché à la queue de l’animal, Charly ne lâchait pas l’affaire, sauf qu’il était lui aussi en train de sortir de notre rêve ! Ses jambes étaient déjà transparentes.
Je ne pouvais plus que compter sur moi, mais je sentais que mes forces m’abandonnaient. Si près du but, cela ne pouvait pas être possible ! Je devais tenter une dernière action. Si Darmoun devait me coiffer au poteau, je ne m’en remettrais jamais. Sous mes yeux, la hyène s’empara de la fiole, mais elle fut stoppée par Liana, qui lui parlait d’une voix douce:
– Non ! Il y a sans doute une
autre solution. Tu ne vas quand même pas errer de rêve en cauchemar toute ta vie ! Fais-le pour moi. Fais-le pour ta maman, celle qui t’a gentiment ouvert la porte de sa hutte, celle qui t’aime et qui t’aimera toujours.

Dans le regard fuyant et vil de l’animal, je pus déceler une étincelle d’humanité, un cas de conscience infime qui me redonna de l’espoir. Réunissant mes dernières forces, j’effectuai un saut et lui arrachai la fiole des pattes, mais je ne parvins pas à la garder. Elle roula à même le sol et nous la suivîmes du regard, impuissants l’un comme l’autre. Elle disparut de notre champ de vision en tombant dans une faille causée un peu plus tôt par le kraken.
Je jetai un coup d’œil en l’air. Mes frères avaient embarqué sur
leur nuageomobile et me disaient au revoi• r.
– À dans quelques jours, Léa ! Profite bien de ton séjour au domaine du Bois des Secrets.
Merci, Éliot, je t’aime très
fort.
Amuse-toi bien, mon Big
Be’b,e .’

– Salut, Charly, je t’aime aussi.
Liana et moi étions aussi doucement gommés de cette aventure incroyable. Nous disparaissions discrètement du paysage. Le moment de l’au revoir, des remerciements, était venu. Je savais maintenant ce que Liana avait apporté à notre rencontre : c’était beaucoup d’espoir. Sa détermination à nous prouver envers et contre tout que Mounrad était au fond quelqu’un de bien méritait le respect. Elle avait raison sur toute la ligne, l’amitié peut aussi déplacer des montagnes.
Oh, j’en oubliais Darmoun !
Mais où était-il passé ?
– Oh non, pas ça !
– Que se passe-t-il, Léo ?
Je montrai à Liana comment Darmoun était en train de faire sa sortie de scène. Il était accroché au nuageomobile d’Éliot. Mes frères ne s’étaient rendu compte

Les Aventurêves – tome 5 – Rira bien qui rira le dernier

de rien. Dans quelques instants, alors que Charly et Éliot se réveilleraient dans leur lit douillet, Darmoun, le sorcier balafré, allait se retrouver lâché dans notre vraie vie.

C’était le pire qui
arriver ! Nous allions mettre Simba sous protection !

pouvait
devoir haute

Dernière page du chapitre

• •
.CHAPITRE 10.

Au domaine, le petit déjeuner était assez sommaire : chocolat chaud (en poudre), tartines de pain (rassies) et confiture de fraises (sans sucre). En revanche, l’ambiance à la cantine était assez joyeuse. Un poste de radio passait une mélodie familière, et j’entendais Maurice en fredonner le refrain.
Nananana… troooop d’la bombe ! Nanana… trooooop d’la bombe!
Une jeune demoiselle fit son apparition dans la cantine,

accompagnée de monsieur Cradoc, qui s’était peigné pour l’occasion. Quelques caïds ne purent s’empêcher de la siffler, ce qui fait vraiment mauvais genre !
Elle ressemblait trait pour trait à Liana, mais avec quelques années en plus. Monsieur Cradoc fit les présentations.
– Voici mademoiselle Liana, la cheftaine qui s’occupera de votre groupe. Nous sommes vraiment désolés, mais le responsable du domaine est couché avec un gros rhume. Nous lui souhaitons un prompt rétablissement. Pour ceux et celles qui voudraient lui témoigner du soutien, vous pouvez m’apporter vos dessins ou vos petits mots, je lui transmettrai sans problème.
Pas étonnant d’être enrhumé quand on s’amuse à jouer avec de la glace !
– Hé, Big Bébé ?
– Quoi, Maurice ?

– T’as appelé au secours une bonne partie de la nuit, je n’ai pas pu fermer l’œil à cause de toi et, quand je suis fatigué, je ne suis pas content. À bon entendeur…
Le message était bien passé, il fallait que je surveille mes arr1’eres.
La première journée d’activité me ravit. Parcours de santé, herbier, tout ce que j’aimais. Liana proposa une récompense au premier qui trouverait une belle empreinte et un bonus à celui qui parviendrait à l’identifier.
Manquant de patience, Maurice et sa bande abandonnèrent vite l’idée de chercher, et surtout de trouver, une trace de patte. Ils n’y
voya.ient aucun 1. n,ter »et autre que
celui de la récompense. Pourtant, et comme à l’accoutumée, ils joueraient des coudes pour parvenir à leurs fins et obtenir le cadeau promis.

Je fus très productif sur le terrain. Empreintes de marcassin, de chevreuil et même d’écureuil. À la fin de la journée, nous n’étions plus qu’une poignée d’écologistes aux côtés de notre guide. Le soir commençait déjà à tomber quand je fus intrigué par une trace sur le sol poussiéreux.
– Qu’est-ce que c’est que cette empreinte ? demanda l’un des élèves de notre groupe.
Je crois que c’est une empreinte de hyène, répondis-je, sûr de moi.
– HA, HAI Tu es un petit comique, toi ! Des hyènes par ici, n’importe quoi ! Allez, on est tous fatigués, rentrons au camp.
Je n’insistai pas. Et même si je racontais le centième de notre aventure, personne ne me croirait. Au dîner, après une assiette de coquillettes, j’eus droit à toutes les récompenses promises, à la grande

exaspération de Maurice, qui me foudroyait du regard.
Voilà ton premier badge d’explorateur.
– Merci, mademoiselle, c’est un grand honneur.
Le bonus ! Le bonus ! Le bonus ! scandèrent les copains, bien plus curieux que moi.
Liana les fit taire.
Silence, silence ! Le bonus, vous l’aurez deviné, sera aussi pour Léa, qui a été l’un des seuls à s’investir autant dans les activités
propos, ees.
J’allais finir par rougir. Elle continua.
Comme bonus, exceptionnellement, tu as le droit de donner un coup de fil à ta famille.
-Ah bon?
-Tu as l’air déçu, Léa.
– Non, répondis-je, c’est que je pensais recevoir une autre

décoration ou un diplôme. Enfin, quelque chose dans le genre.
– Si tu ne veux pas téléphoner chez toi, tu peux toujours offrir ce privilège à l’un de tes amis ici
pr, esents.
Après quelques instants de
réflexion, il me parut évident que je devais téléphoner chez moi. Rassurer maman et papa, mais surtout prévenir mes frères que Darmoun avait atterri dans la vie, dans notre vie ! Notre aventure n’allait plus se limiter au domaine des rêves, mais continuerait dans notre quotidien…
– HA, HA I Big Bébé va téléphoner à sa maman… se moqua Maurice.
La moutarde me monta au nez.
Hé, Maurice, qui est-ce qui pleurait après sa maman hier soir dans le cabanon ?
– Ce n’est pas moi ! fit-il, l’air outré.
Je continuai:

– Ah oui ? Et qui suce encore son pouce?
-Allez, bonne nuit, Léo.
Voilà, c’était réglé : ce n’était pas demain la veille que Maurice irait me chercher des noises.
-Allô, maman? C’est Léo.
– Léo ? Il y a un problème ? Pourquoi tu téléphones ? Tu n’es pas blessé, mon chéri ?
– Du calme, mamounette, tout
va bien. J’ai gagné le droit de passer un coup de fil lors d’une expédition et je voulais te dire que je t’aime.
Moi aussi, je t’aime ! Ton papa va être déçu d’avoir raté ton appel. Figure-toi qu’un animal sauvage a fait des dégâts dans le potager et le poulailler, alors il est allé acheter des pièges.
Mumm… Sans doute un renard, maman. Tu peux me
passer mes frères ,?
– CHARLYVVVVVYV I ELIOOOOOOT I Léo,
au téléphone !

J’entendis comme un troupeau de mammouths dévaler les escaliers.
-Léo? Ça va?
À ce moment, monsieur Cradoc pénétra dans le bureau pour me demander d’écourter ma conversation. Il tapotait sur le cadran de sa montre comme si cela faisait des heures que je téléphonais ! Je murmurai dans le combiné:
– Charly, Éliot, le loup est dans la bergerie ! Je répète, le loup est dans la bergerie.
Un loup ? fit Charly. Nous pensions plutôt à un renard. Il y a des traces dans le poulailler…
La confusion était totale… et ce fameux Cradoc qui restait planté comme un poireau à côté du téléphone ! Tant pis, il fallait que je le dise :
Darmoun est dans les parages. C’est plus clair?

Le silence à l’autre bout du fil me rassura. Ils avaient compris. J’étais déchiré entre la joie de profiter de ma classe verte et l’envie de rentrer chez moi auprès des miens.
Je raccrochai, espérant que
Charly et Éliot, ainsi prévenus, mettraient tout en œuvre pour protéger Simba.
Ce que j’ignorais, c’est que Darmoun s’était déjà fait des alliés. Il avait conclu un pacte avec Barracuda, l’horrible chien plissé de mes voisines, des triplées aussi méchantes que leur animal. Une poignée de pattes avait scellé cet accord diabolique.
– Rira bien qui rira le dernier, avait grogné le chien.
– Yé né rien compris, mais yé soui d’accor, avait ricané le sorci• er.
Notre pauvre matou devait s’attendre au pire… mais croyez bien que Charly, Éliot et moi, en

Les Aventurêves – tome 5 – Rira bien qui rira le dernier

Aventurêveurs qui se respectent, allions montrer à ces deux grosses brutes de quel bois nous nous chauffions !

Histoires

Liana me regarda avec des yeux ronds.
Mais… tout le monde sait faire ça, ici !
C’est ainsi que nous apprîmes que, dans ce rêve, les lapins pouvaient devenir des superlapins, des <>. Cette espèce pouvait muter sans problème quand on connaissait la formule. Nous nous mîmes donc

en quête d’en dégotter quatre, afin de réaliser la manœuvre et de pouvoir ainsi avancer sans trop se fatiguer, au grand bonheur de Charly.
– WAOUH, des superlapins ! Rira bien qui rira le dernier, petit sauvage, HA, HA, HA, HAI ricanait-il.
Sans trop de difficultés, Liana nous trouva des lapins angoras. Elle récita le sortilège et pouf ! chacun de nous se retrouva pourvu d’une monture hors du commun.
– Je ne sais pas si c’est une bonne idée, ça… gémit Éli, soudain craintif. Il a l’air nerveux, le mien… Et puis, comme dans notre rêve je suis aussi rapide qu’un guépard, je vais vous suivre en courant.
C’est vrai qu’au premier abord, le rabeefy de notre petit frère avait l’air d’être monté sur ressorts, mais c’était assez normal

: il venait quand même d’être multiplié par six!
– Allez, fais pas ta chochotte,
Éliot ! Pense à Simba… AAAAATCHOUM
1 lui conseilla Charly qui, pour sa part, se cramponnait déjà aux oreilles de son mangeur de carottes.
Écoutant les conseils de Liana, je m’accrochai pour ma part à la fourrure douce et blanche de mon lapin géant.
-Attendez-ma … AAAAAAATCHOUM 1 Mon sang ne fit qu’un tour quand j’aperçus la tête qu’avait Charly. Il était entièrement boursouflé, des oreilles jusqu’au
bout du nez…
– Descend immédiatement de ce lapin, Charly, lui ordonnai-je.
– Pfff, il faut savoir ce que tu
veux, Léa… A… AAA… AAAAATCHOUM 1
Le malheureux faisait une énorme allergie.
– Descend, je te dis ! Tu verrais ta tête : tu ressembles à Punky, ton

ami tarsier !
Un ultime éternuement le désarçonna de sa monture. Liana lui appliqua rapidement sur la figure quelques feuilles d’une plante inconnue ramassée au pied d’un arbre. Ce petit contretemps nous avait fait oublier Éliot et son lapin frénétique, et nous fûmes rappelés à l’ordre par les cris de frayeur de notre benjamin. Il était totalement vert et sa monture semblait incontrôlable.
Décidément quand ce n’est pas l’un, c’est l’autre. Je me demandai ce que j’avais fait pour mériter ça…
Laissant donc Charly et ses yeux
de grenouille aux bons soins de Liana la guérisseuse, je me lançai à cœur vaillant au secours du plus petit. Notre amie, qui connaissait bien les lieux, eut le temps de me crier un avertissement:
– Attention, il se dirige droit vers le précipice !

Ma monture avait beau m’obéir au doigt et à l’œil et bondir comme un kangourou dopé, je devais me rendre à l’évidence : celle d’Éliot avait une sacrée avance.
Je mis mes méninges en action et j’eus alors un réflexe qui sauva, une fois de plus, mon frère en danger. J’empoignai le sablier qui pendait à mon cou et je le lançai comme des bolas1 dans les pattes de l’animal. Sa course fut stoppée net : les pattes entravées, il chuta lourdement sur le sol. Éliot se prec1p1ta vers moi.
-SNIF, SNIF, j’ai eu si peur !
– Je dois avouer que moi aussi, fis-je, soulagé de voir que nous nous en étions sortis à si bon compte.
Force est de constater que je l’aimais bien, mon petit frère.
Remis de nos émotions, nous reprîmes notre route, à pied cette

fois, les rabeefys ne nous ayant pas reuss1.
Un peu plus tard, alors que nous empruntions un chemin parsemé de fleurs des champs, une carriole sans cheval arriva à notre hauteur. Intrigué, je ne pus m’empêcher de poser la question à notre compagne de rêve :
Hum, normalement, il ne
devrait pas y avoir un cheval qui tire cette charrette ?
Pourquoi ? C’est un char ! C’est comme ça, ici ! Pourquoi est­ ce qu’un animal devrait tirer quoi que ce soit ? Ça avance tout seul, et puis voilà.
Bon, je n’allais pas chercher à comprendre. Il fallait faire vite et, le sablier s’étant brisé lorsque je l’avais lancé, nous n’avions aucune idée du temps qui nous restait. Nous embarquâmes donc dans le chariot sans attelage. Ce n’était pas très confortable, mais

ça roulait. Enfin, sur quelques m’etres…
Pourquoi il s’arrête ?
demanda Éliot, angoissé.
– Il y a un arrêt de char, là. Vous ne l’avez donc pas vu ? fit Liana en haussant les épaules, comme si c’était évident.
– C’est pas pour dire, mais il
n’y a personne à l’arrêt !
À peine Charly avait-il prononcé ces mots u’il fut bousculé violemment. A première vue, il n’y avait personne, mais, petit à petit, un troupeau de volailles apparut à nos côtés. Nous dûmes nous serrer comme des sardines. Un coq à la crête bouclée s’adressa à Charly:
Monsieur, pourriez-vous
vous serrer un peu afin de faire de la place à ma femme, Coquillette ? Y a de la place ailleurs, bougonna mon frère, qui ne
voulait pas bouger.
Le coq insista :

La pauvre a le mal des transports et ne supporte pas de se retrouver à l’arrière.
– Moi aussi, intervint Éliot, j’ai le mal des transports. D’ailleurs, un jour, sur le ferry-boat…
Je l’arrêtai net :
Ça va, Éliot, ne rentre pas dans les détails. Reculons pour laisser place à la famille Poulailler.
Le volatile me reprit sur un ton
1• ron1• que:
– Pff… La famille Poulailler a déménagé l’an passé. Nous, nous sommes la famille Coq. Je m’appelle Coq-au-Vin, voici ma fille, Coquette, et mes jumeaux, Coquetier et Coq-en-Pâte.
À ce moment-là, Charly proposa


Si vous permettez, j’en
connais une bonne sur les coqs.
J’étais plutôt inquiet. Les blagues de mes frères ne faisaient en général rire qu’eux. J’eus beau

faire <> de la tête, Chacha se lança:
– Quel est le comble d’un coq ?
Éliot cassa l’effet en répondant :
– C’est d’avoir la chair de poule


À ma grande surprise, les rires
éclatèrent. Même Liana s’y était mise, me glissant entre deux hoquets:
J’adore tes frères, ils sont géniaux!
– Pas mal ! renchérit Coq-au­ Vin. Moi aussi, je suis un sacré humoriste d’ailleurs. Eh, toi, avec tes lunettes…
– On m’appelle Super-Charly…
Eh bien, Super-Charly, tu devrais manger des carottes.
– Des carottes? BEURK I Pourquoi devrais-je manger des carottes?
– C’est bon pour la vue. Tu as déjà vu un lapin avec des lunettes
? Hl, Hl, HI 1
C’est dans cette joyeuse humeur que nous fîmes connaissance avec

la basse-cour.
– Allez, tous ensemble, entonna Coquillette. Une poule sur un mur … Qui picore du pain dur… Picoti…
Enchantés, Charly et Éliot se balançaient bras dessus, bras dessous avec nos compagnons de voyage.
Soudain, l’auto-charrette s’arrêta si violemment que nous chutâmes tous les uns sur les autres. En me relevant, j’aperçus Mounrad, qui avait traversé le chemin sans même se soucier de
nous, trop occup,e ‘a tenter
d’attraper un oisillon épouvanté. Aussitôt, je prévins mes compagnons :
– Vite ! Descendons ! Il a le sac de jute, Simba doit être dedans !
La famille Coq eut tout juste le temps de nous adresser ses vœux de réussite. Nous nous éloignâmes sous des cris d’encouragement :

COCORIIIIIIICOOOOOO… COCORIIIIICOOOOO…
Liana prit la tête de notre petite
troupe et s’éloigna loin devant. Je comprenais aisément qu’elle voulait parlementer avec ce drôle d’enfant, qu’elle ne voyait pas du même œil que nous. Je ne doutais pas cependant qu’elle se rendrait très vite à l’évidence.

Les Aventurêves – tome 5 – Rira bien qui rira le dernier

1. Bolas : sorte de lasso terminé par des boules de pierre, utilisé en Amérique du Sud et permettant de capturer les animaux en entravant leurs pattes.

On se reverra 8-12

CHAPITRE 08 .  j .  ·

0     13,1 K   *  1,19 K      ..       172

<< ]’voulais que tu sois le premier, j’voulais que tu sois le dernier.>>

Selem Aleykoum,

1 1 Trois ans plus tard. 1 1

OMNISCIENT

Notre belle Sihem a maintenant terminé ses études d’avocate, et suit un stage d’un an dans un cabinet très réputé à Paris.

Physiquement, elle s’est beaucoup embelli, et continue toujours le sport.

Mentalement, elle est devenue plus sûre d’elle que jamais et il y’a deux ans, elle a eu une intense relation avec Youness qui s’est très mal terminée.

Depuis, elle ne se laisse en aucun cas approcher par les hommes, tous plus vicieux les uns que les autres.

1 1 Un soir de juin . 1 1

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Je sors de la douche, et enfile ma robe 1 1

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Ensuite, je me lisse les cheveux, me maquille, puis je prends ma pochette, mes clés de

,

voiture et direction les champs Elysées.

Tu ne croyais tout de même pas que j’allais aller en boite de nuit ?

Rire ce genre d’endroits ce n’est que pour les vieilles meufs, qui n’ont pas les moyens de s’offrir une robe telle que la mienne, et qui

n’ont rien de mieux à faire les vendredis soir que d’aller se frotter au gars, comme des

ani•maux.

J’arrive donc, devant le restaurant quatre étoiles, donne mon nom au portier, et entre.

Là je me dirige immédiatement vers Saad, mon patron, qui m’a proposé de l’accompagner à cette soirée privé.

Lui – Waouh vous êtes sublime Sihem

Moi- Merci

Il était très beau aussi, mais je ne vais pas lui dire.

Il ne faudrait pas qu’il s’imagine des trucs.

[…]

Je vais prendre un verre de champagne, quand le serveur arrive a mon niveau et en verse le contenue sur ma robe. Je le regarde un moment avec le regard noir, quand je le reconnais : c’est Ayoub.

Donc maintenant monsieur travaille comme

serveur?

Ayoub -Sihem? Je …

Immédiatement je prends ma pochette, ramasse ma robe qui traîne, et me dirige vers les toilettes .

Je prends ma pochette, ramasse ma robe qui traîne, et me dirige vers les toilettes .

C’est une blague, depuis quand ce petit con se permet de s’approcher de moi, et même de m’adresser la parole?

J’entre et vois bon nombre de femme se remaquiller, dommage pour elles, jamais elles ne m’arriveront à la cheville rire.

J’allume l’eau, et essaie tant bien que mal d’enlever la tâche de champagne qui se trouve sur ma robe.

Je me mets à frotter avec aplomb, mais il me semble bien que c’est peine perdue.

J’ouvre à mon tour ma pochette, prends mon rouge à lèvre, et m’en remets un peu.

L’énorme tache sur ma robe me rappelant encore plus qu’il avait réussis à me gâcher la soirée, je m’apprêtes à sortir quand un coup de feu retentit.

Silence général dans les toilettes.

Des cris se firent entendre un peu partout, puis plus rien.

Toutes les filles présentent autour de moi, se mirent à se bousculer afin de se mettre à l’abris dans les toilettes.

J’attendais quant à moi, que le bruit ne cesse que le temps d’un instant, pour me permettre de passer dans la cuisine dont la porte se

trouvai.t a un metre a pe.ine .

Je sors ma tête de cet endroit qui devenait à présent trop étouffant, et c’est là que j’en vis un.

Un attentat, oui peut être que ces hommes font partie de Daesh et qu’ils sont venus pour répondre à une vengeance contre l’Occident .

Il faut dire qu’on en a tellement entendu

parler ces deux dernières années, que ça ne m’étonnerait presque pas.

L’homme me regarde et je détourne instantanément le regard, où du moins avant qu’il ne tente quoique ce soit, mais c’est déjà trop tard.

Il pointe alors son arme sur moi, charge, puis tire en plein sur ma cuiss3

Je m’écroule à terre en guise de réponse, hurlant ma douleur, quand ce dernier s’approche de moi à grands pas.

Il m’empoigne les cheveux et se met à me frapper, comme pour m’achever semble t-il.

Au bout de quelques minutes qui me parurent interminable, il s’arrête.

Je ne tentais même plus de m’enfuir, à quoi cela aurait-il pu servir?

Je suis prise au piège.

Plusieurs hommes viennent se joindre à lui.

? – Il c’est passer quoi là?

? – C’est c’te racli qui essayait de s’enfuir mais j’l’ai arrêté avant

? -Tu l’as bien amoché quand même

Disant cela, il me soulève et me regarde un moment avant de déclarer :

? – Elle est plutôt bonne, on la prend Comment ça on la prend ?

Moi – Quoi ? Murmures-je

Je n’arrivais même pas à m’exprimer clairement, je devais vraiment être pathétique à voir.

? -Allez, tu viens avec nous ma beauté

Il me soulève de sorte à pouvoir me porter dans ses bras, puis il                                  marche à travers les corps enchevêtrés.

Mes yeux sont rivés sur le sol où je vois des hommes et des femmes inerte et dont les vêtements sont ensanglantés.

Je refoule une envie de vomir.

[…]

Arrivés devant une grande bâtisse à l’allure moderne, je me fais hurler dessus par un homme, qui a la vingtaine à peine.

Voyant que je ne réagis pas plus que cela, il me gifle, et avant qu’il ne continue, un second homme vient s’interposer.

Lui- Nabil va aider le reste des hommes dans le jardin

Nabil – Mais ..

Lui – Vas y j’m’en occupe

Je ne comprenais pas en quel honneur il s’était mis entre nous, mais après ce qui venait de se passer je n’avais pas envie de lui montrer le moindre signe de gratitude .

Lui – T’as quoi sur le visage?

Moi – Ça se voit pas ?

Lui – Tu devrais éviter de faire la folle ici,

c’est un conseil

Je ne prends pas la peine de lui répondre.

Lui – Allez, suis moi

Je le suis par défaut, alors qu’il m’emmène à l’intérieur de cette grande maison.

Nous arrivons dans un salon qui, je dois le dire, était juste immense.

Des hommes présents dans la pièce me regardèrent avec dégoût et envie à la fois, alors que je tentais de faire bonne figure malgré ma douleur.

Certains d’entre eux se mirent à se moquer de moi, d’autres encore commentaient ma tenue qui ne ressemblait plus à rien.

Un homme plutôt imposant descend les escaliers et leurs demande de se taire.

Homme – Pourquoi t’es encore là toi? Dit-il d’un air surpris

Je ne lui réponds pas, et plaque ma main sur ma cuisse dont le sang coulait à flot.

Je me mis à pleurer de douleur tellement la souffrance était présente.

L’homme s’approche de moi, et m’emmène dans ce qui semble être la cuisine, puis il sort du désinfectant et des compresses qu’il presse vigoureusement sur ma plaie .

Je pleurais encore plus de douleur, lorsqu’un second homme, en l’occurrence celui du début, vient prendre la relève .

Lui – Ça va comme ca ?

Moi- Ça va pas du tout, j’ai trop mal dis-je en essuyant mes larmes

Lui-Tiens garde ça avec toi

Disant cela, il me tend un sachet contenant de la poudre blanche.

Moi-T’es malade toi, j’touche pas à ça

Je repousse doucement le sachet, et enlève maladroitement sa main de sur ma cuisse.

Moi – Laisse laisse j’vais faire

La douleur est dans la tête, rien que dans la

teA

te me re,

pe

tes-J•  e pour me rassurer .

Une dizaine de minute plus tard, l’homme me monte dans une chambre puis je l’entends qui ferme la porte à clé.

Tu n’as aucune idée de ce qui t’attends ici ma belle Sihem

suivre  

A…         .  

Ça vous plait toujours?

Restez accroché, le plus intéressant arrive                                                               ,il>.

Kisss mes poules .

V*oter

Ç]

172

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CHAPITRE 09.   J . ·

0     13,3 K   *  1,14 K      ..       150

« Verre de champagne, j’penses à toi dans mes rêves pourtantj’suis éveillé va falloir qu’on en parle.>>

Selem Aleykoum

Lui-Apprends à fermer ta gueule quand t’es

à côté de moi .

Je le regarde un moment, en me retenant de pestiférer, lorsqu’il s’approche dangereusement de moi.

Je me recule instinctivement, mais je sens quelque chose de dur contre mon dos : le mur.

Lui – Baisse les yeux quand j’te parle .

Moi- C’est une blague? Mais tu te prends pour qui?

Se sentant sûrement dépassé par ma  réaction, il pose sa main sur ma gorge qu’il s’amuse à serrer pour tester mes limites semble-t-il, tout en plaquant son corps contre le mien.

Lui – Tu vois, les p’tites putes bourgeoises dans ton genre j’en bouffe dix par                                                 jour, alors si t’as pas envie que j’abimes ce joli visage dit-il en le caressant du bout de son doigt j’te conseille de te tenir tranquille .

Au bout d’un court instant qui m’a paru duré une éternité, il me lâche avec un léger rire

destiné à me prouver qu’il a réussit à m’intimider.

Je poses ma main sur ma gorge comme si j’essayais d’y rétablir la circulation sanguine, tout en essuyant les quelques larmes qui s’étaient échappées de mes orifices.

Après cela, il s’assoit sur le lit et me regarde longuement tout en allumant son joint.

Me sentant tout à coup nue face à cet inconnu qui avait attenté à ma vie quelques secondes plus tôt, je tire sur la dentelle de ma robe pour tenter de couvrir la partie supérieur de mon corps, dont je sentais l’intimité violée uniquement à cause du regard perçant qu’il posait sur moi.

Lui – J’te laisse dormir dans ma chambre ce soir, mais demain j’te mets avec les chiens dit-il en écrasant sa cigarette sur le bord de la fenêtre

J’attends qu’il parte, puis je vais enlever la couette de sur le lit, et la pose par terre, ensuite je prends un coussin et dort à même

le sol.

Je n’avais tout simplement pas envie de dormir dans ses draps voilà tout.

Mes larmes se mirent à couler instantané­ ment, alors que je ferme les yeux en essayant d’imaginer que je suis encore dans mon petit duplex sur Paris.

Mais une question vient tambouriner contre les parois de mon cerveau et m’empêche de dormir: qu’est-ce que je fais ici?

[…]

? – Allez debout

J’ouvre les yeux, et une légère bribe de sou­ venirs me met dans un état ou je n’ai qu’une envie : celle de rapidement me rendormir pour ne plus penser à cette situation.

Au lieu de cela, mon corps se soulève comme par enchantement, et me propulse hors

du petit nid douillet de substitution que je

m’étais fabriquée la veille au soir.

Mon regard encore perdu dans le vague se pose sur un jeune homme à peine âgé d’une

vingtaine d’années, il me semble.

N’oubliant pas ce que m’en a coûté ma réplique de la veille, je me contente de le regarder avec méfiance en prenant bien soin de couvrir mon corps avec la couverture.

Moi – J’dois partir?

? – Partir où ?

Visiblement, il n’est au courant de rien.

Ou presque.

J’essaye de me lever, et sans que je m’y attende, la douleur dût a la balle que j’avais reçu la veille dans ma jambe, refit soudainement surface.

Je me mets à pleurer tout en soufflant coup à coup.

? – Oh qu’est-ce t’as?

Moi – Ah putain !

Il s’approche de moi, et comme je tenais ma jambe pour essayer d’en atténuer la douleur,

il devina sans difficultés d’où provenait ma souffrance .

? – Bouge pas j’appelle quelqu’un, garde ça sur ta jambe pour faire pression en attendant

Je fais ce qu’il me dit, en retenant mes larmes.

[…]

Moi – Hm merci

? – De rien, au fait moi c’est Kamel, le frère de

Sarny Moi-Sarny?

Kamel – Tes dans sa chambre en faite

Moi – Ah je vois

On ne parla pas plus, de toute façon je n’avais pas vraiment la tête à ça.

Je me lève avec difficultés, et me dirige vers la seconde porte, qui devait sûrement mener a une salle de bain ou à des toilettes, ou les

deux.

Je pose ma main sur la poignée, la tourne et tombe sur une belle salle de bain, c’est pas le plus important sur le moment mais j’voulais le souligner.

Je prends l’initiative de me doucher, je commence donc à enlever ma robe de la veille, et juste avant que je n’enlève mes sous vêtements, la porte s’ouvre violemment sur le fameux Sarny avec lequel j’ai eu la chance d’avoir une brève entrevue hier à peine.

Lui – Oh j’peux savoir ce que tu fais la?

Moi- Bah j’vais me doucher

Lui Rire et vas y t’as cru t’étais chez ta mère où c’est comment? Vas y Vas y remet, ton vieux rideau là, j’temmène dans ta nouvelle chambre

Ne souhaitant pas une nouvelle fois qu’il m’agresse, je le suis sans protester.

Nous descendons des escaliers, une fois où nous arrivons dans le salon, puis une

seconde fois où nous atterrissons devant un

long couloir à l’allure sinistre.

Il m’entraîne devant l’une des portes, la pousse avec vigueur et me dit :

Lui – C’est là que tu vas rester, j’veux pas t’en­ tendre ne serait ce que respirer c’est clair?

Quand j’aurai besoin de toi, j’te ferai signe

Moi- Ah d’accord, et qu’est ce que je fous la concrètement? J’ai rien demander moi, j’veux juste reprendre ma vie

Lui- Rire reprendre ta vie? Mais c’est finit tout ça, pour l’instant tu restes ici et quand j’aurai le temps je réfléchirai à ce que je te ferai

Et il s’en va, me laissant seule dans ce minuscule trou à rat.

Ne pensez pas que la vie est une chronique: je me retrouve dans une petite pièce de la taille d’une chambre et où se trouve deux matelas posés à même le sol.

Pleins d’idées tournaient en boucle dans ma tête, déjà qu’est ce que je fous la? Pourquoi moi? Je n’sais pas, j’ai toujours vécu ma vie

tranquillement, sans faire de problème, et le faite que j’me retrouve dans un tel engrenage me rend folle.

[…]

Lui – Lève ton cul, tu vas te laver sec

Je ne répond pas, et le suis.

On arrive dans une pièce juste a côté de ma  » chambre », j’y entre et vois juste du carrelage partout, et un long tuyau.

Moi- C’est quoi ça?

Lui – Enlève ta robe.

Moi – J’vais pas me déshabiller devant toi quand même?

Lui – J’ai dit enlève ta robe

Son ton se fit plus menaçant à présent.

J’enlève ma robe, mais garde mes

sous-veA     tements.

Lui – Tu gardes ça sur toi ?

Moi – Apparemment

Lui – Mets toi contre le mur

Soulagée qu’il ne m’oblige pas à me mettre à nue, je me place dos à lui avant de sentir le puissant jet d’eau gelé me broyer la colonne vertébrale.

C’est tout juste si je ne tombes pas à genoux, tellement le flux d’eau parait peser une tonne.

Il s’apprêtait à descendre sur mes jambes quand je le supplie presque de ne pas en faire autant.

Il éteint le tuyau d’arrosage en regardant ma cuisse d’un air soucieux, puis sort sans plus attendre son reste.

Je tente de toucher ma blessure du bout de mes doigts tremblants, mais la vue de la chair et du trou me donne juste envie de pleurer.

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Sarny revient aussi vite qu’il est partit, et se contente de me jeter une serviette dessus.

Comme si je m’attendais à la moindre once de compassion de sa part, il en a l’air incapable.

Je me sèche rapidement, et l’enroule autour de mon corps.

Lui – Tu fais quoi là ?

Moi – J’vais pas rester en soutif non ?

Lui- Ah c’est vrai t’as plus de sappes

Il me fait sortir de cet pièce, et m’enferme dans ce qui semble être mon nouvel habitat.

Je reste un moment sur le lit, les genoux sous mon menton, à réfléchir.

Ma cuisse me brûlait à tel point, que je finis par me persuader de son inexistence .

La douleur c’est dans la tête me répétais-je pour me rassurer semble-t-il.

[…]

J’entends la clé tourner dans la serrure, et me redresse aussitôt.

A suivre …

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CHAPITRE 10  ·.J.  ·

0    11,9 K   *  1,14 K      ..       92

<< Au début c’était des lol, aujourd’hui j’suis tombé love.

Selem Aleykoum,

Et là, je vois le frère du psychopathe .

Lui- Ça va?

Moi – J’ai faim et froid, mais à part cela tout va bien

Lui – }’comprends pas du tout ce que tu fous là

Moi – Ah bah on est deux alors Lui-T’as besoin de quelque chose?

Je me retiens de lui rire au nez, puis je finis par tenter un petit quelque chose.

Moi- Franchement  j’ai faim donc si j’peux avoir un grec ou un tacos ça serait bien

Lui – J’vais voir ce que je peux faire Surprise, je le remercie.

Moi- Merci

Il s’en va, et je reste a nouveau seule enfin pas pour très longtemps, d’après ce que j’ai pu comprendre ce matin.

[…]

Je somnoles encore, quand j’entends une nouvelle fois la clef tourner dans la serrure.

Je me lève directement, prête à récupérer mon repas, lorsque j’ai la mauvaise surprise de voir Sarny dans l’encadrement de la porte.

Lui Rire alors ?

Moi – Alors quoi ?

Lui – Tu te plais ici ?

Moi- Dis moi t’en a d’autres des questions connes?

Lui – }’t’aime bien toi

Moi- Bref j’peux sortir?

Lui – Un jour on verra

Moi-hm

Lui – A demain ma belle

Il commence aussi à prendre ses aises avec moi• , comme J• e voi• s.

Bon la vérité je préfères ça, comme ça s’il commence à venir régulièrement me rendre visite, je pourrais essayer de le séduire, et quand j’en ai l’occasion, je le tue.

Non je rigole, mais je pourrai m’enfuir.

Bref je reste seule très longtemps, et je m’ennuyais comme jamais tu n’as pas idée.

[…]

Je me fais réveiller par une deuxième voix, dans la pièce.

J’ouvre les yeux, et c’est la que je le vois.

Oh mon dieu, comme j’ai eu peur, c’était un homme la trentaine j’dirais, il est grand, cheveux très noir et coupe à la tahiti bob.

Il a le visage tout balafré, et il fait les cent pas dans la mini pièce qui nous servira de chambre pour une durée très indéterminée.

Je fais mine de me lever, et il tourne

instinctivement la tête vers moi.

Lui – Ah bonjour, je m’appelle Mohamed

Moi – Hm bonjour

Lui – Tu t’appelles comment?

Moi- Sarah

Je n’sais pas pourquoi, mais il ne m’inspire pas du tout confiance, et j’me sens obligé de lui mentir.

Lui – Non pour de vrai

Moi – Ben Sarah

Lui- Hmm tu fais quoi ici

Le gars il me parle, on dirait on est croisière sur un bateau qu’il me demande ce que je suis venue faire ici, sans rire.

Non faut que je me calmes, c’est pas normal de s’énerver comme ça, j’suis juste un peu sous tension c’est rien.

Moi – J’en sais rien et toi?

Lui – J’leurs dois de l’argent

Moi- ok

Mon « Ok » signifiant, je n’ai pas envie de plus parler avec toi.

Bref je me rendors, ou du moins je reste allonger sous ma serviette, parce qu’entre temps, Sarny était venue me ramener des

veA    tements propre.

Au bout d’un certain temps, Kamel vient nous

apporter ‘a manger.

J’ai le droit a mon tacos, et il en a aussi rapporter un a Mohamed.

Surprise qu’il ait accepté ma requête, je le remerci•e.

Moi – Merci Kamel

Lui- De rien

Mohamed – Tu le connais depuis longtemps ?

Moi-Non

Sûrement tu  dois trouver ça bizarre, que je veuilles lui mentir sur mon identité, mais bon pour l’instant j’ai pas confiance, je te jure et sans exagérer qu’il a un air de

psychopathe.

Bref je te passes jusqu’au lendemain, je me fait réveiller par un des gars de Sarny je penses, enfin si c’est lui le maître des lieux

Lui- Debout et suis moi

Moi – Pour aller ou ?

Lui – Viens, c’est le patron qui t’appelle

Moi – J’arrive

Je me lève, avec un peu de difficulté – au vue de ma blessure à la cuisse -, puis je le suis.

Comme je galérais à marcher, il s’arrêtait de temps en temps pour m’attendre.

Donc on monte les escaliers, et alors la je te raconte même pas comment j’avais mal à la cui• sse.

Ah mais c’est trop, il m’est carrément impossible de lever une jambe tellement ça me brûle.

Je laisse échapper un léger cri de douleur.

Le gars – Ça va ?

Moi- Non dis au patron de descendre, j’peux pas monter.

Le gars – J’arrive

J’attends un court instant, puis c’est sans surprise que je vois Sarny en haut des escaliers.

Il me regarde, et descend rapidement pour arriver a ma hauteur.

Sarny – Qu’est ce t’as?

Moi- J’arrive pas à monter

Sarny – Alors on fait comment ?

Moi – Bah parle tu voulais me voir

Sarny-Rire

Il ne me prend pas du tout au sérieux le petit con.

Moi- Bon je retourne dans ma cellule

Sarny Rire attends viens la

Il m’attrape par le bras, et se met à me porter tu sais en mode« princesse», bon c’est juste en mode hein, parce que dans la réalité

des choses je préférais éviter tout contact

corporelle avec lui.

On arrive en haut des escaliers, donc dans le salon, et il me pose délicatement sur l’un des canap, es.

Je me relève presque instantanément.

Sarny- Bon viens, je t’emmène a l’hôpital pour recoudre ça

Moi – J’vais pas sortir comme ça

J’étais en jogging oversize, sweat et pieds nus.

Sarny – On va à l’hôpital pas a un défilé, tu

restes comme ça j’vais te ramener des chaussures attend.

J’attends sans protester, ça va au moins j’vais pouvoir me faire recoudre parce que là, la douleur est insupportable.

Il revient peu de temps avec des tongs, et les jettes a mes pieds.

Lui- Mets ça

Moi- …

Je mets les tongs, et le suis direction sa voiture.

Sarny- Attends j’ai oublié quelque chose.

Je l’attends devant, et il revient moins d’une minute plus tard avec une perruque rousse et des lunettes de soleil qu’il m’ordonne de mettre.

[…]

Médecin – Comment vous êtes vous faites cette blessure ?

Moi- Je ..

Je me fais couper par Sarny.

Lui – Elle regardait mon arme, et à appuyer sans savoir quelle était chargée

Le médecin le regarde avec méfiance.

Le médecin – Vous travaillez dans les forces de l’ordre?

Lui – Je fais de la chasse, et j’ai un permis pour arme

Moi- Oui c’est ça

Je ne sais même pas pourquoi j’ai dit ça, c’est vrai, j’aurai pu tout lui raconter quant à ma situation, et il se serait sans doute empressé d’appeler la police et j’aurai été libre.

Oui mais moi je suis le genre de fille qui a tout le temps des bonnes idées après les faits.

Enfin, il me recoud, me donne des antidou­ leurs et tout le bordel, puis on retourne dans la voiture.

Lui- C’est bien t’as pas ouvert ta bouche

Moi – T’as de la chance, c’est après que j’ai capté dis-je en mettant ma ceinture

Lui – T’aurai été dans la merde me dit-il d’un air menaçant

Moi – Pas plus que je le suis en ce moment

Lui – J’ai des projets pour toi

Moi – Ah bon, et donc ?

Lui-Tu vastravailler pour moi.

A suivre …

En corrigeant les parties, je me rends compte qu’il y a presque rien à corriger: je fais des petites erreurs de langage, mais plus on avance dans l’histoire, et                                           plus mon style et mon vocabulaire s’enrichit, donc je vous demande de ne pas y                                                                                           prêter attention et poursuivre si l’histoire vous

plaît.

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1   CHAPITRE 11  ·-i

0     12,8 K   *  1,1 K      ..   274

<<Je n’ai pas tourné la page, je l’ai déchiré.>>

Selem Aleykoum 

Lui – Tu travailles pour moi maintenant .

Moi- J’ai pas mon mot à dire?

Lui-T’as plus rien à dire depuis que t’as eu

le malheur de te faire embarquer par mon

,equ1.pe

Alors qu’une sensation d’oppression me noua la gorge, je perdis mes mots face à l’annonce qu’il venait de me faire.

Lui – T’as perdu ta langue?

Moi- C’est d’accord dis-je à demi-mot

Lui – Bien, tu vas me servir pour les transactions, et pour m’accompagner quand j’ai des soirées d’affaires

Moi – Attend attend mais transaction de quoi? C’est quoi votre trafic là?

Lui – Trafic de drogue

Face à mon silence, il répliqua par une remarque des plus amusantes j’dois dire.

Lui – Ça te plait pas ?

Moi – J’ai le choix? fis-je sarcastique

Lui – Pas vraiment non

Un blanc un brin gênant s’installa, temps durant lequel je réfléchissais aux issues qui s’offraient dès à présent à moi.

Lui – En rentrant, tu vas prendre une des chambres du haut, et j’t’achèterai des sappes.

Tu vas pas sortir avec moi dans cette tenue .

Disant cela, il me lâche un rapide coup d’œil et accélère le rythme.

Peu de temps après, il se gare devant un fast-food.

Il sort de la voiture, et je reste seul.

Je t’avoue que j’ai peur, pour la première fois depuis longtemps, j’ai vraiment peur pour moi• .

Je n’arrive toujours pas à comprendre comment ma vie a pu basculer du jour au lendamain.

Je te jure on dirait vraiment, une des chroniques stéréotypées que je dévorais

étant plus jeune, où du moins tous les éléments en sont réunit.

Mais une chose est certaine, jamais je ne tomberai amoureuse d’un homme comme lui.

Je refuse d’être ce genre de femme qui commence à aimer leur violeur, ou leur kidnappeur, déjà parce que ce genre

de personne me dégoûte au plus haut point, et surtout parce que je trouve cela complètement stupide.

Comment tu peux aimer le gars, qui t’as fait du mal?

J’sais pas ça ne me parait pas logique.

Je ne sais même pas combien de temps je vais devoir faire cela.

A-t-il prévu de me relâcher un jour, ou décidera t-il plutôt de me tuer une fois qu’il n’aura plus besoin de mes services?

En attendant ce jour fatidique, il est prévu que je reste stoïque, sans laisser transparaître aucune émotion telle qu’elle

soit.

Après c’est clair que s’il veut jouer, on va J• ouer.

Il ne me connait pas, mais je sais être une très grande manipulatrice quand il le faut.

Revenons a la réalité.

Je le vois ressortir du fast-food, un tacos dans les mains.

Je le regardais encore, l’air pensive.

Il me voit, et me fait signe de le rejoindre.

Je sors de la voiture, et envisage tout d’un coup une multitude de possibilité pour m’enfuir.

Je pourrai par exemple courire, mais j’sais même pas où on est, donc on oublie Sihem.

Lui – Voilà ma nouvelle recrue les gars, elle s’appelle Sihem

Comment il sait ?

Ses amis me regarde, et sourient.

L’un – Selem moi cest Kaïs L’autre – Et moi Marouane Moi-Sihem

Rire.

Kaïs – T’as quel âge?

Moi- 21

Marouane – hmm cava c’est la moyenne pour ..

Il n’eut pas le temps de finir sa phrase, que Sarny le coupa net.

Sarny- Sihem t’es sûre t’as pas faim?

Moi – Maintenant que tu le dis, si un peu .

Il me tend un billet de 10€.

Sarny – Tiens va te prendre à manger, j’t’attends .

Je suis bien évidemment la seule a remarquer, qu’il a bien insister sur le « j’t’attends », comme s’il pouvait deviner mes envies d’évasion.

Je rentre dans le grec, et sans faire attention aux autres personnes présentes, je me dirige vers le comptoir.

Cuisiner – Bonjour je t’écoute

Moi – Un tacos cordon bleu, escalope panée sauce blanche s’il te plait

Cuisiner – Je te prépare ça, tu me donnes ton nom?

Moi-Sihem

Cuisiner – Très bien un deux viandes pour Sihem, tu peux aller patienter, et quand c’est prêt j’t’apelle

Moi-Ok

Je vais m’asseoir à une table, en attendant qu’il me prépare mon repas.

J’ai l’impression de passer mon temps à

réfléchir j’te jure.

Au bout d’un court instant, je décide d’aller au toilettes pour faire pipi, et c’est en passant devant l’une des vitres que je vois mon

vi• sage.

Enfin je dis mon visage, mais je te jure qu’il est complètement méconnaissable.

J’ai des cicatrices sur les joues et le cou, et d’énorme bleu un peu partout sur les bras.

C’est peut être pour ça que le médecin paraissait méfiant, et que tout le monde me dévisage depuis que je suis entrée.

Pas grave ça va cicatriser, c’est pas le plus important pour l’instant, l’essentiel c’est que je sois encore en vie contrairement au

nombreuses personnes qui n’ont pas survécu ce soir la.

J’arrange ma perruque et file faire pipi.

Je finis ce que j’ai à faire dans les toilettes, puis je vais me rasseoir à ma place, en attendant que ma commande soit prête.

Je me fais rejoindre par Sarny qui m’annonce qu’on va directement aller faire les magasins après manger, comme si j’avais la tête à ça.

? – Sihem !

Je me retourne, et c’est avec soulagement que je remarque que’il ne s’agit que du cuisinier.

Je vais le rejoindre pour payer et récupérer ma commande, puis je sors de nouveau pour rejoindre Sarny.

On mange en silence.

[…]

Lui-On yva

Je me lève et le suis, direction sa petite polo bleue.

On roule pendant un long moment, avec un peu de musique.

Lui – T’écoutes quoi d’habitude?

Mon plan de « séduction » peut se mettre en

place.

Moi – J’sais pas un peu de tout, Ninho, Niro

Lui-T’as des bons goûts bien bien

J’esquisse un faux sourire, qui semble le satisfaire.

On arrive peu de temps après devant le centre commerciale, il se gare dans le parking sous terrain, et on monte tout les deux dans la galerie marchande.

Je suis là, vêtue telle une sans-abri et le visage tout boursouflé.

Franchement j’ai honte.

Sarny – Prends c’qu’il te faut, surtout des sappes de soirées.

Moi – Vous faites des soirée d’affaire dans le milieu de la drogue ?

Lui- Euh ouais

Pour une fois, il n’avait pas l’aire a l’aise avec ma question.

Il se détourna instantanément de ce sujet.

Lui – Tu vas là ?

Il me montra un magasin de vêtement, c’était Zara.

Moi – Euh ouais

Je me dirige vers un rayon, et commence à faire mon choix, quand une vendeuse vient a ma rencontre.

Elle – Bonjour vous avez besoin d’aide?

Moi- Non je vous remercie

Elle me regarde l’air étonné, peut être qu’avec mon allure elle a pensé que j’étais une roumaine ou quelque chose comme ça.

[…]

J’étais toujours plongé dans le rayon maquillage de Sephora, quand je me fais bousculer par une femme.

Je relève la tête, et c’est à ce moment là que

J• e reconnai• s ma sœur.

A suivre …

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CHAPITRE 12  ·i   ·

0     1 2,1 K   *  1,08 K      ..   156

<<Je t’ai donné ma confiance ne me déçoit pas.

>> 

!.

Selem Aleykoum 

Elle ne me remarque même pas, et moi je reste de dos pour éviter qu’elle me

reconnai•sse.

Je sais très bien ce qu’il se passerait: elle se mettrait à me poser toute sorte de questions, puis Sarny viendrait s’interposer et me forcerait à venir avec lui.

Autrement dit ça ferait du scandale pour rien, et même si j’arrivais à m’en sortir, je suis persuadée qu’il me retrouverait et me le ferait payer.

Je finis donc mes achats sous pressions, et sors accompagné de Sarny qui ne me lâche vraiment pas d’une semelle.

[…]

Je te passes l’après midi, j’ai acheté où plutôt il m’a acheté beaucoup beaucoup de choses, de quoi refaire tout une garde robe.

Une fois de retour dans ma prison, je le remercie brièvement puis je le suis pour qu’il me montre mon nouvel habitat.

Lui-Tiens, s’tu veux rajouter des meubles, où quoi tu me le demandes et j’te fais ça

Moi – D’accord

Détrompes toi, ma réponse ne signifie en aucun cas que je suis en accord avec tout ça, je penses tout simplement qu’il vaut mieux que je la  joue calme, le temps qu’il aie confiance en moi, et quand c’est le bon moment je m’enfuis.

Si j’y arrive.

Lui – C’est dix-huit heures là, prépare toi on bouge à vingts heures

Moi – D’accord

Il s’en va, et je reste toute seule dans« ma chambre».

Je commence par ranger tous mes nouveaux vêtements dans mon armoire, puis je vais ranger tout le maquillage dans la petite salle de bain qui se trouve dans une pièce avoisinante.

Ça de fait, je vais me doucher, une bonne et

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Ensuite je sors me sécher les cheveux, je me les boucles, puis je me maquille en dosant le fond de teint, de sorte à cacher mes cicatrices et mes bleues.

Pour finir, je vais enfiler cette sublime robe

1  1

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Je me parfume, prends ma pochette et regarde l’heure : 19h45.

Je descends dans le salon qui était

pratiquement vide, il  n’y a que trois hommes assis sur le canapé.

Je leurs demande où est Sarny.

Un des gars – Il est occupé

Moi-Ok

J’avoue que j’étais pas très a l’aise, en même temps c’est normal je ne les connais pas .

Un des gars – Et tu t’appelles?

Moi – Sihem et toi ?

Lui – Moi c’est Tarik, là mon frère Nabil et lui c’est Karim

Karim – Enchantée

Nabil-Tu fais quoi ici?

Moi – Je suis la nouvelle recrue

Tarik – Nouvelle? Mais j’croyais qu’il engageait pas de meufs ?

Sarny-T’as vu sa beauté ou pas?

Je me retourne et le voit faire une entrée théâtrale, dans son smoking noir.

Nabil- Ouais Tarik on en parle après frérot

Troisième fois que Sarny coupe net la conversation  quand ça parle de femme,                                                je commence à trouver cela de plus en plus

susp1• c1•  eux .

Sarny- T’as pas fait les choses à moitié dit-il en me détaillant de haut en bas.

Moi – Hm ouais faux rire

Sarny- On yva?

Moi – Euh ouais vas y fis-je hésitante

On dit au revoir aux hommes présent dans le salon, puis on se dirige vers sa voiture.

Moi- C’est quel genre de soirée?

Lui – Le genre très classe, avec que des vieux petés de thunes

Moi – Ah et pourquoi tu vas à ce genre d

soirée?

Lui – Pour faire des sous, pour le business quoi•

Moi- Je vois

Le reste du trajet se passe sans un mot, il met juste de la musique.

[…]

Après un certain temps, nous arrivons devant une somptueuse villa.

Quand je vois ça, clairement je me dis que                                                   la soirée va être délirante.

Il m’ouvre la porte, et me tend sa main que j’hésite à prendre.

Sarny – J’vais pas te manger

Plus par crainte des représailles qu’autre chose, je finis par attraper cette main qu’il me tend, et je me laisse entraîner en direction du lieu de la fête.

En attendant que quelqu’un vienne nous

ouvrir, Sarny me fait toute une série de recommandation.

,

Sarny – Ecoute, tu es libre en soirée si tu veux

parler à quelqu’un vas y, si tu veux graille vas y mais quand je t’appelle tu viens c’est compris?

Non mais je rêves.

Moi- Ouais d’accord

Un homme d’un certain âge,  finit par nous ouvri• r.

Lui – Bonsoir messieurs dames, je vous en pris entrez

On le suit, et il nous emmène dans une grande pièce, aussi remarquable que la villa vue de l’extérieur.

Une décoration raffinée, dans les tons blanc, beige, et crème .

Je remarque aussi qu’il y a déjà pas mal de monde, tous bien vêtus.

On s’apprêtait a prendre une coupe de

champagne, quand un couple de personnes

assez v.ieux v.ient a notre rencontre.

L’homme – Bonsoir monsieur Balrimi, vous nous présentez enfin votre épouse

Sarny – Oui voilà je vous présentes Sihem ma femme, Sihem voilà monsieur et madame Dunyach

L’homme – Et charmante en plus du reste

Sarny Rire chérie veux tu aller nous chercher a boire ?

Je me retiens de pouffer.

Moi – Avec plaisir

Sans te mentir, je ne savais pas que j’avais cette flèche à mon arc.

Je me dirige donc vers le buffet, et je nous sers deux verres :                    le premier de champagne pour Sarny, et le second de coca pour moi.

Je vide mon verre d’une traite, comme pour me donner de la force, et vais ramener l’autre a mon mari chère et tendre époux.

Lui – Merci ma puce

Le couple de vieux en face nous regarde avec admiration, en se lâchant des « c’est nous à leur âge » et j’en passes.

Alors que ça pue le jeu d’acteur.

Moi – Chérie je te laisse, je vais aller me remaquiller un peu

Lui – Vas y et ne tarde pas trop sourire

Je m’en vais donc a la recherche des toilettes.

[…]

J’allais repartir vers le grand salon, quand je me fais interpeller par une fille un peu plus

aA    geI      e que moi•  .

Elle – Eh psst, viens par ici

Moi – Tu parles à qui ?

Elle – Y’a quelqu’un d’autres peut être?

Je regarde derrière moi et ne vois personne.

Moi-Ah parce que tu ordonnes et j’accours

c’est ça?

Elle Rire il t’as pas choisis pour rien

Moi – Mais tu parles de qui la ?

Elle – De Sarny, et fais bien attention à toi

Moi rire c’est une menace?

Elle – Je préfères parler de mise en garde et sur ce je te souhaite une bonne soirée

Après cette conversation plus qu’étrange, je retourne rejoindre le reste des invités.

[…]

La soirée touche enfin à sa fin, Sarny et moi nous apprêtons a reprendre la voiture, après avoir dit au revoir aux hôtes.

On monte dans la voiture en silence, j’étais

.           ,

Juste crevee.

Sarny-T’as très bien joué la comédie

Moi- Et toi donc, on aurait presque pu y

croire fis-je ironique

Sarny – Quand ils ont lâché leurs phrases de fragiles, wAllah j’me suis retenus d’éclater de rire

Moi Rire mais pourquoi tu leurs as dit que t’avais une femme?

Sarny- J’en ai une

Moi- Mais pourquoi tu m’as faites passer pour elle?

Sarny- Je …

A suivre …

Kisss mes poules0

On se Reverra

« Hier ils marchaient sur mes rêves, demain je serai leur pire cauchemar . ..

,..

AVANT-GOUT

<< Si l’histoire ne te plait pas on va changer de                         livre. >>

Selem Aleykoum  •                             

1 1 Paris 1 23h00 . 1 1

Je prends ma pochette, ramasse ma robe dont la traîne s’étale sur le sol, et me dirige vers les toilettes .

C’est une blague, depuis quand ce petit con se permet de s’approcher de moi, et même de

m’adresser la parole?                                

J’entre et vois bon nombre de femme se remaquiller, dommage pour elles, jamais elles ne m’arriveront à la cheville.

J’allume l’eau, et essaie tant bien que mal d’enlever la tâche de champagne qui se trouve sur ma robe.

Je me mets à frotter avec aplomb, mais il me semble bien que c’est peine perdue.                                                

J’ouvre à mon tour ma pochette, prends mon rouge à lèvre, et m’en remets un peu.

L’énorme tache sur ma robe me rappelant encore plus qu’il avait réussis à me gâcher la soirée, je m’apprêtes à sortir quand un coup de feu retentit.

Silence général dans les toilettes.

Des cris se firent entendre un peu partout, puis plus rien.

Toutes les filles présentent autour de moi, se mirent à se bousculer afin de se mettre à l’abris dans les toilettes.

J’attendais quant à moi, que le bruit ne cesse que le temps d’un instant, pour me permettre de passer dans la cuisine dont la porte se

trouvai.t ‘a un m’etre ‘a pe.ine .

Je sors ma tête de cet endroit qui devenait à présent trop étouffant, et c’est là que j’en vois un.

Un attentat, oui peut être que ces hommes font partie de Daesh et qu’ils sont venus pour répondre à une vengeance contre l’Occident .

Il faut dire qu’on en a tellement entendu parler ces deux dernières années, que ça ne m’étonnerait presque pas.

L’homme me regarde et je détourne instantanément le regard, où du moins avant qu’il ne tente quoique ce soit, mais c’est déjà trop tard.

Il pointe alors son arme sur moi, charge, puis tire en plein sur ma cuisse.

Je m’écroule à terre en guise de réponse, hurlant ma douleur, quand ce dernier s’approche de moi à grands pas.

Il m’empoigne les cheveux et se met à me frapper, comme pour m’achever semble t-il.

Au bout de quelques minutes qui me parurent interminable, il s’arrête.

Je ne tentais même plus de m’enfuir, à quoi cela aurait-il pu servir?

Je suis prise au piège.

Plusieurs hommes viennent se joindre à lui.

? – Il c’est passer quoi là?

? – C’est c’te racli qui essayait de s’enfuir mais j’l’ai arrêté avant

? -Tu l’as bien amoché quand même

Disant cela, il me soulève et me regarde un moment avant de déclarer :

? – Elle est plutôt bonne, on la prend Comment ça on la prend ?                                       

Moi – Quoi ? Murmures-je

Je n’arrivais même pas à m’exprimer clairement, je devais vraiment être pathétique à voir.

? -Allez, tu viens avec nous ma beauté

Il me soulève de sorte à pouvoir me porter dans ses bras, puis il marche à travers les corps enchevêtrés.

Mes yeux sont rivés sur le sol où je vois des hommes et des femmes inerte, et dont les

vêtements sont ensanglantés.                                       » Je refoule une envie de vomir.

[…]

Arrivés devant une grande bâtisse à l’allure moderne, je me fais hurler dessus par un homme qui a la vingtaine à peine.

Voyant que je ne réagis pas plus que cela, il me gifle, et avant qu’il ne continue, un second homme vient s’interposer.

Lui- Nabil va aider le reste des hommes dans le jardin

Nabil – Mais ..

Lui – Vas-y j’m’en occupe

Je ne comprenais pas en quel honneur il s’était mis entre nous, mais après ce qui venait de se passer je n’avais pas envie de lui montrer le moindre signe de gratitude .

Lui – T’as quoi sur le visage?

Moi – Ça se voit pas ?

Lui – Tu devrais éviter de faire la grande gueule ici, c’est qu’un conseil.

Je ne prends pas la peine de lui répondre.

Lui – Allez, suis moi                                                         Je le suis par défaut, alors qu’il m’emmène à

l’intérieur de cette grande maison.

Nous arrivons dans un salon qui, je dois le dire, était juste immense.

Des hommes présents dans la pièce me regardèrent avec dégoût et envie à la fois,

alors que je tentais de faire bonne figure malgré ma douleur.

Certains d’entre eux se mirent à se moquer de moi, d’autres encore commentaient ma tenue qui ne ressemblait plus à rien.

Un homme plutôt imposant descend les escaliers et leurs demande de se taire.

Homme – Pourquoi t’es encore là toi? Dit-il d’un air surpris

Je ne lui réponds pas, et plaque ma main sur ma cuisse dont le sang coulait à flot.

Je me mis à pleurer de douleur tellement la souffrance était forte.                                   

L’homme s’approche de moi, et m’emmène dans ce qui semble être la cuisine, puis il sort du désinfectant et des compresses qu’il presse vigoureusement sur ma plaie .

Je pleurais encore plus de douleur, lorsqu’un second homme, en l’occurrence celui du début, vient prendre la relève .

Lui – Ça va comme ca ?                                       D

Moi- Ça va pas du tout, j’ai trop mal dis-je en essuyant mes larmes

Lui-Tiens garde ça avec toi

Disant cela, il me tend un sachet contenant de la poudre blanche.

Moi-T’es malade toi, j’touche pas à ça

Je repousse doucement le sachet, et enlève maladroitement sa main de sur ma cuisse.

Moi – Laisse laisse j’vais faire

La douleur est dans la tête, rien que dans la

teA

te me re,

pe

tes-J•  e pour me rassurer .

Mes larmes ne cessaient pas de couler.

Une dizaine de minute plus tard, l’homme me monte dans une chambre puis je l’entends qui ferme la porte à clé.

Ce n’est que le début du cauchemar.

…        .

A suivre …

CHAPITRE 01  · . ·

0    25,4 K   *  1,68 K     ..       505

« L’argent n’a pas d’odeur mais la femme a du flair. >>

Selem Aleykoum  •                             

1 1 Le lendemain matin. 1 1

J’émergeais peu à peu, lorsqu’une vague de souvenirs tous plus flous les uns que les autres me frappèrent en plein visage.

Mais dans quoi me suis-je encore laissée embarquer?

J’essaye de me lever du lit, mais ma cuisse se met presque instantanément à me brûler et à

me piquer à la fois.                                 

Je décide, par précaution, de me réenfouir sous la couette en soufflant et en rouspétant.

[…]

Lui – Allez, lève toi de mon lit sec

  • Hmm encore deux minutes maman dis-je à

moitié endormie                           

J’ouvre les yeux pour la seconde fois ce matin et aïe, ce n’est pas ma mère que je vois, ou du

moins elle a bien changé.                                       

– Comment ça ton lit ?

Disant cela, j’essaye de sortir du lit, mais mes jambes me paraissent tellement lourde, et ça m’agace tellement sur le moment.

L’homme se contente de lâcher un petit rire moqueur.

Moi – J’peux savoir ce qui te fait rire ?

Lui- …

Attends un instant, depuis quand commence-t-on                          une histoire par le milieu?             

Et si nous reprenions tout depuis le début pour que tu comprennes au mieux les raisons de mon séjour forcé parmi ces

psychopathes ?                           

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1  1  Trois ans plus tôt.  1 1                                                      

Les derniers souvenirs de mon rêves s’éva­ poraient peu à peu, lorsque j’entendis la voix stridente de ma sœur retentir à travers les murs de la chambre que nous sommes forcés de partager pour mon plus grand désarroi.

Esma – Sihem lève toi, faut faire le ménage !

Je me lève à contrecœur, et vais me laver le vi• sage.

Je file prendre tout le nécessaire de nettoyage, puis j’attaque le ménage quotidien par la salle de bain, où j’ai la

surprise de  voir ma sœur se pomponner .                   

C’est l’hôpital qui se fout clairement de la charité là.

Moi-Tu m’aides pas?

Elle – Karim m’attend

Moi – Ah, j’vois le genre et j’suis la bonne c’est ça?

Elle – Ça va, tu le fais toute seule le ménage toute façon t’as pas prévu d’aller a la piscine aujourd’hui non?

Dit-elle en me toisant de bas en haut.                                             

Je le sais que je suis plutôt ronde, mais je ne m’assume pas du tout.                                

Je cache mes formes sous des couches et des couches de vêtements amples.                                       

Et pour ne pas arranger les choses, je suis timide à tel point que lorsqu’on me regarde dans la rue je baisse la tête, et accélère le rythme.

Enfin, le peu de fois où je sors.

Contrairement à ma sœur, qui elle est mince, sociable et extravertie, et qui ne se gêne d’ailleurs pas pour me le rappeler.

J’ai penser à faire un régime, mais à chaque fois je reporte au lendemain comme la plupart des filles de mon âge je suppose.

Passons ce petit monologue dans mes pensés, je termine le ménage aux alentours de treize heures et je profite de cette heure pour préparer le repas du midi.

Ma mère rentre de l’hôpital où elle travaille aux environs de quatorze heures, je lui                                               dis bonjour, puis nous passons à table.

Elle – Elle est encore sortie Esma ?

Moi- Oui

Elle – Avec qui cette fois ?                                       

Moi – Hmm je sais pas

J’aimerai bien lui dire tout ce qu’elle fait derrière son dos, mais ça ne me regarde pas

vraiment.                         

La roue finira par tourner.

[…]

Une fois le repas terminé, je profite de ce premier jour de vacances pour reprendre pretty littles liars là où je m’étais arrêtée les vacances dernières, puis je descends

rejoindre Sakina vers dix-neuf pour discuter entre filles.                          

Il n’y a que le soir où je peux sortir sans être gênée, même si les halls sont toujours bondés de jeunes à ces heures ci.

La nuit m’offre une parfaite invisibilité que je ne négligerai pour rien au monde.

Sakina –  Ça va ?

– Ouais tranquille et toi ?

Sakina – Ça va, demain j’pars au Maroc                                                         « 

– La chance que t’as

Sakina Rire j’aurais kiffé qu’tu viennes avec

. ,       .

moi ser1eux

– La même, mais bon l’été prochaine

insh’Allah

On parle jusqu’au environ de vingt et une heures, puis on se dit au revoir et chacune remonte chez elle.

1 1 Deux semaines plus tard . 1 1

Je me réveille relativement tôt, et je ne penses déjà qu’à une seule chose: les résultats du bac.

Autant dire que si je ne l’ai pas, je suis foutue, je pourrai dire adieu à la faculté de droit, et je serai obligée de refaire une seconde année

de terminale, et ça il en est juste hors de

question.

J’ai bien trop de mauvais souvenirs là bas.

FLASHBACK

1  1  Plus tôt dans l’année 1 1

Je suis encore en retard, ce qui signifie

arriver devant toute la classe, la honte.                                                   

Je frappe à la porte.

Prof – Allez vous asseoir mademoiselle

Douah                     

– Merci

Je vais m’asseoir au fond et je sens tous les regards sur moi, plus gênée que moi tu meurs.

Je m’asseois donc, et c’est là que cette petite peste ouvre sa bouche.

Elle – Mais ramenez lui deux chaise, une ça

suffit pas monsieur                                                 Et là, toute la classe explose de rire.

Je file m’asseoir et ne tente aucune réflexion pour me défendre, elle a réussit                                        encore une fois                                            à me mettre la honte, et de toute façon je ne saurais quoi dire puisqu’elle a raison : je suis grosse et moche.

FIN DU FLASHBACK

Tu comprends maintenant pourquoi je ne pourrais, de toute façon, pas revenir au lycée et encore, ce souvenir c’est du pipeau à côté du reste.

Je me lève de mon lit, me prépare rapidement et sors attendre le bus.

[…]

Et c’est là que je vois mon prénom sur l’immense panneau d’affichage du lycée.

« Sihem Douah : Admise mention bien >>                                                                       

Oh j’y crois pas je l’ai eu ! J’ai réussi à l’avoir !

Bon en réalité ça ne m’étonne pas tant que ça : toute mon année j’ai travaillé pour l’avoir.

Je ressors du lycée, le sourire aux lèvres quand j’entends comme des sanglots sur ma droite.

Je me retournes alors, et c’est à ce moment là

que je la vois assise par terre, en pleure.                                               

C’est Inès, la peste de ma classe.

Je la regarde, et lui lâche un bon petit » hm » en levant la tête bien haut, et m’en vais.

Je ne vais tout de même pas aller la consoler, je suis gentille mais pas conne rire.

Je rentre chez moi, annonce à ma mère la bonne nouvelle, et cette dernière s’empresse

d’aller appeler toute la famille.                                       

[…]

Allongée sur mon lit à regarder un film, quand vers minuit, Esma daigne pointer le bout de son nez et rentrer à la maison.

Esma – Oh toujours sur ton ordi toi

  • Ouais

Esma – Vous avez mangé quoi ce soir ?

  • Pizza

Esma – Au restau’ il reste de la pizza?

-Non

Esma – Putain même pas vous m’en avait laissé

– Donc princesse Esma va manger au restaurant sans nous proposer de venir, et on doit en plus partager la pizza avec toi? Mais tu t’entends parler des fois?

Esma – Oh ça va, fais moi un sandwich non ?

– Oh mais je regarde un truc là

Esma – T’es sah  ?

– Arrête d’me soûler Esma

Au moment où je débites cette phrase, j’arrive à sentir l’intensité du regard de ma sœur

me transpercer le dos, mais je décide quand même de l’ignorer.

Je finis par m’endormir à je ne sais quel heure.

1  1  Mardi 14 juillet.   1 1                                                   

Je dormais paisiblement, lorsque je me fais réveiller par ma mère.

Elle – Sihem lève toi on va au marché

  • Oh maman, s’il te plait j’ai envie de dormir encore un peu dis-je en me réenfouissant sous ma couette

Elle – Allez debout y’a une surprise qui t’attends

‘A l’entente du mot surprise, je bondis hors de mon lit.

Je la rejoins dans la salon et c’est là qu’elle me tend une lettre.

– Je comprends pas, y’a quoi dedans?

Elle – Ouvre la

J’ouvre la lettre et c’est là que je vois une quantité conséquentes de billets de 50€.

– Euh c’est quoi ça?

Elle – C’est pour toi, de la part de toute la famille félicitations ma fille                                         

Je la serre fort dans mes bras, et n’arrive toujours pas à réaliser: je n’ai jamais eu autant d’argent en ma possession.

Je m’asseois sur le canapé et vide le contenu de ce mince bout de papier pour compter.

Moi – 50, 100, 300, 500, …

J’ai plus de mille euros à l’intérieur de cette petite enveloppe, et je ne sais même pas ce

que je vais faire avec tout ça.                                         

Ah si, quelque chose dont j’ai vraiment envie depuis longtemps : m’inscrire à la salle de sport, pour espérer enfin perdre ces dix kilos

en trop.                         

…        .

A suivre …

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CHAPITRE 02  ·.L. –

0    17,8 K   *  1,5 K     ..       214

<< Où est-ce que tout ça va nous mener? Tu m’as quand même abandonné>>

Selem Aleykoum 

1 1 Quelques jours plus tard. 1 1

Je prépare mes affaires de sport, et vais en direction de celle ci.

En sortant je croise quelques jeunes de mon immeuble, qui ne se gênent même plus pour

se payer ma teA   te.

L’un – Oh Sihem c’est quand que tu décides à perdre tout ces kilos ?

Sa troupe de petites groupies se met à glousser comme des abrutis, et cette petite et mesquine réflexion ne faisait que me confor­ ter dans l’idée que je voulais perdre du poids, et avoir enfin le corps d’une fille de mon âge.

[…]

Je sors du bus, et vais vers cette fameuse salle de sport, dont Sakina m’a tant parlé.

J’y entre, un brin intimidée, et demande à l’un des coach les formulaires à remplir pour m’y inscrire.

Lui – Voilà, tu veux un coach personnalisé aussi?

Moi – Euh ouais ouais

Lui – D’accord je vais voir avec mes collègues de travail s’ils sont libre . En attendant tu peux aller poser tes affaires au vestiaires, et commencer dès aujourd’hui

Moi – Merci et euh les vestiaires sont où ?

Lui – Là, tu prends le couloir, et c’est la deuxième porte à droite

Moi- Merci

Lui – Appelle moi Smaïn

Moi – Merci Smaïn

Après cette échange, je vais vers les vestiaires.

Mes joues devaient être tellement rouge qu’on pourrait me confondre avec une tomate.

Smaïn est vraiment très bel homme, et il a été tellement gentil avec moi.

Il faut avouer que je n’ai pas vraiment

l’habitude qu’un homme se comporte de la sorte avec moi.

Une fois changée, je m’en vais en direction des installations sportives.

Je te jure, je fais vraiment tâche dans cette endroit.

J’étais toujours là, entrain de tourner en rond, quand Smaïn revient vers moi.

Lui rire tu t’es perdu?

Moi- Rire gêner j’avoue que je sais pas trop

par quoi•   commencer

Lui – Viens je vais t’aider, tiens monte là dessus on va commencer par le cardia

Moi – D’accord

Je monte sur le tapis de course, et commence

‘a cour.ir.

Il me lâchait pas du regard, c’est super

geA     nant.

En même temps c’est son travail tu me diras,

n’empêche que ça ne suffisait pas à me déstresser.

Une grosse vache qui court ça devait être drôle, mais lui était au contraire très sérieux et encourageant.

Lui – Encore dix minutes tu peux le faire J’étais déjà au bout de mes capacités. […]

Je sors de la douche, et m’habille rapidement

puis je laisse mes longs cheveux sécher au vent.

Je prends mon sac de sport, et sors.

En passant par le comptoir, je vois Smaïn et en profite pour le remercier.

Moi- Merci j’suis crever mais c’était bien

Lui – De rien ma belle, et au fait, c’est moi ton coach maintenant, je comptes sur toi pour venir demain

Moi – Bien sûre

Et je sors le corps fatigué, mais le sourire aux lèvres.

Autant, commencer à faire du sport quand t’es pas habitué c’est dur, mais une fois finis ça fait un bien fou.

Je prends le bus, et une trentaine de minutes plus tard j’arrive chez moi.

Je monte les escaliers avec difficultés, et vais directement me poser sur le canapé.

Esma – J’ai eu mon permis!

Moi – Ah bravo Esma c’est …

Esma – Mais j’suis au tel là! Quoi? Ouais non c’était ma soeur bref on disait quoi?

Je n’arrive pas à comprendre pourquoi elle me parle toujours comme à une merde, alors que moi j’fais tout le temps tout ce qu’elle me demande.

J’oublie rapidement ce qui vient de se passer, en me promettant intérieurement de le lui faire payer un jour, puis je file préparer le

dîner.

[…]

1 1 Une heure plus tard. 1 1

La nourriture est prête, et la table est posée, ma mère vient de rentrer à la maison.

Elle -T’as fait à manger? Ah la la j’sais pas ce que je ferais sans toi ma puce

Elle m’embrasse sur le front, va se changer et vi• ens manger avec moi• .

On parlait de ma première journée de sport, et d’autres choses encore, quand ma soeur débarque dans le salon, un morceau de tissus sur elle.

Ma mère – Tu sors où encore ?

Elle – Kenza fête son anniversaire t’inquiète je rentre pas tard

Ma mère – Hmm va te changer

Elle – Quoi? Mais maman c’est bon c’est rien

Au moins on est d’accord sur ce point, elle n’a rien sur le corps.

Ma mère – Dépêche toi où tu sors pas

Elle – J’y vais dit-elle à contrecœur

Elle retourne dans notre chambre, et revient peu de temps après avec un long gilet couvrant sa « robe « .

Ma mère – Sihem tu veux pas aller avec Esma?

Ma soeur s’arrête et me fait les gros yeux.

– Non merci maman

Esma – Bon j’y vais à plus, je rentre pas tard

On finit de manger toutes les deux, puis je débarrasse et on regarde split ensemble.

Des fois j’ai l’impression que je vis qu’avec ma mère, tellement Esma est tout le temps dehors.

Aux alentours de vingt-trois heures, notre film se termine et nous allons, ma mère et

moi, nous coucher.

1  1  Le lendemain 1 1

Arg cette sensation est juste horrible, j’essaye de me lever mais mon ventre, mes jambes et même mes bras me tirent.

Les courbatures, fallait s’y attendre.

Je me force à me lever, et vais déjeuner.

Ma mère étant déjà partie travailler, je trouve un petit mot qui m’est adressé sur la table du salon.

« Je travaillerai tard aujourd’hui, je vous ai laisser 15€ pour acheter à manger bisous »­ Maman

Ah ma mère, toujours peur qu’on manque de quelque chose.

Je vais déjeuner, puis rêvasse devant la télé jusqu’aux alentours de midi.

Malgré ce que l’on peut penser, les moments

passés chez soi, devant un bon film sous la couette sont vraiment les meilleurs.

Je vais ensuite faire des pattes et du cordon bleu pour ma soeur et moi.

Je finis encore une fois par manger seule, puisque apparemment, elle n’a pas assumé sa soirée de la veille .

Je sais que, puisque j’ai commencé le sport, je devrais me mettre à manger des choses plus saines, mais chaque chose en son temps.

Vers les alentours de quinze heures, je vais dans notre chambre pour faire mon sac de sport.

Je suis vraiment motivée et j’espère que ça restera ainsi, autant le faire jusqu’au bout.

Au moins, j’espère rentrer à la fac avec un corps dans lequel je me sentirai vraiment bien.

Je me retourne d’un geste brusque, et c’est là que je fais tomber mon chargeur de téléphone par terre, ce qui ne manque pas

de réveiller Esma.

Esma – Putain Sihem tu fais chier !

Moi – J’ai pas fait exprès ça va aussi!

Son sale caractère me monte les nerfs à une de ces vitesses là.

Je veux bien être gentil et tout ce que tu veux, mais si je me laisse constamment faire je passe pour une sourm• se.

Je finis de faire mon sac en faisant le maximum de bruit, et vais ensuite, dans le salon pour mettre mes chaussures.

Et c’est là qu’elle débarque, toute énervée.

Elle me regarde d’un air menaçant, et me hurle dessus.

Elle – Putain c’est quoi ton problème la?                                            T’as pas vu que je dormais?!

Moi – Je m’en fous il est 15h c’est pas l’heure de dormir

Elle me regarde avec surprise et amusement

à la fois.

Elle rire tu te rebelles ?

Moi – Va te faire foutre Esma c’est claire?

Je prend les clés, mon sac et sors sans lui laisser le temps d’ouvrir encore sa bouche.

Mais madame n’est pas de cette avis, puis­ qu’elle a l’audace de m’attraper violemment par le bras et me retourner face à elle .

…        .

A suivre …

Kisss mes poules0


V*oter

Ç]

214

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CHAPITRE 03   ·L..

0    16,2 K   *  1,42 K      ..       253

<< Et je sais qu’il t’a blessé ma chérie, mais ça va aller. Faut pas pleurer, ça va aller. >>

Selem Aleykoum 

Moi – A quoi tu joues là  ? Dis-je en me dégageant brutalement de son emprise

Elle – D’où tu me parles comme ça toi?

Depuis quand ? Ça y est madame va à la salle elle se sent pousser des ailes ?

Moi- C’est quoi ton problème à la fin, t’es fan de moi ou c’est comment ? Ferme la un peu .

Je vis dans ses yeux, qu’elle ne s’attendait pas du tout à ce que je répliques comme je venais de le faire.

Elle – Quoi?

Moi – Quoi encore? J’t’ai dit ferme là c’est tout, point, et évite de me toucher la, j’risquerai de t’applatir encore plus que que tu ne l’est déjà planche à pain.

Elle – Mais t’es sérieuse dans ton délire en plus? Mais tu …

Moi – Stop ! J’ai pas ton temps là.

Et là je m’en vais réellement.

Je ne sais pas ce qu’il m’est arriver, c’est comme si un élan d’adrénaline avait traversé mon corps.

Je sais pas non plus si je serais capable de reparler comme ça un jour, mais ça fait du bien de ne plus être considéré comme une petite enfant face aux autres.

Je sors de l’immeuble, et me dirige vers l’arrêt de bus, un sourire au coin des lèvres.

[…]

Smaïn – Bonjour Sihem

Moi – Salut Smaïn

Lui – Ça va ton corps ?

Moi Rire j’ai v’la les courbatures là, j’te jure j’suis venue de force

Lui Rire tu seras pas décu, je t’ai concocté une séance encore plus intense que celle d’hier

Je vais me changer, puis rejoins Smaïn qui m’attendais près des installations sportives.

Smaïn – Bon t’es prête?

Moi – Hm ouais ouais Smaïn – Allez monte sur ça […]

11   Deux mois plus tard.     11

Et voilà comment j’ai réussi a perdre du poids, en suivant un régime assez stricte à côté, et en faisant du sport cinq à sept fois par semai• ne.

J’ai voulu tout arrêter, par flemme, par envie de me taper cinq pizzas d’un coup mais

les résultats commençaient à se voir, et je

voulais que ça dure ainsi.

Deux mois plus tard environ, je n’avais plus ces énormes tas de graisses qui me servaient de fesses, mais deux jolies ballon bien rond, merci les squats.

Mon ventre était quasiment plat, et j’avais même perdu un peu de seins, je suis passer d’un 110D à un 95D, ce qui n’est pas énorme mais voilà quoi.

J’ai commencé le sport alors que je faisais

dans les 80 kilos, et aujourd’hui, soit deux mois plus tard, je fais dans les 65 kilos.

J’ai aussi davantage pris confiance en moi.

Smain, en plus d’être un excellent coach sportif, est également un homme

indépendant et sûre de lui d’où ma soudaine

prise de confiance en moi.

« Quand tu sais ce que tu vaux, tu sais ce que tu mérites                   » .

Voilà ce qu’il m’avait dit, et ce qui ne cessait de tourner en boucle dans ma tête depuis presque deux mois.

J’ai commencé à passer mon code, et me suis en parallèle beaucoup rapproché de ce dernier, qui s’est révélé être un très bon ami,

et avec lequel je multiplies les sorties .

Ma mère est vraiment ravi de me voir changer physiquement, parce qu’enfin elle me voit heureuse, en tout cas c’est ce qu’elle me dit.

Par contre avec ma soeur c’est la guerre plus que jamais, soit on s’ignore et c’est assez

calme, soit on se prend la tête et ça vire limite

à la bagarre.

Et contrairement à ma mère, elle n’est pas du tout ravi que je change, parce qu’elle n’est plus la plus belle de nous deux.

Revenons à la réalité .

11 Mardi 19 août 201•. 11

C’est une journée normale, je me suis levée vers 9 heures, et je suis aller courir avec Smaïn.

Le sport est devenue comme une drogue pour moi, impossible de ne pas en faire au moins une fois dans la semaine.

Après une vingtaine de minutes de course, on s’asseoit tous les deux sur un banc, pour se reposer un peu.

Smaïn – Ça va Sihem ?

Moi – Ouais tranquille et toi ?

Smaïn – Ça va al hamulilah, bon t’as prévu quoi aujourd’hui?

Moi – J’sais pas trouver un travail sûrement, et faire les magasins et toi ?

Smaïn – Tu cherches du travail ?

Moi – Ouais pour payer mon appart et tout

Smaïn – Quel appart ?

Moi – Bah la fac est trop loin de chez moi, c’est à deux heures de bus donc j’ai préférée avoir mon appart sur Paris directement.

Smaïn – Ah j’vois, j’ai un pote à moi qui cherche une serveuse dans son tacos si ça t’intéresse

Moi – Ah ouais ?

Smaïn – Si j’te le dis

Moi – Franchement ça m’intéresse bien

Smaïn – Pour un début c’est pas mal, et le salaire est plutôt intéressant

Moi- Ah j’avoue, dis à ton collègue que c’est bon pour moi alors

Smaïn – Et bah  viens on y va maintenant alors

Moi – Parfait

On trottine jusque sa voiture, et direction le fameux tacos.

Voilà presque un mois que je n’ai pas sentis la bonne odeur d’un tacos, c’est limite si j’en bave pas sans rire.

Une dizaine de minutes plus tard à peine, nous arrivons devant ce grand fast food, Smain se gare puis sors dire bonjour à ses amis sans doute.

Lui – Ça va les gars ?

Eux – Ça va tranquille

Je leurs serre brièvement la main, de sorte à ne pas déroger à la plus basique des règles de politesse, puis je sors mon téléphone en attendant qu’il termine de parler à ses potes.

J’apprenais peu à peu a les connaître, enfin pour certain, il y en a dont j’avais déjà pu voir les visages lorsque Smain m’entraîner à la salle.

Il y en a quatre en tout et pour tout: Yanis, Sofian, Issah et Fouad.

Comme les sous entendent leurs prénoms, ils sont tous d’origine maghrébines.

On avait entamé un sujet des plus excitants pour les garçons : le sport.

Issah- Neymar c’est un bon plan, mais deux cent millions d’euros c’est cher payer quand

meA   me

Sofian – Bah maintenant, Paris n’a plus de raison de pas gagner

Sentant la conversation me dépasser, je tente une approche qui eut davantage pour résultat de les faire rire plutôt que de les intriguer.

Moi- Après Zlatan il est bien aussi

Ces messieurs se mirent à se moquer de moi

sans méchanceté aucune, et j’avais du mal à

ne pas, moi même, me moquer de moi.

Alors qu’ils continuaient à rire de moi, Smain revint avec notre déjeuner.

J’essaye de limiter ma consommation de junk food même si c’est dur.

[…]

Moi- C’est pas ça, mais j’vais rentrer moi

Smaïn – J’y vais aussi, allez viens j’te dépose

Je leurs dit tous au revoir, et me dirige vers la voiture de Smaïn, avec lui même.

[…]

Smaïn – Elle est la ta mère? J’ai bien envie de monter la voir

Moi – Comme tu veux mais ma elle va insister pour que tu restes manger, tu le sais

Smaïn – C’est bien, ça fait longtemps que j’ai pas manger de vrai repas

Moi – Et ta mère elle est ou ?

Smaïn – Elle vit à Marseille avec mes frères, et mon p’ere

Moi – Ahh et comment ça se fait que tu sois venue à Paris tout seul ?

Smaïn – Je voyais plus grand, Marseille c’est pas trop mon délire et je regrettes pas, et puis je vis avec ma sœur donc tranquille

Moi – Tant mieux alors, et ta famille te manque je suppose ?

Smaïn – Bien sûre je les appelles tout les J• ours ou presque

On rentre dans le bâtiment, et c’est là que je les vois tous, les teneurs de murs, qui n’ont clairement rien a foutre de leurs vies.

Je remarque que Ayoub est assis avec eux.

Qui est Ayoub ?

Tu sais t’as toujours un gars que tu kiff depuis tes 15 ou 16 ans, mais à qui tu n’as jamais osé parler ?

Et bien Ayoub c’est ça pour moi.

Mais le truc c’est qu’il n’a jamais fait

attenti.on a mo.i avant.

Parce que maintenant que j’ai changé, il me regarde, et heureusement pour moi je ne ressens plus rien du tout pour lui.

Dieu merci je m’suis endormie, mais j’me suis réveillé.

Smaïn et moi, passons au milieu de tout ces clochards qui, avant se foutaient de ma gueule constamment, et maintenant me regarde avec désir.

On monte dans l’ascenseur, arrivons devant la porte et j’ouvre quand je tombes sur Esma, qui regarde Smaïn avec un air que je ne lui

avai• s J• amai• s vu.

Esma – …

…        .

A suivre …


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CHAPITRE 04 ·. l.

0     15,5 K   *  1,35 K     ..       256

« C’est vrai que je voulais ton cœur accompagné de ton âme, j’pensais que c’était ton heure de tomber sous mon charme . >>

Selem Aleykoum 

Esma – Ah c’est toi

Smaïn – Selem

Je pousse légèrement Esma en rentrant chez moi, suivit par Smain.

Moi – Maman est pas encore rentrée ?

Esma – Si, elle est dans sa chambre

Moi – Smaïn j’te laisse t’installer dans le salon?

Smaïn – Ouais vas y

Moi- Si t’as besoin de quelque chose, fais comme chez toi

Smaïn – T’inquiète merci

Je vais rejoindre ma mère dans sa chambre, et vois qu’elle est entrain de ranger ses vêtements, et c’est donc tout naturellement que je vais lui proposer mon aide.

Elle – Sihem, c’était bien le sport?

Moi – Oui maman, je suis un peu fatiguée et toi tu vas bien ?

Elle – Oh moi ça va tu sais comme d’habitude

Moi – Heureusement, ah oui Smaïn est dans le salon je vais aller faire les magasins là, t’as besoin de quelque chose ?

Elle – Non t’inquiète pas ma fille, allez va t’amuser

Moi- Merci bisous maman, si t’as besoin tu m’appelles d’accord?

Elle – T’inquiète pas

Ma mère, c’est l’une des seules personne, pour ne pas dire la seule, avec laquelle je suis normal.

J’ai appeler Sakina, pendant ce mois, mais elle m’a clairement faite comprendre qu’elle n’a pas mon temps, alors je fais de même.

C’est pas grave, certes au début ça ma fait mal qu’elle ne cherche pas plus que ça à me contacter, mais c’est la vie, l’époque ou je courais après la moindre personne qui me parlait est définitivement révolu.

Maintenant c’est qui m’aime me suive, si je vois que tu t’intéresses à moi je m’interes­ serai à toi, mais dans le cas contraire c’est chacun fait sa vie.

Après avoir quittée ma mère, je me dirige vers le salon, et c’est là que je vois Esma et Smaïn en pleine conversation.

Moi – Smaïn tu m’attends deux minutes, je vais me doucher et me changer vite fait ?

Smaïn – T’inquiète pas pour moi

Esma – Il est en bonne compagnie la rire

J’ai l’impression qu’ils s’aiment bien tout les deux, tant mieux .

Tu vois là, avec Esma ça se passe normalement mais encore une fois, ce soir ça va être la guerre.

Ça va, de toute façon j’ai pris l’habitude, mais j’avoue que ça me pèse un peu, j’sais pas c’est ma grande sœur quand même, j’aimerai avoir

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Avant d’aller me doucher, je vais prendre le nécessaire pour, puis je me déshabille avant d’entrer sous la douche.

J’en profite pour regarder mes cuisses, mes fesses et mon ventre dont je ne suis toujours pas satisfaite, et je me fais la promesse qu’un jour je serai fière de ce corps que j’aurai réussis à transformer avec de la volonté et l’aide d’Allah.

Une fois que je suis douchée, je sors de celle-ci et enfile mes vêtements                                   1 1

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Je t’avais dit que mon style vestimentaire avait changé, tout comme le reste d’ailleurs.

J’attache mes cheveux en une haute queue de cheval, puis je me maquille rapidement .

Ça de fait, je me parfume, prends mon sac, et vais rejoindre Smaïn et Esma dans le salon.

Smaïn – Ça y est t’es prête?

Moi – Ouais on y va ?

Smaïn – Allez, bon Esma j’étais ravi de te connaitre

Esma – Moi de même et à bientôt j’espère Je décide de tenter quelque chose.

Moi – Euh Esma tu veux venir avec nous ?

Ma sœur parut surprise, puis sourit et accepta.

Esma – Attendez moi deux minutes j’arrive Et elle s’en va vite dans notre chambre.

Smaïn me glissa discrètement a l’oreille.

Smaïn – Ça s’est arrangé avec ta soeur alors?

Moi- J’sais pas trop, mais bon si j’peux y être pour quelque chose ça me va

Smaïn -T’es une fille bien Sihem j’ai hlef (juré)

Après ça, ma soeur nous rejoint puis on descend tout les trois vers la voiture de Smaïn, en passant devant les squatteurs du rez de chaussée.

Aucune réaction, je sentais uniquement leurs regards pesaient sur nous, mais aucune réflexion aussi petite soit-elle.

Ça doit sûrement être dû au fait que Smaïn soit avec nous, il faut avouer qu’il est plutôt bien musclé.

On rentre dans la voiture, et direction le centre commerciale.

[…]

Esma – J’ai grave envie d’une glace, ça vous

dit on va se poser au Macdo?

Moi- Bah allez, Smaïn t’as rien à faire après non?

Lui – Si j’ai une soirée ce soir

Moi- Ah beh il est 18 heures t’as le temps encore non?

Lui- Ouais tranquille, j’bouge vers 22 heures, bon azy j’vais commander

Esma- Merci

Il s’en va donc, nous laissant toutes seules.

Moi- C’est bien que tu sois venus

Elle rire arrête toi la

Moi- Quoi?

Elle -Toi même tu sais qu’on est pas de ce genre

Moi – Quel genre ?

Elle – Le genre de soeur fragile la

Moi – ça veut dire quoi ?

Elle – Ça veut dire que je suis aussi contente que tu m’ai proposer de venir malgré tout ce que je t’ai fait subir

Moi – t’es sérieuse, c’est du passé

Elle – Non, j’sais même pas pourquoi je me suis comporté de la sorte avec toi, t’es ma sœur

Moi – Ça me fait plaisir que tu le reconnaisses Ça me fait grave plaisir qu’elle me dise

ça, bon j’avoue, j’avais pas imaginer notre

réconciliation comme ça, mais ça me fait plaisir quand même.

Ma soeur et moi apprenions à nous redécouvrir un peu, quand Smaïn arriva avec nos mcflurry.

Moi- merci

Smaïn- WAllah t’as de la chance la vendeuse elle ma mis double dose de caramel

Moi – merci Smaïn tu gères

On mange nos glaces tranquille, puis vient l’heure de rentrer.

Il nous dépose en bas de chez nous, on lui dit au revoir et on monte chez nous.

En arrivant dans le salon, je vois que ma mère nous a laissé un petit mot.

« Bonsoir mes chéries, je suis partis au travail et je vais rentrer très tard, je vous ai laissé de l’argent pour vous acheter a manger bisous

-maman»

Esma – Bon tu veux manger quoi ce soir ?

Moi – J’vais commander des tacos ?

Esma – Azy j’vais me doucher

Je prend l’argent, remet mes chaussures et descend direction le tacos.

Je le sens, que je commence à reprendre du poids la même si ça ne se voit pas,

j’culpabilise quand même.

En descendant je recroise toujours les mêmes gars qui n’ont rien a faire de leur vie, et c’est là que Ayoub se met à me parler.

Lui- Mah la fraîcheur Je ne répond pas.

Lui – Genre ça fait la Meuf qui répond pas

Et je m’en vais, avant qu’il n’ajoute quelque chose.

[…]

J’attendais à une table du snack, quand quelqu’un viens se poser devant moi je lève la tête, et c’est la que je vois Foued, t’sais le pote de Smaïn là qui se la pète.

J’enlève donc mon écouteur.

Moi – Tu disais ?

Foued – T’es venue toute seule?

Moi – Ben oui pourquoi ?

Foued – Pour rien Silence un peu gênant.

Moi-Hmok

Je remet donc mes écouteurs, et lui se contente de me regarder brièvement puis de repartir par la ou il était arrivé.

[…]

J’avançais dans le noir, mes écouteurs dans les oreilles comme a mon habitude, direction les grands immeubles de la cité.

J’arrive peu de temps après, je passe devant les garçons présent dans le hall, quand j’entends, malgré mes écouteurs, que l’on m’appelle.

J’ignore, quand juste avant de monter dans l’ascenseur, je sens qu’on m’attrape doucement par le bras.

On se croirait dans une chronique la vie,

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Mais dès que je me suis retournée et que j’ai vu que c’était Ayoub, j’étais gêné à un point j’te raconte même pas, un peu comme ça en faite 1 1

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Qu’est-ce qu’il peut bien me vouloir qui justifie son geste ?

A suivre …

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CHAPITRE 05  · l.  ·

0    16,2 K   *  1,34 K      ..       166

« On s’est promis de s’aimer pour la vie mais j’suis fatigué. »

Selem Aleykoum 

Moi- Y’a un souci?

Lui – J’peux pas te parler normal ?

Moi – Tu veux quoi ?

Lui – Te proposer de sortir ?

Moi-Ah

Lui- Quoi ah?   C’est oui ou non?

Moi – J’sais pas

Lui – J’te donne mon numéro, et tu me dis ça par message c’est bon?

Moi – Si tu veux

Lui – tiens 06 …

Et je monte dans l’ascenseur.

Ne penses pas que je redeviens ignorante et naïve, je me dis juste que je tiens là ma chance d’en profiter.

J’suis pas conne, avant quand j’étais grosse, il   me calculait pas plus que ça, limite il  se payait ma tête avec les autres, et là monsieur voit que j’ai changé, et que je prends soin de

moi, et il veut qu’on se voit?

La blague, mais ne t’inquiète pas on va bien rigoler mon chéri.

Je montes chez moi, pose les tacos sur la table et vois Esma assise sur le canapé.

Esma – Tu l’as foutu longue

Moi – Ouais j’sais c’est la faute à un gars qui est venu me parler

Esma – Qui ça ?

Moi – T’rappel d’Ayoub?

Esma – Le gars que tu kiff depuis que tu sais parler?

Moi- Exactement, et ben c’est lui

Esma rire et qu’est ce qu’il te voulait?

Moi- Qu’on se voit genre

Esma – Et t’as accepter?

Moi – Juste pour me foutre de sa gueule

Esma -Rire t’as changé Sihem, va te changer je pose la table

Je vais me mettre en pyjama, me démaquille et vais la rejoindre.

On mange notre repas, devant un bon film, puis on finit par s’endormir vers une heure du matin.

Notre mère n’étant toujours pas rentrer, j’en ai supposé qu’elle était encore de garde à l’hôpital

1  1  Le lendemain matin 1 1

Je me lève et vois qu’il est dix heures.

Bon ça va, je vois aussi que Ayoub a répondu

à mon message de la veille.

Lui – Salut ma belle, j’t’appelle demain pour qu’on se voit

Je décide de pas répondre, vu qu’on est le lendemain.

Je me gratte les yeux, puis je sors de mon lit, dis bonjour à ma mère qui était déjà éveillée, et à ma sœur par la même occasion.

Ensuite je déjeune vite fait, puis je vais me laver le visage et me mettre en tenue de sport, c’est a dire legging noir, un haut long et noir aussi, et mes Nike.

Je m’attache les cheveux en une haute queue de cheval, je fais mes sourcils et met du mascara.

Après ça, je met du déodorant, prends mon téléphone, et descends rejoindre Smaïn qui devait m’attendre dans le hall.

Je descends les escaliers quand je vois ce dernier parler avec Yanis.

Je vais leurs dire bonjour.

Smaïn -T’es prête?

Moi – Toujours

Yanis -Toujours? Au début tu pouvais pas courir plus de cent mètres sans t’essoufler

Moi Rire ben ça date

Smaïn – Un mois quoi

Bref après ça on va tout les trois courir pendant un assez long moment quand même.

Je dois admettre que je finis par être épuisée, moins vite qu’au début c’est sûre, mais quand

meA   me.

[…]

Moi – Bon on se voit demain les gars ?

Yanis – Non moi je veux pas revoir ta tête

Moi – Comme tu veux je m’en fous

Yanis – Nique ta race rire

Moi – Quel vulgarité, Smaïn j’te dis à

demain?

Smaïn – A demain ma poule

Je lui fais la bise, à Yanis aussi, puis je

montes chez moi.

Il doit être aux alentours de midi, et je vois Esma en train de poser la table.

Moi- Pour une fois tu poses la table j’suis choquée

Esma – Y’a un début à tout, alors le sport?

Moi – Ça va tranquille

Esma – Y avait hm laisse tomber

Moi-Tu veux savoir si Smaïn m’a parler de toi?

Esma Rire ouais

Moi – Ben on a pas vraiment parler de ça

Esma – Pas grave bref ce soir j’vais en soirée tu viens?

Moi- Non t’sais très bien que c’est pas mon délire

Esma – Allez pour une fois on va rien faire de ouf juste danser

Moi – On en parle après

Esma-Ok

On mange donc toutes les deux, puis on passe l’après midi devant la télé.

Y’avait clairement rien à faire.

Vers vingt heures, notre mère rentre, nous avions déjà préparées à manger : des frittes

et du steak.

Ma mère – Bonsoir mes filles vous allez bien?

Moi – Oui et toi ?

Ma mère – Ça va merci j’suis un peu fatigué, vous avez fait à manger ?

Moi – oui oui ton assiette est prête, je vais te la poser

Ma mère – Merci benthi, ça me fait plaisir de plus vous voir vous disputer

Esma – espérons que ça dure, maman ce soir

je peux sortir avec des copines et Sihem ?

Ma mère – Sihem tu veux vraiment sortir ?

Ma mère paraissait très étonnée, faut dire que je ne suis jamais sortie le soir ni avec ma soeur ni avec personne en faite.

Moi – Euh oui je veux bien

Ma mère – Allez mes filles ça me fait vraiment plaisir

Disant cela, elle nous fait à chacune un bisous sur le front, heureuse comme tout.

Je comprends ma mère, moi qui ne sortait jamais et qui ne m’entendait absolument pas avec ma soeur, j’ai l’air d’aller mieux.

Bref après ça, on mange toutes les trois puis on part, Esma et moi, se préparer.

Je vais me doucher bien correctement, puis je sors m’habiller avec un ensemble à ma sœur

1  1

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Et mes nouveaux talons, jamais portés.

Ensuite je lisse mes cheveux, et me maquille .

Au niveau des yeux, je me contentes uniquement de mettre du mascara parce que je ne suis pas encore à l’aise avec tout ce qui est fard à paupières.

Puis je me parfume, prends une pochette noir, et me voilà prête.

Esma – Ouah t’es canon

Moi- Merci

J’attends qu’elle termine de se préparer, on dit au revoir a notre mère et let’s go!

[…]

Esma – Azy viens on prend ma voiture

Moi – Comme tu veux

On descend les escalier, et on prend la voiture de ma sœur direction la boite de nuit.

[…]

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La fête bat son plein, la musique est à fond mais j’ai un mal de crâne juste insupportable.

Je retourne m’asseoir dans le carré VIP, avec Karim, le copain d’Esma, et ses potes.

Karim – Sihem ça va pas ?

Moi- Si si un peu mal à la tête c’est rien

Karim – Reste assise alors, va pas faire un malaise sur la piste on sait jamais

Je reste assise, et tente de faire passer mon mal de crâne en avalant un doliprane.

[…]

Il doit être dans les vingt-trois heures trente, je suis toujours en boîte avec Esma ses copines et son gars quand je vois un groupe d’hommes rentrer dans le carre VIP juste à côté de moi.

Ils s’assoient donc, commande des bouteilles et des bouteilles d’alcool et commencent a boire et parler entre eux.

Je détournes le regard un moment, et traine sur mon téléphone quand un serveur vient a ma rencontre.

Lui – Bonsoir, voilà de la part d’un admirateur

Moi – Un admirateur ? Merci mais je ne bois pas

Lui- C’est un cadeau déjà payé désolé

Moi- Merci

Je lève la tête, et regarde dans la salle juste pour essayer de savoir qui m’a offert cette bouteille de champagne.

Et c’est la que j’aperçois cet homme, assis à moins d’une table de moi, le sourire sur les lèvres et ne me lâchant pas du regard.

Sans te mentir, il est juste a tomber par terre, du peu que je vois en tout cas.

Je captes direct qu’il est avec le groupe qui venait de rentrer, il est habillé en blanc et de type rebeux.

Après le reste c’est assez flou, avec tout le monde qui danse devant nous.

Je le regarde un moment, puis retourne a mon occupation c’est à dire sur mon téléphone.

[…]

? – J’ai le droit a ton numéro?

Moi – Pardon ?

Je lève la tête, et le vois en face de moi.

? – Enchantée moi c’est Youness sourire

Moi – Ah enchantée

? – Tu veux pas me donner ton prénom ?

Moi – Pourquoi faire ?

? – Pour savoir rire

Moi – Hm merci pour la bouteille mais je ne bois pas

? – Ah une hlel? Mais qu’est ce que tu fais ici alors?

Moi- J’t’en pose des questions?

? – rire avec du caractère j’aime ça

Il s’approche de moi, enfin se met à ma hau­ teur, et me pince les joues d’un coup je crois halluciner tellement ça me paraît irréelle.

Je ne l’ai même pas vu venir.

•  

J’essaye de lui enlever ses mains, mais monsieur n’est pas de cet avis à ce que je

VOIS.

A suivre …

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CHAPITRE 06  · i. ·

0    15,9 K   *  1,42 K     ..   151

<< Pour t’avoir j’serai jamais fatigué, j’penses à

toi toute la nuit j’en dors mal. >>

Selem Aleykoum,

Moi – Tu fais quoi là ? Lâche moi !

Je pousses violemment sa main, et déjà Esma et Karim étaient venus s’interposer entre nous.

Esma – Oh il se passe quoi la?!

Moi- Rien c’est bon

Lui – On se reverra

Moi – Qu’est-ce t’as à rire pauvre con?

Et je sors de cet endroit, qui me donne de plus en plus mal à la tête.

Mais qu’est ce que je suis venue foutre dans cet endroit clairement ?

J’me le demande bien, jamais je n’aurais dû y mettre ne serait-ce que le bout de ma chaussure.

Grosse boîte de vielles racli qui viennent se frotter aux chiens de la casse, très peu pour moi• .

Mon cœur battant à tout rompre à cause de la colère, je vais me poser sur un trottoir en face, en espérant que ma douleur au crâne s’affaiblisse.

[…]

1 1 Une heure plus tard. 1 1

On met les clés dans la serrure, et essayons de rester discrète pour ne pas réveiller notre mère qui doit dormir.

Je vais me démaquiller vite fait, puis j’enlève ma robe, mes bijoux et m’endors en

sous-veA     tement.

1  1  Plus tard dans  la journée .                                                  1 1

J’ouvre à peine mes yeux, que la lumière du soleil filtrant a travers les volets m’éblouit.

Mon premier réflexe étant de regarder l’heure sur mon téléphone, je constate avec étonnement qu’il est déjà quinze heures.

Je me lève direct, et vais me laver le visage

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[…]

Esma – Sihem on va faire les magasins ?

Moi- D’accord j’arrive attends je me prépare

Il devait être dans les 15 heures 30, donc ça ne fait qu’une demi heure que je suis réveillée.

Je vais me doucher de entièrement, puis je vais m’habiller         1 1

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Je me maquille, m’attache les cheveux en queue de cheval, puis je me parfume et me voilà prête.

On descend les escaliers, et une fois arrivée dans le hall je remarque qu’il y a très peu de personne comparé à d’habitude, il y a seulement Ayoub.

Lui – Sihem j’peux te parler deux minutes ?

Moi – Tu veux quoi ?

Lui – Ce soir ça te dit je t’invites au restaurant?

Moi- J’sais pas ça dépend ce que j’ai prévu de faire

Lui Rire arrête de me faire la meuf qui a pas le temps aussi

Moi – Je fais rien du tout, et j’suis pas à ta disposition en faite donc si t’es pas content c’est pareil

Une connexion Internet est nécessaire pour charger le média

Je m’apprétais à partir, sans lui laisser le temps de réagir, quand il m’appelle .

Lui- A ce soir, et pas de plan

Moi- C’est vraiment à moi que tu parles là?

Et je pars en fou rire sarcastique.

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Voilà comment se rendre indispensable pour un gars, tu fais genre t’as pas son temps, t’es grave occupée et surtout tu lui tiens tête.

Un homme c’est comme un chien, s’il sent que t’as peur il te bouffe, c’est aussi claire que ça.

SIHEM : 1 / AYOUB : 0  .

Bref, je sors rejoindre Esma dans sa voiture et direction le centre commerciale.

[…]

Moi-Attend j’ai un appel de Smaïn la deux minutes

Lui – Selem ma grosse, bien ou quoi ?

Moi – Ça va tranquille et toi ?

Lui – Al Hamdulilah, dis j’t’appel parce que je fais une soirée demain soir pour mon

anni•  versai•  re et toi•

et ta sœur y eA

tes convi•  ,es

Moi Rire zehma

Lui- J’te jure, bon venez j’comptes sur vous

Moi – T’inquiète même pas pour elle

Lui Rire azy j’te laisse j’retourne taffer a plus

Moi-À plus

Je verrouille mon téléphone, et me retourne vers ma sœur.

Esma – C’était Smaïn? Il voulait quoi?

Moi – Il nous invite pour son annniv’ demain soir je lui ai dit que c’était bon pour nous, t’avais rien de prévu si?

Esma – Bah c’est l’anniversaire de Karim donc si

Moi – Ah merde tu vas faire quoi ?

Esma – Je sais pas, non j’vais aller a l’anniversaire de Karim quand même c’est mon gars

Moi Rire et Smain c’est ton coup de cœur

Esma – Arrête déjà on dirait que je trompes Karimla

Moi – Pourquoi tu restes avec lui en faite ?

Esma – J’sais même pas au début je pensais que je l’aimais, mais on dirait que j’ai de moins en moins de sentiment pour lui

Ça me fait bizarre qu’elle se confie a moi, j’sais pas, on a jamais été ce genre de sœur super présentes l’une pour l’autre, bien au contraire.

Mais je suis contente qu’on se rapproche.

Bref on finit de faire les magasins, puis on rentre à la maison.

[…]

Je me pose devant la télé, mon bol de glace à la main, quand j’entends mon téléphone sonner.

Je vais pour voir qui m’appelle, et quand je vois, je ne peux m’empêcher de lâcher un petit rire.

Je décroche.

Moi – Quoi encore ?

,

Lui – Evite de jouer à la grande aussi Sihem

J• e ..

Moi – Continue à me parler comme ça, et tu vas finir de parler à mon répondeur toi

Lui Rire ça va je rigole C’est pathétique.

Moi – Bref tu veux ?

Lui – Tu peux sortir la ?

Moi – Pour quoi faire ?

Lui- Bah on va se poser j’sais pas Moi – Désolé je fume pas et je bois pas Lui- Je sais, pourquoi tu me sors ça?

Moi-T’m’as dit on va se poser c’est pas pour

jouer au carte non?

Lui rire ben non bref tu peux venir ?

Moi – J’sais pas trop

Lui – Allez viens

Moi- Vas y au pire j’ai rien de mieux a faire

Lui -}’t’attends

Je raccroche, enfile mes chaussures et descend le rejoindre un petit sourire au coin des lèvres, tellement j’ai hâte de m’amuser avec lui.

L’homme me voit arriver de loin qu’il se met déjà à sourire comme un idiot.

Tu te demandes sûrement pourquoi je suis aussi dure avec lui, mais comprends le fait que quand j’étais légèrement en surpoids, quand il ne passait pas son temps à se foutre de ma gueule avec les autres, il m’ignorait, alors que maintenant il me court après tel un chien.

Maintenant c’est à mon tour.

Bref je le rejoins, lui fais la bise, et on va se

poser dans sa voiture.

[…]

Moi – Bref azy dépose moi chez moi la

Ça fait déjà une heure que je suis avec lui, et rien qu’il m’a fatigué.

Dire que ça faisait plus de trois ans que j’étais amoureuse de lui, pour moi c’était le gars parfait tu vois.

Mais alors là, je peux te dire qu’en passant une seule soirée avec lui j’suis soulée.

Lui – Mais non on est bien là

Après qu’on ai pris la voiture, il a roulé un moment pour arriver en face d’un ancien KFC ou il s’est garé dans le parking, et rien qu’on parlait.

Moi – Ramène moi là, t’sais que je fume pas et tu fumes devant moi

Lui – t’es sérieuse la?  Azy arrête avec tes manières la

Moi- Dépose moi chez moi qu’est-ce t’as?

Je le regarde et vois qu’il est complètement défoncé, il a les pupilles dilatées et il fait que r.ire pour un ou.i, o’u pour un non.

Moi – Putain tu fume un joint la?! Lui Rire arrête de crier, c’est cool Il disparle là, je parle normal.

Moi-Ayoub dépose moi chez moi s’il te plait

Ayoub – Oh tu m’as cassé la tête là, t’attends ou tu rentres à pied

Alors là faut pas me le répéter deux fois à moi, j’ouvre violemment la porte de la

voiture et m’apprête à sortir quand Ayoub me tire par le bras, ce qui fait que je tombe à la renverse sur lui.

Moi- Lâche moi j’vais péter un plomb la!

Ayoub – Tu vas nulle part j’t’ai dit !

Moi- rire nerveux t’as trop cru toi

Je sors de la voiture, suivit de près par ce raté d’Ayoub.

Je marche vers le trottoir, et heureusement que je sais ou il nous a emmené, mais quelle idée j’ai eu de sortir avec lui aussi tard.

Lui – Ohhh j’t’ai dit tu vas nulle part !

Moi – Ah parce que maintenant tu fais l’homme ? Regarde moi bien

Et je continue à marcher sans même le calculer.

Quant à lui, il s’amuse à me hurler dessus, en me suivant au pas limite, du coup je commence à trottiner pour pas qu’il me rattrape.

Nonmais le gars c’est un de ses tocards j’te

J• ure.

Moi – Bref arrête de me courir après, tu fais pitié la

Il lâche un sprint vers moi, et me plaque contre une voiture.

Lui – Moi je fais pitié ? Moi tes sûre de ce que tu dis?

Moi – Tu comprends pas le français ?

Il avait l’aire complètement défoncé, et moi je continuais à le monter en pression.

Et là, sans que je m’y attende, il  me gifle.

Moi-T’es malade!

Et direct je lui met un taquet entre les jambes, tu sais le point sensible des gars.

Il hurle, et j’en profite pour partir en courant.

Putain mais il a un problème ce gars, complètement défoncé et il    se permet de me frapper.

Je marche un moment toute seule, dans les rues désertes en direction de ma cité, et en

espérant que je ne croises personne une fois

. ,

arr1vee.

Au bout d’un long moment quand même, et ne voyant vraiment plus personne sur les

routes, je décide d’appeler Esma en espérant qu’elle me réponde.

… – Votre correspondant est indisponible                                                pour le moment veuillez laisser un message après le bip sonore …

Elle doit sûrement dormir.

Je ne peux m’empêcher, à un moment, de parler à voix haute, j’sais pas mais rentrer à deux heures du matin chez soi avec personne dans les rues, ça donne envie de compagnie.

Moi – Putain casse la tête celui la aussi, mais quelle idée j’ai eu de venir avec lui putain mais tu réfléchis pas ou c’est comment en faite?

Enfin bon, je continuais à me donner des leçons à moi même, lorsqu’une voiture s’arrête à ma hauteur.

Le mec ou les mecs s’arrête(ent) donc à coter de moi, et moi j’accélère le rythme.

Il ouvre sa portière et vient se planter face à

moi• .

Moi – Oh non encore toi

Et devine qui se tient face à moi? C’est bel et bien le mec de la boîte de nuit .

…        .

A suivre …

Kisss mes poules0


V*oter

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CHAPITRE 07  ·j .  ·

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<< Au fond  c »est une kaîra, donc tu                                                     peux garder tes disquettes. >>

Selem Aleykoum,

C’est bel et bien Youness, l’homme que j’ai rencontré en boîte de nuit.

Moi – Encore toi ?

Lui – Tu fais quoi dehors à cette heure ?

Moi – Rien qui ne t’intéresse

Il m’attrape par le bras, avant que je n’ai le temps de m’en aller.

Lui – J’vais pas te laisser dehors et toute seule à deux heures du matin, même si on s’connait pas plus que ça

Je fais mine de réfléchir un instant, puis finis par accepter.

Lui – Allez, j’ai pas ton temps

Moi – Dit-il en me suppliant de monter avec lui dis-je en                      feignant l’humour

Lui- Finalement, j’crois que tu vas rentrer à

pied

Moi -Je rigolais

Il monte un peu le volume de la radio, puis démarre avant de me demander où il doit

me déposer.

Lui – J’te dépose ou ?

Moi

‘A *******

Lui – T’habites la?  J’ai un bon collègue qui y vit aussi

Moi – Ah ouais? intéressant

Lui-Tu devrais mettre ta ceinture

Je te passes le trajet : il a multiplié les virages et les accélérations ce qui a faillit me faire déglutir.

Peu de temps après on arrive devant les hauts bâtiments de ma cité.

Moi- Merci

Lui- J’peux avoir ton numéro au moins pour mon service ?

Moi – Donne moi ton snap si tu veux

Il m’eppelle son pseudonyme que j’enregistre promptement, puis je lui dis au revoir avant

de rentrer chez moi.

Lui – Eh Sihem ?

Moi-Oui?

Lui- On se reverra

Moi- Insh’Allah

Je monte ensuite chez moi, un petit sourire au coin des lèvres.

[…]

1  1  Le lendemain matin  1 1

Je me lève aux alentours de onze heures, puis je vais directement me doucher, après avoir dis bonjour à ma famille.

Sous la douche, je reste un bon moment a réfléchir aux événements de la veille.

En premier lieu j’espère ne pas recroiser ce crétin d’Ayoub, j’ai la possibilité de l’empêcher de remarcher pendant très longtemps si tu vois ce que je veux dire.

Ensuite par rapport à Youness, ma première impression était donc bien fondée.

Il est tout ce que je hais chez un homme : égocentrique, macho et vulgaire.

Malgré cela, je lui dois une fière chandelle pour hier soir.

Je préfère me le sortir de la tête, je ne penses même pas que l’on se reverra un jour.

Je finis de me doucher puis vais dans le salon, avec Esma.

Moi – Hmm des cordons bleues et du riz

Esma – Il t’est arrivé quoi hier?

Je lui raconte brièvement ma petite mésaventure de la veille, puis je m’asseois à table tout en écoutant sa réponse.

Elle -T’es sérieuse la? Je me suis endormie et j’ai même pas capté que tu m’avais appelé

Moi- Non c’est rien, mais heureusement qu’il était là pour me déposer même s’il est vraiment insupportable

[…]

Je te passes la journée jusque vers les coups de dix neuf heures, où je commences à peine a me préparer pour la soirée d’anniversaire de Smaïn.

J’opte donc pour une petite robe en satin effet  » peignoir  » avec des motifs fleuries juste sublime.

Ma robe me saillant à ravir, je me boucle les cheveux, et me maquille en dosant juste qu’il faut, puis je me parfume, prends ma pochette, et me voilà prête.

Je dis au revoir à ma mère, en la prévenant au préalable que je dormirai chez Smaîn puis je descends rejoindre Foued, l’un des amis de Smain que j’avais rencontré au Tacos.

Lui- Eh ben tu t’es mise en bombe hein

Moi- Merci

Depuis que je l’ai rencontré, c’est a dire il y a très peu de temps nos échanges se sont

quelques peu normalisés.

Disons qu’au début, il me paraissait très sûre de lui, et froid mais plus j’apprends à le connaitre, et plus je me rend compte qu’il est juste insociable avec ceux qu’il ne connait pas.

Mais ne t’imagines rien hein, il n’a jamais manifesté aucun intérêt particulier a mon égard, tout comme moi .

Peu de temps après notre départ, on arrive chez Smaïn.

Une très belle petite maison, déjà remar­ quable de l’extérieur, il y avait beaucoup de voiture de tout genre garées devant.

Foued se gare donc, puis nous sortons rejoindre les autres invités qui, semble t-il, étaient déjà arrivés.

On sonne a la porte, et une jeune femme toute mignonne vient nous ouvrir.

Elle – Oh bonsoir Foued ça va ?

Lui – Maaah ça fait longtemps Leyla, t’as grandis ! Et tu  vas bien ?

Elle – Ça va tranquille et … toi je ne crois pas t’avoir déjà vu, enchanté je suis Leyla, la petite soeur de Smaïn

Je vais lui faire la bise.

Moi – Non on s’est jamais vu, moi c’est Sihem une copine à ton frère, enchanté

Leyla – Foued je te laisse entrer, moi je vais faire visiter la maison à                                        Sihem

Foued – évite de trop parler comme d’habitude

Leyla – N’importe quoi toi aussi

Foued rentre donc et prend une direction qui m’est inconnue, alors que moi je suis Leyla.

Elle – Ça fait longtemps que tu connais mon frère?

Moi – Non j’dirais trois mois

Elle – Ah et vous vous êtes rencontré ou ?

Moi-À la salle, quand j’ai commencé à y aller c’est lui qui ma entraineri

Je te passes la suite, Leyla m’a faite visiter la maison en parlant de tout et de rien, puis on a rejoint les autres.

[…]

J’appréciais beaucoup cette fête, c’était très classe, les gens étaient bien habillé même si je restes la plus belle rire.

Vers une heure du matin, il se mit a ouvrir ses cadeaux et moi j’étais crevée.

Il a reçut des vêtements, des chaussures et une magnifique montre de moi bien sûre elle était en argent avec l’intérieur noir, il faut dire que j’ai vraiment bon goût en matière de cadeaux.

Lui – Elle est trop belle, Sihem merci

Moi- Je sais

Tout le monde se mit à rire.

[…]

Les invités étant maintenant tous partis, il ne restait plus que Smaïn, Leyla et moi.

On range vite fait le salon, puis Leyla et moi nous démaquillons et allons dans sa chambre.

Smaïn vient nous rejoindre après.

Lui – Merci pour les cadeaux c’était grave ce qu’il me fallait

Moi- Ça me fait plaisir

Epuisés par la soirée, nous allons dormir sans plus attendre son reste.

A suivre …

Kisss mes poules .

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CHAPITRE 08 .  j .  ·

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<< ]’voulais que tu sois le premier, j’voulais que tu sois le dernier.>>

Selem Aleykoum,

1 1 Trois ans plus tard. 1 1

OMNISCIENT

Notre belle Sihem a maintenant terminé ses études d’avocate, et suit un stage d’un an dans un cabinet très réputé à Paris.

Physiquement, elle s’est beaucoup embelli, et continue toujours le sport.

Mentalement, elle est devenue plus sûre d’elle que jamais et il y’a deux ans, elle a eu une intense relation avec Youness qui s’est très mal terminée.

Depuis, elle ne se laisse en aucun cas approcher par les hommes, tous plus vicieux les uns que les autres.

1 1 Un soir de juin . 1 1

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Je sors de la douche, et enfile ma robe 1 1

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Ensuite, je me lisse les cheveux, me maquille, puis je prends ma pochette, mes clés de

,

voiture et direction les champs Elysées.

Tu ne croyais tout de même pas que j’allais aller en boite de nuit ?

Rire ce genre d’endroits ce n’est que pour les vieilles meufs, qui n’ont pas les moyens de s’offrir une robe telle que la mienne, et qui

n’ont rien de mieux à faire les vendredis soir que d’aller se frotter au gars, comme des

ani•maux.

J’arrive donc, devant le restaurant quatre étoiles, donne mon nom au portier, et entre.

Là je me dirige immédiatement vers Saad, mon patron, qui m’a proposé de l’accompagner à cette soirée privé.

Lui – Waouh vous êtes sublime Sihem

Moi- Merci

Il était très beau aussi, mais je ne vais pas lui dire.

Il ne faudrait pas qu’il s’imagine des trucs.

[…]

Je vais prendre un verre de champagne, quand le serveur arrive a mon niveau et en verse le contenue sur ma robe. Je le regarde un moment avec le regard noir, quand je le reconnais : c’est Ayoub.

Donc maintenant monsieur travaille comme

serveur?

Ayoub -Sihem? Je …

Immédiatement je prends ma pochette, ramasse ma robe qui traîne, et me dirige vers les toilettes .

Je prends ma pochette, ramasse ma robe qui traîne, et me dirige vers les toilettes .

C’est une blague, depuis quand ce petit con se permet de s’approcher de moi, et même de m’adresser la parole?

J’entre et vois bon nombre de femme se remaquiller, dommage pour elles, jamais elles ne m’arriveront à la cheville rire.

J’allume l’eau, et essaie tant bien que mal d’enlever la tâche de champagne qui se trouve sur ma robe.

Je me mets à frotter avec aplomb, mais il me semble bien que c’est peine perdue.

J’ouvre à mon tour ma pochette, prends mon rouge à lèvre, et m’en remets un peu.

L’énorme tache sur ma robe me rappelant encore plus qu’il avait réussis à me gâcher la soirée, je m’apprêtes à sortir quand un coup de feu retentit.

Silence général dans les toilettes.

Des cris se firent entendre un peu partout, puis plus rien.

Toutes les filles présentent autour de moi, se mirent à se bousculer afin de se mettre à l’abris dans les toilettes.

J’attendais quant à moi, que le bruit ne cesse que le temps d’un instant, pour me permettre de passer dans la cuisine dont la porte se

trouvai.t a un metre a pe.ine .

Je sors ma tête de cet endroit qui devenait à présent trop étouffant, et c’est là que j’en vis un.

Un attentat, oui peut être que ces hommes font partie de Daesh et qu’ils sont venus pour répondre à une vengeance contre l’Occident .

Il faut dire qu’on en a tellement entendu

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